Tous républicains !
Auteure: Robert Belot
Nombre de pages: 320Cette étude revient sur les moments fondateurs de la République et interroge ses modèles, ses symboles ainsi que les valeurs véhiculées.
Cette étude revient sur les moments fondateurs de la République et interroge ses modèles, ses symboles ainsi que les valeurs véhiculées.
Voici le XXe siècle ! Le socialisme, la République et la guerre. Ce volume couvre deux années décisives, de la fin 1905 à l’automne 1907. Tout se transforme en France et dans le monde. Face au gouvernement Clemenceau qui s’arc-boute sur la défense de l’ordre et fait un usage disproportionné de la force, Jaurès fait entendre les revendications de justice des mineurs après la catastrophe de Courrières, des électriciens de Paris ou des vignerons du Midi, et même, fugitivement, des « suffragettes ». Il soutient les demandes de syndicalisation des fonctionnaires, instituteurs et postiers. Ces mouvements sociaux l’amènent à réfléchir sur le rôle de l’État, les moyens de la démocratie et les obligations de la République, alors que s’achève son long combat pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus et que se met en place le nouveau régime de la Séparation des Églises et de l’État. Contre les dangers de guerre, il s’emploie à créer les conditions d’une politique d’action socialiste internationale tout en récusant l’antipatriotisme. Il combat le colonialisme et se dresse contre les expéditions au Maroc. Réflexions et actions nouvelles, ...
Acteur du Bloc des gauches, majoritaire à la Chambre des députés, et auquel appartient son parti socialiste français, Jaurès est confronté de près à l'exercice du pouvoir. Vice-président de la Chambre en 1903, il anime la délégation des gauches et fait figure de grand orateur parlementaire de la majorité qui soutient la politique laïque, anticléricale et réformatrice du gouvernement Combes (1902-1905). Mais Jaurès ne se laisse pas enfermer dans la seule pratique politique, intérieure et internationale. Il relance l'affaire Dreyfus dans un grand discours à la Chambre en avril 1903 et publie quelques-uns de ses plus importants textes de réflexion historique et politique : le Discours à la jeunesse au lycée d'Albi en juillet 1903 et l'étude intitulée Le socialisme et le radicalisme en 1885, vaste enquête sur ses débuts en politique en préface à l'édition de ses Discours parlementaires en janvier 1904. Il participe ainsi pleinement aux grandes controverses du début du siècle sur la nature du socialisme français et international, notamment lors du congrès d’Amsterdam (août 1904). Gilles Candar est professeur d'histoire en classes préparatoires au...
La particularité de ce livre, parmi tous les travaux parus à l’occasion du centenaire de l’affaire Dreyfus, est de lier les nouveaux regards sur cet épisode fondamental de notre histoire à la réflexion sur un certain nombre de débats actuels, notamment sur la question de l’approche universaliste ou communautaire de la lutte contre l’antisémitisme. En se plaçant sous l’égide de Pierre Vidal-Naquet, qui s’est défini lui-même comme, inséparablement, historien et citoyen engagé, cet ouvrage s’efforce d’ajouter à l’analyse proprement historique celle du sens qu’a pris, depuis l’Affaire et jusqu’à aujourd’hui, la notion d’engagement dreyfusard. À partir des travaux du colloque international organisé, en association avec plusieurs institutions et sociétés savantes, par la Ligue des droits de l’Homme les 8 et 9 décembre 2006, à l’École militaire, sur les lieux mêmes où s’était déroulée, un siècle plus tôt, après la dégradation du capitaine, la cérémonie réparatrice de juillet 1906, les directeurs de cet ouvrage ont introduit d’importants compléments qui en dégagent les problématiques et les principaux points en...
