
Roger Vailland : un écrivain au service du peuple
Auteure: Jean-Pierre Tusseau
Nombre de pages: 152Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Du jeune homme seul, enfant de la petite bourgeoisie rémoise enfermé dans sa « maison particulière » au libertin exégète du Cardinal de Bernis et de Casanova, du poète du Grand Jeu qui flirte et se brouille avec les surréalistes au militant communiste des réunions de cellule de Bresse et du Bugey, du journaliste d’avant la guerre au clandestin de la Résistance, de l’amoureux de Staline à celui qui, désespéré que Staline ait été un criminel. « se désintéresse » de la politique, Roger Vailland a suivi l’un des itinéraires les plus riches et les plus représentatifs des bouleversements du XXe siècle. Romancier au talent incontesté, essayiste brillant. journaliste à succès et à convictions, politique pour qui l’honnêteté et la lucidité prévalent sur toutes les églises, Vailland, avec son profil de rapace et le célèbre réseau de rides qui parcouraient son visage, est l’un des auteurs les plus importants d’aujourd’hui, les plus fascinants, le seul qui ait échappé à ce purgatoire qui guette tous les écrivains dès après leur mort. Dans cette tentative de présentation, Jean-Jacques Brochier, rédacteur en chef du Magazine Littéraire, ...
Roger Vailland, dont viennent de paraître les Écrits intimes, est sans doute un de nos écrivains les plus modernes : par son côté « revenu de tout » et, en même temps, par son amour vorace de la vie. Personnage fascinant, qui partait chasser le bonheur au pas d’un cadet de Gascogne, il a mené fiévreusement maintes saisons : le surréalisme, l’amour fou, la drogue, le libertinage, le communisme... Il s’est donné à tout, ne s’est perdu en rien. Vailland définissait la vertu comme possession de soi. Il unit dans son œuvre le regard froid de Valmont, la flamme de Fabrice : une géométrie passionnée, un lyrisme dominé. Son style impérieux, bref, élégant, délié, renoue avec la prose de Retz, Laclos, Stendhal, qui attestent la singularité d’être français. Il a fait, avec ses romans, le poids des saisons de sa vie. Il les a quittées une à une, en les prenant comme matière de son œuvre : il se dénudait, se dépouillait de sa peau : s’écrivait. François Bott a cherché la vérité de Vailland dans ce rapport, ces liens de chair entre un homme et son œuvre. Il a mis au jour une hantise de la castration et son autre face, la volonté de puissance....
On a pu dire de Roger Vailland que c’était un « libertin au regard froid », un moraliste, un jeune homme seul, un écrivain exigeant, un militant communiste, un amateur du XVIIIe siècle, un cynique, un désenchanté, un passionné, un romantique, un classique, un surréaliste, et, surtout, un styliste. Tout cela est vrai, même si c’est souvent contradictoire. Les articles de ce recueil tentent d’éclairer certains aspects de ses choix d’écriture et de montrer en quoi il est urgent, il est captivant, il est nécessaire de lire (ou de relire) aujourd'hui les livres de ce « hussard rouge »... Préface de David Nott
Je manœuvre nerveusement, faisant crisser les pneus. Je repars. Je ne retrouverai pas Roger Vailland dans la maison de Chavannes, qu’elle soit celle que j’ai vue en premier ou bien celle-ci. Je suis seul dans cette espèce de patelin pourri où, finalement, je n’apprendrai rien d’autre sur Vailland et encore moins sur mon père. Il y a, par intervalles irréguliers, des moments où rejaillit la solitude. Après un amour, après une foi, après une épreuve, il en est toujours de même, on se retrouve seul. « Nous sommes tous seuls. Et nous ne sommes pas seuls à cause des circonstances, pas parce que nous sommes des illégaux : l’homme est toujours seul. »
Etude sur la pensée de Roger Vailland à travers son caractère de libertin moderne, qui lui donne une posture qualifiée par F. Delorieux de profondément éthique, et profondément politique. Analyse de son oeuvre, de sa recherche du plaisir et du bonheur intimement liée à sa vision du communisme.
De l'âge de vingt ans jusqu'à sa mort, à cinquante-huit ans, Roger Vailland n'a jamais cessé d'être journaliste. Même si cette activité diminue considérablement après 1957, quand, en retrait du militantisme politique après la révélation des crimes de Staline, il devient un écrivain célèbre avec le prix Goncourt attribué à son roman La Loi, son dernier texte est un «papier» de presse. Il a écrit des milliers d'articles pour les journaux les plus divers, modestes feuilles locales ou luxueuses revues, collaboré à toutes les rubriques - faits divers, chronique mondaine, sports, critique littéraire, d'art, de cinéma, de théâtre, grands procès, politique nationale, politique étrangère, grands reportages, reportages de guerre... Le journalisme était son métier, et ce qui n'était à ses débuts qu'un gagne-pain est vite devenu son université et sa tribune. L'homme Vailland, Vailland journaliste et Vailland romancier correspondent étroitement : les romans sont articulés sur une réalité sociale, historique, politique documentée avec la précision d'une enquête ; les articles ont une rigueur d'écriture, une élégance, un style qui se dégagent très...
Ces études de portée générale ou qui, d'autres fois, se limitent à un point précis de l'oeuvre évoquée, ces célébrations, sont des présentations littéraires, qui veulent allier la rigueur documentaire au plaisir de mettre en scène des écrivains, dans l'éclectisme de leurs univers.
COMMENT ROGER VAILLAND A -T-IL ECRIT BEAU MASQUE? L'EXAMEN DU MANUSCRIT DE CE ROMAN REVELE L'IMPORTANT TRAVAIL DE REMANIEMENT DE CET ECRIVAIN SUR SON EXPRESSION ET MARQUE L7ELARGISSEMENT DE SON SUJET. LE REPORTAGE "LE NOUVEAU SEIGNEUR DE L'ALBARINE" EN REVELE LA BASE THEORIQUE. EN SECOND LIEU, L'INTERET DOCUMENTAIRE DE BEAU MASQUE POSE LE PROBLEME DE SA VERITE HISTORIQUE ET REVELE L'IMPORTANCE DE L'ORIENTATION MARXISTE DE ROGER VAILLAND QUI TEINTE SA VOLONTE D'AUTHENTICITE. EN OUTRE, BEAU MASQUE, ROMAN DE FORMATION CORRESPOND A LA NOTION HISTORIQUE DE CE SOUS-GENRE LITTERAIRE. POUR ROGER VAILLAND, IL EST A LA FOIS REFLET ET MOYEN DE SA PROPRE FORMATION. UNE DEFINITION DE SA VISISON DU MONDE SE FAIT PAR REFERENCE A SON IDEOLOGIE COMMUNISTE QUI DETERMINE DES IDEES SUR L'HOMME, LA LIBERTE, LES RAPPORTS SOCIAUX ET SON ATTITUDE A L'EGARD DE LA NATURE. BEAU MASQUE, OEUVRE D'ART EST ENFIN UN MODELE D'UNE STRUCTURE COHERENTE ET D'UNE PROSE CLAIRE ET POETIQUE. SES PORTRAITS MARIENT AVEC SUCCES LA PROFONDEUR CLASSIQUE ET LA TECHNIQUE REALISTE.
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