
Au moment où la société s'interroge sur la place qu'elle doit accorder au malade mental, cet ouvrage retrace plus d'un siècle d'histoire de l'un des plus importants hôpitaux psychiatriques. De l'enfermement à la sectorisation, le lecteur est invité à suivre l'évolution de cette structure humaine et sociale ouverte en 1868 sur une exploitation agricole de plus de 300 hectares. Des milliers d'hospitalisés y ont vécu, souffert, attendu, parmi lesquels Camille Claudel, Antonin Artaud, Komitas, le président du Conseil Edouard Herriot. Au-delà des clichés et des idées reçues, l'auteur évoque la réalité de l'hôpital psychiatrique public et l'engagement de psychiatres et d'infirmiers, avec comme fil rouge le respect de la dignité humaine.
Qu’est-ce qu’être soignant en psychiatrie ? En quoi consiste exercer le métier d’infirmier ? Ces questions nous les avons dépliées avec en toile de fond, l’idée, la conviction, qu’habiter cette fonction ne se peut que si l’on aborde cette discipline qu’est la psychiatrie dans ces deux dimensions, clinique et politique. Si notre questionnement consiste à tenter de décrypter en quoi consiste et en quoi ne consiste pas soigner en psychiatrie, notre objectif est aussi de nous interroger sur les conditions sociétales et politiques dans lesquelles il est possible d’habiter cette fonction soignante. Nous avons eu à cœur de livrer quelques éléments historiques de ce métier d’infirmier psychiatrique dont une des caractéristiques est la servitude. Cette posture ne nous semble pas pour autant inéluctable. Le parcours d’un de nos pairs, André Roumieux nous enseigne qu’il est possible de s’engager, d’ouvrir une brèche. L’histoire de deux médecins, Ignace Philippe Semmelweis et Frantz Fanon, sont également de nature à nous montrer que le discours dominant n’est pas pour autant celui de la vérité, même s’il est présenté comme tel. C’est...
Pour des millions d'hommes et de femmes, elle n'a cessé d'incarner le pouvoir de la foi, l'amour du prochain, la religion du partage. Cette religieuse habitée d'une étonnante jeunesse spirituelle est une source d'inspiration sans égale.Mais quelle force anime soeur Emmanuelle, qui fêtera son centième anniversaire le 16 novembre 2008 ? Son nom demeure lié aux bidonvilles du Caire devenus, grâce à son action, réservoirs d'espoir. Et pourtant, elle avait déjà soixante-trois ans, dont quatre décennies d'enseignement à Istanbul et à Tunis, lorsqu'elle s'y installa, dans une cabane de sept mètres carrés, en 1971 !En 1993, se conformant aux règles de son ordre, la " chiffonnière du ciel " a pris sa retraite dans le Sud de la France. Depuis, soeur Sara poursuit son " odyssée du coeur " auprès des plus humbles de nos frères. C'est elle qui, ici, retrace l'extraordinaire épopée humanitaire et religieuse de soeur Emmanuelle, notamment dans lÉgypte chaotique des années 1970, mais aussi son enfance, sa vocation consécutive à la mort de son père, son sacerdoce d'enseignante, son inébranlable confiance en l'homme, son amour de la jeunesse.Ce livre raconte aussi une...
Le Collectif à venir indique d’emblée la dimension et le projet politique de ce livre, au sens de : comment s’organiser, comment se regrouper, comment agir ensemble ? Ou encore : comment créer du commun ? Les auteurs rassemblés par La Criée, association créée en 1986 à Reims, exercent dans des institutions psychiatriques. En s’appuyant sur ceux qui les ont précédés, et en particulier sur la pensée de Jean Oury, ils témoignent de leur résistance opiniâtre contre les folies évaluatrices et les volontés de mise au pas de la Haute Autorité de santé, qui s’institue aujourd’hui en « police de la pensée » du soin et des pratiques. Ils montrent comment leur clinique prend sens dans un collectif à construire et à entretenir en ayant le souci de tenir le cap des « praxis instituantes », autrement dit de relancer sans cesse la création de lieux d’accueil et de soins qui s’appuient sur la créativité et la parole mise en acte de ceux qui s’y tiennent : patients, soignants, mais aussi familles et personnes concernées.
