La raison et les normes
Auteure: André Lalande
Nombre de pages: 288Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
"La grande question métaphysique aujourd'hui, en matière de langage, est de savoir si un modèle computationnel suffit à expliquer le comportement linguistique humain. Est-ce que la faculté de langage de chacun d'entre nous et plus spécialement sa compétence linguistique, s'explique parce que nous avons des algorythmes implémentés dans notre tête ? Cette question appartient de plein droit à la philosophie de la linguistique. Elle a une vaste portée. En aval, elle concerne la représentation d'une bonne partie du comportement humain, selon le modèle qu'en donnent les cognitivistes de stricte obédience. En amont, elle concerne tout simplement le vieux débat de théorie de la connaissance entre le rationalisme et l'empirisme. L'objet de ce livre est une critique fouillée du rationalisme dans ses fondements linguistiques. Il prend donc la forme d'une analyse de la nature du savoir linguistique et de celle du langage.... Il s'agit de constituer les bases d'une nouvelle version de l'empirisme que nous pouvons baptiser externalisme. Les résultats développés dans ce livre concernent principalement la théorie de la science et celle du langage. La thèse ultime de...
Comment la raison normative evalue-t-elle les maximes d'action fournies par la raison commune? Afin de repondre a cette question, le present ouvrage etudie les transformations des concepts kantiens de liberte a partir de la Critique de la raison pure; puis il expose la theorie kantienne de la normativite en reinterpretant la loi fondamentale de la raison pure pratique et le fait de la raison; il etablit alors qu'il y a une theorie pure de la normativite juridique (une metaphysique du droit); enfin, examinant les rapports de la philosophie pure (metaphysique) et de l'anthropologie, il s'interroge sur l'existence d'une philosophie de l'histoire chez Kant, et suggere pour finir que le kantisme dessine la perspective d'une rationalite incarnee dans des pratiques et des institutions, ce qui n'est pas sans annoncer la conception hegelienne de la Sittlichkeit.
Les Modernes avaient séparé l'ordre scientifique des faits de l'ordre éthique des valeurs et des normes. Les Contemporains poursuivent la différenciation au sein de l'ordre éthique valeurs et normes ne convergent plus ; les premières sont remises à la conviction privée, les secondes reviennent à la raison publique. Comment articuler ces deux moments dont la déconnexion aboutit à une polarisation problématique : décisionnisme moral, d'un côté, fonctionnalisme juridique, de l'autre ? Comment, dans nos sociétés complexes, rétablir une continuité éthique sans retourner aux formes de vie traditionnelles ? Comment critiquer sans la renier la raison qui préside à la sélection des arguments admis dans l'espace public pour l'adoption des normes ? S'appuyant sur la conception originale d'une éthique reconstructive, réceptive à des registres de discours, qui, tels la narration et l'interprétation, interviennent en amont de l'argumentation, Jean-Marc Ferry ouvre la perspective d'une raison publique assouplie, capable d'accueillir !'expression profane de nos convictions intimes touchant à la vie et à la mort, croyances privatisées par suite d'une "...
Entre son identification pure et simple au bonheur et sa réduction à la jouissance, le plaisir fait depuis toujours débat chez les philosophes. Cette notion si simple qu'on peut être tenté de ne pas la définir est en réalité essentielle pour saisir la plupart des enjeux philosophiques. Analyse de la notion L'homme n'est pas vraiment humain sans le plaisir, et l'humanité du plaisir est telle qu'on peut y voir la source de toute volonté normative. Ainsi, ce qu'on appelle « pouvoir de la raison » se constitue, en grande partie, par sacrifice de l'excès du plaisir : différer ou limiter le plaisir et, par le même acte, l'assurer, c'est la tâche à laquelle s'est identifiée la raison occidentale de Platon à Freud. Étude de textes Le Philèbe de Platon montre que la sagesse (ou raison) appelle un plaisir limité et pur pour constituer avec lui une vie bonne et qui puisse être éligible. L'épicurien Lucrèce, dans De la nature, donne le vrai plaisir comme maîtrise de cet infini auquel l'imagination seule peut tendre. Un extrait du Traité de la nature humaine de Hume montre que, loin d'appeler au sacrifice du plaisir, la raison elle-même et ses valeurs, morales,...
