Vladimir Soloviev (1853-1900) et Jacques Maritain (1882-1975) sont des philosophes pour aujourd'hui et pour demain. Ils ont laissé des œuvres considérables par leur originalité, leur profondeur et la qualité de leur style. Célèbres, puis un peu oubliés, ces deux talentueux penseurs ont cherché la vérité. Ni Soloviev ni Maritain n'ont eu d'ailleurs des carrières académiques classiques, et la liberté que donne une vie dispensée d'obligations administratives a probablement favorisé leur remarquable créativité. L'un et l'autre ont aimé non seulement le Christ, mais aussi son Eglise tout en ayant des appartenances confessionnelles différentes. "L'ouvrage que l'on présente ici est le fruit de deux colloques tenus successivement à Moscou et à Kiev en 2006. Il s'agissait de faire mieux connaître Soloviev en Occident et Maritain en Russie ou en Ukraine. C'est une manière de dialogue entre deux inspirations que l'on pourrait rattacher à Platon dans le cas de Soloviev et à Aristote avec Maritain, mais aussi et surtout à un personnalisme chrétien qui les caractérise."
Même si Vladimir S. Soloviev (1853-1900) est considéré comme le plus grand philosophe russe de tous les temps, cet ouvrage représente une étude secondaire et interdisciplinaire complètement inédite en Occident, même parmi les études qui sont offertes en anglais. Dans la pensée russe, c'est seulement avec Soloviev que le droit cessa d'être un sujet spécialisé dans le domaine de l'administration, ne concernant guère les grands enjeux de société, et devint intimement lié au développement même de la philosophie morale et sociale. Soloviev nous fournit ainsi plusieurs voies innovatrices dans le façonnement de la relation tant théorique que pratique entre le droit et la religion, qui peuvent être utilement mises en dialogue avec des auteurs contemporains comme Charles Taylor, Ronald Dworkin et Jürgen Habermas.
Voici la première grande introduction à la philosophie religieuse russe qui retrace, depuis le Moyen Âge et jusqu'au XIXe siècle, toute l'histoire intellectuelle et spirituelle de ce continent encore mal connu. Dans cette superbe épopée de la p
Quelle fut l’attitude du Saint-Siège face à la révolution russe et l’avènement du premier régime communiste ? Pour répondre à cette question, l’auteur aborde cette révolution dans une large séquence temporelle, ouverte par la révolution de 1905 et poursuivie jusqu’aux profondes transformations politiques, sociales et internationales des années 1930. En effet, la révolution russe apparaît autant comme un phénomène local, qui modifie les conditions d’existence des catholiques, que comme un événement de portée mondiale qui jette sur les routes de l’exode de nombreux réfugiés tout en cherchant à s’étendre dans un élan internationaliste. La recherche présentée ici est le fruit d’un travail approfondi, mené dans différents fonds d’archives européens et russes. L’apport des archives vaticanes permet d’analyser le traitement des affaires russes au sein de la Curie romaine, de la collecte de l’information aux mécanismes de prise de décision, de l’action diplomatique et humanitaire à la création de dévotions. La recherche dans d’autres fonds d’archives et sources imprimées éclaire la réception des actions vaticanes pour la...
La problématique de cet essai s'inscrit dans le débat actuel au sujet de la sophiologie boulgakovienne et de son aporie centrale concernant la relation du Créateur à sa création. En mettant le focus sur la " Sophie divine ", concept clé du système théologique et philosophique de Boulgakov, l'analyse se donne comme tâche de retracer succinctement la généalogie et l'évolution de ce concept dans les écrits du penseur russe, d'une part, et de vérifier sa (in)compatibilité avec la doctrine palamite des " énergies divines incréées ", d'autre part. À cet effet, l'exposé est polarisé autour de quatre questions directrices : Quelles sont les particularités déterminant la compréhension de la Sophie divine chez Soloviev, fondateur de la sophiologie russe et maître et père spirituel de notre auteur ? Comment Boulgakov s'approprie ce concept et le fait affi ner et avancer dans son oeuvre écrite, afin de l'ecclésialiser ? Dans quel rapport se trouve la Sophie boulgakovienne avec les énergies palamites, que l'auteur russe évoque constamment à l'appui de ses démarches sophiologiques ? Enfin, comment Staniloae aborde la même aporie du rapport entre l'Absolu et le...
