
Publié une première fois en 1990, ce petit ouvrage, vite épuisé, était devenu l'une des principales portes d'entrée dans la lecture du roman fondateur de la littérature algérienne de langue française. La présente réédition l'actualise quelque peu, mais en reprend les chapitres essentiels. Après un survol biographique et une description du contexte politico-culturel de la parution de Nedjma en 1956, comme de sa rédaction dans les années qui précédèrent, on en examine les complexes structures narratives et on y fait le point sur les différentes approches structurales qui en ont été proposées.
Le présent recueil rassemble les textes des communications "littéraires" au Congrès "Apport de la psychopathologie maghrébine" organisé par l'Université Paris-Nord à l'Institut du Monde arabe les 5, 6, 7 avril 1990. Il espère inaugurer un dialogue entre des disciplines complémentaires trop longtemps enfermées jusqu'ici dans leurs technicités propres.
" - Je suis étudiant. Mais je n’ai pas envie de continuer. Je voudrais écrire. - Ah, ça tombe bien, moi je suis imprimeur. Apporte moi tes poèmes." Cet homme extraordinaire, mon premier éditeur, s’appelait Carlavan. Il était en faillite, après avoir dirigé l’imprimerie du Réveilbônois, journal du soir à Annaba. Commeil lui restait un stock de papier, il a décidé de finir en beauté, en publiant un jeune poète inconnu. C’est ainsi qu’il a imprimé "Soliloques" en mille exemplaires qu’il m’a remis, sans rien me demander en échange. Ces poèmes de jeunesse datent de presque un demi-siècle. On y retrouve deux thèmes majeurs : l’amour et la révolution, dans une première ébauche de l’œuvre qui allait suivre. En un mot, "Soliloques", ce n’est pas encore Nedjma, mais c’est son acte de naissance." Extrait de l’introduction de Kateb Yacine, écrite quelque temps avant sa mort.
L'Honneur de la tribu "Il faut que vous sachiez que la Révolution ne vous a pas oubliés, nous déclara-t-il à son arrivée. Nous ne savions pas alors ce qui nous attendait" Ainsi s'ouvre ce récit, par la voix d'un vieil homme qui, pour l'honneur de sa tribu, entreprend de raconter l'histoire - devenue presque mythique - de sa communauté, des débuts de la colonisation française en Algérie à ces jours de honte qui voient la destruction de son âme par ceux-là mêmes qui prétendent, autoritairement, lui forger un nouveau visage. Histoire terrible, histoire exemplaire, comme celles que racontent les romans de Rachid Mimouni. Quelques années après sa disparition, l'oeuvre de cet homme qui fut paisible et silencieux fait résonner une parole forte et plus que jamais nécessaire dans la lutte contre l'intolérance et la barbarie. Rachid Mimouni est né en 1945, à Boudounaou, à l'est d'Alger, d'une famille de paysans. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Le Fleuve détourné, Une peine à vivre et La Malédiction, Il est décédé à Paris en 1995.
Ce volume réunit des études, des souvenirs, des récits dispersés dans des publications algériennes et françaises, ainsi que trois textes qui devaient figurer dans la suite au roman autobiographique Le fils du pauvre, que Mouloud Feraoun projetait d’écrire. On a joint à ce recueil les quatre premiers chapitres de son roman L’anniversaire auquel il travaillait encore à la veille même de son assassinat. Les qualités de conteur et d’analyste éclatent dans toutes ces pages, qu’il s’agisse de celles consacrées à Albert Camus, aux coutumes de sa Kabylie natale, à un voyage en Grèce, à la littérature algérienne ou à ses souvenirs d’adolescence. A retrouver ainsi tant d’intelligence, de sensibilité, de pouvoir créateur s’avive le regret d’une mort injuste qui, le 15 mars 1962, faisait disparaître l’un des plus grands écrivains d’Algérie.
