
Caricaturée, la libre pensée pouvait-elle devenir un objet historique ? Était-il possible de dégager les réels enjeux politiques de son histoire, longue d'un siècle ? Jacqueline Lalouette, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Paris XIII, a comblé un vide historiographique en étudiant l'une des composantes, et non la moins active, de cet esprit républicain qui est aujourd'hui un objet d'histoire reconnu. Apparues en 1848, les sociétés de libre pensée trouveront leur âge d'or sous la IIIe République et exerceront une grande influence politique. Les libres penseurs, liés à la franc-maçonnerie et aux courants de gauche et d'extrême gauche, partisans du progrès, ont combattu les religions révélées, milité pour la laïcisation de (espace public, de la conscience et de la vie privée de leurs concitoyens, au point d'inventer de nouveaux rituels et une nouvelle sacralité. Les libres penseurs n'ont pas été ces "bouffeurs de curé" souvent stigmatisés. La laïcité fut pour eux la condition requise pour une véritable "révolution culturelle", voire sociale. Leur désir utopique de bâtir une nouvelle "cité terrestre" mérite d'être examiné...
Au cours de ses recherches sur l’histoire de l’évolution de l’Homme, l’auteur a été frappé par les écrits à connotation raciste de nombreux évolutionnistes, chercheurs qui ont consacré leurs travaux à l’étude de l’évolution de l’Homme. Aussi, le but de cet ouvrage est de répondre à la question : les évolutionnistes étaient-ils racistes ? Après avoir défini le racisme et situé le contexte dans lequel se placent les évolutionnistes (esclavage, colonisation, racisme), les écrits des évolutionnistes sont présentés. Puisque toute étude de l’évolution se réfère à Darwin, l’auteur passe en revue les évolutionnistes avant Darwin, les précurseurs de Darwin, Darwin et ses contemporains ainsi que les successeurs de Darwin. Le travail de chaque évolutionniste est présenté, son oeuvre est analysée afin d’en extraire les écrits à éventuelle connotation raciste et sexiste car beaucoup d’évolutionnistes étaient sexistes. Ainsi, le lecteur pourra répondre lui-même à la question posée. Ce livre s’adresse à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’Homme et à l’évolution, surtout huit ans après la célébration du...
Dans le domaine de la pensée, le XXe siècle n'est pas né en 1900, mais en 1859. Une année bien remplie : Napoléon III s'active, Cavour aussi, qui va unifier l'Italie. Mais, plus important encore, Marx publie sa Contribution à la critique de l'économie politique et Darwin, De l'origine des espèces. Le XXe siècle vient de naître. Les grandes idéologies, qui le secoueront d'une façon parfois terrifiante, vont trouver dans les évènements intellectuels de cette année 1859 leurs racines métapolitiques : une double révolution, biologique et sociale, vient de s'accomplir. À travers l'étude des relations entre Marx et Darwin, ce sont les idéologies d'aujourd'hui qui montrent leur vrai visage. Tout, croirait-on, devait rapprocher les deux grands précurseurs, mais le destin contribua à les séparer sans cesse davantage. En apparence, tout avait été dit sur cette question. Mais aucune des vérités admises ne résiste à l'enquête des historiens des sciences. Une enquête qu'Yves Christen a suivie pas à pas. On apprend ainsi que Marx n'a jamais proposé à Darwin de lui dédicacer l'édition anglaise du Capital, que le darwinisme social était plus une idéologie de...
