
Trois récentes épidémies de troubles mentaux ont été induites par des psychothérapeutes américains: enlèvements extra-terrestres, sévices subis dans l'enfance, troubles de la personnalité multiple. Comment ces théories rocambolesques ont-elles pu trouver créance et avoir parfois des vertus curatives ? Ce livre savant, divertissant et polémique, détaille aussi les excès des techniques cognitivo-comportementales, prêtes à tout pour rendre chacun conforme au mythe de l'homme normal Quels sont les artifices utilisés pour les préconiser ? Jean-Claude Maleval explique les pouvoirs de la suggestion, qui sont au principe de toute psychothérapie. Conmient s'y retrouver ? Il trace une ligne de démarcation radicale entre la psychothérapie autoritaire et les psychothérapies relationnelles, ces dernières ayant des points communs avec la psychanalyse.
L’écologie politique interroge : est-elle de gauche, est-elle de droite ? De quoi est-elle le nom ? Andrew Dobson indiquait que les analyses de l’écologisme lui assignent quatre positions possibles : un nouvel ordre global (symbolisé par le rapport Brundtland), un autoritarisme centralisé (la « tragédie des communs » de Garrett Hardin), la commune autoritaire (Goldsmith en est fréquemment le symbole) et un anarchisme égalitaire et participatif. A-t-il raison ? Trois conclusions émergent : le risque d’un « écofascisme » qui n’aurait rien d’écologiste, si les enjeux écologiques ne sont pas pris au sérieux ; l’apport de l’écologisme à une critique émancipatrice de la modernité, ne se confondant pas avec un antimodernisme rétrograde ; et la difficulté manifestée par les analystes comme par les acteurs, pour saisir ce courant. L’écologie autoritaire interroge et examine la façon dont l’écologisme se confronte à ses autres aspects idéologiques, dans le contexte français : libéralisme, socialisme et conservatisme.
Ce livre est un feuilleton, celui de ma vie, sur un certain parcours fait d'épines et de pétales, avec comme fil conducteur la responsabilité politique du fait d'autrui. J'ai choisi de témoigner face à une tragédie qui n'a pas encore fini de hanter nos consciences et de troubler notre sommeil. J'ai choisi d'éclairer des entailles qui ne se referment pas. J'ai choisi de témoigner en me plaçant sous l'angle de la victime jus sanguinis, celle que l'on devient par le biais de la filiation. Tous les témoignages sur le drame du Camp Boiro émanent des rescapés eux-mêmes. Ce livre n'est certainement pas un chef-d'oeuvre. Il se veut l'écho de la douleur cruelle émanant du silence de l'Etat. Ce n'est pas une oeuvre littéraire, mais la dictée d'un vécu.
L’historienne américaine Anne Applebaum n’est pas la seule à faire le constat alarmant que nos démocraties sont en danger. Mais son expérience - les années qu’elle a passées en Pologne après avoir travaillé à Londres - donne à son regard une acuité que peu d’observateurs possèdent. Son livre nous propose un voyage en Pologne, en Hongrie, au Royaume-Uni puis aux Etats-Unis qui nous conduit de l’intérieur de la droite modérée vers cette nouvelle droite flirtant avec l’illibéralisme et la tentation autoritaire. Son analyse est précise et s’appuie sur une connaissance approfondie des politiques mises en place par Droit et Justice en Pologne ou par le gouvernement Orban en Hongrie, en décrivant notamment les purges dans les administrations, institutions culturelles et médias. Applebaum examine ensuite les raisons qui ont poussé des hommes comme Boris Johnson à soutenir l’idée du Brexit et comment le mensonge assumé est devenu une arme politique d’une efficacité redoutable. L’hypocrisie, le cynisme, la soif de pouvoir d’une droite prête à tout prend des formes légèrement différentes dans ces pays, mais la tentation de gouverner de...
Par une approche historique et sociologique, cette étude analyse en profondeur les ressorts des autoritarismes tunisiens, considérés ici non comme une culture mais comme une dynamique paradoxale affectant l'ensemble des relations sociales et limitant de ce fait les chances d'alternance. Au-delà du cas tunisien, cette étude s'interroge sur la longévité des régimes autoritaires dans le monde arabe.
À la suite du coup d'État avorté de l'été 2016, Recep Tayyip Erdogan a lancé une très vaste opération de purge des différents services de l'État – mais aussi de la société civile. Cette profonde reprise en main est l'aboutissement d'un long processus : depuis 2002, la Turquie est dirigée par l'AKP et par son leader charismatique. Ce pouvoir " musulman-démocrate " a profondément modifié le pays : urbanisation, croissance de l'économie, négociations avec l'UE, rôle majeur au Moyen-Orient, etc. À la suite du coup d'État avorté de l'été 2016, Recep Tayyip Erdogan a lancé une très vaste opération de purge des différents services de l'État – mais aussi de la société civile. Cette reprise en main est l'aboutissement d'un long processus. Depuis 2002, la Turquie est dirigée par l'AKP (Parti de la justice et du développement) et par son leader charismatique. Ce pouvoir " musulman-démocrate " a profondément modifié le pays mais le bilan de ce long règne est ambivalent. Les avancées sur le front de la démocratisation ont progressivement laissé place à un autoritarisme rampant et à une politique de réislamisation de la société. Les négociations ...