Cet ouvrage expose l’histoire d’un événement fondateur de la modernité contemporaine à l’échelle française comme internationale, l’affaire Dreyfus. Pour justifier de cette dimension fondatrice, les auteurs des différents chapitres, spécialistes du sujet et de ces problématiques, ont étudié l’Affaire sous tous ses plans, du point de vue de son histoire entre 1894 et 1906 comme de sa postérité sur le long XXe siècle et ses trois anniversaires de 1994, 1998 et 2006 ; du point de vue de ses conséquences politiques majeures comme de ses implications intellectuelles, culturelles et sociales décisives pour la France et le monde. Le récit des historiens repose ici sur une volonté permanente et dynamique de penser en même temps la factualité de l’événement et son ombre portée sur le monde contemporain. Au-delà de l’affaire Dreyfus, c’est bien la catégorie même de « l’événement fondateur » qui est approchée ici dans un ouvrage qui se veut inaugural d’une série dédiée à cet objet historique au sein de la collection «U».
La France de 1870 à 1914 entame un temps de la politique qui se confond largement avec la République. Après une première décennie marquée par la guerre étrangère et intérieure, la domination des monarchistes et des combats pour la liberté, celle-ci s'affirme comme une possibilité de démocratiser le pouvoir et la société. La dynamique politique qui s'instaure à partir de 1878 dans la jeune IIIe République ne se limite pas en effet à la vie des institutions, à la pratique gouvernementale ou à l'exercice du suffrage. Des questions nouvelles sont posées aux Français qui s'en emparent et imaginent leur République. Les ambiguïtés des républicains n'en demeurent pas moins fortes comme le montre la tentation de répression des mouvements sociaux, des avant-gardes intellectuelles ou des luttes civiques. Les oppositions nationalistes et même antisémites, restent elles aussi toujours vives et menacent à plusieurs reprises, comme durant la crise boulangiste et pendant l'affaire Dreyfus, ce processus fondamental de démocratisation qui irrigue une société, un pays, des univers, et que restituent discours, articles et œuvres d'art. La République imaginée raconte ...
La Ligue des droits de l'homme, dont l'auteur propose ici la première histoire globale de sa fondation à la Seconde Guerre mondiale, constitue, selon Léon Blum, « un monument constitutif de la République » par sa pérennité et son audience, rassemblant jusqu'à 180 000 membres, au-delà même de l'Hexagone, et intervenant quotidiennement auprès des autorités. Parce qu'elle forme une organisation plurielle et évolutive de savants, de juristes, de médecins, de syndicalistes, de coopérateurs, d'hommes de partis comme d'élus de la République, son étude permet d'aborder des sociabilités et des trajectoires, de découvrir des cultures politiques, de montrer comment les histoires du droit et des droits s'entremêlent, comment les histoires de la justice et des justices se superposent. Sa vision et sa participation à l'État de droit et à l'État-providence, par un syncrétisme projeté dans une République à revivifier, l'incitent en effet à condamner la police des mœurs et la peine de mort, à penser la justice militaire, la syndicalisation et le droit de grève, les assurances sociales, mais aussi l'équité fiscale, la démocratie, la laïcité. Ainsi...
Oui, Alfred Dreyfus fut un acteur majeur dans l'évolution de l'Affaire alors qu'il en fut le grand oublié. Non, la justice n'est pas sortie indemne mais elle est sortie grandie, grâce à l'action déterminante de la Cour de Cassation qui posa les principes fondamentaux du procès équitable. Oui, la vitalité des études locales et régionales permet de mesurer la subtilité des évolutions dans les camps en présence, en résonance avec le niveau parisien mais aussi en fonction d'acteurs et de données propres. Non, la Ligue des droits de l'Homme n'évite pas l'écartèlement entre éthique et politique dès lors qu'il s'agit de dépasser le cas du capitaine pour élargir les champs de son combat. Oui, il y a eu des dreyfusards dont l'engagement dans le camp du droit ne résistera pas aux épreuves du XXe siècle. Au-delà de la légitimité qu'il y a à célébrer le centenaire de la réhabilitation du capitaine Dreyfus, victoire définitive du droit sur des années d'ignominie, dans la ville de Rennes où se tient désormais au Musée de Bretagne, la première exposition permanent consacrée à cette affaire, il y a encore du nouveau quand tant a déjà été dit et écrit....
