
La grande vie
Auteure: Jean-Pierre MARTINET
Nombre de pages: 80« Je pensais souvent à ce cinéaste japonais, Ozu, qui avait fait graver ces simples mots sur sa tombe : « Néant ». Moi aussi je me promenais avec une telle épitaphe, mais de mon vivant. » Adolphe Marlaud habite un appartement avec vue sur le cimetière qui domine la rue Froidevaux, une de ces rues où « on meurt lentement, à petit feu, à petits pas, de chagrin et d’ennui. » N’ayant réussi à n’être ni fantôme, ni homme invisible, en exil, cet étrange voyageur d’hiver s’est fixé une ligne de conduite : « vivre le moins possible pour souffrir le moins possible. » C’est sans compter sur Madame C., sa concierge, qui guette amoureusement son passage du haut de ses deux mètres pour le contraindre à des actes que la pudeur réprouve. Né en 1944 à Libourne où il revint mourir en 1993, Jean-Pierre Martinet a publié peu de livres. D’abord assistant-réalisateur à l’ORTF, il renonce au cinéma. Il se consacre à la critique et c’est sans doute à lui que l’on doit la redécouverte d’Henri Calet. Il est l’auteur de La Somnolence (1975), de Jérôme (1978), son chef-d’œuvre, « un sommet dans l’épouvante » (A. Eibel), tous deux...