Ce dossier montre comment l'influence de Joseph de Maistre (1753-1821) penseur politique, historien et philosophe, théoricien de la réaction comme vision du monde, dépassa largement sa famille d'esprit par sa richesse et son ampleur.
La Russie et l'Église universelle que l'on réédite aujourd'hui est aussi célèbre que mal connu et rarement lu. Cet ouvrage fait partie d'une oeuvre beaucoup plus vaste que Soloviev n'a pas achevée et on en retient ici seulement une introduction et les deux premières parties qui traitent de la papauté.Celui qu'on a appelé l'Origène russe avait du génie. Chevalier intrépide des grandes causes, il défendit les Polonais asservis, les Vieux Croyants persécutés, les Uniates exterminés et dénonça l'injustice du statut des juifs dans l'empire tsariste. Ses tentatives de rapprochement oecuménique qui ont échoué de son vivant, prennent aujourd'hui une dimension prophétique. La mission à laquelle Soloviev se sentait appelé peut se ramener à deux idéaux : l'unité et l'universalité. Il combattit la division des chrétiens au nom de l'unité, et le nationalisme russe au nom de l'universalité. Dans son ouvrage sur la papauté, la critique des Grecs et des Russes est sévère, tandis qu'il défend avec force la position romaine. Il n'en restait pas moins irréductiblement fidèle à la tradition byzantine, mais voulait aussi pouvoir se réclamer de Rome. Il aimait sa...
Pour aller de France en Russie et inversement, il faut traverser l'aire culturelle allemande. Au 18e et 19e siècles, cette traversée n'est pas qu'une nécessité géographique. Les objets culturels qui circulent sont modifiés par le passage à travers un pays tiers. Il arrive aussi qu'un rapprochement franco-russe soit dirigé contre l'Allemagne, que des modèles français et allemands se concurrencent en Russie. Les textes, leurs modes de transmission ou d'interprétation, les transpositions de concepts sont au cœur des échanges triangulaires. Il apparaît alors légitime à partir de cas exemplaires d'envisager les transferts culturels selon la figure d'un triangle franco-germano-russe. Certes une histoire des transferts culturels est-elle discontinue, une suite d'événements ponctuels, mais elle permet de progresser dans la compréhension des interactions multiples qui constituent la culture européenne.
Depuis longtemps, la Russie observe le Canada français et le Québec. Au cours des années précédant la révolution socialiste de 1917, elle possédait une connaissance développée du Canada, que son historiographie percevait comme un royaume paysan prospère. Plusieurs auteurs accordaient une attention soutenue à la situation du Canada français et du Québec. Pour sa part, le régime soviétique remania en profondeur les finalités à la base des études canadiennes, insistant fortement sur le caractère anglophone du Canada. Cet ouvrage propose une incursion dans l’œuvre de l’historien Vadim A. Koleneko, un des rares scientifiques ayant poursuivi l’étude du Canada français et du Québec en Union soviétique. À travers cinq textes qu’il a traduits en français et dont il livre une interprétation sensible, Étienne Berthold met en relief la genèse et l’épanouissement d’un regard particulier sur le Québec. Un regard où recherche historique et anthropologie chrétienne s’unissent en silence afin de tenir tête à la science soviétique, révélant par le fait même une facette méconnue de la représentation du Québec à l’étranger.??Historien au...
Vladimir Sergueïevitch Soloviev, plus rarement Solovev ou Soloviov (en russe : Владимир Сергеевич Соловьёв), né à Moscou, est un philosophe et poète russe. Soloviev est en milieu orthodoxe l'ambassadeur du dialogue œcuménique. Il juge que le Raskol est une plaie de l'Église russe et réfléchit à réconcilier les vieux-croyants avec l'Église russe. Il espère un temps en un concile, puis pense que l'Église orthodoxe russe ne peut résoudre ce problème. L'assassinat du tsar Alexandre II en 1881 est une profonde remise en cause de l'idée qu'il se fait de la Russie. Extrait : Le grand homme du XXIe siècle va justifier d'une autre manière encore le fait qu'il se met avant le Christ : «~Le Christ, dit-il, en enseignant et en réalisant dans sa vie le bien moral, a été le redresseur de l'humanité, moi, je dois être le bienfaiteur de cette humanité en partie redressée, en partie non redressée. Je donnerai aux hommes tout ce dont ils ont besoin. En sa qualité de moraliste, le Christ a divisé les, hommes par les notions du bien et du mal, moi je les unirai par les bienfaits qui sont également nécessaires aux bons et aux méchants. Je serai ...