L’Affaire Artaud met en scène un poète maudit (Antonin Artaud), des manuscrits et dessins,une grande prêtresse (Paule Thévenin), une maison d’édition réputée (Gallimard), une famille (les Artaud-Malausséna), quantité de medecine men (Gaston Ferdière, Jacques Lacan, etc.), des intellectuels de renom (Jean Paulhan, François Mauriac, André Malraux, Jacques Derrida, Philippe Sollers, etc.), de grandes institutions (la Bibliothèque nationale de France, le Centre Georges-Pompidou, etc.), des avocats devenus de puissants hommes politiques (tel Roland Dumas). Miroir de la vie intellectuelle des années 1948-2008, L’Affaire Artaud est aussi un feuilleton médiatique, les journaux (Combat, Le Monde, Libération, Le Nouvel Observateur, La Quinzaine littéraire, etc.) ayant assuré une sulfureuse carrière posthume au poète, mort à Ivry en 1948. L’histoire comporte des clans, des tribus, des gourous, des reliques, des magiciens et des illusionnistes. Entrée il y a vingt-cinq ans au cœur de l’Affaire, Florence de Mèredieu a participé à ses multiples rebondissements. Ce Journal ethnographique relate les événements, recense les documents et donne à voir ce que...
Enfin la réédition, entièrement revue et augmentée, de l'ouvrage (lui a mis fin aux hypothèses et interprétations fmtaisistes sur la maladie et l'internement d'Antonin Artaud. Avec un portrait haut en couleurs du Docteur Ferdière, les souvenirs des derniers témoins de Rodez et de quelques médecins de la haute époque de la psychiatrie, treize lettres inédites de Mme Artaud et seize textes ou lettres inédits d'Artaud lui-même. Un livre en trois temps : la biographie médicale d'Artaud, de sa jeunesse à sa mort prématurée à lvey, l'édition critique des documents les plus intéressants de la correspondance du Docteur Ferdière, et des entretiens avec divers protagonistes de l'«affaire Artaud». Une enquête historique d'une grande précision à partir du dossier médical de Rodez, longtemps resté inaccessible au grand public et aux spécialistes.
Au moment où la société s'interroge sur la place qu'elle doit accorder au malade mental, cet ouvrage retrace plus d'un siècle d'histoire de l'un des plus importants hôpitaux psychiatriques. De l'enfermement à la sectorisation, le lecteur est invité à suivre l'évolution de cette structure humaine et sociale ouverte en 1868.
Deuxième volet du "dossier médical" d'Antonin Artaud : la correspondance conservée par le docteur Ferdière, médecin directeur de l'hôpital psychiatrique de Rodez où Artaud séjourna de janvier 1943 à mai 1946, et restée jusqu'à ce jour inédite. Comment Artaud est-il arrivé à Rodez ? comment a-t-il pu en sortir ? quel traitement a-t-il subi ? quand et comment s'est-il remis à l'écriture et au dessin ? qu'est-ce qui a pu alimenter une polémique de plusieurs années entre le psychiatre, en l'occurrence Gaston Ferdière, la famille, celle d'Antonin Artaud, et le Comité des Amis d'Antonin Artaud ? Ces lettres, scrupuleusement annotées par Laurent Danchin, et les témoignages recueillis auprès des derniers témoins de l'"affaire", apportent plus d'une lumière. Au centre de ces polémiques, la question des électrochocs. Là encore, des entretiens réalisés avec plusieurs médecins viennent compléter ce dossier, s'appliquant à faire le point, après un demi-siècle d'utilisation, sur l'histoire, la nature exacte et les limites de ce traitement. Par delà le "cas Artaud", Laurent Donchin s'est employé à éclairer la personnalité singulière du docteur Ferdière,...