Rêve séculaire de l'homme, s'élever pour se déplacer dans les airs est devenu réalité à la fin du XVIIIe siècle. Pourtant, malgré les progrès du dirigeable au XIXe siècle, la technique restait imparfaite. C'est le moteur à explosion, par la puissance de propulsion, qui permit l'envol de l'aéroplane à l'aube du XXe siècle. En 1909, les premiers meetings aériens suscitèrent un énorme engouement du public pour ce nouvel engin que Cannes et Nice s'empressèrent d'accueillir à l'occasion de la saison touristique hivernale de 1910. Ces frêles aéroplanes se contentaient de modestes champs d'aviation mais, rapidement, les avions, plus gros et plus puissants, exigèrent de vastes aérodromes. Confrontées au manque d'espace par l'importance du relief et de l'urbanisation du littoral, les villes de Nice et de Cannes s'enlisèrent alors dans des projets qui suscitèrent d'âpres controverses. Tous pressentaient un avenir aéronautique brillant pour Nice mais l'absence d'infrastructure pénalisa durablement la Côte d'Azur. C'est la Seconde Guerre mondiale qui, en laissant à l'ouest de la ville un champ de ruines, offrit une opportunité, aussitôt saisie, pour implanter ...
En 1915, le peuple arménien de Turquie, qui avait déjà connu de nombreuses persécutions, fut victime, de la part du gouvernement turc, d'une tentative d'anéantissement à peu près complet. Sur 1 800 000 personnes, 1 200 000 périrent. C'est, avant l'holocauste juif et l'autogénocide cambodgien, le plus effroyable massacre de l'histoire d'un siècle qui en a connu tant d'autres. Aujourd'hui, les Arméniens sont partagés entre une République en Union soviétique et une diaspora répandue en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique et en Australie. En 67 ans de revendications et de combats, le peuple arménien n'a même pas obtenu la reconnaissance de son malheur : d'où, à l'instar des Palestiniens, le développement d'un terrorisme arménien principalement dirigé contre les intérêts turcs à travers le monde. Minutieux, objectif et courageux, le livre d'Yves Ternon constitue une véritable somme de la question arménienne au XXe siècle.
Quel sera l'avenir des dreyfusards, ceux qui avaient vingt ans en 1898 lorsque Zola publia son J'accuse? Quel fut le passé des collaborateurs, ceux qui se sont illustrés dans la France occupée des années 1940-1944 ? Ces deux questions se confondent, constate Simon Epstein après avoir méticuleusement reconstitué plusieurs dizaines d'itinéraires d'intellectuels et d'hommes politiques français qui prirent part, dans leur jeunesse, au combat pour Dreyfus et vécurent jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Certains d'entre eux seront résistants, d'autres resteront neutres, mais beaucoup rallieront l'une ou l'autre des grandes tendances de la collaboration - du pétainisme attentiste et modéré aux formes les plus extrêmes du collaborationnisme raciste et pro-nazi. Phénomène paradoxal à première vue, mais au fond assez logique, le déport massif des dreyfusards vers la collaboration n'a pas retenu, jusqu'à ce jour, l'attention des historiens. Simon Epstein passe ici en revue les diverses causes possibles de son occultation. Avec ce livre, il faudra rouvrir bien des dossiers : Péguy, le maurrassisme, le pacifisme, les ambiguïtés de la gauche, les origines complexes et...
La particularité de ce livre, parmi tous les travaux parus à l'occasion du centenaire de l'affaire Dreyfus, est de lier les nouveaux regards sur cet épisode fondamental de j notre histoire à la réflexion sur un certain nombre de débats actuels, notamment sur la question de l'approche universaliste ou communautaire de la lutte contre l'antisémitisme. En se plaçant sous l'égide de Pierre Vidal-Naquet, qui s'est défini lui-même comme, inséparablement, historien et citoyen engagé, cet ouvrage s'efforce d'ajouter à l'analyse proprement historique celle du sens qu'a pris, depuis l'Affaire et jusqu'à aujourd'hui, la notion d'engagement dreyfusard. A partir des travaux du colloque international organisé, en association avec plusieurs institutions et sociétés savantes, par la Ligue des droits de l'Homme les 8 et 9 décembre 2006, à l'Ecole militaire, sur les lieux mêmes où s'était déroulée, un siècle plus tôt, après la dégradation du capitaine, la cérémonie réparatrice de juillet 1906, les directeurs de cet ouvrage ont introduit d'importants compléments qui en dégagent les problématiques et les principaux points en débat. Aux études des quarante-cinq...
