Pour les Africaines originaires d’un continent riche de langues, la question du langage se situe à plusieurs niveaux. Tout d’abord, comment toucher, en Afrique, les femmes (la majorité) qui n’utilisent pas ou peu une langue européenne ? Comment, dans une perspective féministe, apprendre les unes des autres, discuter, élaborer et échanger des messages sur les questions qui affectent nos vies quotidiennes ? Comment créer les concepts et méthodes dans les langues africaines afin d’analyser et rendre compte du vécu des femmes et de leurs stratégies ? Comment créer des concepts et un langage féministes communs qui transcendent les diversités linguistiques et culturelles, en tant que locutrices du mandingue, du yoruba, du xhosa, du amharique, de l’arabe, du chinois, du français ou de l’anglais (Fatou Sow). La coexistence du masculin et du féminin en l’universel est l’incarnation de l’égalité naturelle, une égalité par nature, une égalité en dignité qui récuse que la femme soit perçue comme un bien, comme un moyen (Aminata Diaw). On pose trop souvent, en effet, la domination des hommes sur les femmes comme une donnée anthropologique universelle. ...
Présentation de dix oeuvres de dramaturges sub-sahariens proposées dans le cadre du Festival des Francophonies de Limoges : A vous la nuit (Habib Dembelé), Bintou (Koffi Kwahulé), L'enfant Mbéné (Werewere Liking), La fable du cloître (Caya Makhelé), Un appel de nuit (Moussa Konaté)...
Des femmes écrivent l'Afrique est un projet de reconstruction culturelle qui a pour objectif de donner à entendre, de par le monde, des voix jusque là méconnues de femmes d'Afrique qui se sont élevées au cours des siècles. Par la publication d'une série d'anthologies régionales, ce projet s'attache à rendre compte de diverses formes d'expression " littéraire " propres aux femmes d'Afrique. Chaque volume met en lumière une variété de textes représentatifs qui, oraux ou scripturaux à leur origine, présentent une valeur à la fois historique et littéraire. Ce premier volume de la série à paraître en français propose en lecture 132 textes issus de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel - des récits, des contes, des chants, des panégyriques, des lettres, des extraits de mémoires, des documents d'archives, des interviews, des poèmes, des extraits de romans et de pièces de théâtre. L'anthologie comprend des textes de l'époque des grands empires africains du Soudan occidental, de la période coloniale, de l'ère des indépendances et enfin de l'époque contemporaine. Vingt langues africaines et douze pays sont représentés : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte...
L'arriv�e des romanci�res africaines sur la sc�ne litt�raire est r�cente mais importante dans la mesure o� leurs oeuvres proposent une vision du monde diff�rente de celle sugg�r�e par les auteurs masculins qui ont domin� l'univers romanesque africain jusqu'� ce jour. L'id�e de pouvoir qui se d�gage de la lecture des textes �crits par les romanci�res d'expression fran�aise de l'Afrique sub-saharienne est particuli�rement int�ressante � cet �gard. Elle t�moigne d'un �largissement du champ litt�raire qui d�passe de beaucoup un simple renouvellement des th�mes abord�s par les romanciers. Une analyse d�taill�e des romans publi�s par R�gina Yaou, Aminata Sow Fall, Marie NDiaye, Ang�le Rawiri, Mariama B�, Delphine Zanga Tsogo, Werewere Liking, Ken Bugul, Calixthe Beyala et d'autres, montre que les romanci�res africaines n'accordent que peu d'int�r�t � l'id�e de pouvoir �Souverain-Loi� qui domine l'�criture de leurs confr�res masculins. Au contraire, les auteurs femmes ont tendance � concentrer leur attention sur une vision du pouvoir issue des rapports de forces multiples qui se jouent entre les individus ...
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Cet ouvrage propose un panorama des littératures francophones d'Afrique, de la Caraïbe et du Maghreb dans une nouvelle perspective qui fait apparaître toute leur singularité et leur dynamisme. La production littéraire de ces trois régions est systématiquement abordée à partir d'un survol de l'ensemble des littératures francophones qui permet de mieux en saisir les enjeux sociohistoriques et esthétiques. Loin d'être des annexes régionales ou exotiques de la littérature française, ces littératures d'Afrique, de la Caraïbe et du Maghreb en sont devenues des lieux de renouvellement à bien des égards. C'est ce que montre cette introduction, par une approche souple qui tient compte à la fois des générations d'écrivains, des mouvements littéraires, des textes essentiels et des dates importantes. De plus, les œuvres et les auteurs sont présentés dans le cadre des principaux genres que sont le roman, la poésie, le théâtre et l'essai. Cet ouvrage s'adresse tout autant aux étudiants et aux lecteurs qui abordent ces champs littéraires pour la première fois, qu'à ceux qui voudront en connaître davantage. Il constitue une référence indispensable et fournit...
