
Il s'appelait Denis. Il était enchanté. Nous ne nous connaissions pas. Enfin, de toute évidence, je ne le connaissais pas, mais lui savait fort bien qui j'étais. Une jeune femme reçoit un message sur Facebook. C'est l'amorce d'un piège suffocant à l'heure du numérique, quand la fatalité n'a d'autre nom qu'un insidieux et inexorable harcèlement. Dans ce roman âpre, où la narratrice ne se dessine qu'au travers d'agressions accumulées, de messages insistants, où l'atmosphère étouffante s'accentue à mesure que la dépossession se transforme en accusation, Myriam Leroy traduit avec justesse et brio l'ère paradoxale du tout écrit, de la violence sourde des commentaires et des partages, de l'humiliation et de l'isolement, du sexisme et du racisme dressés en meute sur le réseau. Née en 1982, Myriam Leroy est journaliste, écrivain et dramaturge. Ariane, son premier roman, a été finaliste du prix Goncourt du premier roman et du prix Rossel. Elle vit à Bruxelles. Les Yeux rouges est son deuxième roman.
Le fameux bourgeois-Bohème dont on a vu apparaître une définition il y a une dizaine d'années, est aujourd'hui au sommet de sa gloire. Archétype contemporain agaçant et attachant à la fois, il n'est pas à une absurdité près. Il mange local mais voyage lointain, il s'habille vintage mais cher, il milite pour davantage de mixité sociale mais met ses enfants à l'école Decroly... Via ses tics et travers, ce sont toutes les contradictions du monde moderne qui se dessinent.Les chroniques bobos de Myriam Leroy en proposent un abécédaire plein de fiel et de tendresse : les thématiques abordées autour du bobo sont : ses fringues, ses cheveux, son alimentation, son rapport aux réseaux sociaux, au boulot, aux vacances, à la littérature, à la photographie, au cinéma, à la musique, à la téléphonie, à la fête, à la spiritualité, au sport, à la politique, à l'amour... Bref, le BA-ba du bobo. Préface d'Olivier Monssens et dessins de Nicolas Vadot.
" Quand j'ai eu douze ans, mes parents m'ont inscrite dans une école de riches. J'y suis restée deux années. C'est là que j'ai rencontré Ariane. Il ne me reste rien d'elle, ou presque. Trois lettres froissées, aucune image. Aucun résultat ne s'affiche lorsqu'on tape son nom sur Google. Ariane a vécu vingt ans et elle n'apparaît nulle part. Quand j'ai voulu en parler, l'autre jour, rien ne m'est venu. J'avais souhaité sa mort et je l'avais accueillie avec soulagement. Elle ne m'avait pas bouleversée, pas torturée, elle ne revient pas me hanter. C'est fini. C'est tout. " Elles sont collégiennes et s'aiment d'amour dur. L'une vient d'un milieu modeste et collectionne les complexes. L'autre est d'une beauté vénéneuse et mène une existence légère entre sa piscine et son terrain de tennis. L'autre, c'est Ariane, jeune fille incandescente avec qui la narratrice noue une relation furieuse, exclusive, nourrie par les sévices qu'elles infligent aux autres. Mais leur histoire est toxique et porte en elle un poison à effet lent, mais sûr. Premier roman sur une amitié féroce, faite de codes secrets et de signes de reconnaissance, à la vie à la mort. Myriam Leroy est...