L’avènement de l’époque moderne marque, selon de nombreux critiques et historiens, l’élaboration et la mise en place de normes, règles et institutions qui structurent et encadrent la société, la littérature et les arts. Cependant, la norme apparaît comme un concept fluctuant à l’aube de la modernité : elle entraîne dans son sillage la présence de l’autre, et chemine, entre héritage, bouleversement et transgression, vers une difficile définition. Faut-il, dès lors, penser la norme dans sa singularité ou la concevoir d’emblée comme un ensemble de normes ? Pré-existe-t-elle à sa codification ou est-elle le produit d’une institution, d’une idéologie ? Incarne-t-elle un carcan, une contrainte ou un vecteur de progression ? Est-elle une cristallisation idéale et permanente ou, au contraire, en perpétuel devenir ? Cette publication s’attache à mener une réflexion sur les pratiques, discours et représentations de la norme et de la transgression en Europe à cette époque charnière, et répondre à ces interrogations, au gré des vingt contributions d’enseignants-chercheurs issus de différents domaines des sciences humaines et sociales...
Fondateur du pragmatisme américain, Charles Sanders Peirce (1839-1914) est considéré comme le logicien de ce mouvement. Il fut pourtant, tout autant que William James, un grand psychologue, travaillant à l’essor de la psychologie expérimentale naissante, essayant surtout de penser les liens possibles entre logique, psychologie et métaphysique, par l’élaboration d’une « analyse logique des produits de la pensée », inspirée du kantisme et des médiévaux (Ockam et Duns Scot). Anti-psychologiste décidé et pourtant favorable à la prise en compte de certains faits de psychologie, soucieux d’élargir la logique formelle à sa dimension philosophique (ou sémiotique), Peirce a voulu construire un nouveau modèle du mental, qui s’étendrait à d’autres formes d’intelligence que la penséehumaine, par une utilisation formelle des signes qui reste néanmoins attentive à leur vague irréductible. En présentant les grands axes de ce projet – critique de l’intuition et de l’internalisme, vague de la sensation, théorie de la pensée-signe, sémiotique du vague, réflexions sur les machines logiques, l’intentionnalité et les images mentales, conceptions...
Les analyses les plus récentes de ce que l'on appelle couramment « émotions » (peur, colère ; honte, fierté ; haine, amour ; pitié, indignation ; joie, tristesse, etc.) montrent qu'on ne peut les réduire à de pures sensations, à de simples réactions ou à des pulsions. Elles nous apprennent que certaines dichotomies traditionnelles - action/passion ; raison/sentiment ; cognition/sensation - soulèvent des objections considérables. Elles nous obligent, en un certain sens, à modifier assez profondément nos explications des mécanismes de l'action humaine, nos descriptions de la vie intérieure ou subjective, nos justifications de certains grands systèmes moraux. Ce volume propose un tableau des différentes options qui s'ouvrent à partir du moment où l'on accepte de remettre en cause les conceptions traditionnelles - le plus souvent « naïves » - de l'émotion.
Cet ouvrage est le produit des premiers travaux du Groupe de Recherche en Épistémologie (GRÉ), porté par Claudine Tiercelin au sein de la chaire de Métaphysique et philosophie de la connaissance du Collège de France. Les textes qui s’y trouvent réunis traitent de questions particulièrement discutées de l’épistémologie contemporaine, entendue comme élucidation philosophique de la nature de la connaissance, de sa valeur et de ses modalités, ainsi que de la justification et des modalités de la croyance. Une clarification des notions de raison et de justification permet notamment d’affronter de manière renouvelée les défis du scepticisme. L’épistémologie y est ainsi présentée dans toute son extension, de l’analyse du concept de connaissance aux conditions sociales de la mise en œuvre et du progrès de la connaissance, en passant par l’examen de sa signification en esthétique, métaphysique et anthropologie, comme de ses rapports avec l’action et la communication.
