
La vitalité artistique de la bande dessinée est aujourd'hui largement reconnue, particulièrement en France. Ses créateurs sont considérés sur un pied d'égalité avec les artistes de toutes disciplines. Beaucoup d'entre eux élargissent d'ailleurs leur champ d'activité à d'autres formes, comme le roman, le cinéma, l'affiche ou la scénographie d'expositions. Intronisée " neuvième art " à la fin des années 1960, la bande dessinée a aussi suscité, particulièrement depuis une vingtaine d'années, une littérature critique de plus en plus abondante. Il manquait cependant un ouvrage de grande synthèse pour faire le point sur toutes les notions relatives à ce mode d'expression qui, pour être populaire et enfin légitimé, reste quelquefois difficile à appréhender dans sa spécificité, à mi-chemin entre les arts du livre et les arts visuels. Le présent Bouquin de la bande dessinée. Dictionnaire esthétique et thématique vient combler cette lacune, abordant le genre sous tous ses aspects, à la fois comme art, comme langage, comme littérature et comme culture à part entière. Non seulement il présente un état complet et structuré du savoir et de la pensée...
Du Maroc à la Chine, l'Orient n'a cessé de fasciner un Occident partagé à son égard entre la convoitise et la peur, l'enchantement et la répulsion, le désir de connaître et la volonté de conquête.Le terme d'"orientaliste" est d'abord attaché à une discipline savante qui s'est inscrite dans des cadres institutionnels solides. Il y eut aussi des cohortes de voyageurs qui ont parcouru l'Orient sous toutes ses latitudes et en ont rapporté quelque chose. Artistes et savants, hommes célèbres et modestes médiateurs, éminents professeurs et aventuriers ambitieux, auteurs de chefs-d'oeuvre reconnus ou de travaux obscurs : ils sont un millier regroupés dans ce dictionnaire par les soins d'une équipe pluridisciplinaire de spécialistes. Ce dictionnaire entend montrer que la population des agents et porteurs de ces savoirs est infiniment variée et qu'elle échappe aux simplifications réductrices. Elle nous offre un échantillon d'humanité qui, avec ses grandeurs et se travers, doit faire finalement la trame d'un certain humanisme. Les auteurs ont mis en place un site, sur lequel vous pouvez suivre l'actualité de leurs recherches :...
C’est en Équateur, pendant une passionnante mission de cinq ans, que Paul Rivet, médecin militaire de formation, découvre sa vocation d’ethnologue. De retour en France, il redéfinit les missions de l’ethnologie, délaissant l’anthropométrie au profit de la linguistique, de l’ethnographie et du diffusionnisme. Les institutions qu’il dirige (chaire d’anthropologie du Muséum, Institut d’ethnologie, Musée de l’Homme) assurent la reconnaissance définitive de l’ethnologie. Intellectuel engagé, il lutte contre les menaces fascistes et racistes dans les années 1930. Membre du réseau de résistance du Musée de l’Homme, il est contraint à l’exil en 1941. Il trouve refuge en Colombie, où il développe les études ethnologiques, contribuant ainsi à la revalorisation de l’Indien dans la nation. Il rentre à Paris en 1944 et s’implique plus que jamais dans la vie politique française, au moment où la question de la décolonisation devient sensible. Il meurt en mars 1958. Passé à la postérité en tant que fondateur du Musée de l’Homme, Paul Rivet (1876-1958) reste paradoxalement une figure méconnue bien qu’il soit le père fondateur de...
Qui pense Maroc est partagé entre des images contrastées : les cités arabisées du Nord et les casbahs berbères du Sud, les musulmans et les juifs, les docteurs de la Loi et les saints. Pour tenir ensemble ces représentations, Daniel Rivet pose les questions primordiales en remontant loin en arrière dans le passé : le Maroc, depuis quand ? la pérennité de la monarchie, pourquoi ? la cohabitation de styles culturels aux antipodes, comment ? Il scrute les étapes de la formation d’un État, puis d’une nation en faisant appel aux forces profondes modelant cette entité émergée sous notre haut Moyen Age, et qui se cristallise à partir du moment où l’Andalousie échappe au Maghreb et où l’Afrique du Nord passe aux Ottomans à l’est d’Oujda. Nous voyons ressortir les variations de cet équilibre si instable au fil des siècles, jusqu’au Maroc à l’orée du XXIe siècle. Les paysages historiques se succèdent, mais aussi les « grands hommes », dont Ibn Tumart, Ahmad al-Mansur, Lyautey et Mohammed V, sans oublier les destins individuels ordinaires (pâtres guerriers du Maroc central, bourgeois marchands et savants de Fès aux XVIIo et XVIIIo siècles,...