Pour le 30e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie, voici la réédition d'un recueil regroupant des poèmes de Jean Senac, Kateb Yacine... « Copyright Electre »
Qui sait le chant du rossignol ? Celui de l’alouette ? Celui des cigales ? Qui se souvient de la douceur du lait, de l’amande ? Qui altéré de soleil, désaltéré d’étoiles ?... L’enfant bercé de légendes, l’homme à peine éveillé à l’amour, à l’envie de vivre : Yahia. « Yahia, pas de chance » est le récit d’une « éducation sentimentale » en France, menée à la fois en marge et dans la révolution algérienne. Tout le livre ressaisit l’angoisse de la guerre, la perte des vies, et oncle Saddek, Yahia, Claudine, Jean-Paul portent cette quête d’une réalité — dont le langage, parfois incantatoire, s’efforce de découvrir et de rendre la trace présente.
Pierre Daix : un nom qui a symbolisé, pour plusieurs générations, l’intellectuel communiste. Et, au temps de la guerre froide, l’intellectuel stalinien. Contre David Rousset ne défendait-il pas, aux Lettres Françaises, la thèse selon laquelle le Goulag n’existait pas ? Mais, en 1963, c’est lui qui préface l’édition française d’« Une journée d’Ivan Denissovitch », et c’est le bannissement de Soljenitsyne qui le conduit à quitter le Parti communiste en 1974. Cette trajectoire qui paraît ressembler à quelques autres est, en fait, exceptionnelle. Car Daix, résistant en 1940, déporté à Mauthausen, secrétaire de Charles Tillon, ministre de l’Armement de De Gaulle en 1945, rédacteur en chef des Lettres Françaises, a connu bien des centres de décision du Parti. Intime de Picasso, second d’Aragon durant un quart de siècle, protégé par Maurice Thorez, aujourd’hui gendre d’Artur London, acteur et témoin Pierre Daix a mesuré les silences qui dénaturent l’histoire du Parti. Aussi ressuscite-t-il dans son récit de nombreux militants que les zigzags de la politique ont jetés dans les oubliettes et dont certains ont tenu des rôles de...
Entretien.
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
L’étoile d’araignée, un calembour formulé à dessein, pour traduire une double dynamique de lecture. Œuvre-jalon de la littérature algérienne, Nedjma — de Kateb Yacine — est à la fois un récit historique, et le récit de ce récit. Le lecteur, peu à peu rompu au jeu d’une mnémotechnie singulière, participe à un double mouvement de rupture et de passage : de la conscience généalogique à la conscience nationale, du mythe à l’Histoire, de la trace de l’Ancêtre au chemin de la Nation, de la tradition orale à la chronique écrite... La lecture mime une trajectoire spiraloïde jalonnée de renvois, si bien que la mise en page même du livre devient l’espace d’un déploiement dans le temps : la mémoire palimpseste cède, peu à peu, à la mémoire chronologique. Se révélant transformation d’un mode d’historicité, l’écriture du livre finit par définir les termes de sa propre historicité : Nedjma, la métaphore médiatisante, à son tour médiatisée par le livre Nedjma.
Quatre pièces inédites du grand écrivain algérien sont rassemblées en un cycle cohérent. L'auteur nous y invite à visiter le monde des révolutions dans un mélange de tragédie et d'humour ravageur. Elles nous offrent aussi la trace vivante de l'expérience menée quinze ans durant par Kateb Yacine avec sa troupe théâtrale en Algérie.
C'est ici une galerie de portraits, féminins uniquement, empruntés à des oeuvres littéraires de ce siècle ou du siècle dernier. On y voit une vingtaine de Maghrébines, Haoûa, Yasmina, Yamna et les autres, qui semblent sortir du cadre et redevenir vivantes pour raconter leur histoire. Si de tous ces portraits on en faisait un seul, il pourrait s'appeler portrait de Sophonisbe, pour faire pendant au portrait de Jugurtha. Une Sophonisbe très présente encore dans les jeunes femmes d'aujourd'hui, qui n'ont pas moins qu'elle courage et goût de la liberté.
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