Les auteurs font un bilan sur le nombre de fusillés pendant l'Occupation allemande. Ils présentent les raisons des approximations successives mais aussi l'histoire de l'utilisation politique de ces chiffres en montrant en quoi les fusillés constituent un enjeu de mémoire. Ils étudient aussi la catégorie des condamnés à mort, les procédures judiciaires, les conditions de détention, etc.
Le Service historique de la Défense, constitué en 2005 par la réunion des services historiques de l'armée de Terre, de la Marine, de l'armée de l'Air et de la Gendarmerie nationale, est aujourd'hui, avec près de 450 kilomètres de linéaire, le plus vaste conservatoire du patrimoine écrit existant en France. Dans ses fonds et collections, qui couvrent les cinq derniers siècles, le chercheur trouve des documents intéressant non seulement la France métropolitaine et l'outre-mer, mais aussi l'Europe et le reste du monde. Dépassant un cadre strictement militaire, ces archives offrent de précieuses ressources aussi bien à l'historien et à l'archéologue qu'au géographe, au sociologue ou au généalogiste. Le présent Guide permet de se repérer dans les fonds du Service historique, signale les principaux instruments de recherche qui les décrivent et, à travers une riche iconographie, donne un aperçu significatif de la valeur exceptionnelle de ce patrimoine.
Quelles sont les causes de la Défaite de 1940 ? Le grand historien Marc Bloch écrivait en avril 1944 : « Le jour viendra [...] et peut-être bientôt où il sera possible de faire la lumière sur les intrigues menées chez nous de 1933 à 1939 en faveur de l’Axe Rome-Berlin pour lui livrer la domination de l’Europe en détruisant de nos propres mains tout l’édifice de nos alliances et de nos amitiés. » Annie Lacroix-Riz analyse l’histoire des années 1930 pour éclairer les causes de la défaite de 1940. Selon elle, les Français n’ont pas été simplement vaincus en cinq jours par une Wehrmacht invincible ; le haut patronat les a sacrifiés à son plan de « réforme de l’État » copié sur les voisins fascistes et à son obsession d’accord avec le Reich. Cette affirmation incroyable paraît moins audacieuse à la lecture des archives, françaises et étrangères, relatives à une décennie d’actions des élites : militaires ; politiciens ; journalistes ; hommes d’affaires surtout, qui régnaient sur tous les autres, avec à leur tête la Banque de France et le Comité des Forges. L’autonomie des politiciens ou des journalistes relève ainsi du mythe,...
En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français... « J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages... J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous...
Gilles Martinet disait de ce livre que c’était « l’un des meilleurs qu’on ait pu écrire sur la Résistance ». Et il faut bien dire que cette aventure incertaine, celle de la Résistance telle qu’elle fut vraiment, au plus haut niveau, est racontée ici par l’un de ses artisans les plus importants. Claude Bourdet est cofondateur avec Henri Frenay du réseau Combat, il crée et développe le service du Noyautage des administrations publiques et devient membre du Comité directeur des Mouvements unis de Résistance. Enfin, aux côtés de Jean Moulin, il en est membre du Conseil National de la Résistance dès mai 1943 avant d’être arrêté et déporté à Buchenwald. Ces mémoires sont une véritable référence pour qui veut comprendre ce que fut vraiment, de l’intérieur, la Résistance française. Claude Bourdet, né le 9 octobre 1909 à Paris et mort le 20 mars 1996 à Paris, est un résistant (alias Lorrain, dans la Résistance), déporté, compagnon de la Libération, écrivain, journaliste, polémiste et militant politique français de l'Union de la gauche socialiste (UGS) puis du Parti socialiste unifié (PSU) et du Mouvement pour le désarmement, la paix...
