
"Toute l’œuvre de Cheikh Anta Diop milite en faveur de l’unité de l’Afrique Noire ; de cette unité, gage d’indépendance vraie, l’auteur, partisan d’un État fédéral d’Afrique Noire, pose ici les fondements. Dès qu’il est affirmé, le principe de l’unité transforme tous les problèmes auxquels l’Afrique s’affronte. À l’inverse de ce que les compromissions de l’empirisme provoquent, par le geste unitaire une voie de développement est indiquée, claire, dynamique, convaincante. Mais la volonté d’unité appartient au politique ; dans ce livre, Cheikh Anta Diop, fort de son grand savoir des réalités africaines, démontre seulement le bien-fondé et la fécondité de son option. Qu’il nous suffise d’énumérer dans l’ordre les différents niveaux éclairés par le principe et soumis à l’inventaire et à l’analyse objective. Pour les hommes, il n’y a pas d’unité sans mémoire : il s’agit de restaurer la conscience historique africaine. Il n’y a pas d’identité nationale et fédérale sans un langage commun : l’unification linguistique est possible. Pire que la balkanisation, la sud-américanisation guette l’Afrique...
Cheikh Anta Diop n'est pas seulement l'éminent historien, linguiste, physicien et égyptologue que l'on connaît. Il est aussi un éminent penseur politique. Il est à l'origine d'une pensée politique d'anticipation sur les problèmes auxquels allaient être confrontés les peuples et les États africains après la décolonisation et encore aujourd'hui. La mise en oeuvre des solutions élaborées par Cheikh Anta Diop permettrait d'organiser à nouveau les sociétés africaines comme espace de prospérité matérielle, de libertés publiques, de spiritualité apaisée, de promotion des sciences et des technologies.
Avec quarante ans de recul on s'aperçoit que les grands thèmes développés dans NATIONS NÈGRES ET CULTURE, non seulement n'ont pas vieilli, mais sont maintenant accueillis et discutés comme des vérités scientifiques, alors qu'à l'époque ces idées paraissaient si révolutionnaires que très peu d'intellectuels africains osaient y adhérer. L'indépendance de l'Afrique, la création d'un Etat Fédéral continental africain, l'origine africaine et négroïde de l'humanité et de la civilisation, l'origine nègre de la civilisation égypto-nubienne, l'identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines, etc., tels sont quelques thèmes principaux explorés par Cheikh Anta Diop, l'historien africain le plus considérable de ce temps.
En 1954, Cheikh Anta Diop, au terme d'un long et fructueux travail de recherche, opère, avec Nations nègres et Culture, un tournant décisif dans l'historiographie africaine et mondiale : l'Egypte pharaonique, contrée africaine de la Vallée du Nil, appartient, en totalité, des balbutiements prédynastiques jusqu'à la fin des dynasties indigènes, à l'ensemble de l'univers négro-africain. En 1967, c'est-à-dire treize ans après, le savant africain reprend ses idées essentielles sur les origines de l'humanité actuelle et sur la parenté entre l'Egypte ancienne et l'Afrique noire profonde : l'Antériorité des civilisations nègres était ainsi établie. En 1981, son œuvre culmine avec Civilisation ou Barbarie, synthèse et prolongement de sa réflexion historique face au devenir de l'humanité. La réédition, en 1992, d'Antériorité... remet en circulation un ouvrage majeur de la problématique historique africaine. Ouvrage longtemps épuisé, mais constamment demandé, recherché. La leçon est celle-ci. L'égyptologie, pour prendre toute signification en tant que science historique vivante, doit nécessairement renouer avec les civilisations négro-africaines,...
A partir du regard fondateur de l'historien Cheikh Anta Diop, l'auteur procède à une relecture des thématiques qui orientent l'œuvre et la pensée de l'œuvre du savant sénégalais. Il attire l'attention sur l'épaisseur et la profondeur du temps qui, prises comme paramètres de l'analyse historique, permettent de mieux comprendre un problème passionnant aux yeux du chercheur : celui de la relation de l'Afrique noire avec l'Egypte ancienne.
La pensée de Cheikh Anta Diop est caractérisée par sa conception d'une Égypte Mère, origine des Négro-Africains. Il succombe ainsi à l'attrait de la nostalgie des origines mais sa demande est un bel écho aux leçons généalogiques de Nietzsche. Cette nostalgie des origines est à la fois rationnelle et affective, métaphysique et mythique. Le rapprochement avec la philosophie de Nietzsche, à travers notamment le rejet du nihilisme, souligne l'universalité de ces deux pensées généalogiques.
Dans le cadre de ce Manifeste, le parti est de lire Cheikh Anta Diop autrement, tout au moins de commencer à en creuser les chemins de pensée, en s'appuyant sur des traditions d'investigation et de lecture dont les méthodes sont élucidées et explicitement accordées au schéma révolutionnaire de la sortie d'un ordre séculier régenté par l'arbitraire dans la lecture et l'écriture de l'histoire et des sciences à partir de l'Afrique Noire. La vérité est que cette oeuvre - inaugurale et transgressive - nous apparaît encore sous le signe d'un partage manqué - et à la vérité, durablement manqué - avec ses énoncés, ses commentateurs, au lieu où précisément elle travaille à la déconstruction des outils heuristiques de lisibilité des sciences de l'homme et de la science moderne. Lire Diop et le diopisme, à la lumière de l'argumentation interne ou externe de Diop et des héritiers, à l'appui des méthodes et des traditions de lecture et d'interprétation avérées, de la logique, de l'anthropobiologie, du droit public et du droit international économique, voilà ce qui manquait jusqu'ici et que l'on s'est employé à corriger dans le cadre de ce texte qui se...