L’orientalisme des arabisants français, fortement controversé pour son implication dans la politique d’expansion coloniale, n’avait pas encore été l’objet d’une enquête historique fouillée. A travers une analyse de leurs carrières, de leurs publications et de leurs prises de position, l’ouvrage restitue les enjeux savants et politiques de leur action, inscrite dans le contexte culturel général d’un large XIXe siècle. Il permet de réapprécier l’intérêt d’auteurs souvent oubliés, qui ont à la fois travaillé à la constitution d’un patrimoine arabe et musulman et participé à la mise en œuvre d’un projet impérial aux effets destructeurs.
Ce volume interroge le témoignage, non pas pour le vérifier mais pour saisir « les variations complexes d'une posture d’écrivain dans ses diverses manifestations, qu’elles soient réelles, fictionnelles ou poétiques ». L’ouvrage ouvre sur un texte inachevé et inédit d’Aragon inspiré par son long séjour en compagnie d’Elsa en Union soviétique de mi-juin 1932 à avril 1933. Puis, les auteurs du volume rapportent les témoignages des personnalités politiques et littéraires qui ont connu le couple d’écrivains. Enfin, sont regroupées des réflexions traitant du communisme ou de l’influence de la peinture sur l’écriture dans l’œuvre d’Aragon, des livres utilisés par le poète, et ses articles parus dans Les lettres françaises et L’humanité. ues et brèves à l’adresse de ses amis.
Les incessantes révisions qu'opère l'égyptologie _ une discipline somme toute récente _ sont parfois longues à sortir du milieu des spécialistes. Ainsi, pour la plupart, avons-nous, de la civilisation du Nil, une vision quelque peu traditionnelle et conventionnelle, le plus souvent tributaire de découvertes et de travaux remontant aux années 50 et 60, alors que des avancées décisives ont eu lieu depuis. De ces acquis anciens et nouveaux un égyptologue propose ici une synthèse à la fois vivante et savante portant sur l'ensemble de l'histoire de la terre des Pharaons (depuis la préhistoire jusqu'à la conquête d'Alexandre). Etayée sur la chronologie la plus sûre à ce jour et nourrie des informations livrées par un matériel archéologique de plus en plus abondant, elle fait une large part _ et c'est là l'une de ses principales nouveautés _, à l'économie, à la linguistique, à l'anthropologie, etc. _ à côté d'approches plus classiques comme le récit des événements et l'évocation des figures marquantes. Abondamment illustré et enrichi de nombreux textes égyptiens, cet ouvrage ambitionne de donner à l'honnête homme de notre temps, au voyageur, à...
Bagdad, grande métropole du monde arabo-musulman médiéval et siège du califat abbasside, fut au milieu du ve/xie siècle intégrée à l’empire oriental des Turcs seldjoukides. Restaurateurs du sunnisme, les sultans seldjoukides résidèrent peu à Bagdad, mais ils y fondèrent des institutions nouvelles : les madrasas, encouragèrent l’essor du soufisme et participèrent au développement urbain. Cette étude d’histoire sociale, fondée sur une approche prosopographique des sources arabes, décrit différents groupes élitaires bagdadiens et s’intéresse à leur fonctionnement (distinction, reproduction, rôle des lignages). À travers l’apparition de nouvelles élites administratives et militaires au service des Abbassides, elle retrace le phénomène progressif de redressement califal qui marqua le vie/xiie siècle. L’étude du cadre urbain fait apparaître Bagdad comme une ville en évolution permanente, marquée par l’interaction constante des élites avec le contexte urbain dont elles étaient issues.
Dès le début du XIXe siècle, l’Inde et la vision brahmanique du monde sont au cœur de tous les débats érudits, mondains ou confessionnels. L’épopée des études indiennes que l’auteur nous propose ici retrace sur deux siècles les contextes, les enjeux, les débats, les controverses et brosse le portrait de savants qui, de Sylvain Lévi à Marcel Mauss, de Silvestre de Sacy à Jean Filliozat, d’Eugène Burnouf à McKim Marriott, mettent l'Inde à l’épreuve de la science. À la périphérie, la position des écrivains et des essayistes en tout genre, René Daumal, Romain Rolland, ou René Guénon, qui disputent aux savants le monopole de la compréhension de l’Inde retrouve ici un rôle longtemps marginalisé. L’œuvre centrale de Louis Dumont, entre savants et prophètes, prend alors la pleine mesure de son apport. Cet ouvrage exigeant et audacieux adresse, au-delà de l’Inde, les questions les plus actuelles que peut se poser la science « comme expression de l’universel ».
Options de téléchargement