
Le dernier sabbat de Maurice Sachs
Auteure: André du Dognon , Philippe Monceau
Nombre de pages: 212Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Si l’on connaît Maurice Sachs pour sa fameuse Chasse à courre et son non moins fameux Au Temps du Bœuf sur le toit (Grasset, Les Cahiers Rouges, 2005), voici une Décade de l’illusion inédite depuis 1951. La Décade de l’illusion, ce sont les années 1922 à 1932 vues par un de ses témoins les plus brillants. Bien plus et bien mieux qu’un simple recueil de souvenirs, Maurice Sachs livre ici avec un talent de mémorialiste à la fois moqueur et affectueux une étourdissante galerie de portraits, où se croise dans le Paris des années folles tout ce que la ville a compté d’artistes, d’écrivains, d’hommes politiques, d’acteurs, de danseurs, de vraies et de fausses célébrités. L’auteur y croque, dans tous les sens du terme, Picasso, Cocteau, Modigliani, Maritain, Max Jacob... Sachs a connu ce monde mieux que quiconque, l’a senti, l’a goûté et l’a jugé. Pour chacun il a la phrase qui peint et le mot qui déshabille. Un plaisir, un délice, une redécouverte.
«Je me souviens de cette première nuit chez vous à nous étourdir d’opium. J’en étais sorti aux aurores brumeuses dans ce Paris assoupi qui faisait les yeux doux à mon regard vague. La terre était un sale endroit où j’étais arrivé par erreur.» Lettré, spirituel, fêtard et dissolu, Maurice Sachs parvient, au cours des années 20, à séduire bon nombre d’artistes. L’homme est pourtant un paradoxe vivant : juif et homosexuel, il se convertit deux fois, se marie et devient collabo ; écrivain dans l’âme, il s’interdit longtemps d’écrire. Fin 1942, ayant épuisé l’ensemble de ses trafics et la patience de ses amis, il s’engage volontairement au STO et part pour Hambourg où il n’a aucun scrupule à proposer ses services à la Gestapo. Le 14 avril 1945, un S.S. l’abat d’une balle dans la nuque. Ce roman est une correspondance d’outre-tombe avec les grandes figures de sa vie et de son époque : Jean Cocteau, Coco Chanel, Max Jacob, Violette Leduc, André Gide...
Maurice Sachs brûlait sa vie comme un acteur brûle les planches. Il avait de la présence, du magnétisme. Luxe plus rare, il avait du regard et de la mémoire. Rescapé chaque soir du jeu d'enfer de sa vie, une vie de jeton de casino, il prenait le temps, avant l'angoisse du matin prochain, de jouer encore à se souvenir... Et il se souvient, ici, du temps du Boeuf sur le toit, paradis des années folles, hanté par Cocteau et tant d'autres qui surent, de la vie, faire un interminable bal tragique...
Et si derrière la détestable Mme Lepic, mère de Poil de Carotte, se jouait un autre drame que Jules Renard se garde de mettre au jour ? Quels sont les rapports de Proust à la judéité, tels qu’ils se déploient dans son œuvre à travers les personnages de Swann et de Bloch ? Quel personnage peu ragoûtant se cache derrière l’élégant Paul Morand ? Pourquoi et comment le mauvais sujet que fut Maurice Sachs parvient-il à ne pas devenir le grand écrivain qu’il rêvait d’être ? Enfin, pourquoi le professeur Wanley, héros de la Femme au portrait de Fritz Lang, pris entre désir et interdit, devient-il un meurtrier ? Telles sont les questions auxquelles cet ouvrage tente de répondre. Sans s’encombrer de théorie, mais en suivant pas à pas des intuitions de lecteur attentif.
Des Trois glorieuses jusqu’à la fin des Années Folles, Jean-Jacques Bedu, dans Bohèmes en prose, esquisse les parcours d’un certain nombre d’artistes qui ont marqué leur époque : Gérard de Nerval, Henry Murger, Alfred Jarry, Paul-Jean Toulet, Picasso, Modigliani, Utrillo, Soutine, Kiki de Montparnasse et d’autres encore, relativement moins connus : Pétrus Borel, Albert Glatigny, Jean de Tinan, Jean Lorrain, Mécislas Goldberg, Charles-Louis Philippe, Béatrice Hastings, Maurice Sachs qui tous, écrivains, peintres, musiciens ont vécu dans une certaine marginalité et fréquenté les lieux mythiques de la bohème : Le Café Vachette, La Closerie des Lilas, La Rotonde, Le Dôme, Le Chat-Noir, Le Bateau-Lavoir, La Ruche... L’auteur dégage d’un certain mode de vie, précaire et aléatoire, qu’il émaille d’anecdotes, une certaine conception de l’art, en même temps qu’il dresse un guide du Paris bohème.