Existe-t-il une spécificité dans la manière d’appréhender l’humour chez les quatre millions de francophones que compte la Belgique ? La réponse est positive. De Tyl Ulenspiegel au Chat de Philippe Geluck, de Beulemans à Toine Culot, des Surréalistes à Benoît Poelvoorde, le comique belge se nourrit d’un cocktail riche en autodérision, en absurde et en déraison, épicé parfois d’accents savoureux et de tournures insolites. Ce recueil propose les textes les plus significatifs, anciens et récents, des Belges qui font rire. A PROPOS DE L'AUTEUR : Bernard Marlière a enseigné le français, de l’Afrique centrale à la Sibérie, privilégiant l’accès à la littérature de Belgique. Directeur de l’Os à Moelle, le café-théâtre mythique niché sous la maison natale de Jacques Brel, il a présenté sur sa scène le gratin des humoristes de son pays, et leur a déjà consacré deux recueils. EXTRAIT : L'humour belge existe bel et bien : les francophones septentrionaux, séparés de l'Hexagone au motif que Bonaparte et Grouchy n'utilisaient pas de téléphones portables à Waterloo, se sont façonné une manière d'être, de penser et de rire qui n'appartient...
Forte de son expertise linguistique, l'auteure analyse des dizaines d’insultes de la vie quotidienne et apporte un éclairage nouveau sur leur impact dans la société et vis-à-vis des femmes. Bienvenue dans l’arène du langage ! Nourrie par une foule d’exemples historiques et contemporains, la réflexion de Laurence Rosier nous emmène dans l’univers des insultes, des insulteur.e.s et des insulté.e.s avec Raymonde la syndicaliste, George l’écrivaine, Nabilla, la star de la téléréalité, Christiane la ministre mais aussi Colette, Marguerite Duras, Audre Lorde, Margareth Thatcher, Laurette Onkelinx, Myriam Leroy, Christine Angot, Brigitte Macron, les femen, les gameuses... La violence verbale sera passée au crible de l’analyse à travers le genre, les archétypes, les lieux, les règles explicites et implicites de l’injure en société et sur la toile. En filigrane, on lira l’histoire de la « pisseuse » : le sobriquet reçu avant la naissance pour déjà (dé)classer la future petite fille... Un ouvrage au cœur de l’actualité qui explore les rapports entre la langue, le pouvoir, la violence et les femmes. EXTRAIT À quoi réduit-on la pisseuse ? Outre...
Certains évacuent leurs frustrations toutes les semaines chez le psy. Myriam Leroy, elle, s'en décharge à la radio. Pendant deux ans, elle a tenu une chronique hebdomadaire sur les ondes de Pure FM, où elle abordait un sujet qui la fâchait et lui démolissait la tronche à grands coups de mauvaise foi. Intitulée 'Myriam Leroy n'aime pas', cette séquence est rapidement devenue culte, s'échangeant sur les réseaux sociaux via ceux qui trouvaient ses diatribes "trop vraies" et les autres, qui se demandaient pour qui elle se prenait, "cette conne". Flinguant les hypes cultureuses et atomisant à la sulfateuse les produits de grande consommation supposés mettre tout le monde d'accord, ces billets vitriolés sont avant tout l'occasion de dire l'air du temps, et de prendre de la distance avec lui.
Etat d'ivresse brosse le portrait d'une femme brisée qui, en s'abîmant dans l'alcool, se fait violence à elle-même. La mère d'un adolescent, en état d'ivresse du matin au soir, se trouve en permanence en errance et dans un décalage absolu avec la réalité qui l'entoure. Epouse d'un homme absent, incapable d'admettre sa déchéance et plus encore de se confronter au monde réel, elle s'enferme dans sa bulle qui pourtant menace de lui éclater au nez. Comme dans ses deux précédents romans, on trouve sous la plume de Denis Michelis les thèmes de l'enfermement et de la violence conjugués à l'impossibilité d'échapper à son destin. " Il ne me reste plus qu'à prendre mon élan, qu'à courir pour sortir de cette maison et ne plus jamais y revenir. Mais quelque chose m'en empêche, et cette chose se trouve là, à mes pieds : mon verre tulipe. "
Que sont TikTok et Tinder ? des applications téléphoniques de rencontre attachées à des plates-formes en ligne. Il s’agit donc de phénomènes résolument nouveaux, mais néanmoins déjà ancrés dans les habitudes quotidiennes de nombre de personnes, jeunes et moins jeunes. Dans ce dossier, nous nous interrogeons en compagnie de deux experts sur ces nouvelles réalités et sur leurs implications sur l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle. Ce dossier hors-série est composé d’éléments de contexte, suivis de la retranscription d’entretiens avec Damien Van Achter (entrepreneur des médias et formateur) et Cassi Hénaff (co-créatrice de Xperience, un podcast immersif dédié à la sexualité en ligne).
