
Une personnalité secrète enfin réévaluée par l'un des meilleurs biographes des rois de France des XVIIe et XVIIIe siècles. A cinq ans, en 1715, Louis XV succède à son arrière-grand-père Louis XIV dans une France affaiblie. Après la Régence et le ministère du vieux cardinal de Fleury, ce n'est qu'en 1743 qu'il commence à gouverner. Le " Bien-Aimé " devient assez vite le Mal-Aimé. Il le resta longtemps aux yeux des historiens qui lui ont reproché sa faiblesse devant ses ministres et favorites, ses frasques du Parc-aux-Cerfs, la perte du Canada et de l'Inde... Aujourd'hui on commence à mieux comprendre ce souverain timide, secret, ayant sans doute du mal à assumer son métier de roi, mais profondément bon, sensible, cultivé, passionné par les sciences et ne manquant parfois pas d'autorité. En ce siècle des Lumières, où l'esprit public évolue fortement, où les idées nouvelles foisonnent, Louis XV, dans Versailles rayonnant d'un éclat incomparable, demeure le monarque le plus prestigieux d'Europe jusqu'à sa mort en 1774.
Dans les années sombres de la Seconde Guerre mondiale, l'École normale supérieure de la rue d'Ulm a vécu au rythme des événements qui ont boule-versé la France. S'y sont croisées des figures aussi différentes que Jérôme Carcopino — directeur de l'École et un temps ministre à Vichy —, Jean Cavaillès — « philosophe bourré d'explosifs » — et Henri Cartan — le père des mathématiques modernes. Des jeunes gens appelés à un brillant avenir y ont fait leurs premières classes universitaires. Pêle-mêle, Maurice Clavel, Jean Delumeau, Pierre Moussa, René Rémond ou Jean-François Revel pour les lettres, Marcel Boiteux, Gérard Debreu ou René Thom pour les sciences. Tandis que les candidats juifs, interdits de scolarité, se voyaient attribuer des numéros « bis » en cas de réussite au concours. Alors les normaliens ont à la fois beaucoup travaillé et, pour certains, beaucoup résisté, surtout après la mise en place du STO en février 1943. Robert Salmon a fondé Défense de la France. Henri Plard a passé trois mois à Drancy pour avoir porté l'étoile jaune alors qu'il était protestant. La Gestapo a fait irruption rue d'Ulm la nuit du 4 août...
En réaction à la vulgate officielle qui a fini par statufier Colbert, une vision parfois iconoclaste, faisant apparaître un ministre aux réussites moins incontestables qu'on ne l'a dit, un homme moins vertueux qu'on ne l'a présenté. En réaction à la vulgate officielle qui a fini par statufier Colbert, une vision parfois iconoclaste, faisant apparaître un ministre aux réussites moins incontestables qu'on ne l'a dit, un homme moins vertueux qu'on ne l'a présenté. Rien ne prédisposait Jean-Baptiste Colbert, né en 1619, à une carrière politique : il aurait dû prendre la succession de son père Nicolas, riche marchand drapier originaire de Reims, qui vend ses marchandises dans toute l'Europe. Et pourtant. À vingt-quatre ans, Jean-Baptiste entre comme commis au service du puissant Le Tellier, secrétaire d'État à la Guerre de Richelieu. À trente-deux ans, il est l'intendant privé de la fortune de Mazarin qui gouverne la France pendant la minorité de Louis XIV. Dix ans plus tard, il est le plus proche conseiller de Louis XIV qui le fait entrer au Conseil d'en-haut comme ministre d'État, le nomme surintendant des Bâtiments (1664), contrôleur général des...