Le Gabon, république peu peuplée et riche en pétrole d'Afrique centrale, a un régime présidentiel fort avec le même parti au pouvoir depuis 1968. L'exécutif gabonais est fort, et s'assure de le rester avec l'entretien constant de réseaux néo-patrimoniaux et le mélange d'institutions démocratiques avec des pratiques autoritaires. Ce livre revient longuement sur l'histoire politique et la construction institutionnelle de l'Etat gabonais, indispensables pour l'analyse des facteurs contribuant à la non-démocratisation du pays. Il est aussi question d'évaluer le néo-patrimonialisme du régime au travers du présidentialisme, du clientélisme et de l'appréciation de la participation et de la compétition politiques. Ce système prébendier est le résultat du comportement du Président en place, autant qu'il l'est des structures même de l'Etat. Aussi, un régime hybride s'est installé à la suite de la réintroduction du multipartisme, car la tenue d'élections, même compétitives, ne peut à elle seule justifier de toutes les conditions démocratiques. Cet ouvrage revient sur l'émergence du modèle de régime autoritaire compétitif au Gabon, en analysant les...
Analyse et histoire de l'activité internationale et de l'évolution des rapports entre les Etats, du droit international et du droit national dans le cadre de la lutte antiterroriste, depuis le 11 septembre 2001. En même temps qu'il rapporte les faits, l'auteur y va de ses interrogations sur les conséquences des conflits et des politiques établies pour les résoudre. [SDM].
Tentaculaire, opaque, le Parti communiste domine le système politique chinois. Fort de 85 millions de membres et de quelque 10 millions de cadres, il dirige l'Etat, l'administration, l'Armée, les assemblées populaires ainsi que les entreprises et les établissements publics. Beaucoup plus décentralisé et flexible depuis les réformes de 1979, il dispose néanmoins de ressources humaines et économiques considérables qui lui permettent de contrôler la société, de prévenir les conflits sociaux et d'empêcher toute évolution vers la démocratie. Qui lui permettent, en d'autres termes, de mettre en place ce que l'on pourrait appeler un nouvel équilibre autoritaire. Ce système que seule une minorité d'activistes conteste ouvertement fournit croissance et stabilité à une population dont la majorité se désintéresse du politique. Toutefois, la corruption de plus en plus visible du pouvoir, la pluralisation de la société, la montée des activités associatives et religieuses sont autant de facteurs d'évolution et d'incertitude. L'avenir du système politique chinois n'est pas écrit, et ce livre ne prétend pas le faire. Il cherche plutôt à éclairer le lecteur sur...
Etude par le fondateur de la New Left review qui vise à analyser le New Labour et la politique menée par T. Blair depuis 1997 en comparaison avec le thatchérisme. D'après l'auteur, le parti travailliste serait délibérement confus dans les messages qu'il délivre et se serait en réalité adapté au terrain thatchérien et néolibéral.
Le 23 novembre 1932, quelques semaines avant l'accession de Hitler au pouvoir, le philosophe Carl Schmitt prononce un discours devant le patronat allemand. Sur fond de crise économique, son titre annonce le programme : " État fort et économie saine ". Mobilisant des " moyens de puissance inouïs ", le nouvel État fort, promet-il, ne tolérera plus l'" émergence en son sein de forces subversives ". Ce pouvoir autoritaire musèlera les revendications sociales et verticalisera la présidence en arguant d'un " état d'urgence économique ". Lorsqu'il lit ce texte de Schmitt, son adversaire de toujours, le juriste antifasciste Hermann Heller, ne saisit que trop bien de quoi il s'agit. Peu avant de prendre le chemin de l'exil (il mourra en Espagne l'année suivante), il laisse un court article qui compte parmi les plus clairvoyants de la période. Nous assistons là, analyse-t-il, à l'invention d'une nouvelle catégorie, un " libéralisme autoritaire ". Ce recueil rassemble ces deux textes majeurs de la pensée politique, encore inédits en français, assortis d'une présentation qui éclaire les rapports méconnus entre Schmitt et les pères fondateurs du néolibéralisme.
