
Le 16 avril 1911, mon excellent confrère et ami, M. Olivier de Gourcuff, président du Souvenir Littéraire Français, chef de service au Syndicat central des agriculteurs de France, m’adressait sa conférence, avec le mot suivant : « Cher confrère et ami, j’ai pu enfin, profitant de quelques heures de répit, mettre au net ma conférence du 16 décembre. C’était presque une improvisation. Mais c’est, je crois, à peu près ce que j’ai dit. Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Pendant plus de 15 ans, sortir de sa chambre d’exil pour assister au foisonnement et à l’exubérance. C’est ce que vit l’essayiste anticlérical Louis-Antoine Dessaulles à Paris entre 1878 et 1895. Sa correspondance fait voir à la fois la vie quotidienne du logement et des repas à quelques sous et les déploiements festifs des 14 juillet et des expositions universelles. Personnage balzacien, Dessaulles essaie de se refaire une réputation et une fortune en se jetant sans moyen dans des inventions qui disent l’effervescence de Paris et de l’époque. Mais comment illuminer un exil, la solitude, sans être aveuglé ?
Première synthèse d'histoire intellectuelle du Québec, cette étude suit sur deux siècles (1760-1960) une double trame : celle des grands courants d'idées qui ont marqué la société et celle du développement de ses institutions culturelles. Elle couvre le cycle complet de la production, de la diffusion et de la réception des idées. Le second chapitre (1896-1929) de l'Histoire sociale des idées au Québec aborde une période de transition et de défis : la tradition se frotte constamment à la modernisation et à la modernité. L'époque s'ouvre sur une question, celle de L'avenir du peuple canadien-français (1896) d'Edmond de Nevers, et culmine avec la crise économique, sociale et spirituelle de la décennie 1930. L'avenir sera du côté de l'émergence, à travers les figures d'Henri Bourassa et de Lionel Groulx, de deux variantes du nationalisme qui traversera le XXe siècle québécois. La vie en ville, la consommation de masse étalée dans les catalogues des magasins à rayons, le sport professionnel et commercialisé, le cinéma, le travail le dimanche drainent une kyrielle de défis pour la langue, la religion et la culture de l'élite ; ces changements...
Louis-Antoine Dessaulles (1818−1895) a connu un destin exceptionnel. Neveu et fils spirituel de Louis-Joseph Papineau, il incarne, non sans contradictions, l’envers de l’histoire connue du Québec. Seigneur, il est pourtant démocrate, républicain et anticlérical. Tout au long de sa vie mouvementée, il défend sans défaillance le libéralisme fondé sur la tolérance, les grandes libertés et la séparation de l’Église et de l’État. Par son activité incessante, Dessaulles donne à voir le libéralisme au jour le jour, au fil des journaux, des conférences et des grandes polémiques de son époque. Forcé de s’exiler, il vit d’abord en Belgique (1875−1878), pays biculturel, bilingue et bireligieux sur lequel il porte un regard percutant. Témoin des expositions universelles de 1878 et 1889, il passera le reste de sa vie dans la France de la IIIe République qui lui fournira une compensation idéologique. Les choses ne peuvent bien aller dans un pays que lorsque chacun est à sa place : le Clergé à l’autel, l’État aux affaires. Sinon on fait des moines, pas des hommes ; on organise un couvent, jamais une nation. L.-A. Dessaulles
Avec l'arrivée au pouvoir à Ottawa des libéraux de Wilfrid Laurier en 1896 s'ouvrent pour le Canada des années de prospérité économique et de croissance démographique mais aussi d'acerbes conflits politiques qui marqueront tout le pays. Au Québec, les mouvements d'industrialisation et d'urbanisation s'accélèrent, non sans résistance. Appel d'air pour les uns, menace pour les autres, la migration vers la modernité ébranle les colonnes de l'identité nationale. La période 1895 à 1918 voit Montréal s'affirmer comme pôle culturel. La concentration de la presse durant ces années y attire de plus en plus les activités littéraires, alors que l'Université Laval de Montréal, deux nouvelles bibliothèques publiques, des scènes nombreuses et un important éditeur, en assure le soutien. Avec les décès d'Arthur Buies, de l'abbé Henri-Raymond Casgrain, de Jules-Paul Tardivel et de Louis Fréchette disparaît une époque. La relève se presse maintenant à l'Ecole littéraire de Montréal, où passe en météore Emile Nelligan, tandis que Françoise, bientôt rejointe par d'autres journalistes, ouvre des voies différentes de celle empruntée par Laure Conan pour...
Dépeint d'une manière drôle et cruelle le milieu artistique et littéraire qui gravita chez la jeune mondaine Nina de Villard. On reconnaît sous des noms fictifs Villiers de l'Isle-Adam, Cros, Coppée et bien d'autres qui sont les protagonistes de ce récit satirique et impitoyable révélant quelques aspects ignorés de la vie littéraire des années 1860-1880.
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