
L'indice moyen du cours des actions à la Bourse de Paris est passé de l'indice 100 en 1938 à l'indice 140 en 1940, 308 en 1941, enfin, 540 en 1943. Ces progressions spectaculaires n'ont pas de précédents historiques. L'état de guerre n'est pas en lui-même une explication de ce phénomène : au cours de la première guerre mondiale, ce même indice s'était effrité de 100 en 1913 à 79 en 1915, pour atteindre 113 en 1918. Cette envolée n'a pas non plus d'équivalent dans d'autres pays. Du côté des forces de l'Axe, la hausse était prohibée à Berlin, fortement entravée à Milan. Chez les Alliés, les cours n'ont guère varié, tant à Londres qu'à New York. Il en a été de même dans les pays neutres, tandis que dans les pays soumis à l'occupation allemande, la progression a été jugulée à Amsterdam, forte, mais néanmoins inférieure aux records parisiens à Bruxelles. Comment une telle hausse peut-elle s'expliquer ? L'histoire économique ne s'est, jusqu'ici, guère penchée sur ce phénomène, quand elle ne l'a pas totalement ignoré. Ce livre n'entend pourtant pas combler cette lacune. Son auteur a préféré s'amuser à collectionner les commentaires qu'ont...
Insultes, procès, prison n'empêcheront jamais Jeanne Rigaudin, épouse Humbert (1890-1986), de mener un combat contre l'hypocrisie bourgeoise et la morale catholique en matière de sexualité. C'est d'après des documents inédits que les auteurs font le récit de la vie, parfois rocambolesque, de cette militante hors du commun.
Lorsque Malthus, pasteur anglican, préconisait, en 1803, de limiter les naissances pour faire disparaître la misère, ce vigoureux défenseur de l'ordre social voyait là le triomphe de l'esprit sur la chair. Il ne fallut pas un siècle pour que son œuvre fut critiquée et corrigée par d'impertinents disciples : ces individus peu respectueux, qui faisaient de la limitation volontaire des naissances un encouragement à la libération sexuelle et à l'agitation révolutionnaire, ce sont les néo-malthusiens. Ce livre retrace la lutte qui opposa, de 1890 à 1920, néo-malthusiens et repopulateurs. Face à ceux pour qui les tartuffes bourgeois ne veulent de nombreuses naissances chez les travailleurs, que pour être pourvus de chair à plaisir, de chair à travail et de chair à canon, qui s'efforcent de vulgariser l'usage des contraceptifs et réclament la liberté de l'avortement, une coalition hétéroclite rassemble possédants, catholiques, syndicalistes et partis de gauche. Enjeu, au premier chef, de cette lutte : les femmes, que le néo-malthusianisme - en plein accord avec les féministes qui revendiquent la totale liberté de leur corps -, veut émanciper de...
Les données démographiques de la France depuis l'Ancien Régime et l'évolution de la politique démographique du malthusianisme au planning familial.
L’actualité fait des jeunes un objet de débat, d’admiration ou d’angoisse. Une multitude de figures viennent s’intercaler entre le modèle du « jeune écrivain » et le contre-modèle du « jeune de cité ». Mais ces images sont des constructions dont les fondements plongent loin dans le passé. Elles contribuent à gommer la profonde diversité sociale de la jeunesse et escamotent les tensions qui existent en son sein. Dès lors, étudier la jeunesse exige de s’interroger sur la transmission des comportements et des savoirs. Comment les jeunes se conforment-ils aux rôles qu’on leur assigne ? Sujets de contraintes et cibles de politiques, ont-ils vocation à contester l’ordre établi ? Pourquoi une société se montre-t-elle taraudée par « ses » jeunes, cédant alors à la tentation de l’expertise ? La jeunesse apparaît ainsi comme un sujet-creuset permettant de multiplier les approches et les méthodes, de démêler un fatras de clichés, de fantasmes et de slogans. L’histoire, en dialogue avec la sociologie, offre la possibilité d’interpréter les discours médiatiques et politiques. Faire de la jeunesse un objet d’histoire permet de lui restituer ...
