
Depuis le livre de René Dumont qui, en 1964, dénonçait les insuffisantes performances du monde rural africain, les jeunes Etats africains ne semblent pas avoir relevé efficacement les défis du développement rural. Leur sécurité alimentaire est loin d'être assurée encore aujourd'hui quand les cultures d'exportation continuent d'occuper l'essentiel des efforts de leurs paysans, soumis aux effets d'une démographie galopante et d'une mondialisation subie. Le constat des contre-performances d'une agriculture et d'un élevage aux nombreux archaïsmes pose te problème des paradigmes tes plus pertinents du développement rural. L'intégration régionale, concept affiché dans l'idéologie du panafricanisme comme dans les stratégies visant à réorganiser les économies africaines, peut-elle servir de matrice du développement en faveur d'un monde rural jusque là mal pris en compte par tes politiques publiques ? A quel prix, surtout lorsque les ruraux poursuivent déjà, à l'insu des Etats, des formes variées d'intégration régionale " par le bas ". L'Afrique de l'Ouest est une des régions où ces processus font apparaître toutes leurs promesses en même temps que toutes ...
L'histoire et la géographie nous enseignent la connaissance du temps et de l'espace, une connaissance qui fonde l'action. Or, le temps, l'espace et l'action forment le triangle dynamique du développement. Les secteurs de la formation, de l'éducation et de la recherche ont pour mission de forger dans la conscience collective, des comportements de responsabilité, de paix, de développement durable et de permettre la compréhension des mutations en cours. Les sociétés et leurs territoires, objets d'analyse de l'histoire et de la géographie, se trouvent ainsi en première ligne dans toutes les formes et niveaux de mobilisation indispensables à la définition des politiques publiques et des actions de développement.
Un groupe de parlementaires représentant l’Afrique francophone à l’assemblée constituante française signe à Paris un manifeste invitant leurs compatriotes à se rassembler à Bamako pour un colloque de réflexion sur le devenir de leurs territoires. Nous sommes en octobre 1946. De ce colloque naîtra le RDA (Rassemblement démocratique africain), premier grand mouvement politique de l’Afrique noire, à une époque où la toute-puissance du colonat est à peine entamée. Se départissant de tout jugement a priori, l’historien ivoirien Pierre Kipré recrée, dans cet ouvrage éblouissant de concision, l’ambiance exaltante de cet événement alors unique. Pierre Kipré a su faire la part des choses ; il a dissocié ce qui relève de l’action des personnalités assurément déjà fortes de celle que, par sa présence plus ou moins bruyante, le peuple des colonisés permet de mener. Au-delà du Congrès, l’auteur a évalué les armes politiques et idéologiques dont les Africains se sont dotés à travers les résolutions adoptées, à travers le mouvement qu’ils venaient de créer. « La naissance du RDA » un ouvrage indispensable pour tous ceux qui veulent...
Les conflits de société préparent (ou expliquent en profondeur) la déliquescence de l'Etat et les conflits armés qui en constituent l'étape dramatique et ultime. En Côte d'Ivoire, loin de la légende dorée d'un "avant 1990 où tout était bien" et supposé irénique, le retour sur l'histoire des cinquante ans de notre pays montre bien les tensions qui existaient du temps du monopartisme : tandis que, à l'extérieur, on s'extasie encore sur le "miracle ivoirien" des trente premières années, l'histoire des "faux complots", des révoltes du Sanwi, du Guébié, et des coups d'Etat (ratés ou réussis) est bien là, attendant d'être totalement documentée et mise à disposition. Car ces événements sont nôtres, depuis 1960 jusqu'à 2010. Cette histoire est celle d'un Etat postcolonial, fragile dans sa substance même comme le montre la crise post-électorale qui vient de déboucher sur un conflit sanglant dont les acteurs ne sont pas qu'Ivoiriens, tant s'en faut. Le colloque d'Abengourou, tenu en mars 2010 et dont nous présentons ici les résultats, nous introduit dans les diverses dimensions des conflits qui surgissent en Afrique de l'Ouest depuis 1960. La crise...
Le concept de "Tiers-Monde" a recouvert des idéologies diverses sinon contradictoires. Que reste-t-il en 1983 du Tiers-Monde de 1952? N'y a-t-il pas eu éclatement des solidarités? Et, surtout, est-il encore possible de parler d'un ensemble en quête d'un développement différent? Vis-à-vis du monde occidental situé au coeur stratégique de l'économie mondiale, parce qu'il détient le pouvoir décisionnel et technologique, les pays en développement se trouvent incontestablement en situation de dépendance. C'est bien la raison pour laquelle les idéologies du Tiers-Monde s'élaborent d'abord en fonction d'un modèle occidental, soit pour l'assimiler, soit pour le rejeter. Deux champs d'études ont été privilégié dans ce livre: le domaine du politique -l'Etat étant sans doute l'expression la plus flagrante de la fascination exercée par le modèle- et le domaine culturel (naturalité, scolarité, information). Des interrogations essentielles demeurent certes posées au terme de cette investigation: la déculturation est-elle inéluctable? La coupure entre élites et masses ne fera-t-elle que s'accentuer? Peut-on parler d'échec d'un "métissage culturel"? Etc. C'est le...