Est-ce un hasard si Jean-Marc Ferry, d'un côté du Rhin, Jürgen Habermas, de l'autre, entrouvrent aujourd'hui la porte de la République au discours religieux ? Si la raison publique faite de liberté et d'égalité semblait suffire pour régir le champ économique et social de notre Modernité première, elle s'avère trop courte lorsqu'il s'agit de formuler la norme commune applicable aux fondamentaux de l'existence tels que la vie, le corps, l'amour, la mort... D'où l'appel de nos deux auteurs aux ressources de sens qu'ont accumulées les religions et, singulièrement, le christianisme. Pour prendre cette requête au sérieux, il fallait revisiter les grands axes de la tradition chrétienne (création, faute, incarnation, salut, trinité, eucharistie) pour en dégager les enseignements qui enrichiraient la raison publique d'aujourd'hui. Mais la foi se laissera-t-elle ainsi arraisonner ? Et la raison s'ouvrira-t-elle à ce discours qui vient de plus loin qu'elle ? La partie est loin d'être gagnée. Xavier Dijon la mène avec grand talent.
Qu'une réflexion de fond sur la notion d'application des normes soit aujourd'hui d'actualité, toute personne consciente des enjeux du retour des discours normatifs dans notre univers démocratique en dira l'urgence. Nous avons voulu éviter l'essai monologique et permettre à un plus grand nombre de spécialistes de la question (philosophes, juristes, médecins, bioéthicien...)de poser le problème dans la perspective qui est la leur ; C'est d'ailleurs pourquoi nous avons cherché à réunir des auteurs de tendances diverses et divergentes auxquels des collègues d'autres disciplines ont bien voulu s'associer pour permettre au lecteur de se faire une idée de la complexité des problèmes d'application du droit et de l'éthique. Que l'éthique soit la vedette adulée, mais aussi écorchée au passage, cela va de soi. Car si l'application a toujours fait l'objet de conceptualisation en droit, ce n'est pas le cas de l'éthique, malgré la critique hegelienne du formalisme kantien et les travaux en herméneutique juridique et en philosophie morale. Aujourd'hui l'avènement des éthiques appliquées confère aux débats sur l'application des normes éthiques une vigueur...
Le droit a la folie ou, du moins, sa valorisation passe pour une des acmes de mai 68. Mais l'hospitalite des annees soixante fut-elle une reelle innovation dans le champ intellectuel francais? N'y a-t-il pas eu des predecesseurs de l'Histoire de la folie de Foucault ou de l'antipsychiatrie qui auraient egalement accueilli avec bienveillance l'envers de leur normalite intellectuelle et physiologique en tant qu'acces a la verite et a la sante de l'homme, voire de notre culture? A partir des reflexions de Canguilhem sur le normal et le pathologique, ce volume revient sur l'interet porte, au sein de la raison occidentale, a l'envers de notre rationalite ou normalite, non pas pour rejeter cette ombre de nous-memes, mais afin de la valoriser. Ce rappel historique des regards bienveillants qui furent accordes a l'erreur, a la maladie et a la folie contribue au debat ethique sur le choix et la definition des valeurs et des normes: qu'est-ce qu'etre normal intellectuellement et physiologiquement et pourquoi opter en sa faveur?
Ce que l'on a appelé la "crise de la raison" fut vécu, dans certains milieux français, comme quelque chose qui, loin de conduire à renoncer au rationalisme, l'exalta. Au nom du rationalisme et de sa sauvegarde dans la crise, se constitua subrepticement une alliance et un échange entre histoire et épistémologie aux conséquences très importantes. Pourtant, jusqu'ici personne n'a mis clairement l'accent sur cet échange. Cet ouvrage tente de mettre l'accent sur cette alliance qui constitue le cœur de tout l'effort théorique fait en France pendant des décennies face à ce que nous appellerons l'épistémologie du rationalisme expérimental.
