
Si, en 2004, la pratique chorale est devenue un sujet d’actualité grâce au film Les Choristes, elle est aussi un sujet d’histoire. L’objet de ce livre est de donner aux amateurs, aux praticiens, choristes et chefs de chœur, une histoire de leur art du début du XIXe siècle jusqu’à une période récente, et de l’insérer dans une histoire sociale et politique. La Révolution ayant mis un coup d’arrêt à l’exercice des maîtrises religieuses, pour répondre au besoin de chant en chœur à l’église ou en concert, de très nombreux canaux d’apprentissage se sont développés aux XIXe et XXe siècles. Les sociétés chorales ont touché une part importante de la population française entre 1850 et 1950, principalement dans les villes et les bourgs, et à des niveaux esthétiques et dans des contextes sociaux diversifiés. Sous la IIIe République, tout petit Français qui passait le certificat d’études était supposé chanter en « chœur à l’unisson » des chansons populaires et l’hymne national, tandis que le mouvement des Orphéons initiait à la musique une frange considérable de la population masculine qui n’avait pas accès aux filières...
On s’écrasait dans notre salle, on criait, on riait, on s’indignait, on protestait... on se disputait entre ceux qui approuvaient, défendaient notre position, et ceux qui la condamnaient... Nous n’y comprenions rien... C’est de ce jour de vernissage de 1911, que date l’appellation de “Cubisme”. Les peintres n’y étaient pour rien. Hélas, il n’allait pas toujours en être ainsi, et les “ismes” allaient bientôt se multiplier par les volontés d’artistes cherchant plus à attirer l’attention sur eux, qu’à réaliser des œuvres sérieuses... “Du jour au lendemain, nous étions devenus célèbres. Inconnus de la veille, ou à peu près, la renommée aux cents bouches colportait nos noms, pas seulement à Paris, mais dans la province et dans les pays étrangers. Et, non seulement nos noms, mais nos portraits. Satisfaire la curiosité générale à notre égard, était devenu un des soucis de la presse d’information... Aussi paradoxal que cela puisse paraître, lorsqu’on se remémore ces toiles au sujet parfaitement lisible, certains de nos amis prétendaient ne rien discerner... Le grand grief qu’on nous faisait, était celui de l’illisibilité ...
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