Dans cinquante ans, nous ne devrons plus être du Tiers- monde, ni le sujet principal des discours sur l'aide. Pour cela, il nous faut fonder la vision du futur africain sur le bilan rationnel et dépassionné des cinquante dernières années, au lieu des projections approximatives d'une réalité si mouvante et si oppressive qu'est la mondialisation des mouvements de capitaux, de techniques, des idées et des courants migratoires. Nous ne savons pas toujours quel visage prennent nos agresseurs quand le faible poids de notre continent dans la production mondiale de biens et services sert de prétexte à la présence massive de prédateurs de tout acabit. Et nous-mêmes prêtons le flanc à ces agressions par le faible niveau de productivité du travail, la faible capacité de mobilisation des ressources humaines, notre approche de l'intégration économique régionale, hypothéquée par les luttes pour l'hégémonie politique et les conflits internes qui réduisent à néant tous les efforts antérieurs. Le colloque de San Pedro a posé les bases de ces interrogations qui sont africaines et actuelles.
Le 10 mars 1893, de par la volonté politique des administrateurs et des militaires, à la suite d’expéditions et missions exploratoires, la Côte d’Ivoire devient une colonie française vouée à l’exploitation. Sous le régime du « travail forcé », elle est dotée de quelques infrastructures routières, ferroviaires et de wharfs dans le but de « sortir l’or, le bois et les produits tropicaux » vers la métropole. L’objectif est de construire un port en eau profonde. La solution fut trouvée en 1950 lorsque la construction du canal de Vridi permit la liaison entre la mer et les eaux calmes de la lagune Ebrié faisant d’Abidjan la nouvelle capitale de la colonie. Cette politique portuaire se poursuit après l’indépendance. Le pays arrivant même à se construire un nouveau port à San Pedro dans le sud-ouest ; rappelant ainsi la brève et intense période d’une politique maritime ivoirienne.
Depuis 1960, avec le lourd handicap des effets des politiques agricoles de la colonisation, l'Afrique de l'Ouest n'a pas relevé les défis de la sécurité alimentaire. Elle n'a pas fait le choix stratégique de nourrir d'abord les populations. Ce livre s'interroge sur les raisons de l'état endémique de famine et de malnutrition en Afrique de l'Ouest, sur les politiques publiques et les conditions de son indépendance alimentaire.
La Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire tient une place particulière dans l'histoire de la Côte d'Ivoire. Créée en 1908, elle a accompagné l'histoire de ce pays sur près d'un siècle. Sans cette compagnie consulaire, l'exploitation économique coloniale n'aurait pas connu une telle intensité dans ce territoire. Elle a régenté pratiquement la vie économique de la Côte d'Ivoire pendant et après la colonisation. Par ses pressions, elle est intervenue dans la construction de routes, l'organisation des foires-expositions, l'avènement du port d'Abidjan, des aéroports et l'organisation des échanges commerciaux. Ce poids économique assez puissant notamment pendant la colonisation a conduit cette institution à épouser des thèses politiques peu favorables à l'émancipation des populations de Côte d'Ivoire. Cependant, après l'indépendance de 1960, la Chambre de commerce fut reformée par l'Etat et joua un rôle important dans l'animation de la vie économique. Pendant un siècle, elle était demeurée le baromètre de la vie économique de la Côte d'Ivoire.
Une introduction, accessible à tous, à l'histoire de l'Afrique. En coédition avec la revue L'Histoire
Comment analyser les origines de la crise ivoirienne qui a duré de 2002 à 2011 ? Ce livre explique la crise politique ivoirienne, sous l'angle des procédures de nomination politique et de celles des élections, pendant la course à la succession du président Félix Houphouët-Boigny, « père de l'indépendance » ivoirienne et chef de l'État pendant 33 ans.
