
La réédition de l’ouvrage de Hanoteau et de Letourneux était attendue depuis longtemps tant par les amateurs éclairés, par les chercheurs que par les militants de la cause berbère. C’est dire qu’elle s’imposait à plusieurs titres : historiographique, scientifique et politique. Mieux qu’aucune autre, cette monographie de la Kabylie montre que même dans le cadre colonial, la volonté de savoir excède la volonté de pouvoir. Car si le projet même du livre est étroitement lié à la politique coloniale de la France, il renferme des connaissances irréductibles à toute visée politique. C’est réellement une encyclopédie de la Kabylie. Tout y est décrit minutieusement : de la flore et la faune aux règles coutumières en passant par des recettes culinaires et l’artisanat. Tout ce qui en Kabylie relève des règnes minéral, végétal, animal et humain est désigné en langue kabyle, souvent même avec des variantes dialectales. Depuis deux siècles les plus grands noms ont été associés à la genèse et à la postérité tant scientifique que politique de cette œuvre. Qu’on en juge : Ismaël Urbain est à l’origine du projet éditorial qui allait...
Espèce à coquille conique, médiocrement allongée, très ventrue, possédant des tours renflés-arrondis, méplans à leur partie supérieure, séparés par une suture très profonde et paraissant comme étagés les uns au-dessus des autres. Pointe du sommet très aiguë, proéminente. Cyclostoma contectum, Millet, Moll. Maine-et-Loire, p. 5, 1813. Vivipara contecta, Bourguignat, Vivip. d’Europe, in Spicil. Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Depuis la fin du XXe siècle, un mouvement qui semble irrépressible, en particulier au Maghreb mais aussi dans le reste du monde arabe et même en Occident, conduit de plus en plus de musulmans à tourner le dos à l'islam pour rejoindre la religion de Sidna Aïssa – autrement dit de «Notre Seigneur Jésus». Au Maroc et en Algérie comme dans la discrète Tunisie, on parle de milliers de convertis au christianisme chaque année. L'œuvre d'un ou de plusieurs réseaux d'évangélisateurs en quête de nouveaux adeptes? Une réaction face à certaines évolutions en terre d'islam et notamment à la montée de l'islamisme? Des candidats à l'exil qui n'hésitent pas à «vendre leur âme»?. Des conversions troublantes de sincérité? Cet ouvrage propose une enquête sur ce phénomène nouveau aux multiples facettes. Et qui, au fur et à mesure qu'il prend de l'ampleur, suscite régulièrement l'émoi en terre d'islam, où les autorités comme les familles portent un regard pour le moins suspicieux sur les «apostats». Une enquête qui a conduit l'auteur, un Algérien qui réside en France depuis plus de trente ans, dans son pays d'origine, tout particulièrement en Kabylie....
Ce livre reprend les grandes lignes de l'histoire algérienne de l'Antiquité jusqu'à nos jours, avec un éclairage sur les points les plus forts, notamment la période romaine, la Régence ottomane et la présence française (colonisation et décolonisation) et traite principalement de l'Algérie contemporaine, de ses merveilles et de sa culture. Des ruines romaines de Timgad aux noces du soleil et de la mer à Tipaza, du désert algérien cher à Eugène Fromentin à la conversion d'Isabelle Eberhardt, des tableaux de Delacroix aux femmes de Biskra d'Etienne Dinet, de la prise d'Alger en 1830 à l'indépendance du pays en juillet 1962, de l'émir Abd el-Kader à Bouteflika, Malek Chebel, en observateur averti du pays où il est né, où il a grandi, n'élude rien et aborde beaucoup de non-dits. Mais, ce dictionnaire est aussi un ouvrage ludique. Il nous parle d'une Algérie tour à tour romaine, musulmane, ottomane, espagnole, arabe et a fortiori algérienne, occupée mille fois et sans cesse réinventée. Au gré des entrées, nous découvrons avec bonheur son charme pittoresque, ses fragrances, ses espoirs et ses désillusions. Anthropologue des religions et spécialiste du...
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La propriété au sens large englobe aussi bien des droits, des relations que des façons d’occuper un espace en le faisant sien. Elle est une porte d’entrée privilégiée pour saisir les mutations de la société algérienne contemporaine. Cela n’a pas échappé aux chercheurs depuis le XIXe siècle. Dans des contextes scientifiques et idéologiques très différents, les rapports entre propriété et société en Algérie sont même sans cesse remis sur le métier. Plusieurs disciplines – parmi lesquelles le droit, l’histoire et la géographie, l’économie, la sociologie ou l’anthropologie – s’y sont penchées à tour de rôle, empruntant et se répondant les unes aux autres. Depuis une trentaine d’années, cependant, les occasions de croiser les approches sur ce thème – à propos de l’Algérie tout particulièrement – se font plus rares, sans que le besoin n’ait disparu pour autant. Les contributions du présent ouvrage s’inscrivent dans ce renouvellement permanent et visent au dialogue entre les disciplines. Elles déconstruisent des discours coloniaux ou postcoloniaux, nous plonge au cœur de processus d’appropriation. Elles donnent à voir...