Des Lumières aux romantiques, plusieurs écrivains ont transformé le christianisme en une religion du salut temporel. Qu'il s'agisse d'une volonté d'en détruire certaines parties (Voltaire, Helvétius, d'Holbach, etc.) ou de le dépasser (Leroux, Lamennais, Hugo, etc.), la plupart se réfèrent à ses dogmes comme paradigme argumentatif à partir duquel ils suggèrent une nouvelle explication du monde et proposent des transformations sociales inédites. Le but de ce livre est d'expliquer un paradoxe: avant 1789, les philosophes des Lumières n'ont jamais véritablement rompu avec le christianisme, tandis que les écrivains de la première moitié du XIXe siècle ne sont pas retournés aux fondements de la religion chrétienne. Loin de croire en une rupture radicale de l'argumentation avant et après la Révolution française, l'auteur s'interroge sur la persistance d'une même volonté d'améliorer les conditions de l'être humain qui se manifesterait dans les différents discours de cette période. Les pensées des philosophes des Lumières, des révolutionnaires, des romantiques, des réactionnaires et même des apologistes de la religion de l'humanité sont-elles aussi...
Le Mouvement français pour le Planning familial célèbre ses cinquante ans. Pour cet anniversaire, des historiennes, des politologues, des sociologues se sont retrouvés le 8 mars 2006 lors d'un colloque, pour explorer diverses facettes du passé du Planning : son féminisme, son rapport au politique, à la laïcité, ses soutiens dans les milieux culturels. A l'appui de cette histoire contemporaine sont venus des témoignages de Pierre Simon, Simone Iff, Danielle Gaudry et Françoise Laurant, acteurs majeurs du mouvement, sollicités lors du séminaire tenu au Centre d'histoire de Sciences Po, à l'initiative d'Archives du féminisme. En 1956, en plein " baby boom ", une poignée de femmes créaient la Maternité heureuse, avec l'espoir d'une révision de la loi " scélérate " de 1920 qui réprimait la contraception et le militantisme néo-malthusien. L'avortement, sévèrement puni, était pratiqué illégalement et dans les pires conditions. De la sexualité, on ne parlait pas. Sujet tabou. Dès le début des années 1960, la Maternité heureuse, transformée en Planning familial, formait un Collège des médecins, caution scientifique indispensable pour convaincre l'Ordre...
Madeleine Pelletier est animée d'une ambition intellectuelle et politique hors du commun. D'origine très modeste, cette autodidacte devient docteure en médecine et une brillante scientifique. Puis elle se jette dans la lutte politique aux côtés des francs-maçons, des féministes, de la gauche et de l'extrême gauche. Elle milite dès 1905 pour la libération sexuelle et le droit à l'avortement. Madeleine Pelletier prend part aux grandes controverses de son temps et déchaîne contre elle toutes les violences, du rejet jusqu'au drame.
Cet essai interroge ce qui, dans le lien mère-fille et dans la représentation qu’en donnent Suzanne Necker (1737-1794) et Germaine de Staël (1766-1817), dirige et travaille leur pratique de l’écriture. Il envisage chez l’une et l’autre auteure le lien ambivalent à la mère comme expérience fondatrice et structurante de la passion, constitutive des motifs littéraires de la colère indomptable, de l’amour contrarié et de la culpabilité mortifère. La lecture conjointe de leurs œuvres (essais, journaux, correspondances et, dans le cas de Germaine de Staël, fictions théâtrales et romanesques) dévoile une relation orageuse, marquée par la rivalité, la culpabilité, le remords, et dont l’expression apparaît indissociable des bouleversements sociopolitiques contemporains : Révolution, Terreur et Empire prêtent leurs emblèmes, tissant des réseaux analogiques entre les économies familiale et politique. Donner la vie et mettre à mort sont ici les faces antithétiques d’une même relation, par laquelle la lettre, tous genres confondus, oscille indéfiniment entre l’aveu amoureux et la déclaration de guerre.
« Liberté de la maternité », « libre maternité » ou « maternité consciente », plusieurs expressions sont employées par les néo-malthusiens afin de désigner une même volonté : les femmes ont le droit de décider d'être mères ou pas. Le thème de la libre maternité est leur sujet de prédilection durant les deux premières décennies du XXe siècle. Le corollaire de la liberté de la maternité est le droit à l'avortement, l'accès aux moyens contraceptifs et à l'enseignement de l'éducation sexuelle : thèmes toujours d'actualité.