Ponti/Ponts est une revue en libre accès révisée par des pairs, qui se veut un haut lieu de rendez-vous des cultures francophones: du Québec et du Canada à l’Afrique subsaharienne, de la Belgique aux Caraïbes, du Maghreb à la Suisse et au Val d’Aoste, aux autres îles francophones dispersées partout dans le monde, toute la francophonie est conviée à cette rencontre, qui en est une de connaissance, de reconnaissance, de confrontation.Chaque numéro de la revue, qui paraît une fois par an, présente des études critiques, des textes de création et un vaste répertoire de notes de lecture concernant les œuvres linguistiques, littéraires, culturelles des différents espaces francophones. Les essais critiques et les textes de création sont réunis dans un dossier thématique, qui peut inclure aussi des études linguistiques; celles-ci peuvent porter même sur des sujets libres.
Cette présente étude s‘intéresse aux représentations de la mort dans le roman africain francophone, notamment aux symboles, aux espaces, aux personnages ou encore aux formes de la mort. Contrairement à d‘autres travaux, cet ouvrage met en évidence non seulement l‘influence de la culture négro-africaine et occidentale, mais aussi celle de la culture islamique. De meme, il s‘agit d‘une analyse synchronique et diachronique qui se concentre sur le caractère hybride des représentations de la mort, et qui prend aussi en considération leur évolution dans le roman africain francophone. Dans ce contexte, ce travail propose de répondre à plusieurs questions. D‘une part, comment les romanciers africains réutilisent-ils les représentations de la mort négro-africaines, occidentales et/ou islamiques ? Comment les réactualisent-ils ? Les romancières africaines développent-elles des représentations de la mort spécifiques par rapport à leurs collègues masculins ? D‘autre part, existe-t-il diverses facons de représenter la mort selon les générations auxquelles appartiennent les auteurs africains ? Y a-t-il une évolution depuis la première génération de...
While a great deal of postcolonial criticism has examined how the processes of hybridity, mestizaje, creolization, and syncretism impact African diasporic literature, Oakley employs the heuristic of the “commonplace” to recast our sense of the politics of such literature. Her analysis of commonplace poetics reveals that postcolonial poetic and political moods and aspirations are far more complex than has been admitted. African Atlantic writers summon the utopian potential of Romanticism, which had been stricken by Anglo-European exclusiveness and racial entitlement, and project it as an attainable, differentially common future. Putting poets Frankétienne (Haiti), Werewere Liking (Côte d’Ivoire), Derek Walcott (St Lucia), and Claudia Rankine (Jamaica) in dialogue with Romantic poets and theorists, as well as with the more recent thinkers Édouard Glissant, Walter Benjamin, and Emmanuel Levinas, Oakley shows how African Atlantic poets formally revive Romantic forms, ranging from the social utopian manifesto to the poète maudit, in their pursuit of a redemptive allegory of African Atlantic experiences. Common Places addresses issues in African and Caribbean literary studies, ...
Les deux dernières décennies marquent le triomphe des Œuvres féminines d'Afrique Noire. Les Œuvres des romancières ne se cantonnent plus aux thèmes stéréotypés, ainsi sexualité, prostitution, diverses formes de violences, émigration, remise en question de coutumes désuètes (excision, mutilations génitales) deviennent source d'inspiration et de réflexion. Le féminisme tant décrié se métamorphose exprimant le désir de changement des mentalités dans un sens positif.
En ce roman trois voix sont mêlées. Ecoutons celle de Lunaï, village qui végète et qui s'abîme dans une désespérance morne ; celle qui, en contrepoint, s'élève, élégiaque, célébrant une humanité autre à venir, en sa lumière, et aussi, au confluent, celle d'une femme, témoin vigilant et critique, " misovire ". Polyphonie, " entrechoc " des styles, contraste du lyrique et du satirique se fondent dans l'unité d'une oeuvre aboutie. Après Orphée-Dafric, le second roman de Werewere Liking est d'une novation formelle et thématique peut commune dans la littérature africaine, tout en s'enracinant profondément dans la tradition de l'Afrique.