Quelle fut l’attitude du Saint-Siège face à la révolution russe et l’avènement du premier régime communiste ? Pour répondre à cette question, l’auteur aborde cette révolution dans une large séquence temporelle, ouverte par la révolution de 1905 et poursuivie jusqu’aux profondes transformations politiques, sociales et internationales des années 1930. En effet, la révolution russe apparaît autant comme un phénomène local, qui modifie les conditions d’existence des catholiques, que comme un événement de portée mondiale qui jette sur les routes de l’exode de nombreux réfugiés tout en cherchant à s’étendre dans un élan internationaliste. La recherche présentée ici est le fruit d’un travail approfondi, mené dans différents fonds d’archives européens et russes. L’apport des archives vaticanes permet d’analyser le traitement des affaires russes au sein de la Curie romaine, de la collecte de l’information aux mécanismes de prise de décision, de l’action diplomatique et humanitaire à la création de dévotions. La recherche dans d’autres fonds d’archives et sources imprimées éclaire la réception des actions vaticanes pour la...
Le 2 mai 1808, le soulèvement populaire de Madrid contre les troupes napoléoniennes marque le début d'une guerre qui va durer six ans. Ce récit n'est ni une fiction ni un essai mais la relation minutieuse, heure par heure, des événements vécus par tous les protagonistes de cette journée historique. Soldats, artisans des quartiers de La Paloma, de Lavapiés, du Rastro, hommes, femmes et enfants armés d'escopettes, de ciseaux, de couteaux de cuisine, de haches, de houes, de burins, s'insurgent contre l'occupant et affrontent sauvagement la plus puissante armée du monde. Leurs noms sont ceux qu'a retenus l'Histoire, leur rôle et leurs actions tels qu'ils figurent dans les rapports militaires, les mémoires et les archives. Pour ce livre, dont le véritable personnage est le peuple de Madrid, Arturo Pérez-Reverte a mené un travail de recherche remarquable n'autorisant son imagination qu'à cimenter entre elles ces centaines d'histoires individuelles et véridiques afin de redonner vie aux héros anonymes et obscurs des gravures et dessins de l'époque, victimes d'une tragédie inscrite à jamais dans l'histoire de l'Espagne. Arturo Pérez-Reverte est né à Carthagène,...
Ce livre dissèque l'image de la Kabylie dépeinte par Albert Camus dans "Misère de la Kabylie" un reportage publié dans Alger Républicain en 1939. S'appuyant sur "Le Fils du pauvre" de Mouloud Feraoun, professeur Allouche a beaucoup à dire sur la vision que Camus s'est faite des Kabyles...
Gaston est une petite licorne différente des autres. Il a une particularité : sa crinière porte les couleurs de l'arc-en-ciel lorsqu'il va bien, mais dès qu'une émotion forte le submerge, sa crinière et sa queue changent de couleur selon son humeur : la tristesse, la colère ou encore la joie par exemple. Une série d'albums écrite et illustrée par Aurélie Chien Chow Chine, sophrologue pour les adultes et les enfants. Elle exerce notamment dans les écoles maternelles. Une émotion par album. Dans celui-ci : la tristesse. À la fin de chaque histoire : des petits gestes magiques (petits exercices très simples) pour aider l'enfant à gérer ses émotions.
Andalousie, 1808. Les troupes napoléoniennes entrées en Espagne viennent de subir un cuisant revers à Bailén. Joseph Bonaparte n'est pas encore sur le trône et la résistance des Espagnols à l'armée française s'organise. Frédéric Glüntz, un jeune Alsacien, et son ami Michel de Bourmont, tous deux officiers du 4e régiment de hussards, rêvent de gloire et d'héroïsme. Ils sont là pour vaincre l'ennemi, certes, mais aussi pour propager au nom de l'Empereur les idées nouvelles issues de la Révolution française. Persuadés d'apporter le progrès à un pays arriéré, vivant sous le joug de la monarchie et de l'Église, ils ne peuvent comprendre qu'en face d'eux se dressent une armée décidée à défendre son indépendance jusqu'au dernier soldat et un peuple prêt à mourir pour sa terre. Alors, dans le feu de la bataille tant désirée, l'ivresse du sang et de la mort aura vite raison des idéaux des deux jeunes gens, et des honneurs tant attendus ne restera qu'un atroce voyage au bout de la nuit.