À la croisée de la démographie, de l’anthropologie et de l’histoire du droit, voici la première étude sur l’évolution des structures familiales de l’an mil aux premières décennies du XIXe siècle. Un éclairage stimulant, qui invite à reconsidérer l’évolution de la propriété foncière, les transformations de la noblesse, la question de l’office dans la société d’Ancien Régime et, au-delà, les liens qu’entretient l’État monarchique avec la sphère familiale. Jérôme Luther Viret s’attache à comprendre les problèmes pratiques que cherchaient à résoudre les populations du passé : nécessité d’entretenir les parents dans la vieillesse, volonté de donner à l’ensemble des enfants un destin, perpétuation de la famille comme communauté de sang où se transmet un patrimoine matériel et immatériel. Une étude majeure qui ouvre la voie à une nouvelle histoire de la société française sur la très longue durée.
Rêver la société pour la changer en cité idéale et participer à l’avènement d’un monde nouveau. Ce fut le désir de nombreux artistes, qui ne furent pas tous des figures d’avant-garde. Cette ambition a parcouru tout le XIXe siècle, mais elle occupa une place singulière et méconnue sous la IIIe République, entre le souvenir de la Commune de Paris et l’Union sacrée de la Grande Guerre. Portrait collectif d’une génération de peintres et sculpteurs du Paris fin-de-siècle, le livre examine le rôle et la fonction d’artistes tels Rodin, Luce, Pissarro, Gallé, Gérôme, Toulouse-Lautrec, Signac, Prouvé ou Guitry. Convaincus de la performativité de leurs œuvres, ils s’érigèrent en bâtisseurs d’art et réinventeurs de l’histoire, en fondateurs d’un art social et combattants de la vérité. Bertrand Tillier est professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur à l’IDHES, où il enseigne la culture visuelle et l’histoire des médias. Il a dirigé l’ouvrage: L’art du XIXe siècle, L’heure de la modernité (Citadelles & Mazenod, 2016) et publié notamment chez Champ Vallon La Commune de Paris,...
« La question morale est devenue l’un des aspects, et non des moindres, de la question sociale. Pour le pire et le meilleur, on peut même s’attendre à ce que la première s’installe à la place de la seconde. De la même façon que la question sociale prit progressivement, au cours du XIXème siècle, les teintes chatoyantes de la politique, la question morale est en train d’absorber, sous nos yeux, toute la politique, son langage comme son horizon, ses ressorts émotionnels comme son répertoire d’actions collectives. On l’a vue surgir au centre de la dernière campagne présidentielle de 2007 durant laquelle s’affrontèrent d’ailleurs moins deux morales que deux moralismes. Porté tout à la fois par les deux adversaires du second tour, à gauche Ségolène Royal, à droite Nicolas Sarkozy, le discours sur de prétendues ” valeurs ”, où se mêlent dans le plus grand désordre l’égalité, la fraternité, le travail, la famille voire l’économie de marché et le contrôle des frontières, tend à éliminer les controverses d’idées. Faut-il s’en réjouir, faut-il le déplorer ? C’est à quoi s’emploient à répondre les pages qui suivent en...
Retour sur les deux lois Veil, celle de 1974 sur la contraception et celle de 1975 sur l'IVG. Cette synthèse historique retrace les étapes, les actrices et acteurs principaux, propose des textes sur l'histoire et les débats autour du sujet. Un formidable outil pédagogique pour comprendre les enjeux dans le très contemporain (persistance de l'avortement, problèmes de la contraception, oppositions persistantes), que ce soit en France ou à l'étranger.