L'Afrique " vue d'en bas " : c'est sur une histoire méconnue que ce livre original lève le voile. L'Afrique " vue d'en bas " : c'est sur une histoire méconnue que ce livre original lève le voile. Malgré sa brièveté relative, l'épisode colonial a profondément marqué les États de l'ancien Ouest africain français. Ils sont neuf aujourd'hui, d'ouest en est et du nord au sud : Mauritanie, Sénégal, Mali, Niger, Burkina-Faso, Guinée, Côte d'Ivoire, Bénin, Togo. Or, tandis que la politique " métropolitaine " commence à être bien connue, il n'en va pas de même de la rencontre entre colonisés et colonisateurs, de l'histoire vécue sur le terrain, tour à tour et à la fois lutte, dialogue et échanges. L'histoire de la colonisation s'est inscrite dans le face à face des institutions, des esprits et des cultures. Ce regard croisé est à l'origine de ce livre, fruit d'un travail d'équipe mené depuis plusieurs années par les meilleurs spécialistes africains et français, qui ont mobilisé des archives ouvertes parfois depuis peu, et les souvenirs oraux d'acteurs souvent encore en vie. La première partie traite de thèmes communs à l'ensemble : la politique et la...
La légitimité revêt de l’importance car elle transforme le pouvoir en autorité politique, ce qui permet de gouverner par des moyens non coercitifs. Dans les situations de fragilité, un défaut de légitimité compromet l’existence de relations ...
Une équipe de spécialistes français et internationaux présente un panorama sans précédent de la France coloniale à une époque cruciale. Comment Vichy s’est-il efforcé de souder le bloc colonial à la métropole ? Quel tour a pris la politique autoritaire, notamment l’encadrement de la jeunesse ? Comment la Révolution nationale a-t-elle été mise en scène ? Comment la législation antisémite a-t-elle été appliquée ? Quelles furent les stratégies des élites pour préserver leur capital d’influence ? Quels furent les enjeux de l’après-Vichy au niveau de l’empire et à travers l’exemple significatif de Madagascar ? Un miroir essentiel pour éclairer les logiques profondes et les modes de fonctionnement du régime né de la défaite ; une remise en place de la période de Vichy dans la longue durée de l’histoire coloniale et de la décolonisation. Jacques Cantier est maître de conférences à l’université de Toulouse-Le-Mirail. Il est notamment l’auteur de L’Algérie sous le régime de Vichy. Éric Jennings est professeur à l’Université de Toronto (Canada) et a publié Vichy sous les tropiques.
"Près de soixante ans après « les soleils des indépendances », beaucoup s'interrogent encore sur la capacité de l'Afrique à conduire elle-même son destin. Le livre de Koné Katinan Justin tente de nous ramener à l'essentiel, sans fioriture et avec les armes de la dialectique marxienne, celle de la contradiction principale du développement dans la présente étape historique." Pierre Kipre
"Près de soixante ans après "les soleils des indépendances" , beaucoup s'interrogent encore sur la capacité de l'Afrique à conduire elle-même son destin. Le livre de Koné Katinan Justin tente de nous ramener à l'essentiel, sans fioriture et avec les armes de la dialectique marxienne, celle de la contradiction principale du développement dans la présente étape historique". Pierre Kipre
Cet ouvrage étudie le lien existant entre l'IDE (investissement direct étranger) et le changement institutionnel en Côte d'Ivoire, son impact sur l'économie ivoirienne et ses performances économiques. Peut-on dire que l'IDE obéit à l'ex-logique coloniale d'un régime rentier ?
En Côte d'Ivoire, l'année 1990 a été marquée par les évènements sociopolitiques qui ont abouti au changement du système politique mis en place depuis trois décennies. C'est à la faveur de ce vaste mouvement de protestations de tous genres qu'est née la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI) en remplacement d'un premier syndicat existant. Vingt-cinq ans après sa création, que retenir globalement des actions de ce tout puissant mouvement des élèves et étudiants ?
Revue scientifique à comité scientifique, comité de lecture et comité de rédaction
Revue d'histoire africaine.
Avec cet ouvrage du diplomate Marc Aiko Ziké, la palette des analyses sur les mécanismes des marchés des produits de base s'enrichit. La complexité des mécanismes de ces marchés laisse croire à tous les auteurs qu'il y a simplement dysfonctionnement lorsqu'on observe une évolution des prix au détriment d'un groupe d'intérêts. Ainsi les producteurs de matières premières parleront-ils de crise lorsque les prix résultant de l'équilibre offre/demande se situeront à des niveaux bas ne permettant pas la couverture des coûts réels de production et de mise sur le marché. Par contre, pour les pays consommateurs, la crise se traduira par une augmentation significative et durable des prix du marché par suite d'une récession de l'offre par rapport à la demande. S'agissant de la Côte-d'Ivoire, c'est avec beaucoup de clarté que Dr Marc Aiko Ziké examine les grands équilibres de l'économie ivoirienne et cerne la précarité des recettes extérieures indispensables au développement, recettes essentiellement générées par le café et le cacao. Avec une justesse résultant d'une expérience de terrain, l'auteur traduit la démarche de la Côte-d'Ivoire dans la défense ...
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