" Le normal a pris la relève de l'ancestral ". C'est en ces termes que Michel Foucault salua l'avènement d'une nouvelle ère, celle des disciplines - moment où les sujets cessent de s'identifier par leurs généalogies et leurs positions dans un système d'alliances, par des mécanismes historico-rituels, mais sont plutôt voués à l'interminable hantise de la norme, à ne plus se connaître et se reconnaître que par le détour de l'altérité de l'anormal : voués à ne ressaisir leur identité et à n'être auprès d'eux-mêmes qu'au plus proche du spectre inquiétant de ce tout autre qu'ils repoussent au plus loin. Alors, l'enfance de l'homme n'est plus la mémoire de son innocence perdue, mais la forme première de son insoumission ; le primitif n'est plus celui qui, depuis l'autre rive d'un quelconque voyage, lui fait signe vers le mirage de sa bonté native, mais celui qui indique, sous les espèces de la plus honteuse barbarie, le danger qu'il représente pour sa propre race ; et la folie n'est plus le masque grotesque ou sublime d'un au-delà de la raison, mais le miroir tendu de sa propre faiblesse. Car, si le temps est venu où " l'homme calculable " a remplacé "...
Comment et pourquoi la philosophie juridique et politique contemporaine est-elle revenue à Kant ? Il faut, pour le comprendre, s’intéresser d’abord à l’ancrage de la pensée du droit dans la théorie kantienne de la raison pratique et aux problèmes que pose le statut kantien d’une raison normative oeuvrant dans les deux champs coordonnés de l’éthique et du droit. L’articulation entre droit privé et droit public, entre droit et politique dans la Métaphysique des moeurs doit être considérée en relation avec l’exigence d’une fondation unitaire du système des normes pratiques. La philosophie politique de Kant peut dès lors être envisagée dans le prolongement que lui offre sa théorie du droit international, avec l’ouverture d’une perspective cosmopolitique qu’il importe de définir avec précision. Cet ouvrage, qui réunit des auteurs comptant parmi les spécialistes de Kant les plus reconnus, propose une enquête systématique sur la philosophie kantienne du droit. À l’aide d’analyses très précises des écrits kantiens, les différentes contributions offrent une vue d’ensemble des directions actuelles de la recherche. Elles montrent leur...
Pendant longtemps, Canguilhem fut considéré non seulement comme un grand historien des sciences mais aussi, à la suite de Bachelard, comme le philosophe de la rationalité épistémologique. Or les questions de la maladie et de la santé développées dès 1943 présupposent, au fondement d'une telle rationalité, une philosophie première dont dépend l'épistémologie critique. Cette philosophie réside dans la relation construite par Canguilhem entre vie et norme d'une part, vie et connaissance d'autre part. La vie est création de normes, il n'y a pas une normalité, vitale ou sociale, mais des formes de vie multiples, déterminées et comprises à divers titres par l'appartenance des individus à une société. Comment la critique d'une normalité unique permet-elle d'aboutir à une reformulation philosophique de l'être-en-vie, tant biologique que social, c'est l'entreprise souveraine qui commande le livre de Canguilhem, sans cesse repris et remanié, Le normal et le pathologique, dont nous proposons la relecture.