Le passé que ce livre veut interroger ne dort pas seulement dans les archives, mais continue à vivre en nous, ordonnant nos manières d'être et notre affectivité. Dans l'héritage qui pèse sur nos pratiques familiales, André Burguière a choisi d'étudier le domaine le plus intime, inépuisable sujet de films, de romans, de scandales... : les liens de parenté, et notamment le couple, et les logiques inconscientes qui fondent sa singularité. Ces deux registres de l'univers familial obéissent à des temporalités très différentes : la parenté s'enracine dans la longue histoire des croyances, justifiant l'affiliation dont les usages domestiques ou les règles successorales constituent, par leur caractère prescriptif, la partie émergée. Le couple, lui, fut façonné par les pressions tantôt convergentes, tantôt concurrentes de l'Église et de l'État : ainsi, en France, comme dans une grande partie de l'Europe, dès le XVIe siècle, on a voulu enfermer la sexualité dans la sphère conjugale. Cette entreprise de normalisation morale et de reconquête religieuse, appuyée essentiellement sur la cellule conjugale, a conduit le couple à des rapports plus sentimentaux et ...
Comment est-on passé de la toute-puissance parentale à l'encadrement des parents par les professionnels de la santé et de l'éducation ? Un essai très original sur ces évolutions paradoxales et les mécanismes articulés autour de la question de l'autorité scientifique et morale. Comment est-on passé de la dénonciation de la " maternité esclave " par le MLF (Mouvement de libération de la femme) à la culpabilisation des mères ? De quelle manière la toute-puissance exercée par les parents sur leurs enfants a-t-elle cédé la place à l'encadrement des mères et des pères par les professionnels de la santé et de l'éducation ? Interrogeant pour la première fois ces évolutions paradoxales, Sandrine Garcia donne à voir comment, durant la lutte pour la régulation des naissances, de nombreux médecins dénoncent le magistère moral exercé par un Ordre des médecins majoritairement catholique, au profit d'une autorité se voulant uniquement scientifique. Puis, revisitant les étapes majeures de la construction de la " cause de l'enfant ", l'auteure montre comment nombre de psychanalystes de l'enfant - en particulier Françoise Dolto - investissent massivement le champ ...
Qu’est-ce que le féminisme au juste ? Ce dictionnaire apporte une réponse large (la contestation de l’inégalité entre les sexes), plurielle (les mouvements de femmes, les philosophies ou idéologies qui les nourrissent) et contextualisée. Il n’y a pas de définition universelle et diachronique du féminisme, forme de résistance à un contexte oppressif spécifique. La diversité des vies de militant.e.s, des moyens d’action et d’expression, des revendications et objectifs montre au contraire combien le féminisme prend les couleurs du temps et des lieux qu’il investit. Mais il est aussi, en retour, une force de transformation culturelle sociale et politique de tout premier plan. Issu de recherches universitaires récentes, ce dictionnaire est à la fois biographique et thématique. Il rend compte, avec méthode et pédagogie, de toute la richesse du mouvement féministe en France. Il pourra accompagner les découvertes et les approfondissements pour tous les publics, à l’université, dans les médias, dans les mouvements militants. En effet, le féminisme reste un mouvement peu connu ; il est pourtant à l’œuvre dans l’une des plus profondes...
Etudes sur la place de l'écrivain sur la scène littéraire et intellectuelle de l'entre-deux-guerres, sur la place de l'histoire européenne de années 1920 et 1930 dans son oeuvre, et sur les aspects de son oeuvre sujets à controverse.
JUSQU'EN 1792, EN FRANCE, LES UNIONS CONJUGALES NE POUVAIENT ETRE ROMPUES MAIS SEULEMENT RELACHEES GRACE A LA SEPARATION DE CORPS. EN 1792, LE DIVORCE EST AUTORISE ET, DANS LE MEME TEMPS, LA SEPARATION DE CORPS INTERDITE. LE CODE CIVIL DE BONAPARTE PERMET DE NOUVEAU LA SEPARATION DE CORPS. EN 1816, LA RESTAURATION INTERDIT LE DIVORCE. EN 1830, COMME EN 1848, LA LIBERTE DU DIVORCE SEMBLE DEVOIR ETRE RETABLIE MAIS NE LE SERA FINALEMENT PAS. QUELQUES JOURS AVANT D'ETRE ECRASEE, LA COMMUNE AVAIT MIS A L'ETUDE LE RETABLISSEMENT DU DIVORCE. APRES LA VICTOIRE DES REPUBLICAINS AUX ELECTIONS DE 1876, LES DEPUTES DISCUTENT A NOUVEAU DU DIVORCE QUI EST FINALEMENT RETABLI EN 1884. COMMENT NE PAS ETRE STUPEFAIT DE VOIR AINSI LA LEGISLATION DU MARIAGE SYSTEMATIQUEMENT REMISE EN CAUSE A CHACUNE DES PRINCIPALES DATES DE L'HISTOIRE DU 19EME SIECLE ? CETTE ETROITE CORRELATION ENTRE L'HISTOIRE DES INSTITUTIONS POLITIQUES ET L'HISTOIRE DES INSTITUTIONS FAMILIALES A CERTAINEMENT ETE BEAUCOUP TROP NEGLIGEE PAR LES SPECIALISTES DE LA "GRANDE HISTOIRE". TOUT AUSSI SURPRENANT EST DE CONSTATER QUE SI LA QUESTION DU DIVORCE EST PASSIONNEMENT DEBATTUE PAR LES HOMMES POLITIQUES, LES ECRIVAINS, LES PHILOSOPHES ...