Au-delà d'un romantisme de jeunesse et d'emballements religieux, il faut lire dans ces lettres de Maurice Sachs à Jacques et Raïssa Maritain le témoignage émouvant d'un être écrasé par son passé, déchiré par ses désirs, prêt à tout instant à des résolutions nouvelles et à des serments irrévocables, tout en sachant qu'il retombera, l'instant d'après, dans ce qu'il a refusé et qu'il n'échappera pas à la veulerie et à la bassesse. " Ce n'est pas le courage qui me manque, c'est le courage de ce courage. Or le courage, c'est encore le courage pur. Le premier pas ne coûte pas, mais ce sont les quotidiens derniers pas qui me coûtent [...] Mon esprit est faible, distrait, tiède parfois, mon corps est parfois secoué par le démon. C'est à la force des poignets du cœur que je veux marcher ", écrit-il à ses " Très chers et doux amis " (3 octobre 1925). Faut-il voir dans ces aveux lucides et pathétiques une volonté de mensonge, une dramatisation perverse destinée à impressionner les naïfs et zélés Maritain ? Sachs a le goût des mises en scène, il aime jouer, mais ce jeu lui permet aussi de délivrer une certaine vérité. De parler en vérité de son...
Les maîtres à penser du XXe siècle ont attiré près d'eux des jeunes gens enthousiastes qui sont devenus des amis intimes ou des fils adoptifs. Marqués par des drames familiaux, rêvant de devenir écrivains, ces disciples sont des personnages romanesques, dont les existences chaotiques se sont souvent terminées en tragédies. Envoûtés par leurs idoles, tiraillés entre la vénération et le ressentiment, ils ont écrit sur leurs maîtres des pages d'une terrible lucidité. Dans l'ombre d'Anatole France, Maurras, Cocteau, Breton, Gide, Sartre, Foucault, se nouent les destins de Jean-Jacques Brousson, Lucien Rebatet, Maurice Sachs, René Crevel, Pierre Herbart, Olivier Todd, Hervé Guibert. Autant d'aventures personnelles illustrant les fascinations collectives et les grandes désillusions qui ont bouleversé notre époque. Ces orphelins éblouis sont les enfants perdus d'un siècle chimérique.
En 1979 paraissaient chez Droz les lettres de Max Jacob à Marcel Jouhandeau. Anne Kimball complète désormais cette correspondance en publiant les lettres que Marcel Jouhandeau a adressées à Max Jacob entre 1923 et 1927, à l'époque de la retraite de ce dernier à Saint-Benoît-sur-Loire, et que l'on croyait perdues. En dépit du souhait de Max Jacob que ses lettres soient détruites après sa disparition, cette correspondance a été conservée à la Bibliothèque nationale de France. Elle fournit des indications biographiques sur Jouhandeau et livre de précieux indices sur son œuvre, notamment sur Les Pincengrain et Monsieur Godeau intime. La personnalité de Jacob se dégage plus précisément ; le rôle qu'il a joué dans certains drames de la vie de Jouhandeau apparaît avec évidence. L'intérêt de leur correspondance se majore des références faites à Cocteau, à Morhange, aux surréalistes, comme aux protagonistes de l'Action Française. Elle souligne enfin la place unique que tiennent les deux hommes dans l'histoire de la littérature française ; comme l'a dit Max Jacob : " Nous sommes des gens d'angle ".