Thierry Murat revient avec le dernier volet d’un triptyque explorant la création artistique à travers les genres littéraires. Avec Ne reste que l’aube, il revisite le genre littéraire du récit de vampire et aborde les thèmes de l’art et de l’immortalité... En choisissant de situer son histoire dans un futur proche, il porte un regard aiguisé sur l’avenir de notre monde, devenu déshumanisé par la montée des réseaux sociaux, un monde où l’humanité se trouve peut-être là où on ne l’attend plus. Jørgen Nyberg est un peintre célèbre de la deuxième moitié du XXIe siècle. Il a installé sa notoriété grandissante avec des peintures de scènes intimistes aux formats gigantesques. D’une modernité implacable, ses toiles ont la particularité d’être exécutées avec une technique très ancienne de la Renaissance italienne. Ses œuvres font autant parler d’elles sur le Workin’glass, le réseau social dominant, que la volonté de l’artiste de ne jamais apparaître en public. Avant d’être Jørgen Nyberg, il fût l’une des figures marquantes du Cinquecento, Giacomo della Fenice. Malheureusement, il meurt à 46 ans, en 1531, en Toscane, mordu ...
Je viens d'avoir 11 ans cet avril 1960, et j'apprends que je vais partir au Séminaire de Chavannes-En-Paillers rejoindre des dizaines d'autres enfants. Comme eux, on m'a découvert la vocation sacerdotale. J'ai soi-disant reçu un mystérieux appel à être prêtre. En réalité, cette élection ne résulte ni d'un événement extraordinaire, ni d'un choix personnel, mais de la conjuration d'adultes : enseignant, abbés de la paroisse, recruteur spécial autour du bon élève d'une famille catholique modèle plus ou moins subjuguée. Je deviens ainsi l'agneau sacrifié d'une Eglise en mal de troupes pour assurer son développement. Mon enfance va m'être arrachée, ma singularité piétinée. Je vais connaître l'humiliation et la souillure, la solitude et la mélancolie avant d'être chassé six ans plus tard du troupeau et revenir vers des parents déçus et incompréhensifs. Bousculé dans ma construction d'être, privé notamment d'adolescence, je resterai marqué à vie par ces années, blessé en particulier par la distension du lien avec une mère qui m'a alors laissé partir.
L'histoire oubliée des enfants " métis " de la colonie : une face cachée mais fondamentale de l'histoire de l'appartenance nationale. (Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 2007.) Pendant la colonisation française, des dizaines de milliers d'enfants sont nés d'" Européens " et d'" indigènes ". Souvent illégitimes, non reconnus puis abandonnés par leur père, ces métis furent perçus comme un danger parce que leur existence brouillait la frontière entre " citoyens " et " sujets " au fondement de l'ordre colonial. Leur situation a pourtant varié : invisibles en Algérie, ils ont été au centre des préoccupations en Indochine. La " question métisse " a également été posée à Madagascar, en Afrique et en Nouvelle-Calédonie. Retraçant l'histoire oubliée de ces enfants de la colonie, cet ouvrage révèle une face cachée, mais fondamentale, de l'histoire de l'appartenance nationale en France : il montre comment les tentatives d'assimilation des métis ont culminé, à la fin des années 1920, avec des décrets reconnaissant la citoyenneté à ceux qui pouvaient prouver leur " race française ". Aux colonies, la nation se...
« Pendant des décennies, je n'ai pas voulu évoquer ma passion pour l'art. Pour toutes les choses importantes, voire essentielles de ma vie, j'ai toujours éprouvé une certaine pudeur. Lorsque je participais aux joutes politiques, je craignais que mon propos puisse être reçu comme un artifice de communication, et, qu'au final ma démarche soit comprise comme insincère. A présent qu'il n'y a plus d'enjeux électoraux au quotidien, et que je suis sorti de la vie partisane, j'ai retrouvé la liberté de parler de ce qui est vraiment fondamental à mes yeux. L'art, la culture, les artistes composent cet essentiel. »
Edition établie par Vincent Duclert Recueil Le 3 décembre 1896, un jeune député du Tarn sadresse aux représentants de la nation française. On massacre des Arméniens dans lest anatolien. Certains voudraient passer sous silence ces massacres. À la tribune, Jean Jaurès dénonce la lâcheté intéressée de la politique du ministre des Affaires étrangères depuis plus de deux ans à légard du « sultan rouge ». Si la France restait sans voix, paralysée pour des raisons économiques, elle encouragerait lEmpire ottoman à maltraiter ses minorités. Au nom de la paix, de la justice et du droit, il rappelle que la morale démocratique impose le combat de la tyrannie où quelle soit. Jaurès avait bien vu que des processus dextermination se dessinaient déjà, à la fin du XIXe siècle, et que les puissances et les opinions publiques devaient exercer toute leur influence pour les enrayer. Son discours restera lun des plus marquants de la Troisième République.