Sur la base d'une collecte de témoignages, les auteurs, deux infirmiers en psychiatrie, appuyés par une spécialiste de l'histoire sociale, se sont donné pour but de mettre au jour et de sauvegarder une part de la mémoire de leur profession, longtemps interdite de parole et peu valorisée. A travers la mémoire du personnel de l'institution psychiatrique vaudoise, se révèle l'histoire des pratiques médicales et thérapeutiques
Y a-t-il eu, face aux juifs, des chrétiens différents, capables de s’extraire plus vite de cet antijudaïsme pluriséculaire dont on sait qu’il a frayé la voie à l’antisémitisme dans l’Allemagne luthérienne comme dans la France catholique ? Il semble que ce fut le cas des protestants français. Calvin a été le premier à parler autrement des juifs et de leur salut et, en dépit d’exceptions, ses héritiers l’ont suivi, parfois sous les traits d’un millénarisme philosémite. L’histoire a fait le reste. Marquée par les tribulations, l’exil et la fidélité, elle a rendu les huguenots français, nourris de l’Ancien Testament, exceptionnellement proches des juifs. Les deux minorités se croisaient dans le Livre, dans la diaspora européenne, dans la modernité. La Révolution française a fait des uns et des autres des citoyens de plein droit, la République laïque les a vus actifs dans plusieurs de ses chantiers. Expérience unique de judéo-protestantisme, que les antisémites et les maurrassiens ont violemment dénoncée. Les protestants ont été dreyfusards. N’avaient-ils pas eu leur affaire Calas ? De même, pendant les années noires, les replis ...
Dans les années soixante et soixante-dix, l’engouement pour Artaud avait atteint une frénésie dont on n’a plus guère idée aujourd’hui. Son prestige est devenu international : du Brésil, du Japon, d’Italie parviennent les échos de rencontres où il figure au premier plan. C’est qu’Artaud couvre tous les registres : cinéma, théâtre (à quoi on l’a longtemps un peu trop limité), mais aussi danse, musique, peinture, voyages et dérive, métaphysique, alchimie, poésie, psychiatrie, etc. On le rencontre à tous les carrefours de la pensée et de l’art contemporains, et partout, même s’il déroute d’abord, il a incité à aller plus loin. Sur sa route, sont apparus et ont dialogué avec lui tous les plus grands noms de sa génération. Impossible, au XXe siècle, de ne pas le rencontrer à tous les niveaux. Depuis près de cinquante ans qu’il a disparu, les passions ne se sont pas éteintes, et la publication (encore inachevée) de ses Œuvres complètes a sans arrêt remis à neuf notre vision de lui. Bien entendu, il y a eu autour de son visage inspiré et tragique une foule de clichés : le dernier poète maudit, le fou prophétique, le gourou, le...
L'œuvre de Jorge Semprun, exilé, résistant, déporté, écrivain, homme politique, explore les territoires de la mort. Traversant le XX e siècle et ses désastres, arpentant une Europe ravagée, elle interroge la solitude, la fraternité, la littérature et la beauté du monde. L'œuvre de Jorge Semprun, exilé, résistant, déporté, écrivain, homme politique, explore les territoires de la mort. Traversant le XXe siècle et ses désastres, arpentant une Europe ravagée, elle interroge la solitude, la fraternité, la littérature et la beauté du monde. Cette enquête entrelace histoire, psychanalyse, critique littéraire, documents d'archives et paroles vives des témoins. Comment survit-on à l'expérience concentrationnaire ? Quel rôle joue alors la littérature ? Qui sont ces personnages récurrents qui traversent son œuvre ? En choisissant la fiction comme voie royale du témoignage, Semprun transgresse les canons du genre et suscite de nombreux débats alimentés par son statut particulier d'employé à Buchenwald et son parcours dogmatique au Parti communiste espagnol. Chez lui, la séparation fiction/réel est totalement artificielle. On suivra donc Semprun et ses...
La particularité de ce livre, parmi tous les travaux parus à l’occasion du centenaire de l’affaire Dreyfus, est de lier les nouveaux regards sur cet épisode fondamental de notre histoire à la réflexion sur un certain nombre de débats actuels, notamment sur la question de l’approche universaliste ou communautaire de la lutte contre l’antisémitisme. En se plaçant sous l’égide de Pierre Vidal-Naquet, qui s’est défini lui-même comme, inséparablement, historien et citoyen engagé, cet ouvrage s’efforce d’ajouter à l’analyse proprement historique celle du sens qu’a pris, depuis l’Affaire et jusqu’à aujourd’hui, la notion d’engagement dreyfusard. À partir des travaux du colloque international organisé, en association avec plusieurs institutions et sociétés savantes, par la Ligue des droits de l’Homme les 8 et 9 décembre 2006, à l’École militaire, sur les lieux mêmes où s’était déroulée, un siècle plus tôt, après la dégradation du capitaine, la cérémonie réparatrice de juillet 1906, les directeurs de cet ouvrage ont introduit d’importants compléments qui en dégagent les problématiques et les principaux points en...