La raison était supposée autrefois constituer ce qui unit les êtres humains. Elle n'a plus à présent de forme unitaire et dominante ; elle est au contraire fragmentée en une multitude de rationalités diverses, réelles ou supposées telles, qui coexistent de façon conflictuelle. Parmi les philosophes qui ont le plus compté au cours du XXe siècle, bien peu ont été des défenseurs de la raison et des Lumières ; et certains de ceux qui ont exercé (et continuent encore aujourd'hui à exercer) l'influence la plus considérable ont été ses adversaires declarés. Notre époque a même été confrontée à un processus d'"irrationalisation de la science", dont certains de nos maîtres à penser postmodernes ont essayé de nous convaincre qu'elle n'était en aucune façon le produit exemplaire de la raison et de l'effort pour tendre à une connaissance objective de la réalité. On peut néanmoins percevoir depuis quelque temps, à des signes divers, qu'au lieu de tenir la raison pour responsable de la plupart des maux de notre époque, il se pourrait bien que la seule solution qui s'offre désormais à nous soit de nous décider à lui accorder réellement une nouvelle...
La rencontre entre deux traditions de recherche en Philosophie dites, l'une, " continentale ", l'autre, " analytique ", a donné lieu à une confrontation initiale, à un choc des méthodes, qui s'est peu à peu estompé pour laisser place aux apports mutuels et aux critiques constructives. C'est ce dialogue que le colloque jeunes chercheurs international sur " les méthodes en philosophie politique " s'est proposé de poursuivre, en invitant des étudiants de cycles supérieurs, se référant aux deux écoles, à faire part des réflexions issues de leurs pratiques respectives, pour dresser un bilan et dessiner des perspectives d'un point de vue épistémologique. Les quatorze contributions rassemblées ici font état des développements les plus actuels de la réflexion en philosophie morale et politique, une réflexion qui se décline selon plusieurs axes - les uns plutôt théoriques, les autres nettement pratiques. Diverses traditions parmi les plus importantes sont ainsi interrogées, du point de vue de leurs fondements, de leurs outils conceptuels, de la portée et de la pertinence de ceux-ci pour répondre aux questions vives soulevées par les réalités politiques...
La crise sanitaire sans précédent que nous traversons appelle à une réflexion profonde sur la contribution de nos sociétés au monde, questionnement pouvant aboutir à une forme de rupture de leur fonctionnement actuel : un enjeu majeur de la "raison d'être" des entreprises. Or, communiquer la "raison d'être" de l'organisation nécessite pour le dirigeant une recherche de sens. Issu de la première thèse universitaire à propos de la raison d'être instituée par la loi Pacte, ce livre décrit un modèle innovant pour tout dirigeant, manager, entrepreneur souhaitant accéder au sens profond de son entreprise : la singularité révélée, issue des recherches de Patrick Mathieu. Vous découvrirez comment cette révélation peut faire émerger la vocation, la mission, la conscience et aussi comment la quête existentielle amène le dirigeant à se questionner sur le bien-être, la considération et la bienveillance, à faire des choix, à s'ouvrir à des intérêts pluriels et plus larges, inspirer les salariés et imprégner l'écosystème. En outre, ce livre explique comment la mobilisation des savoirs par l'intelligence collective favorise l'appropriation de la raison...
Le propos de ce recueil est de développer deux thématiques : raison et folie et déraisons de la raison. Il interroge la décision spéculative et politique qui lie et sépare à la fois raison et folie dans les termes mêmes employés par Foucault. Celle-ci s'aborde aujourd'hui de manière préoccupante dans les politiques de santé mentale qui visent à criminaliser la folie. La psychiatrie est menacée d'un retour à la violence et à l'enfermement mais est déjà sur la voie de la résistance. Enfin, la rationalité elle-même se construit sur fond d'irrationalité...