Vera vient de mourir. Elle avait fui sa famille quand elle était jeune, et deux nièces sont chargées de vider le dressing de cette tante qu’elles n’ont pas connue.De vêtement en vêtement, de tailleur en écharpe et d’écharpe en robe du soir, chaque pièce de la garde-robe de Vera raconte un épisode de sa vie. Chanteuse de variétés dans les années 1970 ayant connu un grand succès puis l’oubli, elle épouse un riche industriel dont les nièces vont découvrir le secret, un secret que Vera a protégé jusqu’à la mort de son mari. Elle-même transporte la blessure de son enfance sans rien pardonner à son milieu d’origine. L’armure des vêtements se fend parfois : quand un réalisateur l’approche pour les besoins d’un film sur les corons de son village natal, les images reviennent, les sens vibrent, et la peau se fait plus tendre. En reliant les pointillés que forment les habits de Vera, Sébastien Ministru reconstruit la biographie d’une femme qui a traversé les époques, fière, blessée, combative et ne regardant jamais un passé que ses nièces découvrent avec bien des surprises. Elle avait fait de l’élégance un rempart contre la violence du...
Ce récit-mémoire est celui d’une enfance. Dans ces années-là, les adultes étaient libérés. De contrit à sans tabou, le sexe était au cœur de tout. Joyeux, bardés de musiques et d’électroménager, les parents laissaient leurs petits avec des paquets de surgelés pour partir à l’étranger. Et cette insouciance qui faisait tant ambiance... L’indicible : les corps d’enfants photographiés, chosifiés et – au passage – abîmés. Cela se passe dans une sorte de ghetto qu’il faut fuir – et oublier. Quarante ans plus tard, la narratrice revient vers le lieu délaissé ; et retrouve les émotions qui l’avaient habitée. Elle cingle ses personnages, assemble les épisodes. Vient enfin une image, et sortent les non-dits. Dire, aujourd’hui, sans pudeur, ce que leur liberté a coûté à... ces enfants-là. Virginie Jortay dirige les études du Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne. Après avoir dirigé l’Ecole supérieure des arts du cirque de Bruxelles et réalisé de nombreux spectacles de théâtre, elle signe ici son premier roman. Avec Ces Enfants-là, on comprendra ce qui a construit son regard sur le monde, les hommes, les...
Mars 2021. La Commission européenne a créé Cerbère, un programme d'envoi de prisonniers dans des camps en Afrique. Mis au placard par sa hiérarchie, Florian Rodriguez se pose de plus en plus de questions sur ce projet aux ambitions prétendument humanitaires. Cerbère aurait-il fait de ce fonctionnaire intègre un salaud malgré lui? Au même moment, Nina déboule dans sa vie et l'entraîne dans un univers aux antipodes de la grisaille de son bureau bruxellois. Mais c'est bien plus loin que son destin l'attend: au coeur de la forêt équatoriale, dans l'oeil du cyclone...
En 2020, un sondage révèle que 40 % des moins de 50 ans ont déjà subi des attaques répétées sur les plateformes sociales en ligne, dont 22 % ayant entre 18 et 24 ans (Statista Research Department). Cyberharcèlement en meute, slut shaming, revenge porn, dick pic, cyberflashing, chantage à la cam, comptes fisha... nombreuses sont les formes de cybersexisme et de cyberharcèlement que l'on retrouve sur les réseaux sociaux. Un harcèlement qui peut avoir des conséquences désastreuses sur la victime : humiliation sociale, repli sur soi, dépression, certaines victimes vont jusqu'au suicide. Il est important de lutter contre cette forme de violence et de sensibiliser les plus jeunes. C'est ce que s'efforce de faire le collectif Stop Fisha qui a vu le jour durant le premier confinement : ces femmes traquent, dénoncent les comptes fisha et veillent sur les réseaux. Elles apportent également un soutien aux victimes, une aide à la fois psychologique et juridique. À travers cet ouvrage, elles souhaitent offrir un véritable guide pour tous, et notamment les plus jeunes, afin de sensibiliser et d'informer. Elles livreront des définitions, les droits de chacun.e, des...