(Peeters 1996)
Astronomie. — Physique. — Chimie. — Géologie. — Paléontologie. — Anatomie. — Anatomie comparée. — Embryologie. — Physiologie. Zoologie. — Botanique. — Biologie. — Anthropologie préhistorique. — Ethnologie et Géographie. — Psychologie. — Médecine. — Industrie. — Sciences historiques. Siècle du réveil intellectuel, — siècle de la science, — siècle de conciliation, — c’est ainsi que, dans notre introduction nous croyions pouvoir caractériser les XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, Shakespeare est élevé dans un grand nombre d'histoires littéraires allemandes au rang de « troisième auteur classique allemand » aux côtés de J. W. Goethe et de F. Schiller. Ce Shakespeare façonné par l'historiographie littéraire a longtemps influencé les chercheurs dans leur perception de sa réception allemande durant le XIXe siècle tout entier. La période post-romantique de son accueil, considérée comme académique, fut ainsi longtemps oubliée. Cette étude s'intéresse aux processus et aux pratiques de la réception de Shakespeare durant la période dite du Vormärz. Elle montre d'abord que les débats continuent à porter entre 1815 et 1850 sur les conditions nécessaires pour la constitution d'un théâtre national allemand et l'apparition sur scène d'un « deuxième » Shakespeare. L'analyse des différents vecteurs de sa diffusion (édition et traduction des oeuvres, périodiques, almanachs, anthologies, documents iconographiques, essais critiques, monographies) dans la deuxième partie témoigne de l'étonnante ampleur de ce transfert culturel, tout en offrant une vue instructive du contexte d'accueil. La...
« Mon but est de défendre la liberté de l’esprit. » La conscience humaine fait partie des derniers mystères non encore résolus. Le Moi n’est-il déterminé que par de la biochimie ? N’est-il que l’interface de notre cerveau, une sorte de scène de théâtre sur laquelle se joue une pièce que nous ne pouvons pas mettre en scène librement ? C’est ce que prétend le neurocentrisme. Cette doctrine issue des sciences de la nature part de l’hypothèse que le Moi est identique au cerveau. Markus Gabriel émet des doutes légitimes. Contre cette thèse rendant impossible toute connaissance de soi, il défend le libre-arbitre et nous livre une introduction à une réflexion philosophique moderne sur notre conscience. Avec verve et humour, il s’attaque à l’image scientifique du monde et nous invite à réfléchir à ce que nous sommes - grâce à Kant, Schopenhauer et Nagel, mais aussi en compagnie du Dr. Who, de The Walking Dead et de Fargo. Traduit de l’allemand par Georges Sturm
Entre l'échec de la Révolution de 1848 et le départ de Bismarck de la Chancellerie (1890), les classes moyennes allemandes réclament une profonde réforme de la culture et de la société, au nom du « réalisme ». Ce réalisme-là, c'est celui des anciens libéraux de 1848 ralliés à Bismarck au nom de l'efficacité économique et de l'unité allemande, celui des réformateurs des institutions traditionnelles, mais aussi celui des maîtres du roman et de la peinture chez qui la désillusion succède à l'optimisme de 1848. À partir de 1870, par contrecoup, une vague de pessimisme antimoderne déferle en Allemagne, relayée par une violente poussée d'antisémitisme à la fin de la même décennie : l'avant-garde intellectuelle et artistique, mais aussi les milieux les plus fidèles à l'humanisme classique, interprètent alors la modernisation sociale et culturelle comme la trahison d'un idéal forgé au temps de Goethe et de Humboldt. C'est dans cet état de profond désenchantement que l'Allemagne abordera le XXe siècle. En voici, magistralement brossé, le tableau généalogique.
Einstein, étudiant modeste, relativement médiocre et sans dons évidents, arrive à Zurich dans les années 1890. Le Zurich de l'époque est un vrai bouillon de culture vers lequel convergent les jeunes en quête de liberté, d'idées, de révolutions. Ils viennent de partout entraînés par le courant des philosophies scientifiques, alors révolutionnaires, et par le socialisme révolutionnaire, encore scientifique. Einstein va puiser dans cette "contre-culture" l'énergie nécessaire pour rompre avec l'autorité, avec la société et enfin avec la science de son temps. Il élabore dès lors sa théorie de la relativité dans une "académie" de fortune, formée par des amis dont aucun n'était physicien. C'est tout ce contexte politique, idéologique, socialiste qui est restitué dans ce livre
Athéisme, communisme et racisme réunis dans une même doctrine? cela peut surprendre. Il existe bien pourtant une tradition antichrétienne et antisémite révolutionnaire dont Louis-Ferdinand Céline fut l'illustre, mais non le dernier, épigone. Dès 1864 se précisait cette nouvelle configuration idéologique s'articulant autour de deux tendances : d'une part un social-chauvinisme porté par les héritiers des sans-culottes de 1793, d'autre part un communisme d'ultra-droite initié par de singuliers disciples de Voltaire. La devise des premiers - en écho direct à l'un des mythes fondateurs de la gauche affirmant que "la plèbe porte dans ses entrailles comme un dépôt sacré" - pourrait se résumer en un Patrie-Egalité-Travail; celle des seconds, nourris d'une athéisme intégral, d'une répudiation violente du monothéisme et d'une théorie "scientifique" de l'hérédité raciale, serait assimilable à un Race-Egalité-Science. Un siècle après la Révolution française, l'essence du boulangisme parisien est à rechercher dans une dérive du sans-cullotisme qui s'obstinait à voir des "fripouilles" partout. Lors de l'affaire Dreyfus finalement, la propagande antisémite ...