Voila bientôt trois décennies que la « question » des migrations occupe le devant de la scène de nos sociétés. Cela commence à faire beaucoup. Et elle est de plus en plus enveloppée dans des discours ouvertement racistes et xénophobes. Il est urgent de changer notre regard.Qu’on le veuille ou non, l’immigration va encore se poursuivre. Elle viendra de toutes parts. Ou bien on la perçoit comme une menace, et alors c’est la politique de l’obsession anti-immigrés qui prévaut, ou bien on la prend comme un défi, et alors elle appelle à une lutte sans concessions contre toutes les démagogies qui taraudent le lien social, chez nous aujourd’hui.Il faut le dire clairement : l’immigration est nécessaire car elle est un moyen de puissance économique, sociale et culturelle, pour la France comme pour l’Europe.Et il faut avoir le courage de réaffirmer que notre avenir, c’est celui d’une nation humainement métissée et culturellement unie autour des valeurs républicaines de solidarité, de liberté et de respect de la dignité des citoyens.C’est ce que ce livre démontre. Et ce pourquoi il plaide.Sami Naïr s’appuie autant sur les études les plus...
Ce qui est retenu de l'oeuvre de Chaïm Perelman, c'est sa contribution à une théorie du raisonnement persuasif connue sous le nom de "nouvelle rhétorique". Né en 1912, à Varsovie, Perelman émigre en 1925 en Belgique. Docteur en droit, en 1934, il soutient sa thèse de philosophie sur le logicien Frege en 1938. Il s'engagea contre l'occupant nazi dans le "comité de défense des Juifs". La mort l'a surpris en 1984, alors qu'il projetait d'écrire une synthèse philosophique de son oeuvre.
Adoptée en 1996 par l'Organisation internationale de normalisation, la norme iso 14001 marque le début d'une reconnaissance internationale de la gestion environnementale. A partir des années 2000, on peut dire que le principal défi ne concerne plus la reconnaissance de la problématique environnementale ni l'engagement formel des entreprises, mais bien l'amélioration sensible de leur performance en cette matière. Ce manuel s'adresse à tous ceux qu'intéresse la gestion environnementale, qu'ils soient dirigeants d'entreprises industrielles, forestières ou agricoles ou encore, étudiants en gestion environnementale, en ingénierie ou en droit. Premier ouvrage de référence en langue française, il est adapté au contexte québécois, mais il tient également compte de l'évolution en Amérique du Nord et en Europe. L'ouvrage est divisé en trois grandes parties. La première vise à initier le lecteur à la problématique environnementale et aux défis qu'elle représente pour l'entreprise contemporaine. La deuxième partie constitue en quelque sorte le cœur de l'ouvrage puisqu'on y présente les grands principes de gestion environnementale en les illustrant...
L'oeuvre d'Habermas témoigne de la façon dont le philosophe, dans son rôle d'intellectuel, peut agir de l'intérieur sur la cité, en se mêlant aux débats publics et en s'efforçant de les arracher aux abîmes de la déraison. Ces contributions, dont celle d'Habermas lui-même, reflètent le va-et-vient entre autoréflexion propre à la raison philosophique et sa projection théorique et pratique dans l'espace public politique.
Explorer l'Allemagne, c'est explorer quelque chose qui était là avant d'exister : un emplacement sur la carte de l'Europe, une tache dans son histoire, au mieux une " culture ", comme on dit quand on ne sait comment nommer les choses. C'est aussi se confronter à des constructions intellectuelles grandioses qui ont eu pour auteurs, entre autres Kant, Fichte, Hegel, Marx, mais aussi Nietzsche, Husserl, Heidegger. Pourtant, si la philosophie a pour territoire l'universel, pourquoi s'intéresser à la philosophie allemande ? Et d'abord, peut-il y avoir quelque chose de tel ? C'est à une enquête sur la spécificité de la philosophie d'expression allemande que nous invite ce livre. Enquête qui réfléchit en même temps le parcours de son auteur. Ainsi l'entretien avec Thibaut Gress qui ouvre le livre montre le long commerce passionné entretenu par Jean-François Kervégan avec les penseurs allemands, de Kant et Hegel à Habermas et Honneth ; il éclaire son mode d'approche et la façon dont il comprend aujourd'hui l'activité philosophique. Cet échange dense et précis interroge la conception ambitieuse de la rationalité portée par cette philosophie : le projet...