Tout commence en 1968, lorsque l’écrivain Patrick Modiano, à la parution de son premier roman La place de l’étoile, triche sur sa date de naissance : 1947 au lieu de 1945. Il mettra près de dix ans avant de s’en expliquer plus ou moins bien... Ce choix de 1947 lui a-t-il permis de s’éloigner de la période de l’Occupation qui l’obsède, ou de rendre hommage, à sa manière, à son frère disparu, né cette année-là ? Modiano, qui se présente comme le fils « d’un juif et d’une Flamande », s’est constitué une famille de papier originale : des personnages obscurs au passé louche ou à la destinée tragique, qui, pour la plupart d’entre eux, ont bien existé. Se détachent des héros récurrents. A commencer par son propre père, Albert Modiano, affairiste pendant la guerre, qui a échappé deux fois à une rafle, sans doute grâce à l’obscur Eddy Pagnon, persécuteur de juifs et de résistants. Le même Pagnon qui, aux côtés du duo Bonny-Laffont, gestapistes de la rue Lauriston, hantent une vingtaine de livres de Modiano. Fantômes tapis à la fameuse adresse 15 quai Conti (Albert Sciaky, Maurice Sachs), pères de substitution dont Emmanuel Berl,...
Qui n’est pas invité au bal de Marc Lambron ? Le chroniqueur le plus étincelant de Paris nous enchante avec ses carnets de bal où l’observation du monde le dispute à l’érudition. Une foule se presse à l’entrée de ce bloc-notes : voici Kate Moss « dont la bouche imite le canapé Mae West dessiné par Dali », Andrée Putman, « un faux air de George Sand coiffée par Carita », Richard Avedon, « un écrivain dont la plume était la lumière », Michael Jackson, « même les enfants ont un jour 50 ans », et du passé surgissent Rubirosa, « le sextoy aux mille fortunes », Françoise Sagan, l’Irrégulière Romy Schneider, Louis Malle, Yves Saint Laurent, tant d’autres, des fêtes, des lieux, des larmes aussi, car beaucoup, qui figurent ici, nous ont quittés. Un portrait de notre époque tout en strass.
Dans son bureau parisien, Pierre Orangel, éditeur vieillissant, reconstitue le parcours d'un de ses auteurs, disparu quelques années plus tôt. Marc Williams est-il mort ? A-t-il choisi le silence ? Se cache-t-il sous une fausse identité ? Et dans quel but ? Nous apprendrons bientôt que les réponses sont à chercher du côté de l'Auvergne, dans un camping de bungalows abandonné, sur les hauteurs du Forez... Au même moment, dans le quartier de Brooklyn, à New York, Felicia Lascaux, jeune écrivain à succès, est hantée par un étrange visiteur... Ce roman, qui conjugue l'ampleur des grands espaces et l'énigme de la création individuelle, nous livre l'histoire de trois aventuriers de l'écriture, happés, entre ciel et terre, par le vertige de l'inconnu. Franco-américain, Mark Greene est né en 1963 à Madrid. Il est l'auteur du Lézard (Fayard, 2004), des Maladroits (Fayard, 2007) et d'un recueil de nouvelles, Les Plaisirs difficiles (Seuil, 2009).
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Je n'ai pas, comme Jean Cocteau, choisi de naître à Villefranche-sur-Mer, mais je suis heureux d'y être né. Jean Cocteau et moi avons, parmi tant d'autres, aimé cette ville. Nous y avons vécu, nous ne nous sommes jamais rencontrés. En élaborant cet ouvrage, j'ai pourtant avec Jean Cocteau, côtoyé ses admirateurs, rendu visite à ses relations plus ou moins mondaines, partagé ses douleurs et ses peines, et son enthousiasme et la vérité de ses sentiments. Puisque pour lui ni l'espace, ni le temps n'avaient d'existence, nous nous sommes retrouvés dans ces pages que ses séjours dans Villefranche-sur-Mer m'ont inspirées. Notre amour commun, mais non dépourvu d'élégance, de cette belle cité en a été le lien. J'ai voulu composer cet ouvrage car, dans mon cœur, Villefranche-sur-Mer et Jean Cocteau sont indissociables. Et comme j'aime l'une et que j'estime l'autre, il me fallait trouver l'entrelacs qui lés fit se connaître, se rencontrer et s'habituer l'une à l'autre jusqu'à ne plus s'oublier après de longues années de vie commune. Ce qui me tient à cœur, c'est Villefranche autant que Cocteau et autant que Jean Cocteau avait à cœur Villefranche. Ce sont les ...
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