Cette étude sur Georg Büchner propose un inventaire des sources historiques, historiographiques, littéraires, mythologiques et bibliques de l'oeuvre, depuis les essais de jeunesse jusqu'à la Mort de Danton; les propositions émises jusqu'ici par la critique sont reconsidérées en suivant une ligne méthodologique et quelques nouvelles hypothèses sont avancées. L'analyse porte sur la part de la citation dans la création poétique de Büchner: il apparaît que l'emprunt à des sources diverses est constitutif de la forme de l'oeuvre et contribue à la constitution d'une nouvelle dramaturgie. Enfin sont explorées les relations entre l'acte de citer et les différents domaines d'activité de l'auteur: littéraire, scientifique, politique. Le recours à des sources est symptomatique d'une attitude de Büchner face au réel, qui considère chaque partie pour elle-même et oppose le fragmentaire à l'attitude téléologique.
Faouzia Charfi nous propose dans ce nouveau livre de revisiter l’histoire des sciences en pays d’islam. Une histoire commencée sous le signe de l’ouverture à l’autre avec le vaste mouvement de traduction des textes anciens inauguré par le calife Al-Mansur au viiie siècle. Une histoire qui a bifurqué dès le xie siècle, quand la science s’est vue assujettie à des fins pratiques et religieuses. Le mouvement réformiste musulman au xixe siècle aurait pu rebattre les cartes mais il a échoué, faisant le lit du projet ambigu d’islamisation de la connaissance. Faouzia Charfi plaide ici pour une véritable séparation de la science et du religieux. Un message qui s’adresse particulièrement aux jeunes générations, trop souvent séduites par un islam de pacotille surfant sur la vague des technosciences. Faouzia Charfi est physicienne et professeure à l’Université de Tunis. Personnalité politique de premier plan en Tunisie, elle est l’auteure de La Science voilée et de Sacrées questions..., tous deux publiés chez Odile Jacob.
L'étude et l'enseignement des littératures nécessitent une approche historique. Soixante spécialistes du monde entier rassemblent dans ce volume leurs compétences pour proposer la première synthèse théorique, augmentée de parcours méthodologiques et bibliographiques détaillés, sur l'ensemble des méthodes de l'histoire littéraire, du Moyen Âge au XXIe siècle. Le but étant de nous prémunir contre l'oubli du passé, constituer une culture commune et acquérir une vision d'ensemble remédiant à l'éclatement des savoirs.
Qui était Mustafa Kemal, cet officier supérieur ambitieux qui, en 1923, à l’issue d’une guerre victorieuse contre les armées alliées, abolit le sultanat ottoman et proclama la république de Turquie, dont il devint le premier président ? Mehmet ükrü Hanio lu entreprend ici de brosser le portrait intellectuel de l’un des hommes d’État les plus énigmatiques de notre temps, véritable monument national dans son pays. Il nous conte sa jeunesse, son éducation dans des écoles militaires, son adhésion au nationalisme et au mouvement jeune-turc, son initiation au positivisme, au scientisme, au racialisme et au darwinisme social. Il décrit ainsi comment, profondément influencé par les idées nouvelles qui circulaient dans un empire aux abois, Mustafa Kemal mit à profit sa situation à la tête de la Turquie moderne pour mûrir et mettre à exécution un projet utopique et inédit dans le monde musulman : celui d’une société où le nationalisme, la glorification de la science et le culte de la personnalité tiendraient lieu de religion. Ce livre accessible et stimulant offre la première véritable analyse de la vie intellectuelle du fondateur de la république...