Philosophe, poète, théologien, historien : peu de personnalités, peu d'œuvres, comme celles de Vladimir Soloviev (1852-1900) réunissent en une telle unité les différents aspects de la Révélation chrétienne. Afin de rendre compte de la richesse et de l'actualité de la pensée de Soloviev, Paul Toinet aborde cette œuvre selon trois perspectives principales : Historique d'abord, en situant Vladimir Soloviev dans le cadre à la fois théologique et politique de la Russie, partagée, hier comme aujourd'hui, entre admiration et méfiance vis-à-vis de l'Occident, et surtout de l'Eglise catholique. Vient ensuite une comparaison de la personnalité de Soloviev, ainsi que de son œuvre, avec quelques-unes des grandes figures du renouveau de la pensée chrétienne en Occident : Newman, Blondel et Bergson, Maritain et Gilson, ou encore Paul Claudel, dont les œuvres, comme celle de Soloviev, furent toutes marquées par le désir de recouvrer une intelligence sophianique de la Révélation, capable de contrebalancer les prétentions du rationalisme moderne. Enfin, en conclusion, Paul Toinet décrit les contours de l'œcuménisme dessiné par le cheminement de Vladimir Soloviev, un ...
Nul ne sait si ce siècle est pire que les autres, mais le mal y a pris des formes qui ont étonné. Entre les témoins et les philosophes qui ont réfléchi sur le mal moderne, deux l’ont considéré attentivement tout en gardant une âme innocente et un cœur pur, Vladimir Soloviev et George Orwell. Le premier, philosophe russe peu connu en France, a estimé que la source de ce mal se trouvait dans un dévoiement de la religion et son comble dans la perversion (ou la « falsification ») de l’idée du bien. Le second, illustre écrivain anglais, a voulu, non sans risque de désespoir, percer la nature de cet amour du mal pour le mal dont il craint le triomphe imminent. Tous deux redoutent un malheur historique proche, tous deux recourent au genre littéraire apocalyptique et célèbrent la bonté du monde quotidien et ordinaire. Cela justifie leur réunion dans cet essai, malgré l’opposition symétrique de leurs conclusions.
Si le règne de Catherine II constitue une phase décisive de l'histoire de Russie, presque tous les auteurs qui se sont intéressés à l'impératrice ont donné jusqu'à présent plus d'importance à la femme amoureuse qu'à la souveraine. Ce n'est pas le cas d'Isabel de Madariaga qui, elle, analyse le rôle déterminant que joua Catherine dans les grandes réformes de l'administration et des structures sociales, en mettant l'accent sur sa participation à l'essor culturel de la Russie. Despote éclairée, lors de la " Grande Instruction " elle tente de renouveler les anciennes institutions datant du tsar Alexis, se lie d'amitié avec Diderot, mais dans le même temps organise la répression de la révolte de Pougatchev, lance les guerres contre l'Empire ottoman, décide les partages de la Pologne... Cet ouvrage situe Catherine au centre de sa cour et des personnalités politiques et militaires qui l'entourèrent, tels les frères Orlov, Nikita Panine, et, surtout, le prince Potemkine, dont le rôle est interprété ici d'une façon nouvelle. Grâce à une impressionnante documentation, Isabel de Madariaga redonne ainsi à la Russie du XVIIIe siècle sa réelle dimension, que...
