
Les écrits personnels féminins, conservés dans les archives publiques et privées sous forme de journaux intimes, de récits de vie ou encore de lettres, constituent un moyen privilégié d’écrire l’histoire des femmes au plus près des intéressées. Cette littérature ordinaire garde en effet la trace de leurs vécus et de leurs expériences singulières, révélant souvent une remarquable capacité à agir et à s’adapter aux rôles qui sont assignés aux femmes dans la société. Ces textes mettent aussi en évidence les représentations que les femmes donnent d’elles-mêmes et le rôle joué par l’écrit dans le développement d’une conscience de soi et la construction des identités féminines. À la lumière d’études de cas et d’articles de synthèse, le présent volume explore, dans la France et la Suisse du XVIe au XXe siècle, ces paroles retrouvées de femmes et s’interroge sur les particularités éventuelles de l’écriture féminine.
Diomède est un jeune homme libre, sensible, intelligent, subtil, promeneur dans la vie parmi les plaisirs du rêve, de l’amour, de la pensée ; il vit avec nonchalance et se targue d’une ferme volonté de ne point se livrer, afin de rester prêt à toute aventure. Mais peu à peu, le charme de toutes les choses auxquelles Diomède n’a pas voulu se prêter se ternit autour de lui. Le récit publié en 1897 montre le personnage central, toujours libre, mais surtout seul, dans un monde dépouillé.
BnF collection ebooks - "CASSANDRE : Sostène, on va finir ces mystères terribles. Cassandre espère enfin des dieux moins inflexibles : Mes jours seront plus purs, et mes sens moins troublés ; Je respire. SOSTÈNE : Seigneur, près d'Éphèse assemblés, Les guerriers qui servaient sous le roi votre père, Ont fait entre mes mains le serment ordinaire : Déjà la Macédoine a reconnu vos lois; De ses deux protecteurs Éphèse a fait le choix."
Ce mot traîne dans les journaux : des gens aussi vains que M. Filon se permettent de l’écrire, croyant le comprendre ; les néo-chrétiens en font usage avec l’aplomb de l’apprenti sorcier de Gœthe ; M. de Vogué chevauche ce manche à balai, — et de ce balai M. Desjardins balaie la sacristie ; c’est le mot à tout faire. Pour ces simplistes, un peu bornés, l’idéalisme est le contraire du naturalisme, — et voilà ; cela signifie la romance, les étoiles, le progrès, les chevaux de fiacre, les phares, l’amour, les montagnes, le peuple, toute la farce sentimentale dont on truffe entre gens du monde, les petites pains fourrés du thé de cinq heures.
"Mes pensées sont déjà assez hardies ; je supplie qu'on n'y ajoute rien. J'ai donné assez de preuves d'obéissance stricte dans mes fonctions de brigadier d'artillerie. Si quelques-uns ont de la peine à accorder cette déclaration avec ce qu'ils vont lire, cela prouve qu'ils ont besoin de me lire plus d'une fois." Dans une centaine de propos, Alain juge la guerre et n'en oublie rien : l'histoire, la révolte, la situation du soldat, paysan ou prolétaire, la violence, la passion meurtrière. Cette analyse impitoyable de la guerre est une réflexion de sage sur la paix.