En romancière funambule, Gaëlle Nohant a relevé le défi lancé par Queneau : " Il n'y aura pas de connaissance véritable de Desnos tant qu'on n'en aura pas établi la légende. " Fabuleuse investigation littéraire, Légende d'un dormeur éveillé traverse le xxe siècle, vivante et tumultueuse, sur les traces d'un héros dont on ne peut que tomber amoureux. C'est par la fiction qu Gaëlle Nohant choisit d'explorer la vie aussi héroïque qu'engagée de Robert Desnos. Au plus proche de l'artiste, elle épouse ses pas, des Halles à Montparnasse, non sans quelques détours par Cuba ou Belle-Île ; visite son atelier de la rue Blomet ; écoute sa " Clef des Songes " ; suit les séances animées du Café Cyrano en compagnie d'Antonin Artaud, de Prévert et d'Aragon ; danse des nuits entières aux côtés de Kiki et de Man Ray. Pour ce voyage avec Desnos, elle puise dans son œuvre, sonde les âmes en medium et, comme lui, " parle surréaliste ". S'identifiant à Youki, le grand amour de Robert, elle l'accompagne jusqu'au bout de la route, au camp de Terezín, en juin 1945.
Souvent, l'amour du bien conduit un homme à dire la vérité aux puissances dont il redoute la vengeance, mais il n'a pas le courage de les affronter ouvertement. C’est la raison pour laquelle ce livre est écrit sous un nom anonyme, car si les pensées sont libres, « on a quand même des ennuis », disait judicieusement Karl Kraus.
Raconter l'histoire de la psychiatrie au XXe siècle non pas à travers les manuels de psychiatrie ou les controverses nosologiques mais à travers le quotidien d'un hôpital psychiatrique tel est le défi de ce livre. L'approche envisagée permet de découvrir des acteurs encore largement exclus du récit historiographique sur la psychiatrie comme les patients mais également les infirmières, assistantes sociales... Elle permet de revisiter les grands thèmes de l'historiographie de la psychiatrie comme l'organisation spatiale ou la relation entre pouvoir et savoir, elle revisite la chronologie notamment l'apparente rupture de l'introduction des neuroleptiques dans les années 1950 et s'interroge sur la psychiatrie « hors les murs » à partir des années 1960. L'archive retenue – les dossiers de patients – fournit un matériau exceptionnel pour aborder la psychiatrie en tant que pratique. L'organisation du travail, l'appropriation du savoir psychiatrique, le regard clinique, l'expérience de la maladie mentale par le médecin et le patient sont encore trop souvent décrits et analysés à partir de rapports de médecins ou de la littérature publiée dans les revues...
L’horloge était censée avoir tous les traits d’une horloge, mis à part donner l’heure. C’était une horloge comme si. Elle avait été fabriquée pendant la guerre de 14-18, en 1915, dans les montagnes perdues et enneigées de la Lozère par un homme placé à l’asile de Saint-Alban, pour le Dr. Louis Célestin Maxime Dubuisson, médecin-directeur par temps de guerre, mais aussi grand-père du futur Dr. Lucien Bonnafé, psychiatre connu pour son engagement dans la construction de la psychiatrie de secteur. Sur le battant on peut lire : "horas non numero nisi serenas", "Je ne sonne que les heures heureuses ", et cela a fait rêver. Voilà qu'elle s'est mise à parler et à raconter la longue histoire de la folie d'hier à aujourd'hui, dans les établissements où elle est assignée à vivre. Elle dit la continue résistance de ceux qui, soignants et soignés, refusèrent d'être de pâles figures du pouvoir et de la soumission, immobilisés, sédimentés au pays des horloges arrêtées.
La Ligue des droits de l'homme, dont l'auteur propose ici la première histoire globale de sa fondation à la Seconde Guerre mondiale, constitue, selon Léon Blum, « un monument constitutif de la République » par sa pérennité et son audience, rassemblant jusqu'à 180 000 membres, au-delà même de l'Hexagone, et intervenant quotidiennement auprès des autorités. Parce qu'elle forme une organisation plurielle et évolutive de savants, de juristes, de médecins, de syndicalistes, de coopérateurs, d'hommes de partis comme d'élus de la République, son étude permet d'aborder des sociabilités et des trajectoires, de découvrir des cultures politiques, de montrer comment les histoires du droit et des droits s'entremêlent, comment les histoires de la justice et des justices se superposent. Sa vision et sa participation à l'État de droit et à l'État-providence, par un syncrétisme projeté dans une République à revivifier, l'incitent en effet à condamner la police des mœurs et la peine de mort, à penser la justice militaire, la syndicalisation et le droit de grève, les assurances sociales, mais aussi l'équité fiscale, la démocratie, la laïcité. Ainsi...