Des nouvelles aventures pour Madame Autoritaire
Depuis vingt ans en Angleterre et au Danemark, depuis trois ans en France, des terrains pour l’aventure naissent. La notion évolue. Lieux de bricolage intensif ou lieux clos... ouverts au défoulement autorisé des délinquants, ils sont gagnés aujourd’hui par le politique. D’abord acteurs secondaires de l’occupation sauvage des terrains vagues par les jeunes, dans les zones hautement urbanisées, les animateurs tendent désormais à abandonner leur rôle traditionnel de clowns organisateurs pour s’interroger sur le sens de leur présence : l’espace urbain, l’activité sur les matériaux, la sexualité, le jeu social forment un tout, instituant une attitude antiautoritaire. Sans doute ces terrains pour l’aventure (espaces libres, transformables, enrichis de matériaux) offrent-ils aux pouvoirs politiques une occasion de limiter les dégâts causés par la densification urbaine. Pour ceux qui les occupent, ils sont une mise en question active de l’urbanisme délirant produit par la course au profit capitaliste. D’où de nombreux conflits. Une équipe d’animateurs fait le récit de sa pratique. Elle rassemble les réflexions nées d’une action commune, sur...
Le capitalisme libéral et le modèle démocratique occidental, qui paraissaient à beaucoup victorieux à la chute du communisme, sont aujourd’hui soumis à rude épreuve par l’émergence d’un capitalisme autoritaire. Sous des modalités variées, ce dernier associe la recherche de l’efficacité des économies de marché avec la protection de pouvoirs autoritaires et, parfois, le maintien de certains mécanismes de régulation démocratiques. À la légitimation classique du capitalisme, suivant laquelle ce système serait le plus compatible avec la démocratie, il substitue des primats identitaires, nationalistes et protecteurs qui se retrouvent dans des configurations nationales aussi différentes que la chinoise, la russe, la turque ou la hongroise. Ahmet Insel, né à Istanbul en 1955, économiste, politologue, éditeur et éditorialiste, notamment spécialiste de la Turquie, a été chef du département d’économie de l’université de Galatasaray et vice-président de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne qu’a présidée Pierre-Yves Hénin qui, né en 1946 en Saône-et-Loire, est l’un des grands noms de la macro-économie française et le fondateur du...
C'est à la fois une leçon d'histoire et une vision d'actualité politique dans toute sa vivacité que propose ici Antonio Gibelli. Ce livre bref et incisif parvient à jeter un jour nouveau sur le plus grand mystère de la politique italienne - l'impensable persistance du succès de Silvio Berlusconi. Tous les protagonistes (Berlusconi en tête, mais aussi Bossi, Fini...) et tous les faits essentiels sont là, inscrits dans l'histoire de l'Italie, éclairés d'une lumière nette et précise, passés au crible d'un jugement dont la sévérité est toujours soutenue par une analyse lucide. Le regard aigu d'Antonio Gibelli nous révèle l'Italie berlusconienne comme le théâtre d'une expérimentation très poussée de démocratie autoritaire, qui menace de détruire l'équilibre institutionnel garanti par la constitution républicaine.
C'est l'histoire de la concurrence et du heurt des régimes politiques de 1900 à nos jours que tente de restituer le présent ouvrage, en montrant comment le régime de la démocratie libérale considéré dans le monde occidental comme un modèle incontournable a été contesté par les régimes autoritaires, les fascismes, le communisme et l'est aujourd'hui par l'islamisme radical. En arrière-plan de cette histoire politique comparée, l'ambition de l'ouvrage est de s'interroger sur les conditions d'ensemble qui président, dans une société donnée à la naissance, au développement, au déclin d'une forme de régime. Il s'agit en fait de proposer une clé de lecture et d'interprétation de l'histoire du siècle passé en y intégrant les tensions et les novations du XXIe siècle naissant.
Paul Raphael et Maurice Gontard retracent l’histoire d’Hippolyte Fortoul, marqué par ses origines géographiques et familiales, professeur de littérature française aux facultés de Toulouse et Aix-en-Provence, qui fut Ministre de l'Éducation nationale de 1851 à 1856.
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
La tentation d'un pouvoir autoritaire dans la France de 2019 trouve ses racines dans la vision économique du candidat Macron. En défendant l'idée d'une transformation néolibérale radicale du modèle économique, ce programme conduit à un inévitable conflit avec une population opposée à une telle évolution. Incapable de construire une majorité autour de ce projet, le pouvoir n'a d'autres solutions que de durcir la démocratie par un excès d'autorité permanent. La tentation d'un pouvoir autoritaire dans la France de 2019 trouve ses racines dans le projet économique du candidat Macron. Depuis des décennies, la pensée néolibérale mène une guerre larvée contre le modèle social français de l'après-guerre. La résistance d'une population refusant des politiques en faveur du capital a abouti à un modèle mixte, intégrant des éléments néolibéraux plus modérés qu'ailleurs, et au maintien de plus en plus précaire d'un compromis social. À partir de la crise de 2008, l'offensive néolibérale s'est radicalisée, dans un rejet complet de tout équilibre. Emmanuel Macron apparaît alors comme l'homme de la revanche d'un capitalisme français qui jadis a combattu...