Le present ouvrage reste donc fidele, dans son concept, a la demarche diopienne. Nous y retrouvons l'intellectuel ne rechignant pas a aller au charbon et le savant soucieux de s'en tenir aux faits averes, laissant du meme coup ses contradicteurs se vautrer dans les eaux fetides de leurs prejuges. Khadim Ndiaye s'emploie aussi a partager avec nous sa propre lecture du travail de Cheikh Anta Diop. Il en retient surtout une theorie de l'histoire a travers laquelle l'auteur de Civilisation ou barbarie dit aux Africains: les pyramides d'Egypte, c'est bel et bien vous qui les avez baties, vous avez ensuite regresse en perdant et votre souverainete et la maitrise de votre systeme educatif mais cela n'est pas irreversible, vous pouvez aller de nouveau a la conquete du ciel. Si en outre dans ce livre il est si souvent question, des la toute premiere conversation, de la notion de personnalite culturelle, c'est parce qu'elle conditionne selon Khadim Ndiaye, la capacite d'un peuple a reprendre l'initiative historique. Voila du reste pourquoi il la situe au carrefour des theses majeures de Diop. Est-ce Khadim Ndiaye qui s'en est alle rendre visite a son maitre dans l'au-dela ou est-ce ce...
"Le professeur Kabongo cherche à renouveler l'outillage mental de l'Africain et l'Africaine, rénover la culture africaine en promouvant l'attitude de rationalité. Il voudrait y parvenir en proposant à l'Afrique contemporaine le modèle de révolution culturelle en Chine, sous Mao Tsé-toung. Par ce truchement, il désire que l'Afrique maîtrise à nouveau, comme autrefois en Egypte ancienne, la Technoscience. "(Extrait de la préface)
Voici une synthèse magistrale des problèmes actuels que rencontrent la philosophie et la religion, en présence du développement des sciences et de la conception de l'Univers qui en découle. Cheikh Anta Diop était aussi physicien, on l'oublie trop souvent. Cet article écrit en 1981, atteste que l'égyptologue se préoccupait aussi de questions épistémologiques, et suivait de prés les débats engagés par la nouvelle physique et la nouvelle biologie. Scientifique, philosophe et aussi écologiste préoccupé par le développement et l'utilisation des énergies en Afrique, il se retrouve à prolonger sa quête aux confins extrêmes de la « big science » et de notre univers. Il y a maintenant un quart de siècle que nous quittait, en 1986, ce grand intellectuel africain épris de liberté et de vérité. Chercheur, visionnaire, il nous lègue une oeuvre importante en ce temps où l'histoire de l'Afrique nous interpelle et où la découverte de particules plus rapides que la lumière remettent en cause des théories toutes relatives.
ALORS QUE LA FRAGILE DEMOCRATISATION DE L'AFRIQUE NOIRE SE CONJUGUE DIFFICILEMENT AVEC LA FAILLITE ECONOMIQUE, L'INDEPENDANCE DES NOUVEAUX ETATS - ERYTHREE ET SOMALILAND - NOUS FAIT POSER LA QUESTION : QUELLE EST LA MEILLEURE SOLUTION A LA CRISE AFRICAINE D'AUJOUD'HUI ? CONSTATONS AVEC CH. A. DIOP, HOMME POLITIQUE, HISTORIEN ET SCIENTIFIQUE DE RENOM, QUE POUR LES AFRICAINS, L'HEURE N'EST DONC PLUS AU SECESSIONNISME MAIS A LA RESTRUCTURATION DES MICROS-ETATS EN GRANDS ENSEMBLES GEOPOLITIQUES. POUR DONNER DES FORMES CONCRETES A SON PROJET D'UN ETAT FEDERAL D'AFRIQUE NOIRE, IL FAUT RETRACER TOUTES SES THESES SUR L'ORIGINE NEGRE DE L'EGYPTE ANCIENNE, L'UNITE CULTURELLE ET L'AVENIR INDUSTRIEL DE L'AFRIQUE NOIRE. L'EVOLUTION POLITIQUE DU CONTINENT NOIR DEPENDRA BEAUCOUP DE L'ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL ET DE L'APTITUDE DES ELITES AFRICAINES A PROMOUVOIR DES COOPERATIONS REGIONALES, MAIS IL EST DE L'INTERET DES AFRICAINS DE SE SAISIR A PRESENT DE LA PENSEE POLITIQUE DE CH. A. DIOP POUR OUVRIR DES NOUVELLES PERSPECTIVES SUR L'AVENIR DE L'AFRIQUE NOIRE.
Il y a un demi-siècle, le chercheur sénégalais Cheikh Anta Diop posait la question de la négritude de l'Egypte et de l'antériorité des civilisations nègres. Aujourd'hui, c'est d'Amérique du Nord que nous viennent les échos d'une telle contestation de l'histoire écrite par les Blancs. Les thèmes en sont multiples. Ne serions-nous pas tous les enfants d'une Eve noire ? La première civilisation ne fut-elle pas africaine, rayonnant ensuite de son berceau égyptien jusque dans la Grèce classique ? La déesse Athéna n'avait-elle pas une origine noire ? Les Hébreux n'auraient-ils pas eu l'Ethiopie pour vraie patrie ? La réécriture du passé des Africains, vu à la lumière de l'Egypte pharaonique, suscite une relecture du passé européen. Les humanités gréco-latines se voient opposer des humanités négro-égyptiennes. Des jeunes Noirs des métropoles des pays du Nord apprennent les hiéroglyphes et chantent contre la Babylone des Blancs. Et dans les pays du Sud, les Bantous sont érigés en équivalents des Aryens. Plus loin, l'Amérique aurait été découverte et peuplée par des Noirs, déjà présents dans les civilisations précolombiennes. Toute...
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