Aujourd’hui, la filière vitivinicole s’organise en définissant d’abord la demande en vins puis en choisissant des pratiques adaptées aux potentialités du terroir. Elle doit faire face à l’évolution profonde des marchés et des attentes des consommateurs, et aux défis du changement climatique. Cet ouvrage aborde l’ensemble des étapes allant de l’environnement de la vigne à l’élaboration du vin, jusqu’à sa dégustation et ses effets sur la santé : climats, sols, terroirs, cépages, santé de la vigne, méthodes de culture, tailles, viticulture durable, appellations, vinification, composition du vin, innovations techniques, qualités organoleptiques, recherche sur les polyphénols et les arômes, dégustation sensorielle... Ce livre, largement illustré, concilie les explications scientifiques des processus et la pédagogie des savoir-faire grâce à l’expérience des auteurs. Il s’adresse à tout lecteur intéressé par le monde du vin, qu’il soit viticulteur, œnologue, consommateur éclairé ou étudiant.
Dès la Libération, « faire l’histoire de la Résistance » a été perçu comme une tâche posant des problèmes spécifiques aux historiens. On ne peut comprendre les vicissitudes d’une historiographie à la fois riche et complexe sans prendre en compte les moyens mis en œuvre pour faire face à ce défi, et notamment les travaux du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, qui pilota jusqu’en 1980 la plupart des travaux menés sur la Résistance. Pionnier par le recours aux enquêtes orales, unique par l’utilisation d’un réseau de correspondants régionaux, anciens résistants pour beaucoup, ce Comité est le signe le plus visible d’un phénomène plus général : l’implication des résistants et de leurs associations dans l’historiographie de la Résistance. Celle-ci a donc été dès l’origine au cœur de questions aujourd’hui ressassées : la relation conflictuelle entre histoire savante et mémoire individuelle et collective, la possibilité même d’une histoire du temps présent, les risques d’une histoire officielle – sachant que le Comité n’en était pas moins animé et piloté par des historiens professionnels, et non des...
Avec la multiplication des situations de persécution et des phénomènes migratoires au XXe siècle, l'exil est devenu un mode d'existence entre les cultures, et la traduction la figuration de cette négociation permanente entre différents espaces linguistiques et culturels impliquant expérience de l'altérité et recomposition identitaire. Dans le temps court des années 1933 à 1945 qui a vu se transformer les espaces francophone et germanophone sous le poids du national-socialisme, puis de la guerre et de l'Occupation, quels sont alors les modalités concrètes et les enjeux de la traduction ? Quels textes, quels auteurs allemands exilés traduit-on à partir de 1933, et pour quel public ? Sur quels relais, sur quelles stratégies individuelles ou collectives repose l'activité traductologique et quelle fonction assigne-t-on au texte traduit ? D'autre part, quelle est l'incidence de la traduction sur les représentations collectives et les solidarités de groupe, entre exilés et/ou entre résistants français par exemple ? Quelle signification revêt enfin la volonté - ou le refus - de traduire vers le français ou vers l'allemand après 1939-1940, lorsque les flux de...
Par la longueur de son règne (1643-1715), la fermeté de son caractère, sa volonté de s’inscrire dans la durée, par les mutations sociopolitiques du pays, le rayonnement des arts et des lettres, Louis XIV occupe une place majeure dans l’Histoire. Outre un portrait renouvelé du Grand Roi, ce livre retrace les grandes étapes de la construction de l’État royal, la lutte pour l’ordre, la grandeur du royaume, après les turbulences du premier XVIIe siècle, sans omettre les erreurs tragiques du souverain (la révocation de l’édit de Nantes notamment), les guerres, les souffrances des peuples, les difficultés économiques, sociales et religieuses.