Sexe contre ressources : et si cet échange sulfureux, stigmatisé comme le monopole des filles de joie et autres sugar babies, constituait en réalité le ressort de toutes les relations sentimentales ? Tel est le sens de l’échange économico-sexuel, théorie selon laquelle, de la simple « passe » au mariage bourgeois, il n’y a de différence que d’amplitude, et non de nature. Le monde des sentiments est aujourd’hui un marché, entretenu par un modèle culturel dominant ayant capitalisé sur une nature humaine d’homo comptabilis qui n’a jamais cessé de s’exploiter elle-même. Internet a achevé ce travail de marchandisation en nous transformant tous en acteurs d’un mercato permanent, au sein duquel chacun évolue comme client et marchandise. Monnaie d’échange et intimité sont substantiellement liés, mais nous sommes perpétuellement invités à faire comme si ce n’était pas le cas. Dès lors, notre époque se caractérise par un gigantesque refoulement de la nature comptable de l’être humain et de la nature vénale de l’amour. Ce qui nécessite un double mouvement en apparence contradictoire : la mise au ban de la putain comme rappel de cette...
Alger, 1956. Jeune ouvrier communiste anticolonialiste rallié au FLN, Fernand Iveton a déposé dans son usine une bombe qui n’a jamais explosée. Pour cet acte symbolique sans victime, il est exécuté le 11 février 1957, et restera dans l’Histoire comme le seul Européen guillotiné de la guerre d’Algérie. Ce roman brûlant d’admiration, tendu par la nécessité de la justice et cinglant comme une sentence, lui rend hommage.
Cette lettre est un véritable manifeste pour la liberté individuelle ! Pourquoi est-ce que je ne peux pas me coucher sur toi dans la jubilation d’une tendresse presque asexuée et, tout en faisant l’amour, parler de ce que nous avons mangé à dîner ou du temps qu’il fait ? Avant le Printemps de Prague, Jana Černá écrit à son amant Egon Bondy. Elle lui parle d’amour, de philosophie, de sexe, de désir. Une liberté de ton à l’image d’une femme au caractère et à l’esprit affirmés, qui a marqué ses contemporains. Jana Černá est un personnage clé de l’underground pragois sous le stalinisme. Ses textes ont été publiés pour la première fois en République tchèque en 1990. Tiré d’un poème de l’auteure, le titre souligne à la fois la charge érotique du texte et la rébellion extraordinaire d’une femme face à l’ambiance étouffante en Tchécoslovaquie d’après-guerre. EXTRAIT Le moindre crétin de base qui a échappé au métier de comptable salarié grâce à un simple concours de circonstances (et qui donc ne comptabilise pas pour le plus grand bien et le plus grand épanouissement de l’État juste parce qu’il est doté d’un...
La ligne de flottaison À la suite d'un long séjour en Tchétchénie, Frédéric, un grand reporter, revient à Paris où l'attend Emese, sa jeune compagne hongroise, dont il partage l'appartement et la vie. Il se demande s'il n'a pas atteint un point de non-retour. S'établir, faire un enfant ? Renoncer aux lignes de front ? Il retrouve les plaisirs de la vie quotidienne, les lectures, les cafés, les amis, le journal, mais aussi les situations mondaines où l'on ne peut se faire comprendre. Les soucis liés au passé et au futur ne manquent pas de resurgir. Emese supporte mal ses obsessions. Il n'arrive pas à être là. Seuls ceux qui partagent un même destin, habités par la guerre et par le désir d'écrire à son propos, semblent capables de s'entendre, en tentant de répondre aux même interrogations, ou en échangeant les mêmes sensations. Frédéric continue à chercher sa place. Et ce qu'Emese interprète d'abord comme un abandon n'est peut-être qu'une sincérité à son égard et une fidélité à lui-même, étranger parmi les siens.