LE VISAGE ET LE PORTRAIT sont les deux points d’ancrage de la problématique abordée dans cet ouvrage. Ces termes révèlent une certaine classification dans la pensée occidentale, et ils traduisent en même temps leur relative fragilité. Que recouvrent aujourd’hui ces mots et quels contenus cachent-ils ? On découvrira que le portrait ou le visage restent deux régimes de valeurs, et bien qu’ils entretiennent des liens de fraternité, ils ont eu chacun leur propre fortune, parallèle et lointaine, antagoniste parfois, se rejoignant souvent. L’histoire de l’art doit revenir sur ces vocables incertains pour montrer qu’ils touchent de très près la question humaine et par conséquent la tête, la face, la figure, l’apparence, l’intériorité et pourquoi pas, l’identité. Les auteurs ont largement adopté une vision pluridisciplinaire, convoquant l’archéologie antique et médiévale, l’histoire de l’art de l’Antiquité à nos jours, l’anthropologie et une approche des médias variée qui associe sculpture, peinture, numismatique, livre illustré, affiche, architecture, textes, photographie et graphisme.
Fatigue, inhibition, insomnie, anxiété, indécision : la plupart des difficultés rencontrées dans la vie quotidienne sont aujourd'hui vite assimilées à de la dépression. Pourquoi ce " succès " ? Croisant l'histoire de la psychiatrie et celle des modes de vie, Alain Ehrenberg suggère que cette " maladie " est inhérente à une société où la norme n'est plus fondée sur la culpabilité et la discipline, mais sur la responsabilité et l'initiative ; elle est la contrepartie de l'énergie que chacun doit mobiliser pour devenir soi-même. Et si la dépression était surtout le révélateur des mutations de l'individu ?
Un regard neuf sur l'affaire Dreyfus, revisitée sous l'angle des passions, des émotions, des amitiés et des conflits personnels entre Dreyfusards et anti-Dreyfusards. " L'Affaire " reste un événement majeur dans la symbolique nationale, fondateur de clivages durables dans la société française, au même titre que la Grande Guerre, Vichy, la guerre d'Algérie ou mai 1968. Le temps aidant, il règne chez les historiens - fait rare, voire remarquable – une certaine unanimité : les Dreyfusards, chevaliers blancs de la vérité et de la raison nous ont légué l'image de l'intellectuel de gauche et la Ligue des droits de l'homme, alors que les anti-Dreyfusards, ont préfiguré cette droite antisémite et radicale qui s'est compromise et discréditée sous Vichy. C'est un point de vue dominant, quasi hégémonique, et c'est à lui que s'attaque avec intelligence et talent Ruth Harris, professeur à Oxford. On ne trouvera pas ici un récit chronologique mais des portraits d'acteurs. Sous cet angle, l'Affaire prend une allure inhabituelle : les passions, les émotions qui animent les principaux personnages, y jouent un rôle central ; les frontières bien tranchées de la vision ...
Mars 1896. Entre les murs de l'asile d'aliénés Saint-Athanase de Quimper, l'interné Paul Taesch, 22 ans, rédige son autobiographie. La découverte de ce document exceptionnel et émouvant, conservé dans son dossier de patient, a été le point de départ d'une incroyable enquête dans les archives. Mars 1896. Entre les murs de l'asile d'aliénés Saint-Athanase de Quimper, l'interné Paul Taesch, 22 ans, rédige son autobiographie. La découverte de ce document exceptionnel et émouvant, conservé dans son dossier de patient, a été le point de départ d'une incroyable enquête dans les archives. C'est le résultat de ce travail que présente ici Anatole Le Bras, composant un récit à plusieurs voix du destin de Paul Taesch. Né en 1874 d'un père inconnu et d'une mère morte en couches, Paul est interné dès l'âge de 12 ans à la section pour enfants aliénés de Bicêtre. Diagnostiqué épileptique, débile, hystérique ou encore dégénéré, le voilà ballotté d'une institution à l'autre, entre Paris, Ville-Évrard et Quimper. Cet itinéraire de souffrance, de liberté volée, d'espoirs déçus, offre un éclairage saisissant sur la réalité asilaire à la fin du...
