
LA gratitude envers d’antiques murs hospitaliers s’étendant naturellement de ceux qui les habitent à ceux qui les ont bâtis, nous avait fait prendre en amitié les vieux Sires d’Estouteville. Le classement des riches archives de Valmont nous a conduit à des recherches complètes, et nous nous laissons aller à les publier. Les esprits curieux de la vie des siècles passés trouveront peut-être quelque intérêt à suivre, de génération en génération, la marche d’une puissante race à travers les grands événements de l’histoire, les transformations politiques et sociales et le détail des affaires privées. Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
René-Pierre Nepveu est un chanoine bien ordinaire d’une ville de province, elle aussi représentative, durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. À l’âge de 26 ans, il naît à la fois à la vie capitulaire et à l’écriture : intronisé chanoine de la cathédrale du Mans, il entreprend un journal qui ne s’arrêtera qu’à l’extrême fin de sa vie. Héros obscur par excellence, il y parle peu de lui-même mais note ce qu’il observe et entend : cérémonies, mondanités, exécutions publiques, rumeurs ou ragots, la vie qui va dans son chapitre, sa ville et sa province... Du cœur du Mans à sa « campagne » de la Manouillère, on rencontre sous sa plume évêques, dignes confrères et vénérables curés, aussi bien que les élites locales, belles dames d’esprit, magistrats en robes rouges ou négociants enrichis. Quand la Révolution vient dérégler sa vie douillette, le journal passe de l’ironie à la peur et dit les bouleversements survenus, les émotions du « mauvais peuple », les cachettes, la prison.Puis viennent l’apaisement et la réconciliation, en même temps que la vieillesse. Véritable chronique urbaine et ecclésiale, ces pages fourmillent...
Accrochez-vous ! Embarquez avec un prof pas comme les autres pour un very math trip, un rodéo déjanté qui vous révélera le plaisir de faire des mathématiques... Aux côtés de Pythagore, de Napoléon et des Bleus Griezmann et Lloris, roulez enfin en Cadillac en déployant toute la puissance de votre logique, rencontrez l’amour au détour d’une équation, fêtez la Belgique, championne du monde 2018 – si, si – et gagnez une montagne de dollars en résolvant l’un des problèmes du millénaire !
Se détachant des nombreuses monographies consacrées à la France capétienne, l'ouvrage de Dominique Barthélémy nous propose une étude approfondie de la fameuse seigneurie de Coucy, qui avait suscité, jusqu'ici, plus de rêves que de véritable analyse scientifique : il lui redonne une histoire. Remettant en question la chronologie classique des deux âges féodaux, bien ancrée depuis Marc Bloch, il apporte une contribution de premier ordre à notre connaissance des mutations subies au xiiie siècle par le système des relations sociales, des institutions et des formes d'expression juridiques ou culturelles. La seigneurie de Coucy, à ce moment, ne présente pas le type idéal correspondant à un apogée de la « féodalité » : affrontée aux contradictions d'une société locale et aux pressions extérieures des principes et du roi, elle est en perpétuelle élaboration. Dominique Barthélémy porte son attention, aussi bien sur la noblesse et la chevalerie que sur les serfs et les bourgeois, dont l'affranchissement apparent lui paraît incomplet et ambigu.
Edité, remanié et réédité tout au long de la deuxième moitié du XIXe siècle (jusqu’en 1895) ce Nobiliaire et Armorial est un des monuments de l’héraldique et de la généalogie de la Bretagne ancienne. Cette nouvelle édition, entièrement recomposée se composera de quatre tomes (les trois tomes du Nobiliaire « stricto sensu » habituellement réédités, augmentés d’un quatrième reprenant la seconde partie du tome III de l’édition de 1890, — souvent tronquée ou oubliée —, qui se rapporte notamment aux nombreuses listes de titulaires de charges personnelles dans la Bretagne d’Ancien Régime.
Il y a ces grands noms qui surgissent du passé : bataille de Poitiers, croisades, prise de Constantinople, guerre d’Algérie, et tant d’autres épisodes. Il y a ce conflit armé qui a commencé en l’année 632 et qui, de décennie en décennie et jusqu’à nos jours, a été marqué par des événements dont la presse mondiale, si elle avait existé, aurait fait pendant des jours sa première page. Il n’y a pas d’année, pas de mois, pas de semaine peut-être sans que du sang soit versé par des chrétiens ou par des musulmans. Ne vaut-il pas la peine de le rappeler, de montrer à nos contemporains que les événements qui occupent l’actualité, qui les bouleversent, s’inscrivent dans une longue série de 1375 ans d’événements tout aussi spectaculaires ; que de plus petits faits dont on ne parle guère qu’un jour ou deux ont eu, tous les jours, leurs équivalents pendant 1375 ans ? Déclarée et ouverte, génératrice de grandes batailles, de villes enlevées à l’ennemi, de provinces conquises, de pays occupés, de populations exterminées, ou larvée et sournoise, la guerre entre l’islam et la chrétienté, malgré cette amitié que l’on évoque...
En 911, le chef viking Rolf le Marcheur devient le premier duc d’un pays qui va désormais s’appeler la Normandie. En 1204, Jean Sans-Terre, après la chute du Château-Gaillard, perd son héritage normand. Entre ces deux personnages, pendant près de trois siècles, la Normandie a vu se succéder de nombreux souverains, vaillants ou rusés, paillards ou dévots, infortunés ou chanceux, dont le plus célèbre reste à jamais Guillaume le Conquérant, mort voici neuf cents ans, en 1087.
Au cours du ixe siècle, des vicomtes sont apparus dans tout l’Occident carolingien pour suppléer les comtes dans l’encadrement local des populations, faisant office de lieutenant du comte dans toutes ses fonctions, fiscales, judiciaires et militaires. À partir de ce fait bien connu, les travaux ici présentés mettent en lumière l’évolution ultérieure qui fait apparaître de très nettes distinctions régionales. Rien de commun en effet entre les zones centrales de l’ancien Empire carolingien, où les vicomtes ont disparu ou ont été ravalés au rang de simples châtelains au service d’un pouvoir supérieur, comtal, ducal ou royal, et les marges carolingiennes où les vicomtes ont accédé à un niveau de pouvoir et d’autonomie remarquable. De ces profondes différenciations, résulte une géographie politique originale entre l’Atlantique et les Alpes, entre la France de l’Ouest et les terres catalanes. Rassemblant des spécialistes de l’histoire politique et sociale médiévale, cet ouvrage nous offre à la fois un panorama détaillé et une synthèse sur des entités territoriales illustres comme la vicomté de Béarn, ou plus méconnues comme celle de...