"J’ai eu le temps de me rendre compte qu’il n’y avait aucun ami que j’aimais davantage, personne qui me fasse sentir plus vivante, et que cela était dû à quelque chose d’exceptionnel en toi qui t’illuminait. Le rire." L’autre qu’on adorait fait revivre Thomas, un homme d’une vitalité exubérante, qui fut l’amant puis le proche ami de la narratrice. Brillant, charmeur, ce passionné de Proust et de cinéma vit ses amours, ses rêves et ses déceptions toujours plus intensément que les autres. Quelle malédiction a pu le conduire, d’abord en France puis dans l’impitoyable cercle universitaire américain, à enchaîner les maladresses et les échecs jusqu’à anéantir tout espoir d’avenir ?
Une méthodologie indispensable. Un guide de référence. Ecrire un mémoire ou un rapport de stage requiert des compétences inédites pour les étudiants qui peuvent se sentir déroutés tant par l'ampleur du travail que par les délais impartis pour le réaliser. Ce guide pratique vous accompagne de la recherche de votre stage à la soutenance de votre travail, en passant par la recherche documentaire, l'élaboration d'un plan, la rédaction... Optimiser la gestion de votre temps, mieux comprendre les attentes du jury, quelle que soit la filière et le niveau d'études, retrouvez tous les conseils pratiques de professeurs et d'étudiants. Grâce à ce guide : Gagnez en efficacité grâce aux nouveaux outils numériques ; Trouvez les informations pertinentes, établissez un plan cohérent et rédigez avec clarté ; Faites la différence lors des entretiens d'embauche et de la soutenance.
« Il y a des dates qui comptent, d’autres qui tombent en poussière. » À la manière de 1900 qui selon Paul Morand fêtait les noces d’or du passé et de l’avenir, l’année 1925 s’est imposée à la mémoire collective comme une année mythique. Entre l’armistice de 1918 et la crise de 1929, les années vingt, profondément marquées par la Grande Guerre, présentent un singulier mélange de désarroi, de révolte et de frivolité. Soutenus par un développement sans précédent des transports et des médias, l’éloge de la vitesse et le « bel optimisme des machines » cher à Blaise Cendrars se diffusent comme des mots de passe. Sous le signe du jazz, la mythologie de ces « Années folles » se forge au Boeuf sur le toit autour de Jean Cocteau, tandis que Fantômas et Charlot, la garçonne de Victor Margueritte et Coco Chanel, la Lulu de Pabst et d’Alban Berg, la Nadja d’André Breton, tendent leurs miroirs aux incertitudes du temps. Au « nouvel mal du siècle » font réplique, ici, un renouveau de l’aventure et, là, un regain de la spiritualité. 1925 marque un apogée et un tournant. Deux manifestations dominent la saison à Paris : la Revue nègre...
Wilfried naît du mauvais côté de la vie. Sa mère, trop jeune et trop perdue, l'abandonne. Il est placé dans une famille d'accueil aimante. À quinze ans, son monde, c'est le foot. Il grandit balle au pied dans un centre de formation. Mais une colère gronde en lui. Wilfried ne sait pas d'où il vient, ni qui il est. Un jour sa rage explose ; il frappe un joueur. Exclusion définitive. Retour à la case départ. Il retrouve les tours de sa cité, et sombre dans la délinquance. C'est là qu'il rencontre Nina, éducatrice de la Protection judiciaire de la jeunesse. Pour elle, chaque jour est une course contre la montre ; il faut sortir ces ados de l'engrenage. Avec Wilfried, un lien particulier se noue. D'une plume hyper-réaliste, Mathieu Palain signe un roman percutant. Il nous plonge dans le quotidien de ces héros anonymes et raconte avec empathie une histoire d'aujourd'hui, vraie, urbaine, bouleversante d'humanité.
