
La Grâce du don
Auteure: Jean-Frédéric Schaub , Bartolome Clavero
Nombre de pages: 294Le choix de la méthode annonce cette rupture d'avec l'historiographie ? L'élaboration de questionnaires, à partir des mots et des textes des Temps modernes, expriment les représentations des hommes de cette période sans l'écran des théories biaisées par des conceptions anachroniques. Le point d'ancrage de l'oeuvre est l'usure, ou plutôt un phénomène lié à l'usure dont l'importance avait échappé aux historiens : le problème, dans l'Europe catholique, du gain, du bénéfice, de la rétribution du prêt. Pour le comprendre tel qu'il fut, Bartolomé Clavero soutient qu'il ne faut pas se référer à l'économie, et pas beaucoup aux contrats et au droit, mais à la philologie de l'époque, ce qui permet d'exclure des représentations alors inexistantes, celles du Marché et de l'Etat comme concepts. L'époque était dominée par la Religion, la seule vraie, la catholique. Au point de départ, il y avait bien la théologie et l'auteur rappelle la hiérarchie, ou du moins l'ordre des disciplines du savoir dans les Temps modernes : la theologica conduisait à la juridica qui elle-même faisait pénétrer dans l'oeconomica ; le droit n'était pas premier pour l'ordre...