Le présent volume est le résultat des efforts d'une jeune génération de théologiens qui travaillent et excellent dans de multiples institutions d'enseignement et de recherche à travers le monde. On y trouve l'empreinte d'une Orthodoxie qui n'est plus limitée aux pays traditionnellement orthodoxes, et qui s'exprime authentiquement dans des formes et contextes spécifi ques... Les auteurs de ces études se montrent ici les témoins d'une Orthodoxie qui dépasse les frontières politiques, et qui unit par-delà les distances spatiales et les différences culturelles, sociétales, linguistiques des milieux dans lesquels ils vivent. En promouvant leur héritage spirituel, ils contribuent à faire connaître davantage la théologie orthodoxe en Occident, et continuent à raffermir le dialogue entre les chrétiens d'Orient et d'Occident. Monseigneur JOSEPH Métropolite de la Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale
Célèbre à la fin du xixe siècle pour ses romans historiques, Vsevolod Soloviev (1849-1903) se piqua d’occultisme à partir de 1884 et fréquenta les cercles théosophiques de Helena Blavatsky, qu’il fut par la suite un des premiers à dénoncer. Le résultat de cette quête du mystique fut deux romans, Les Mages et sa suite Le Grand Rose-Croix, mais aussi les deux nouvelles présentes dans ce volume, Magnit ! et Kiménis, écrites directement en français et publiées initialement en 1886. Deux nouvelles fantastiques au romantisme fort, désespéré, qu’il eut été dommage de laisser dormir dans les oubliettes de l’histoire littéraire. Un bref témoignage d'expérience spirite vécue par Soloviev accompagne ces textes.
La collection « Jésus et Jésus-Christ » a déjà plusieurs fois manifesté son souci œcuménique en consacrant tel ou tel de ses numéros à Luther, à Calvin ou encore à ceux que l’on a pu regrouper sous le nom générique, et qui ne se veut en rien dépréciatif, de marginaux de la Réforme. Ainsi s’est trouvé à juste titre honoré le versant protestant de la christologie. Mais on restait dans l’attente d'un volume qui serait spécialement consacré à la grande tradition orthodoxe. Ce besoin est aujourd’hui comblé, grâce à cet ouvrage intitulé Chemins de la christologie orthodoxe. N’est-ce pas justice, alors même que la culture de l’Orient nous a non seulement donné la langue de l’Évangile, mais encore les grandes formulations christologiques des Conciles des premiers siècles ? On trouve ici réunie, grâce à la collaboration d’auteurs prestigieux du monde orthodoxe - laïcs, moines, évêques, mais tous théologiques - une série très complète d’articles présentant l’ensemble des mystères du Christ, depuis son appartenance à la Sainte Trinité, jusqu’à son Incarnation, sa Résurrection et sa présence dans l’Esprit-Saint à...
Une présentation de la pensée de plusieurs figures importantes de la théologie orthodoxe du XXe siècle, notamment Vladimir Soloviev, Sergueï Boulgakov, Sergueï Averintsev et Olivier Clément. Dans la perspective de l'unité des chrétiens, une méditation sur Marie complète l'ouvrage À PROPOS DE L'AUTEUR Converti au christianisme et baptisé à Moscou à l’âge de 29 ans, Vladimir Zelinsky a participé à la vie intellectuelle clandestine des chrétiens de Russie à l’époque soviétique. Habitant en Italie depuis 1991, il a été professeur de langue et civilisation russe à l’Université catholique de Brescia. Prêtre orthodoxe depuis 1999, il a fondé en l’an 2000 une paroisse du Patriarcat de Constantinople. Il a écrit plusieurs ouvrages en quatre langues, et a collaboré notamment à La Croix, France catholique, Les Études, Istina et la Nouvelle revue théologique. Il a traduit des œuvres d’Henri de Lubac, de Louis Bouyer, d’Olivier Clément et de Tomas Spidlik. Il est marié et père de quatre enfants.
Au moment où la recherche de l'unité entre catholiques et orthodoxes suscite de multiples initiatives, il peut être utile pour les catholiques de savoir ce que les Russes pensent depuis deux siècles de la papauté, problème historique central dans les relations entre les Russes et Rome. On trouvera ici un recueil de témoignages, certains favorables, d'autres défavorables à l'égard de l'autorité romaine. Sept grands penseurs historiques sont du XIXe siècle : Pierre Tchaadaev, Alexis Khomiakov, Flédor Dostoïevski, Vladimir Soloviev, et de la première partie du XXe siècle : Vassili Rozanov, Nicolas Berdiaev, Serge Boulgakov. Patrick de Laubier, excellent connaisseur et infatigable entremetteur avec le monde slave fait aussi intervenir cinq intellectuels de nos contemporains : Serge Avérintsev, Vladimir Bibikhine, Serge Khorougi, Olga Sedakova et Vladimir Zielinsky. Ces derniers ont été invités, entre 1993 et 1999, à la table du pape Jean-Paul II, qui souhaitait vivement voir et entendre ces Russes qu'il ne pouvait visiter chez eux.
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