A l'intention des usagers, des familles et des professionnels de la psychiatrie et de l'action sociale, cet ouvrage donne une lecture claire des lois constituant le cadre psychiatrique contemporain. La loi du 11-2-2005 qui reconnait le handicap psychique dessine pour la psychiatrie une situation porteuse d'espoir. En effet, sous l'impulsion d'un mouvement émanant de familles et d'anciens malades, il semble qu'une créativité sociale vienne au secours d'une psychiatrie qui aurait perdu ses repères. De façon " paradoxale ", la psychiatrie et l'action sociale, qui s'excluaient mutuellement jusqu'à maintenant, sont amenées à se féconder aujourd'hui avec la reconnaissance de la parole des personnes en situation de handicap psychique. Guy Baillon est psychiatre des hôpitaux (Bondy)
Chaque volume de cette collection est conçu comme un ouvrage de référence et regroupe les points de vue les plus significatifs sur une question donnée. « Copyright Electre »
Le fou est l'exclu par excellence. Gênant pour le bon fonctionnement social, perturbant pour notre vision de la norme, le fou fait peur. Exilé... Enfermé... Pourtant, il appartient à l'humanité et l'interroge. Humain, si humain... Regards sur l'histoire, regards d'aujourd'hui... Comment notre époque fait-elle face au problème de la maladie mentale ? Quelles sont les finalités de la psychiatrie ? Quelles sont ses missions ? Quelle est la vision que nous avons aujourd'hui de la maladie mentale ? Quels sont ses rapports avec la société ? Les profondes mutations et les importantes remises en cause du système psychiatrique français donnent lieu aujourd'hui à un vif débat. Des reportages de terrain, auprès des principaux acteurs du milieu psychiatrique et auprès des malades, au sein des familles, dans les hôpitaux et les institutions, mais aussi dans la rue et les prisons... Au-delà des témoignages qui rendent compte de la diversité des points de vue, il s'agit bel et bien d'un voyage dans un univers touchant, car humain, que nous propose Patrick Coupechoux. Il s'agit enfin d'un regard sur la façon dont notre société entend aborder le problème de la maladie...
Le 50e anniversaire de la naissance officielle du XIIIème arrondissement de santé mentale de Paris est l'occasion de faire un bilan historique et actuel des actions réalisées dans le cadre de ce secteur psychiatrique qui a toujours été innovant en matière de soins, de dispositifs, de recherches. Dès l'origine, en 1958, Philippe Paumelle mais aussi Lebovici et Diatkine ont proposé " un projet communautaire en santé mentale à orientation psychanalytique " en développant pour la population parisienne du 13ème arrondissement (enfants, adolescents, adultes, personnes âgées) des structures psychiatriques légères, implantées au sein de la communauté, privilégiant les soins ambulatoires. Aujourd'hui le secteur psychiatrique se voit menacé par les contraintes économiques et gestionnaires. Le défi à relever reste de penser une organisation du soin en santé mentale qui ne dévoie pas les principes essentiels et le souci de l'humain pour les années à venir, mais intègrent les données de notre société actuelle. Les auteurs apportent leurs contributions. Clément Bonnet est praticien hospitalier, psychanalyste, il a été directeur général de l'ASM 13 de 1999 à ...
Sous l’Occupation, 45 000 malades mentaux sont morts derrière les murs des hôpitaux psychiatriques français. Morts de faim et de froid. Ont-ils été exterminés par le régime de Vichy qui aurait fait siens les préceptes eugénistes d’un Alexis Carrel ? Les psychiatres ont-ils été complices de ce « génocide des fous » ? C’est ce que les militants d’un devoir de mémoire mal compris martèlent avec force depuis deux décennies. Pour en finir avec la polémique, une historienne a mené l’enquête. Des années de recherche dans les archives lui ont été nécessaires pour reconstituer le scénario dramatique qui a conduit à l’hécatombe et pour donner enfin une place dans la mémoire collective à des victimes « transparentes ».L’Hécatombe des fous a reçu le prix Jean Finot de l’Académie des sciences morales et politiques, le prix Pierre Simon Éthique et Société, la médaille d’or de la Société française d’histoire des hôpitaux et le prix de l’Évolution psychiatrique.