Relégué au "Musée des horreurs politiques", l'autoritarisme semblait devoir être emporté par la vague de démocratisation qui a touché aussi bien l'Amérique latine, l'Afrique noire et le monde arabomusulman que, plus récemment, les anciennes "démocraties populaires" est-européennes. Pourtant, la défaite de l'autoritarisme sur le terrain de la légitimité internationale n'a pas toujours produit de mutations décisives des relations de pouvoir au sein des Etats. La libéralisation des économies, loin d'entraîner celle des scènes politiques internes, a renforcé le pouvoir personnel des autocrates, la mainmise des "clans" sur les richesses nationales et la manipulation des urnes. Pire, montrent les auteurs, l'autoritarisme surgit là où on ne l'attendait plus, au cœur même des systèmes "pluralistes" d'Europe et d'Amérique du Nord. Les hymnes à la "bonne gouvernante" de la Banque mondiale, du FMI et de l'Union européenne sonnent en réalité le glas des principes fondateurs de la démocratie représentative. Car la fétichisation des modes contractuels et négociés entre les groupes de pression, les lobbies économiques et les pouvoirs transnationaux contribuent ...
Juan José Linz est l'une des figures les plus marquantes de la sociologie politique à l'échelle mondiale. Après avoir vécu au confluent des trois cultures espagnole, allemande et nord-américaine, il est aujourd'hui professeur émérite à l'université de Yale. Il a consacré l'essentiel de ses travaux à l'enracinement aussi bien qu'à l'échec des nouveaux gouvernements démocratiques depuis la Première Guerre mondiale, et cela tant en Europe qu'en Amérique latine, en Afrique ou en Asie orientale. Pourtant, contrairement à ce que l'on observe aux Etats-Unis, en Italie ou en Espagne, ses travaux restent méconnus du public français. Ce livre, le plus important que Linz ait publié, vient combler cette lacune. Pour envisager la démocratie, il traite de façon à première vue paradoxale de la " non-démocratie ", c'est-à-dire des régimes autoritaires de toutes espèces ainsi que des deux types de systèmes totalitaires nazis et communistes, perçus les uns et les autres moins dans la perspective idéologique ou philosophique la plus courante que dans les mécanismes mêmes de leur pouvoir. L'auteur nous livre ainsi une réflexion solide sur la nature des régimes non...
Les régimes semi-autoritaires ont souvent été décrits sous l'angle de leur organisation, formelle et informelle ; on sait qu'ils autorisent la liberté d'association, le pluralisme politique, que les médias libéralisés y façonnent un espace public et qu'en même temps, des dispositifs non officiels rendent l'alternance pratiquement impossible. La démocratie et ses élections constituent une façade qui confère au régime sa légitimité sans l'exposer au risque de la compétition politique. Ce qu'il importe de documenter plus précisément. aujourd'hui, c'est la manière dont ces transformations institutionnelles (nouveaux pouvoirs locaux, élections, liberté d'association et de la presse...) rendent possibles et façonnent un espace imaginaire et pratique au sein duquel s'élabore une critique du pouvoir établi. La question est donc de savoir comment s'opèrent les oppositions de consciences et de pratiques, les insubordinations et les révoltes vis-à-vis du pouvoir dans un contexte où leur légitimité n'est pas remise en cause mais où elles aboutissent rarement aux résultats espérés. Qu'advient-il des oppositions frustrées ? Comment les transformations...
En 1989, un coup d'État mené par une coalition d'islamistes et d'officiers militaires instaure un nouveau régime autoritaire au Soudan. Les théories existantes de la résilience de l'autoritarisme peinent à expliquer pourquoi ce régime, caractérisé par son instabilité interne, est encore en place vingt-huit ans plus tard. Son utilisation d'un haut degré de violence et ses échecs répétés en matière de développement représentent, en particulier, des énigmes pour ces théories. En analysant la mise en oeuvre d'une politique de développement participatif dans la province du Nord Kordofan, la thèse démontre que le développement peut entretenir l'autoritarisme non pas par ses résultats, mais à travers ses discours et sa mise en oeuvre en pratique. Lancée en 2013, la Renaissance du Nord Kordofan s'appuie sur des dispositifs participatifs qui permettent aux autorités locales d'étendre leur pouvoir sur la population, tout en s'inscrivant dans un discours dépolitisant qui donne au programme les apparences du consensus. Ce discours dissimule les processus de musèlement des voix dissidentes ainsi que les luttes d'intérêts qui se jouent au sein des différents...
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