Entre l'affaire Calas et l'affaire du Collier de la reine, d'innombrables affaires ont marqué la fin de l'Ancien Régime. affaires d'escroquerie, querelles de ménage, abus sexuels, autant de drames privés dont les protagonistes sont alors au centre de procès retentissants. A partir de 1770, toute une génération d'avocats ambitieux vont en effet transformer le tribunal en scène de théâtre et peu à peu contribuer à la naissance de l'opinion publique. Ce sont ces " causes célèbres " que raconte ce livre, en montrant le rôle des avocats et le succès populaire croissant des mémoires qu'ils rédigent pour défendre leurs clients. Prenant le relais des philosophes, ils y soulèvent sur un ton de plus en plus personnel les grandes questions qui agitent la société et dénoncent explicitement la tyrannie de l'administration, la morgue des aristocrates, le pouvoir arbitraire. Procès après procès, les histoires intimes ou " particulières " alimentent une vaste littérature judiciaire dont le sens politique devient évident: un cas d'adultère est assimilé à la rupture du contrat social, la défense d'une servante est prétexte à la mise en accusation du système...
Si la question des violences conjugales est aujourd'hui présente dans les médias et l'espace public comme un " fait de société ", nommé et condamné, jamais leur histoire, ou plutôt celle de leur lente définition, n'en avait été écrite : c'est chose faite avec ce livre, contribution majeure à la compréhension du XIX e siècle et à la définition de ces " brutalités domestiques ". Devenue un " fait de société ", la question des violences conjugales avance aujourd'hui lestée de chiffres, mais aussi d'une " belle " mythologie : nous autres modernes serions les premiers à lutter contre elles, à les juger réprouvables et même à les punir. À l'heure où les historiens s'emploient à revisiter la place de l'État dans l'organisation des sociétés, ce livre est une contribution majeure à la compréhension historique de la place du droit et de la justice dans le processus de pacification des mœurs qui tenaille tant le XIXe siècle. Nourri des centaines d'affaires de violences conjugales dont les tribunaux n'ont pas cessé d'être saisis, il souligne la difficulté de saisir ces violences, pour les victimes notamment, il plonge le lecteur dans l'ambiance des...
A la fin du XVIIIe siècle, en plein siècle des Lumières, des débats secouèrent la France autour des questions de population et de la menace d'une dépopulation imminente du royaume, prétexte pour les esprits éclairés, philosophes, écrivains, intellectuels, libres-penseurs, d'une nouvelle offensive contre l'Eglise et le pouvoir royal, considérés comme responsables de cette "décadence". Cet ouvrage retrace cette querelle dont certains protagonistes Montesquieu, Diderot, Rousseau, sont restés célèbres, tandis que d'autres pamphlétaires, opposants à la monarchie, progressistes de tous rangs tombés dans l'oubli, retrouvent ici leur place. Avec ses Lettres persanes et sa partie consacrée à la "dépopulation", Montesquieu inaugure une polémique qui durera plusieurs décennies et qui entraîne dans son sillage tous les grands esprits de l'époque, chacun donnant sa version de ce qu'il considère comme la meilleure façon de "repeupler la France" : abolir le célibat des prêtres, encourager la polygamie ou le divorce, réglementer les relations sexuelles pour encourager la fécondité... L'histoire de cette littérature permet de comprendre les tensions morales et...
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