La raison est-elle cette faculté naturelle en l'homme qu'a décrite une certaine tradition philosophique ? En vérité non, elle a une histoire, ou plutôt, est histoire. Configuration culturelle, elle a un lieu et une date de naissance, et un devenir. La question aujourd'hui, qui ne paraîtra intempestive qu'aux aveugles, est de savoir si nous n'assistons pas à son déclin. Analyse de la notion Sous le terme de logos, le monde grec n'entend pas une propriété qui ferait de l'homme une exception dans la nature, mais la structure complexe des harmoniques en lesquelles se dit l'identité de la pensée et de l'être. Le XVIIe siècle, identifiant la raison à l'humanité, en consacre la souveraineté sur le monde. Mais n'y a-t-il pas là une illusion par laquelle, les pouvoirs de la rationalité semblant pourtant ainsi affirmés, la puissance libératrice de la raison est en fait occultée ? Sans doute, cette puissance est-elle pleinement avérée par une raison saisie dans son mouvement dialectique et sa fondamentale historicité. Mais le règne apparemment sans partage de la rationalité calculatrice à l'époque contemporaine ne signe-t-il pas, sinon la mort, du moins...
L’ignorance et le mépris de la raison sont des constantes de l’esprit humain. Et l’on retrouve à toutes les époques l’illogisme, le non-sens, le mysticisme, le romantisme, le culte de l’intuition et de l’émotion, le relativisme et les anti-Lumières. Mais depuis longtemps un éclectisme de l’anti-raison tient en France le haut du pavé. Les thèmes de la révolte radicale contre l’universel, la logique et tout ce qui peut ressembler à l’exercice ordinaire de la critique et du jugement s’associent périodiquement à des « retours » à de grandes métaphysiques spéculatives, mais aussi à l’intuition bergsonienne ou à des philosophies de la vie. Le rationalisme véritable s’oppose exactement à toutes ces thèses. Il ne s’identifie pas à la rationalité pratique et technique. Et il affirme le primat de la raison théorique, dont les normes ont le pouvoir de nous guider et sont le meilleur garant de la démocratie. Véritable synthèse de l’entreprise intellectuelle menée par l’auteur depuis une dizaine d’années, ce livre combine vivacité d’écriture, tranchant argumentatif, mise en perspective historique et propose une palette...
« Le langage des biologistes brille le plus souvent par sa précision. Celui des juristes aussi. Mais lorsqu'on en vient aux concepts les plus communs sans lesquels aucun avis éthique n'est formulable - être humain, personne, respect, dignité, etc. -, pareil souci d'éclaircissement semblerait n'être plus requis. » Lucien Sève nous entraîne dans un vaste périple à travers les questions posées par la biomédecine et les problèmes de société qu'elles recouvrent - progrès de la science, rôle de l'argent. Membre du Comité consultatif national d'éthique depuis sa création, Lucien Sève est philosophe.
Comment justifier les normes et les décisions juridictionnelles qui autorisent, interdisent ou planifient des comportements, dans une société caractérisée par la complexité croissante des liens sociaux et par un pluralisme culturel irréductible ? Sur quelles bases accepter la généralisation induite par les règles juridiques qui sont imposées à une multitude de points de vue particuliers ? Quelle place et quel statut devons-nous réserver à la fonction de juger ? La question de la légitimité du droit peut se rapporter, en définitive, au problème suivant : que signifie suivre une règle dans le contexte d'une démocratie délibérative ? Les exercices pratiques de la raison sont l'ensemble de nos activités délibératives aux termes desquelles nous nous donnons une règle d'action. Une règle d'action est une raison d'agir appropriée pour régir une situation contextualisée déterminée. Une norme juridique est une raison d'agir qui bénéficie cependant d'un caractère d'exclusivité, car la règle ou le principe de droit épuisent en quelque sorte nos délibérations sur les raisons d'agir. Dans ce travail, l'auteur montre que l'application adéquate des...
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