Gambetta ayant lancé sa célèbre formule - "Le cléricalisme ? Voilà l'ennemi !" -, la Troisième République prend un ensemble de mesures législatives et réglementaires qui touchent de nombreux domaines de la vie publique et confèrent à l'Etat, à ses administrations et à ses services une orientation durable. A cet anticléricalisme institutionnel s'ajoutent deux autres formes d'anticléricalisme, dont des journaux comme L'Anti-Clérical, La République anti-cléricale, Les Corbeaux ou La Calotte se font une spécialité ; l'une est dirigée contre les membres du clergé, l'autre - qui confine parfois à l'irréligion - contre la Bible, les dogmes, les croyances et les pratiques de piété. Cet ouvrage aborde ces différents points. On y trouvera successivement des études consacrées à des parcours individuels, à divers thèmes de prédilection de l'anticléricalisme, à la science et à quelques "sciences de combat", qui apparaissent ou se développent durant le XIXe siècle. Une dernière partie propose un lexique anticlérical et libre penseur, jusque-là inédit, et deux études consacrées à des armes particulièrement efficaces, la chanson et la caricature.
La bestialité n'est pas la bêtise, aussi peut-on la rencontrer dans des esprits reconnus, tels André Breton ou Jean-Paul Sartre. Elle affecte l'intelligence et conduit à penser à contre bon sens, le plus souvent avec suffisance. Pour la cerner, l'auteur prend le parti de s'appuyer sur Antonin Artaud qui fut à la fois le plus grand pourfendeur de la bestialité et sa victime emblématique. A la suite de Marx qui la découvre en Victor Hugo, Antonin Artaud traque la bestialité dans la modernité occidentale. Avec Nietzsche, il constate alors que le processus évolutif de l'Occident conduit à transformer le monde en hôpital psychiatrique potentiel en lequel l'aliéné n'est pas celui qu'on croit.
La « saga lacanienne » vue depuis Nice et Monaco, Toulon, Aix-Marseille, Montpellier, Toulouse... : une autre histoire de la psychanalyse, une géo-histoire. Ce livre resitue les débuts de Lacan dans le contexte de la guerre et des collectifs qu’il côtoyait dans le Midi à cette époque : le phalanstère surréaliste d’Air-Bel, les Cahiers du Sud de Jean Ballard, la campagne Pastré, les Croque-fruits d’Itkine, l’hôpital de Saint-Alban... Il raconte l’implantation fulgurante des lacaniens dans le Midi à partir des années 1960 sur la base d’une centaine d’entretiens inédits réalisés avec les pionniers de cette aventure. Se former, exercer loin de Paris : quelle différence, quels enjeux ? Quelle logique ? L’ouvrage propose enfin des éléments de réflexion sur les rapports entre psychanalyse et invention d’un nouveau lien social.
L'imaginaire médico-religieux : un chapitre méconnu de l'histoire de la littérature moderne. De Balzac à Guibert, de Michelet à Leiris, en passant par Zola, Huysmans, Artaud et tant d'autres, un tel imaginaire a configuré les conceptions les plus diverses de la littérature et de l'art. Portraits de l'écrivain en clinicien, en anatomiste de la société, en guérisseur, ou encore en patient, digne de compassion : dans leur variété, ces figures renvoient à une problématique inséparablement médicale et religieuse. On suit ainsi les avatars littéraires d'un très vieux ménage à trois : l'artiste, le médecin, le prêtre. Pacifique, dit-on, dans les temps anciens (celui des chamans par exemple), ce ménage est devenu problématique et conflictuel chez les modernes. Il est traversé de divergences, d'exclusions, d'alliances des uns aux dépens des autres, de neutralisations et de retrouvailles. La littérature moderne n'est certes pas identifiable au médical, ni au religieux, mais elle s'y confronte comme à autant de tenaces altérités. Toute son histoire en suscite et en défait les croyances. Ménage à trois, donc : mais avec scènes de ménage...
Montre quels sont les rapports d'Antonin Artaud avec les revues, depuis "ilboquet " qu'il créa et signa sous le pseudonyme d'Eno Dailor jusqu'à des citations dans la presse littéraire actuelle (" Monde littéraire "...) en passant par les revues qui l'ont publié de son vivant (" Cahiers du Sud ", "Troisième convoi "...) ou après sa mort ("La tour de feu", "Tel quel "...).
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