Prix Gabriel de Bonnecorse décerné en 2008 à l'étudiant ayant excellé dans une réflexion fondamentale sur l'évolution du droit. Faisant référence à un assemblage d’éléments en interaction permanente, la parenté présente les caractéristiques d’un système. La thèse repose sur l’idée selon laquelle la parenté est aujourd’hui insaisissable à plus d’un titre tant dans sa structure, que dans ses fondements. Très vite, il est apparu que sous l’apparente stabilité de la notion, le système de parenté était en réalité menacé de déconstruction. Face à cette menace de déconstruction, il fallait tant préserver que restructurer le système de parenté. Préserver d’abord, ce qui doit demeurer inaliénable et indisponible, c’est-à-dire les structures essentielles au système, la bilinéarité, la différenciation des sexes et des générations ainsi que la pérennité du lien établi. Restructurer ensuite, c’est-à-dire redéfinir les fondations de la parenté sur une éthique de responsabilité afin d’axer la vie de la parenté sur un principe d’effectivité. Le système de parenté doit donner une place juridique au père et à la mère...
Ce livre constitue une synthèse survolant les siècles, de Ramsès II à Ferhat Abbas, replaçant ainsi dans leur perspective les événements du passé jusqu’à ceux de l’actualité la plus brûlante. Après avoir été façonnée par les Phéniciens, les Grecs, les Romains, la Méditerranée est devenue le berceau de la civilisation chrétienne. Ce n’est pas par hasard que le Christ est né sur ses rives, au carrefour des trois continents qui ont peuplé le reste de la planète. C’est en grande partie par la mer que l’Évangile s’est répandu. Au début du VIIe siècle, tous les États entourant la Méditerranée étaient chrétiens. A cet ensemble harmonieux, une civilisation extra-méditerranéenne, l’Islam, a porté un coup dont les conséquences ne sont pas épuisées. Successivement, les Arabes pendant sept siècles, les Turcs pendant cinq autres ont essayé de conquérir et de dominer les rives de la « mer Intérieure ». L’occident s’est trouvé en état de légitime défense. Aujourd’hui, l’expansion musulmane s’exprime par la voie des nationalismes arabes que nous-mêmes avons suscités. « L’Histoire de la Méditerranée » nous fait...
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Qui a guidé le bras de Ravaillac ? Au terme d'une enquête minutieuse, Jean-Christian Petitfils propose une réponse inattendue. Le 14 mai 1610, le carrosse découvert où Henri IV a pris place quitte le Louvre et roule dans Paris qui s'apprête à fêter le couronnement de la reine Marie de Médicis. Il est arrêté rue de la Ferronnerie par un embarras de charrettes. Aussitôt un étrange rôdeur saute sur la roue du véhicule et poignarde mortellement le roi. L'homme, Ravaillac, originaire d'Angoulême, déclare qu'il a agi sans complice, uniquement pour punir le monarque de vouloir faire la guerre aux puissances catholiques et au pape. Qui est-il ? Un déséquilibré ou un " fou de Dieu " ? A-t-il été manipulé par les puissants ennemis du roi, français ou étrangers ? Reprenant l'ensemble du dossier, Jean-Christian Petitfils offre une contribution majeure à la compréhension de l'une des grandes énigmes de l'histoire de France. Historien réputé, Jean-Christian Petitfils est l'auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages, dont plusieurs biographies chez Perrin : Louis XIII, Louis XIV, Fouquet, Louis XVI. " Amour, haine et politique : ces 300 pages se lisent avec passion....
Restitue de façon vivante les débats intellectuels et politiques autour du réalisme, et exhume des oeuvres et des auteurs oubliés. S'adresse aux étudiants en lettres comme aux professeurs de lettres. « Copyright Electre »
Sauvegarder la grandeur de la France tout en faisant le bonheur des Français: le défi qu'eut à relever en 1715 Philippe d'Orléans, neveu de Louis XIV, était redoutable. Il s'en acquitta avec un sérieux et un succès que l'on a longtemps niés, oubliés ou dénigrés. Si nul aujourd'hui ne s'avise plus d'en faire un ambitieux ayant empoisonné une partie de la descendance du Grand Roi pour s'emparer du pouvoir, on le voit encore volontiers sous les traits d'un libertin veule, blasé de lui-même et de son rang, se désintéressant de l'Etat, bref comme ordonnateur des plaisirs d'une société raffinée mais corrompue, alors que se multipliaient les signes avant-coureurs de la Révolution. Ce cliché reste bien léger. Comment ne pas voir que le Régent, personnalité complexe et insaisissable, fut un prince à l'intelligence lumineuse, aux dons aussi surprenants que multiples, curieux de tout, et aussi un travailleur acharné, un soldat brillant en même temps qu'un politique d'une habileté extrême? Au-delà d'expériences comme la polysynodie (gouvernement des Conseils) et le " système de Law " (tentative pour assainir les finances), les années qu'il passa au pouvoir...