M. Paul Leroy-Beaulieu a dit : « La colonisation est pour la France une question de vie ou de mort. Ou la France deviendra une grande puissance africaine, ou elle ne sera, dans un siècle ou deux, qu’une puissance européenne secondaire ; elle comptera dans le monde, à peu près comme la Grèce ou la Roumanie compte en Europe. » L’éminent économiste a résumé ainsi en quelques mots la pensée qui nous guide en écrivant ces lignes. Pendant le cours des dernières années, il a été beaucoup parlé en France de l’expansion coloniale. Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Plusieurs auteurs ont souligné l'importance du sentiment de l'honneur et celle de la baraka ou « bénédiction divine » au Maghreb, mais aucun n'a posé le problème de leur articulation dans un même groupe social. L'originalité de cet ouvrage est d'analyser et de situer le rapport hiérarchique entre ces deux ordres de valeurs dans une population berbérophone du Rif marocain : les Iqar'iyen. Ici l'honneur n'est pas un simple assemblage de traits culturels. C'est une valeur qui régit les échanges de violence entre hommes et les rapports de pouvoir à l'intérieur d'une structure segmentaire. Valeur liée à l'Islam, la baraka est cette « force divine » qui définit les relations entre les hommes et Dieu par l'intermédiaire des chorfa considérés comme descendants du prophète Mahomet. Vivant parmi les tribus, ceux-ci agissent comme médiateurs dans les affaires d'honneur. Au centre de ces deux systèmes d'échanges et de relations, et permettant leur articulation, se trouve un terme commun : les domaines de l'interdit ou du haram (femme, terre et territoire), à la fois le lieu de l'honneur et domaine de la baraka. L'analyse de la médiation sacrée et des rituels de...
Tout d’abord, et avant de commencer l’étude qui fera l’objet de ce premier livre, il est nécessaire de rechercher la signification du mot « Kabylie ». Il ne faut pas y attacher une valeur ethnique qu’il n’a pas et qu’il n’a jamais eue. « Kabylie » vient de l’arabe « K’abila », dont le sens étymologique est « en face les uns des autres, dans leurs déserts et tous de valeurs égales ». En voyant la réunion de toutes ces tribus, de tous ces villages, situés en face les uns des autres, dans des contrées plus ou moins inaccessibles, et avec une apparence d’égalité parfaite chez les individus, on a appliqué à toute la région le mot « Kabylie ». Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Il y a en France un ministère de la Culture, singularité dans une démocratie. Depuis 1981, ses interventions se multiplient : événements, marchandises, consommations, la culture semble diverse et vivante. N'est-ce pas l'inverse ? La fièvre indique un malaise. Au-delà d'une critique de la culture de cour, avec ses mœurs, grimaces, travers et ridicules, il faut analyser les tensions qui, toujours, existent entre art et politique, culture et pouvoir. Car, menée par la gauche ou la droite, la politique culturelle recèle des risques. Les arts ont peut-être le ministère qu'ils méritent, et le ministère les artistes qui le justifient. Que l'art divorce d'avec le sens, la forme, le beau, qu'il ne dise plus rien à personne, qu'il n'y ait plus d'œuvres ni de public, qu'importe, du moment qu'il y a encore des artistes et des politiques, et qu'ils continuent de se soutenir : une subvention contre une signature au bas d'un manifeste électoral. Le rideau tombe, il faut juger la pièce. Ministère de la Culture ? Non, gouvernement des artistes. Mais on ne gouverne pas la culture, et elle n'est pas un moyen de gouvernement. Rien n'est pire qu'un prince qui se prend pour un...
L'objet de ce livre est instable, comme celui de la musique. Il vise à faire une sociologie de la passion musicale qui en respecte les médiations propres, qui n'écrase pas sous les instruments de l'analyse la réalité analysée. Il tente aussi l'inverse, une théorie de la médiation formulée depuis la leçon que donne la musique. Cet art de la présence déconcerte en effet l'analyse sociologique. La musique n'a pas d'objet à montrer, elle n'est qu'accumulation de médiateurs (instruments, langages, partitions, interprètes, scènes, médias...). Pour comprendre comment les musiciens installent la musique au milieu d'eux, Antoine Hennion part du mouvement de réinterprétation de la musique baroque, qui, en mêlant médias modernes et traités anciens, a créé un objet inouï, l'écoute moderne d'une musique ancienne. Restituant ainsi la diversité des intermédiaires, humains ou matériels, par lesquels passe la relation entre musiques et publics, l'auteur analyse des dispositifs musicaux concrets, de la classe de solfège à la grande scène rock ou au concert classique. La musique est un bon modèle pour un tel repeuplement du monde de l'art : on y parle moins d'objet...