
LE PROCESSUS D'ÉMERGENCE, de structuration et d'institutionnalisation de la nouvelle médecine clinique, dite moderne, qui prend place en Europe à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle représente une rupture sans précédent avec une tradition hippocratico-galénique vieille de près de vingt-trois siècles. La recherche, l'enseignement et la pratique ont désormais pour cadre central l'espace hospitalier, qui devient le champ principal de l'expérience clinique. Se démarquant résolument des thèses généralement reçues, la présente étude démontre que ce processus ne saurait être réduit à ce qui s'est passé à Paris, après la Révolution et la fin de l'année 1794, ni à ce qui a été opéré par ce qu'il est convenu d'appeler l'École Clinique de Paris au cours des deux ou trois premières décennies de son existence. C'est en fait par un jeu complexe d'interactions et d'échanges constants de modèles (de politique médicale d'un côté, de techniques et de concepts de l'autre) entre les diverses écoles médicales des différents pays européens que s'est opérée cette révolution scientifique capitale de la médecine, révolution qui touche autant les...
Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle ont, dans un livre publié en 1964, transformé l’histoire diplomatique traditionnelle en une nouvelle discipline : l’histoire des relations internationales, qui prend en compte les rapports non seulement entre les États, mais aussi entre les « peuples ». Il n’est pas possible, à leurs yeux, de bien comprendre la vie internationale sans analyser ces « forces profondes » qui surgissent des sociétés et reconstituer l’écheveau complexe des « processus de décision » en politique étrangère. Depuis cette œuvre pionnière, l’histoire des relations internationales a connu bien des métamorphoses. À la lumière des apports des autres sciences sociales, les historiens internationalistes requestionnent les notions, analysant à la fois les « systèmes internationaux » et les « dynamiques trans-nationales », et le rôle des acteurs étatiques et non étatiques. Ce livre se veut aussi un manifeste en faveur d’une discipline qui, en cette époque de nouvelle globalisation et de violences accrues, aide à penser la complexité du monde actuel et à éviter les solutions simplistes en matière de guerre et de paix.
Cette synthèse comparatiste de l'histoire culturelle du XXe siècle aborde trois points : les échanges culturels, la politique et la diplomatie culturelles, les nouveaux enjeux des relations culturelles.
S'il fallait d'un mot résumer ce qui anima tout au long de sa vie l'action du général de Gaulle, c'est évidemment " l'indépendance nationale "; c'est elle qui le révéla aux Français et aux autres nations de 1940 à 1946, c'est elle aussi qui le guida durant les onze années où il fut de nouveau en charge des destinées de la France. Le présent ouvrage constitue la première étude globale sur la politique étrangère de 1958 à 1969 et porte sur tous ses aspects: aussi bien sur les conceptions géopolitiques du Général que sur ses méthodes et sur les hommes qui mirent sa politique en oeuvre; sur les questions européennes comme sur l'affrontement Est/Ouest, sur les affaires nucléaires comme sur les relations avec le tiers-monde. Maurice Vaïsse s'appuie sur le dépouillement d'archives inédites _ françaises et étrangères _, sur des centaines d'ouvrages et des dizaines d'interviews d'acteurs et de témoins. En historien, il restitue toute sa vigueur à une politique servie par une volonté inflexible et dont les Français comme les pays étrangers ne purent à l'époque _ et pour cause _ saisir la profonde cohérence. Maurice Vaïsse, historien des relations...
Civilisations "désormais mortelles" (P. Valéry), "glissement soudain des masses mises en place depuis des siècles" (V. Woolf) le sentiment de crise domine l'après-guerre. Pourtant les réponses des intellectuels diffèrent selon les pays: révolution en URSS, réaction en Italie, oscillation chaotique en Allemagne. En France, réussite occultée par une dramatique défaite, l'entre-deux-guerres voit le maintien du régime parlementaire ainsi que du civisme politico-culturel. Ce livre entend relier ces succès au rôle positif joué par les intellectuels démocrates d'alors qui résistèrent à la fois au cynisme de l'apolitisme et aux attaques menées par les intellectuels ultra-conservateurs, autour de Maurras par exemple. Capables de réévaluer de façon critique leur héritage culturel, ces hommes des Lumières firent également preuve d'inventivité en recourant à un engagement multiforme. Cet ouvrage offre ainsi la première synthèse problématisée sur une époque qui voulut conjuguer Modernité et Tradition, et qui reste un moment-clé de l'histoire intellectuelle et culturelle de la France.
Cinquante années après la signature des Traités de Rome, il est désormais possible d'analyser sous une perspective historique les débuts de la politique de coopération européenne, consacrée par la Convention de Yaoundé. Cet ouvrage, fondé sur la consultation de plusieurs centres d'archives, souligne la valeur stratégique, pour les équilibres de la guerre froide en Afrique, de la politique d'aide française et européenne. L'étude de l'évolution des relations franco-africaines entre 1957 et 1963 illustre bien la complexité des liens entre l'Afrique, l'Europe et le système international d'une part, et l'interdépendance des aspects politiques et économiques des relations eurafricaines d'autre part. En ce qui concerne la France, l'influence des pays africains sur ses prises de position en matière de politique étrangère et de politique européenne est particulièrement évidente durant cette période. Sur le plan international, la question du type d'aide à accorder aux pays en voie de développement interpelle tous les États industrialisés, membres du monde communiste ou occidental. Pour Moscou et Washington l'enjeu est l'appui du tiers-monde, une région qui...
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