A propos du suicide assiste et de l' euthanasie aujourd' hui. L’euthanasie reste encore un sujet d’actualité dans nos sociétés modernes. Chaque société essaie d’organiser la coexistence de différentes éthiques, qui, toutes, prétendent avoir une légitime prétention de dire ce qui est bien et ce qui est mauvais. La préoccupation de l’auteur dans ce travail est de poursuivre le débat sur l’euthanasie en répertoriant les réflexions des uns et des autres. L’euthanasie a perdu son sens initial de bonne mort. Elle devient une mort provoquée par personne interposée. L’accent dans le débat fut mis à un moment donné de l’histoire sur la manière de mourir ; et actuellement le débat porte surtout sur la dignité humaine qu’il faudrait préserver jusqu’au dernier soupir. Ce dernier volet du débat reflète l’héritage de la longue histoire de l’Église catholique qui a marqué presque toute la tradition occidentale et même au-delà. Pendant que le débat fait rage dans certaines sociétés, deux pays européens, la Hollande et la Belgique, ont légalisé l’euthanasie. Ce que l’on avance le plus souvent dans le débat, c’est la gestion de la...
Né en Anatolie au XIIIe siècle, l’Empire ottoman s’étend trois siècles plus tard des portes de Vienne au Yémen, de l’Algérie à l’Irak. Qualifié d’« homme malade de l’Europe » à l’aube de la Grande Guerre, il s’effondre en 1923 et cède la place à la république kémaliste. Aujourd’hui, la Turquie contemporaine, dotée d’un système politique pluraliste, est candidate à l’Union européenne – candidature à laquelle la question kurde, la reconnaissance de Chypre et du génocide arménien font encore obstacle. Fondé sur les ruines de l’Empire byzantin et du sultanat seldjoukide, l’Empire ottoman connaît plusieurs siècles de victoires et de conquêtes territoriales, avec en point d’orgue celle de Constantinople en 1453 par le sultan Mehmed II, dit le Conquérant. Le règne de Suleyman le Magnifique, sorte d’âge d’or ottoman, vient parachever cet empire universel et véritable puissance musulmane. C’est aussi la mise en place d’un État sacralisé qui explique sa longévité : plus de 600 ans, une exception dans le monde musulman. Au début du XIXe siècle, l’empire, en crise, tente de se réformer : un nouvel ordre, les Tanzimat ...
Ce livre a pour origine une série de leçons publiques faites çà et là par l’auteur dans le courant des quatre ou cinq dernières années. Les grandes découvertes scientifiques, œuvres de notre temps ou d’un passé très-récent, au sujet de l’antiquité du genre humain, de son origine et aussi de la place qu’il occupe dans la nature, formaient le sujet de ces leçons. La question est grande ; elle est d’un incomparable intérêt ; au point de vue du développement, de l’extension des idées générales que formule le réalisme philosophique touchant le monde et la vie, elle a une importance qui d’ici longtemps ne sera pas suffisamment appréciée ; c’est pourquoi l’auteur n’a que faire d’indiquer minutieusement, dans cet Avant-propos, les motifs, les raisons qui l’ont décidé à fondre ensemble les points essentiels de ces leçons et à en offrir un exposé très-simple à un public plus nombreux, cela dans un but de diffusion scientifique. Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures...
Qui n’a eu, au moins une fois dans sa vie, l’occasion d’admirer le spectacle incomparable du lever et du coucher du soleil. Etincelant comme un immense disque de métal rougi, l’astre splendide s’élève d’un côté de l’horizon, versant sur le ciel et sur tous les objets qu’atteignent ses rayons, des flots d’une lumière pourprée. Le soir, il descend, du côté opposé, après avoir, durant le jour, inondé la terre de sa lumière, en y suscitant partout la vie et le mouvement. Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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