"En tant qu'enseignante, j'étais satisfaite. En tant qu'écrivain, je rechignais pour la forme. En tant que rien de spécial, je pensais pan dans les dents."
Pierre Naville (1903-1993) fut une figure du surréalisme, puis un militant professionnel, avant d'entamer la rédaction de ses oeuvres majeures, et d'acquérir une légitimité scientifique dans le champ de la sociologie. Pour autant, il ne cessa jamais d'être un militant et un écrivain. Cet ouvrage se propose d'analyser une série de rencontres essentielles, réelles et/ou intellectuelles, dans la vie de Naville : rencontre avec André Breton et les surréalistes, avec Léon Trotsky, avec Georges Friedmann, mais aussi avec Paul Thiry d'Holbach ou John Broadus Watson.... Cette démarche permet ainsi de mieux comprendre la position de ce riche héritier en capital social et culturel dans les différents champs du savoir (politique, littéraire et sociologique), et la façon dont il se situe au coeur de réseaux qui se recoupent, se croisent et s'alimentent les uns les autres. Ce livre offre donc, outre une archéologie des savoirs, des pratiques et des affinités de Pierre Naville, une contribution à la connaissance de la construction, du fonctionnement et de l'imbrication de ces réseaux eux-mêmes : réseaux familiaux, réseaux militants, réseaux intellectuels, réseaux...
Toute identité collective est une représentation sociale chargée de beaucoup d'eémotion, et non pas une réalité concrète invariable dans l'espace et dans le temps. L'identité bretonne ne fait pas exception. Les matériaux dont elle est constituée, images mentales d'origine parfois très ancienne, ont toujours été et sont encore à présent un objet de luttes symboliques dont l'enjeu varie selon les époques mais relève toujours de la politique, au sens large du terme. Et si la figure du breton sauvage, qui forme en quelque sorte l'envers de la représentation du français civilisé, est profondément ancrée dans les esprits, cela s'explique par l'action de ces puissantes institutions de socialisation que sont la famille et l'école. En quelques décennies, l'appréciation de l'identité bretonne a beaucoup changé. D'abord déconsiderée, elle a ensuite été revendiquée avant de devenir prisée. Cependant, la société bretonne actuelle garde vivantes les traces de cette histoire récente. Ainsi, l'identité négative n'a pas totalement disparu ; des stigmates honteux subsistent chez une minorité de bretons surtout féminine, agricole, et basse-bretonne. De plus,...
De l'affaire Dreyfus, qui débuta en 1894, on croit tout savoir. Mais qui étaient Carlos Blacker et Mécislas Golberg ? Pourquoi Alfred Jarry ne s'est-il pas clairement prononcé ? Quel rôle a joué cette crise immense dans les débuts de la psychanalyse ? Qu'ont dit les rabbins dans leurs sermons ? Que s'est-il passé chez les francs-maçons ou au plus secret du Vatican ? Comment ont réagi les Anglais, les Suisses, les Allemands, les Belges, les Américains ? À toutes ces interrogations, et à beaucoup d'autres, une équipe de soixante-dix-huit spécialistes apporte dans ce dictionnaire des réponses précises et souvent très neuves. Non pas tout sur l'Affaire - «il y faudrait vingt volumes», souhaitait l'historien Maurice Baumont -, mais un guide sûr, original et abondant, répertoriant, de Charles Andler à Émile Zola, d'innombrables sujets.
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