
Le " Siècle de Louis XIV " s'est imposé dans notre mémoire collective comme celui des classiques par excellence. Mais quel fut le prix de cette consécration ? Qu'a-t-on fait dire aux classiques ? Pourquoi a-t-on dressé leur héritage contre celui des Lumières ? Sous quelles bannières ont-ils été enrôlés ? En répondant à ces questions, l'auteur retrace les grandes manœuvres, au lendemain de la Révolution, autour d'une tradition littéraire semée de malentendus et de distorsions. Héritiers des Lumières et apôtres de la reconquête catholique s'affrontent violemment, mais tous revendiquent la référence aux classiques. S'engage alors une guerre des mémoires dont nous ne sommes peut-être pas sortis. À leur corpus défendant, on verra ainsi Corneille, La Fontaine, Madame de Sévigné, Molière ou La Bruyère intervenir dans les débats politiques de la France postrévolutionnaire, Racine érigé en chantre des valeurs familiales, Rotrou enrôlé au service de la propagande napoléonienne ou encore le duel entre Fénelon et Bossuet se poursuivre dans les débats parlementaires de la Restauration. À qui appartiennent les classiques ? Oscillant entre la légende et ...
Tout au long du xixe siècle, la France a vécu au rythme des insurrections. Qu'elles aient été transformées en révolutions ou qu’elles aient été éteintes, réprimées, trahies, les insurrections ont modelé le rapport à l’histoire en train de s’écrire. Ce livre se propose de reprendre à nouveaux frais une double question dont les enjeux sont profonds : ce que l’insurrection, temps d’ouverture des possibles, espérés ou craints, fait à l’écriture et à la littérature ; ce que la littérature, ses auteurs, ses topiques, fait dans le temps insurrectionnel. Comment les moments insurrectionnels ont-ils redéfini la fonction et le statut d’écrivains comme Jules Vallès, Eugène Sue et Louise Michel, d’un genre comme les mémoires de protagonistes de l’insurrection, d’un médium comme le journal ? Comment les discours littéraire et historien travaillent-ils l’insurrection, au moyen de quelles mises en intrigue, de quelles mises en forme particulières et avec quelle efficacité ? Quelles rencontres peut-on observer, par exemple, entre le Dumas des journaux de 1848, le Hugo des Misérables et le Michelet de l’Histoire de la Révolution française ? ...
En 1850, Paris comptait 150 passages couverts qui, en majeure partie, furent détruits lors des travaux menés par le baron Haussmann. Aujourd'hui, il ne subsiste qu'une vingtaine de ces constructions qui sont les témoins muets du passé. Muets ? S'il leur était donné de parler, ils auraient bien des histoires et de l'Histoire à vous conter.
À la fin des années folles, un jeune aventurier sans ancêtres, sans enfance, sans diplômes – mais non sans culture – venait parler de la condition humaine... Dans son roman, c’étaient le monde même, et la sauvagerie des hommes, qui se trouvaient nerveusement sténographiés. Les articles réunis ici témoignent des réactions à la fois passionnées et lucides provoquées alors. Ils montrent aussi que l’œuvre de Malraux mérite d’être lue pour elle-même et non parce qu’elle renverrait à la biographie mythique de son auteur. Il y a un univers romanesque, une écriture romanesque de Malraux, une voix de romancier étonnamment accordée avec la sensibilité moderne.
Du sommaire: Claudie BERNARD: Familles de chair, familles d'esprit, familles de papier. - Nicole MOZET: La question biographique: Balzac, ou le Genie qui n'a pas expire dans sa mansarde. - Richard PYRCZAK: L'Impossible symetrie de L'Enfant maudit: enfance, croissance et ordre social selon Balzac. - Polly RIMER DUKE: La Muse maternelle dans Le Lys dans la vallee et Albert Savarus."
Ces études analysent les écrits d'André Malraux sur l'art (textes théoriques, critiques et littéraires), en les confrontant avec d'autres écrits contemporains afin d'en montrer l'originalité.
A la base de la traduction se trouve une constante : la nécessité ou le désir de franchir la barrière des langues. Au coeur de la communication entre les Etats, les économies et les cultures, l'acte de traduire fut et demeure un enjeu crucial. Cet ouvrage propose un panorama de l'histoire de la traduction depuis l'Antiquité jusqu'au début du XXe siècle. Il en donne les repères historiques et expose les contextes culturels dans lesquels elle s'inscrit. Il présente aussi les grandes figures de traducteurs, de Cicéron à Constance Garnett, en passant par Jacques Amyot, Pope, Trediakovsky, Voss, Schlegel, Chateaubriand, Baudelaire, Radulescu, Littréou Larbaud : oeuvres personnelles, avec leurs commanditaires, besoins collectifs auxquels ils répondaient et contextes d'opinions plus ou moins explicites dans lesquels ils déployaient leur art. L'auteur développe également les évolutions et les tendances de la traduction, ainsi que les enjeux linguistiques et culturels dont elle fait l'objet. Une initiation à l'art et à la culture de la traduction.
This collection of essays, inspired by André Breton's concept of the limites non-frontières of Surrealism, focuses on the crossings, intersections and margins of the surrealist movement rather than its divides and exclusion zones. Some of the essays originated as papers given at the colloquium 'Surrealism: Crossings/Frontiers' held at the Institute of Romance Studies, University of London, in November 2001. Surrealism is foregrounded as a trajectory rather than a fixed body of doctrines, radically challenging the notion of frontiers. The essays explore real and imaginary journeys, as well as the urban dérives of the surrealists and situationists. The concept of crossing, central to a reading of the dynamics at work in Surrealism, is explored in studies of the surrealist object, which eludes or elides genres, and explorations of the shifting sites of identity, as in the work of Joyce Mansour or André Masson. Surrealism's engagement with frontiers is further investigated through a number of revealing cases, such as a political reading of 1930s photography, the parodic rewriting of the popular 'locked room' mystery, or the surrealists' cavalier redrawing of the map of the world....
En étudiant Le Diable et le bon Dieu de Jean-Paul Sartre (1951), Les Noyers de l’Altenburg d’André Malraux (1943) et Les Géorgiques de Claude Simon (1981), l’auteur entend mettre en lumière la manière dont ces œuvres singulières se saisissent de l’expérience de la guerre et ainsi rencontrent, en littérature, le problème de l’histoire. Envisagée comme une puissance de renversement, la guerre détermine ici une série de révélations, qui concernent aussi bien l’essence de l’homme, sa permanence au sein de civilisations en proie au déclin (Les Noyers de l’Altenburg) que le statut et la possibilité de son engagement dans l’histoire collective (Le Diable et le bon Dieu), ou encore sa disparition pure et simple dans le mouvement même de cette histoire, rendue à la pure immanence de ses productions (Les Géorgiques). Les figures de l’échec, de la chute, ou encore de la rematérialisation sauvage de l’homme au contact de l’histoire se trouvent ainsi placées au cœur de l’expérience littéraire du XXe siècle.
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