Il est peu de dire que la figure de Madame de Montespan a été déformée dans l'Histoire, suscitant fascination chez les uns, répulsion chez les autres. La faveur de cette éblouissante maîtresse de Louis XIV, " beauté à faire admirer à tous les ambassadeurs " (Mme de Sévigné), correspond à la période la plus glorieuse du règne, entre la passion encore juvénile pour Mlle de La Vallière et l'attachement de l'homme vieillissant pour Mme de Maintenon. Etincelante d'esprit, Françoise _ dite Athénaïs _ de Rochechouart, épouse du marquis de Montespan, fut la vraie reine de Versailles et de ses fêtes, la royale déesse des arts et des lettres, encourageant Molière, Racine, Boileau, soutenant La Fontaine, Mansart, Lulli, Lambert. Ombres et lumières dessinent sur sa personnalité un étonnant contraste. Cette " Junon, tonnante et triomphante ", impérieuse, dépensière, brûlante d'ambition et de jalousie, fut-elle la cliente des sorciers et des empoisonneuses? Le point est fait ici avec rigueur sur cette troublante affaire des poisons et la culpabilité supposée de la mère des bâtards royaux. Moins connue est la longue pénitence de celle qui, pendant ses...
Une nouvelle édition de prestige de ce grand classique écrit par l'éminent biographe des Bourbons. L'édition de prestige de la biographie de référence. S'appuyant sur une documentation considérable, Jean-Christian Petitfils balaie les clichés ressassés de Louis XVI et s'attache à restituer son vrai visage : celui d'un homme intelligent et cultivé, d'un roi scientifique, passionné par la marine et les grandes découvertes, qui, en politique étrangère, joua un rôle déterminant dans la victoire sur l'Angleterre et dans l'indépendance américaine. Loin d'être un conservateur crispé, en 1787 il voulut réformer en profondeur son royaume par une véritable Révolution royale. De ce monarque complexe et secret, aucun portrait psychologique n'avait été jusque-là brossé avec autant de sérénité, sans oublier ses faiblesses, ses excès de scrupules et son caractère dépressif. Mais ce nouveau Louis XVI va plus loin. Il offre un tableau passionnant de la France pendant les quinze années du règne précédant la Révolution et explique, grâce à une interprétation neuve, les mécanismes qui ont conduit à la destruction de l'Ancien Régime. Il permet de comprendre ...
Les changements environnementaux s’inscrivent dans une histoire plurimillénaire d’évolutions (climats, végétation, sols, systèmes d’érosion, faune) intimement liée à celle de l’Homme qui a peu à peu modifié la biosphère. Pour les comprendre, il faut reconstituer les milieux naturels du passé et les activités humaines susceptibles de les avoir transformés. Cet ouvrage présente ces méthodes et ces techniques d’étude des paléoenvironnements. Il s’adresse aux étudiants de géographie, d’histoire, d’archéologie, des sciences de la vie et de la Terre intéressés par l’histoire des milieux naturels au cours des 25000 dernières années dans leurs relations avec les changements bioclimatiques et le développement de l’emprise des sociétés humaines. Il apporte les connaissances conceptuelles, méthodologiques et techniques de base ainsi que le vocabulaire nécessaire à la compréhension du travail effectué par les chercheurs pour reconstituer les paysages du passé et leur évolution.