
Justice et déviance à l'époque contemporaine
Auteure: Chauvaud Frédéric
Nombre de pages: 400De la Révolution française au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la justice pénale impressionne. Elle a gardé, en dépit des révolutions, des insurrections, des émeutes, des guerres et du processus de désacralisation qui affecte l’ensemble des institutions, le lustre du passé. La majesté de l’architecture judiciaire, ses colonnes et ses frontons, ses escaliers qui éloignent les lieux de justice des simples mortels l’illustrent. Ils contribuent à donner le sentiment que la justice est presque inaccessible. Il est vrai que la justice pénale, telle qu’elle a fonctionné depuis 1790, est une « justice de punition ». De la sorte, elle ne peut se déprendre des interrogations sur le droit de punir, puis sur la légitimité du « châtiment pénal ». Dans l’imaginaire collectif, le crime, considéré comme l’un des fléaux majeurs de la société contemporaine, est associé à la justice pénale. Aussi importe-t-il de restituer l’imaginaire d’une époque à partir du plus visible et du plus monstrueux. La fiction construite par les romans judiciaires, les canards sanglants, les périodiques scientifiques, la presse spécialisée, puis populaire...