
Les archives ont permis de prendre une mesure globale des pèlerins dont les foules confluaient à Rome. Mais il est exceptionnel de pouvoir saisir l’expérience intime qu’a été, pour celui qui l’entreprenait, l’épreuve au jour le jour du long voyage vers la Ville éternelle. Les Mémoires de Gilles Caillotin, artisan sergier à Reims dans la première moitié du XVIIIe siècle, nous livrent la chronique quotidienne de son retour de Rome : parti le 1er septembre 1724, il rentre dans sa ville natale le 17 octobre après une marche de plus de 1600 kilomètres. Le narrateur décrit les « curiosités » des villes traversées, compare la qualité de l’accueil reçu dans les hospices, évoque ses rencontres avec d’autres marcheurs, tantôt bons compagnons, tantôt francs filous. Les émotions ressenties, les souffrances endurées remontent à sa mémoire. Par la précision de son récit, tout un univers surgit, placé sous le signe de l‘éphémère : le pèlerin ne fait que passer.
1789 : Dans les futurs départements du Nord et du Pas-de-Calais, plus de trois mille assemblées se réunissent pour rédiger des cahiers de doléances et élire des députés en vue des Etats Généraux du royaume de France.1899 : Premier centenaire de la prise de la Bastille. La République qui s’enracine veut faire connaître les cahiers de doléances. L’œuvre commencée au plan national avec la publication des Archives parlementaires se poursuit dans notre région. Archivistes et historiens se mettent au travail. H. Loriquet publie les cahiers de doléances du Pas-de-Calais ; A. de Saint-Léger et Ph. Sagnac publient les cahiers de la Flandre maritime.1989 : Une grande partie des cahiers du département du Nord reste inédite. Les ouvrages anciens ne sont plus disponibles. La connaissance de la société française à la fin de l’Ancien Régime a beaucoup progressé. L’enseignement de l’histoire requiert des documents. Un large public recherche des sources régionales sur la période révolutionnaire.La région Nord/Pas-de-Calais et le Centre d’Histoire de la région du Nord et de l’Europe du Nord-Ouest se sont associés pour proposer une publication consacrée ...
À cause de sa situation frontalière, la Champagne des XVIe et XVIIe siècles revêt une importance stratégique de premier ordre pour la monarchie. Afin d'en organiser la défense pour protéger le coeur de son royaume, François I er confie à quelques nobles provinciaux, dès les années 1530, de solides pouvoirs militaires tout en les comblant de faveurs pour s'en attacher la loyauté. Cette « noblesse seconde », qui connaît bien le terrain et les réseaux nobiliaires de son pays, parvient très vite à se rendre indispensable, car au cours des guerres de religion, elle réussit à préserver l'influence du roi en Champagne. Étoffée et soutenue par la couronne jusqu'au premier tiers du XVIIe siècle, elle est alors le relais essentiel entre l'État, les grands et les gentilshommes ruraux, animée par une conception du pouvoir qui conjugue la protection de son territoire et la fidélité envers le souverain. Les premières atteintes à son prestige régional se produisent à l'époque de richelieu, même si elle joue encore un rôle déterminant pour encadrer l'armée qui doit faire face aux Habsbourg dans le Nord-Est. Dès lors, et malgré la Fronde, qui la rétablit un...
Etudes de théologie, de philosophie et d'histoire
Ange Guépin (1803-1873) a marqué l'histoire politique, intellectuelle et sociale de Nantes de 1830 à 1870. Médecin ophtalmologue réputé et homme politique, il mérite d'être sorti et de sa légende et de l'oubli. Esprit encyclopédique, il communique une fougue toute personnelle à la volonté de changer le monde, à l'engagement concret dans la lutte contre la misère et dans la propagation du savoir. Apportant sa propre contribution aux utopies socialistes, il prend la tête du mouvement saint-simonien à Nantes, soutient la création d'un phalanstère de Fourier et affiche sa sympathie pour le communisme de Cabet. Il entre dans l'histoire avec la révolution de 1848, au cours de laquelle il est promu Commissaire de la République. Il n'en gardera pas moins des réserves constantes à l'égard du suffrage universel, convaincu que la transformation sociale doit précéder les réformes politiques. Il a la conviction d'un progrès ininterrompu de l'Humanité fondé sur le développement de la science. Éradiquer l'ignorance et la misère, garantir à chacun le droit à l'éducation (notamment pour les filles), au travail et à la retraite seront les combats de toute sa vie. ...
8 mai 1902 : la Montagne Pelée explose? Saint-Pierre et ses 40 000 habitants sont rayés de la carte. Des nombreux voiliers sur rade, seuls un trois-mâts italien et le Belem échappent au désastre. Mars 1902 : Julien Chavelon, capitaine du Belem se réjouit : il appareille pour la Martinique, cette île si accueillante ! A l'arrivée à Saint-Pierre, constatant avec agacement que son poste habituel est déjà pris, il est contraint d'aller mouiller dans le port du Robert, sur la côte est de l'île? La suite de cette campagne mouvementée, vous la découvrirez dans le second tome de l'histoire du Belem, racontée et dessinée par Jean-Yves Delitte.
Il existe des solutions au dérèglement climatique, mais personne ne semble vouloir les entendre. Fidèle à ses méthodes d'activiste, Paul Watson dégaine un manifeste. Cet opuscule uppercut remit aux différents gouvernants participant à la COP 21 s'adresse à chacun d'entre nous. Objectif de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Paris : maintenir la hausse des températures en deçà de 2 degrés. Percutant, dramatiquement réaliste, Urgence ! Si l'océan meurt nous mourrons est un appel au monde à se mobiliser pendant qu'il en est encore temps. Le « capitaine » Watson s'appuie sur ce qu'il définit comme les trois grands piliers de l'écologie la diversité, l'interdépendance et les ressources limitées et affirme que les germes, les vers de terre, les abeilles et les arbres sont plus importants que l'humanité. Provocation ? Conviction. « Nous avons besoin d'eux, l'inverse n'est pas vrai. » Avec un credo : « l'eau est le sang de la planète », l'océan est à la base de tout. Quand on agite les océans et les esprits depuis plus de quarante ans, on ne baisse pas les bras. Au-delà du constat brut, Urgence ! Si l'océan meurt nous...
Le propos de ce livre est de montrer ce que la vie culturelle d'une grande ville de province doit à la IIIe République. Cette période voit en effet s'affirmer conjointement les premières formes de politiques culturelles publiques, l'essor du secteur associatif et la mise en place d'un marché des loisirs. Le paysage culturel qui s'esquisse ici relève d'une prodigieuse complexité. Le politique entremêle l'État, le département, les grandes villes mais aussi les communes de banlieue. L'associatif, structuré bien avant la loi de 1901, relaye et hiérarchise la demande sociale. Les industries culturelles enfin établissent leur légitimité au sein des anciens mondes de l'art. Au-delà de l'analyse approfondie de ces structures culturelles, l'ouvrage entend aussi s'interroger sur les débats qui agitent la sphère locale entre 1870 et 1940. Trois sont ici étudiés, qui donnent la mesure de la distance qui sépare cette époque de la nôtre. Le premier, classique pour l'époque, oppose l'Église et l'État, de part et d'autre de la loi de Séparation de 1905. Second débat, tout aussi classique, celui qui oppose culture populaire et culture savante. Ville académique, Rouen...