« À force de vouloir m’abriter en toi, j’ai perdu de vue que c’était toi, l’orage. Que c’est de toi que j’aurais dû vouloir m’abriter. Mais qui a envie de vivre abrité des orages? Et tout ça n’est pas triste, mi amor, parce que rien n’est noir, absolument rien. Frida parle haut et fort, avec son corps fracassé par un accident de bus et ses manières excessives d’inviter la muerte et la vida dans chacun de ses gestes. Elle jure comme un charretier, boit des trempées de tequila, et elle ne voit pas où est le problème. Elle aime les manifestations politiques, mettre des fleurs dans les cheveux, parler de sexe crûment, et les fêtes à réveiller les squelettes. Et elle peint. Frida aime par-dessus tout Diego, le peintre le plus célèbre du Mexique, son crapaud insatiable, fatal séducteur, qui couvre les murs de fresques gigantesques.»
Un matin de février, deux corps mutilés sont découverts à Bruxelles : celui d'un SDF dans un parking, puis celui d’un nanti dans son appartement. La commissaire Natacha Barthel arrive sur les lieux. À ses côtés, une journaliste autorisée à couvrir les deux enquêtes. Ça sonne comme un polar. Sauf que tout est vrai ! Anne-Cécile Huwart livre le récit de cinq années de reportage sur les pas de la Crim'. Anne-Cécile Huwart est journaliste indépendante. Elle a travaillé et travaille pour différents médias dont Le Soir, Moustique, Le Vif l'Express ou encore Médor, sur des enquêtes et des reportages au long cours. Elle a été finaliste du prix Belfius 2019. Mourir la nuit est son premier livre. À la croisée du journalisme et du policier, son récit se situe dans un genre peu exploré en Belgique : la littérature du réel. "C’est l’une des sorties littéraires marquantes de ce début du mois de novembre." Maxime Maillet, Vivacité RTBF "Son reportage, retranscrit dans ce premier roman, est glaçant de vérité, remarquable et tout à fait passionnant" Anouk Van Gestel "Le premier roman d’Anne-Cécile Huwart est fascinant, il ouvre la porte au commun des...
Alors que la parole des femmes vient de se libérer (affaire Weinstein) et que le débat sur l?écriture inclusive fait rage, les rapports entre la langue, le pouvoir, la violence et les femmes sont au cœur de l?actualité.00Bienvenue dans l?arène du langage ! Nourrie par une foule d?exemples historiques et contemporains, la réflexion de Laurence Rosier nous emmène dans l?univers des insultes, des insulteur.e.s et des insulté.e.s avec Raymonde la syndicaliste, George l?écrivaine, Nabilla, la star de la téléréalité, Christiane la ministre mais aussi Colette, Marguerite Duras, Audre Lorde, Margareth Thatcher, Laurette Onkelinx, Myriam Leroy, Christine Angot, Brigitte Macron, les femen, les gameuses? La violence verbale sera passée au crible de l?analyse à travers le genre, les archétypes, les lieux, les règles explicites et implicites de l?injure en société et sur la toile.00En filigrane, on lira l?histoire de la ± pisseuse ? : le sobriquet reçu avant la naissance pour déjà (dé)classer la future petite fille?
« Le temps ne va pas dans une direction donnée. Il s'accumule, c'est tout – dans le corps, dans le monde –, comme le bois. Couche après couche. Claire, puis sombre. Chacune reposant sur la précédente, impossible sans celle d'avant. Chaque triomphe, chaque désastre inscrit pour toujours dans sa structure. » D’un futur proche aux années 1930, Michael Christie bâtit, à la manière d’un architecte, la généalogie d’une famille au destin assombri par les secrets et intimement lié à celui des forêts. 20382038. Les vagues épidémiques du Grand Dépérissement ont décimé tous les arbres et transformé la planète en désert de poussière. L’un des derniers refuges est une île boisée au large de la Colombie-Britannique, qui accueille des touristes fortunés venus admirer l’ultime forêt primaire. Jacinda y travaille comme de guide, sans véritable espoir d’un avenir meilleur. Jusqu’au jour où un ami lui apprend qu’elle serait la descendante de Harris Greenwood, un magnat du bois à la réputation sulfureuse. Commence alors un récit foisonnant et protéiforme dont les ramifications insoupçonnées font écho aux événements, aux drames et aux...
Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17 ; c’est l’été, et il n’a rien d’autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant, et plein d’ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse de lui, et lui, semblerait-il... aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s’est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s’aperçoit, maintenant, qu’il la lui faut absolument. Mais est-ce qu’elle veut encore de lui ? Songe à la douceur , c’est l’histoire de ces deux histoires d’un amour absolu et déphasé – l’un adolescent, l’autre jeune adulte – et de ce que dix ans à ce moment-là d’une vie peuvent changer. Une double histoire d’amour inspirée des deux Eugène Onéguine de Pouchkine et de Tchaikovsky – et donc écrite en vers, pour en garder la poésie.
Après Retourner à la mer, Goncourt de la nouvelle en 2017, Raphaël Haroche publie un recueil de douze textes tout aussi éclatants de maîtrise. Avec une grande finesse et un sens de l’absurde comme du tragique, il a l’art d’explorer l’âme humaine dans ses minuscules défauts. Qu’il s’agisse d’un couple qui se défait, d’un enfant à qui on a volé l’insouciance, d’un joueur de tennis ayant abdiqué ses ambitions de jeunesse ou d’une femme invisible aux yeux de la société, tous ses personnages semblent impuissants face aux dégâts du quotidien et du temps qui va. Mais les thèmes les plus graves vont de pair avec une célébration de la nature, du bonheur fugitif de vivre et d’une tendresse cachée parfois là où on ne l’attendait pas. Cette galerie de personnages en situation de crise est donc avant tout une vision sensible de notre monde, un monde incertain où la réalité prend souvent l’aspect d’un rêve éveillé.
Le 12 mars 2020, je suis contacté pour commenter les décisions du Conseil national de sécurité au JT du soir. Problème, j’ai prévu de passer la soirée avec ma fille de 17 ans. Elle m’accompagne à la RTBF et je lui dis que ce sera juste une intervention de trois minutes. Sauf que le Conseil traîne et je me retrouve embarqué dans un direct de près de trois heures durant lesquelles il faut meubler. Sur le plateau, nous parlons des épidémies qui révèlent les failles des sociétés, de la place des experts dans les décisions politiques, des incertitudes scientifiques, de l’importance de la communication. Sans le savoir, nous dessinons les contours d’une crise dont nous ne mesurons encore ni la longueur ni la profondeur. Durant des mois, plongé dans la tempête dans laquelle se mêleront science en mouvement, hypermédiatisation et pouvoir politique, j’ai essayé de tenir un cap. Celui de comprendre ce qui nous arrive, de le partager en des termes simples sans en trahir la complexité, de dire ce que l’on sait sans verser dans l’alarmisme ni banaliser les drames. Ce livre témoigne de mon expérience et expose mes réflexions sur les enjeux de cette crise, ...
Le monde du travail que nous a légué le xxe siècle est en crise. Pendant près d’un siècle, il s’est organisé autour d’un contrat par lequel l’employeur garantissait un salaire, une relative sécurité de l’emploi et un statut social au travailleur. En échange, ce dernier consentait à une certaine forme d’aliénation. C’était le monde du labeur. Aujourd’hui, cependant, ce monde se désagrège : les salaires stagnent, les parcours professionnels deviennent chaotiques et l’on s’y ennuie de plus en plus. Heureusement, un nouveau monde est en train d'émerger, celui de l’ouvrage. On y réinvestit les valeurs longtemps négligées de l’artisanat : indépendance du travailleur, maîtrise de son temps et de ses tâches, attention aux besoins de l’utilisateur final... et incertitude quant à l’avenir. On y voit apparaître de nouvelles manières d’être au travail. On y réévalue les métiers naguère méprisés du quotidien, bouleversant les hiérarchies et interrogeant les assignations traditionnelles de genre. Laëtitia Vitaud resitue cette transition du labeur à l’ouvrage dans l’histoire, la décrit avec précision, chiffres à l’appui, et ...
« Des marchés où s’était épuisée notre arrière-grand-mère aux magasins de prêt-à-porter montés par nos parents, tout nous ramenait aux tailleurs juifs des shtetls de Pologne. Quatre générations plus tard, on ne se fournissait plus dans le Sentier, à Paris, mais chez d’invisibles intermédiaires qui ramenaient la marchandise du Bangladesh, du Pakistan ou de Chine. Qu’importait la provenance des pièces, qui les avaient confectionnés et comment, nous devions reconnaître parmi les vêtements entassés les articles susceptibles de plaire. Il fallait être rapide, choisir juste. Nous prenaient de cours ces nouvelles enseignes qui ouvraient dans toute l’Europe. Le shmattès yiddish allait bientôt disparaître. » N. S. Au cœur de l’histoire familiale de la narratrice, le vêtement : d’un côté le magasin de son inconsolable grand-mère, peuplé des fantômes de la Shoah, de l’autre les flamboyants qui, tournant le dos à la tragédie, jouent le jeu de leur époque avant d’être dépassés par le succès. Entre eux, une jeune femme veut exister sans renier ses origines et les évoque avec une acuité sensible. La fin d’un monde, et peut-être la vraie ...
Maddy s’était juré de ne jamais sortir avec un garçon du même âge qu’elle, encore moins avec un guide de rivière. Et puis elle rencontre Dalt, et plus rien ne compte. À vingt ans, Maddy et Dalt s’embarquent dans une histoire d’amour absolue et explosive. Mariés sur les berges de la Buffalo Fork, dans le Wyoming, ils vivent leur passion à cent à l’heure et partent créer leur entreprise de rafting dans l’Oregon. Très vite, ils décident de fonder une famille. Mais l’enfant qu’ils désirent de tout leur coeur tarde à venir. Un jour, alors que Dalt est en expédition en Mongolie, Maddy apprend une nouvelle qui bouleverse son existence.
FéminiSpunk est une fabulation à la Fifi Brindacier. Elle raconte l'histoire, souterraine et infectieuse, des petites filles qui ont choisi d'être pirates plutôt que de devenir des dames bien élevées. Désirantes indésirables, nous sommes des passeuses de contrebande. Telle est notre fiction politique, le récit qui permet à l'émeute intérieure de transformer le monde en terrain de jeu. Aux logiques de pouvoir, nous opposons le rapport de forces. À la cooptation, nous préférons la contagion. Aux identités, nous répondons par des affinités. Entre une désexualisation militante et une pansexualité des azimuts, ici, on appelle " fille " toute personne qui dynamite les catégories de l'étalon universel : meuf, queer, butch, trans, queen, drag, fem, witch, sista, freak... Ici, rien n'est vrai, mais tout est possible. Contre la mascarade féministe blanche néolibérale, FéminiSpunk mise sur la porosité des imaginaires, la complicité des intersections, et fabule une théorie du pied de nez. Irrécupérables !
Une station-service le long de l'autoroute, une nuit d'été. Sous la lumière crue des néons, dans les odeurs d'essence et d'asphalte, quelques tables en plastique jaune délavé. 23h12. Ils sont quinze à se croiser, si on compte le cheval et le cadavre planqué à l'arrière d'un gros Hummer noir. Une minute encore, et tout bascule... Adeline Dieudonné se joue des codes avec une irrésistible audace. Kerozene est drôle comme une comédie, tendu comme un thriller, mordant comme le réel.
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