Cet essai revisite le traitement de la modernité en Afrique postcoloniale francophone à travers les romans de Ken Bugul, Werewere Liking et de feue Angèle Rawiri. L'étude examine comment ces auteures représentent les problèmes actuels de l'identité africaine. L'analyse se penche aussi sur les dilemmes des personnages féminins et sur les réalités des femmes africaines pour repenser les problèmes sociaux. Pour sortir de cette ambiguïté, cet essai suggère de tenir compte en permanence du contexte pluriculturel pour construire son identité en fonction des cultures en présence.
Le présent volume rend compte de l'extraordinaire développement et de la grande diversité des littératures de l'Afrique subsaharienne publiées en langue française. Extraites de la base de données LITAF, les notices de cette bibliographie recensent les oeuvres littéraires, anthologies et recueils, ainsi que les ouvrages critiques et la littérature traditionnelle, sans oublier les écrits pour la jeunesse et les bandes dessinées. Cette édition est l'ouvrage de référence essentiel à tous ceux qui désirent étudier ou simplement mieux connaître la production littéraire en langue française du continent africain au sud du Sahara.
Notices de: G. Ansorge, M.A. Barbey, D. Berthoud, M. Boulanger, M. Burnat-Provins, C. Colomb, A. Curchod, G. Faure, C.V. Boissier de Gasparin, M. Küttel, J. Massard, V. Martin, I. de Montolieu.
La Côte d'Ivoire n'est pas une destination ordinaire pour le tourisme malgré ses nombreux atouts. Des lagunes aux denses forêts primaires, de la savane en passant par les montagnes embrumées à l'ouest du pays, elle tient entre ses mains une richesse inestimable. Le Parc national de Camoë, où l'on peut apercevoir les éléphants, emblème national d'un pays en devenir, en est le symbole. La Côte d'Ivoire, ce sont aussi des villes bouillonnantes et tumultueuses telles Abidjan, ancienne ville coloniale et capitale culturelle ou Yamoussoukro plus discrète. Une page se tourne en Côte d'Ivoire. L'incertitude laisse place à l'espérance. A travers les pages de ce guide, Petit Futé entend ouvrir la voie et dévoiler au lecteur les secrets pour ne pas passer à côté de ses trésors.
La Côte d'Ivoire n'est pas une destination ordinaire pour le tourisme malgré ses nombreux atouts. Des lagunes aux denses forêts primaires, de la savane en passant par les montagnes embrumées à l'ouest du pays, elle tient entre ses mains une richesse inestimable. Le Parc national de Camoë, où l'on peut apercevoir les éléphants, emblème national d'un pays en devenir, en est le symbole. La Côte d'Ivoire, ce sont aussi des villes bouillonnantes et tumultueuses telles Abidjan, ancienne ville coloniale et capitale culturelle ou Yamoussoukro plus discrète. Une page se tourne en Côte d'Ivoire. L'incertitude laisse place à l'espérance. A travers les pages de ce guide, Petit Futé entend ouvrir la voie et dévoiler au lecteur les secrets pour ne pas passer à côté de ses trésors !
V.Y. Mudimbe est connu comme une figure de proue de la pensée africaine. Avec L'Odeur du père, L'Écart et The Invention of Africa, il s'est frayé une trace toujours plus importante dans le cheminement des études africaines, dans le cadre des études littéraires et culturelles, de la philosophie et des théories postcoloniales. Auteur d'une oeuvre romanesque et poétique remarquable, Mudimbe n'avait jamais à ce jour été présenté dans la totalité de son oeuvre vaste, embrassant la philosophie et la fiction romanesque. La monographie de Kasereka Kavwahirehi vient combler cette lacune et, de surcroît, pour la première fois l'oeuvre littéraire et scientifique, francophone et anglophone de Mudimbe est abordée dans ses liaisons organiques et ses lignes de force. Suivant Mudimbe dans sa traversée des frontières, territoriale et linguistique, générique et disciplinaire, Kasereka Kavwahirehi élucide les enjeux esthétiques, épistémologiques et existentiels de la démarche mudimbienne dont le but ultime est la fondation d'un nouveau discours africain sur le monde, libéré des pesanteurs coloniales. Les contextes existentiels, idéologiques et culturels africains,...
Il y a presque un demi-siècle, les Africaines entraient en littérature afin de prendre publiquement la parole. Aujourd'hui, membres de l'intelligentsia et citoyennes à part entière de leur continent, elles se sont approprié l'essai 4 et le documentaire, dans le but d'éclairer, sans complaisance, les problèmes aussi bien que les valeurs de leurs sociétés. Par la parole et par l'image, elles se portent en témoins éclairés de l'Afrique des Indépendances. Cet ouvrage novateur, écrit à quatre mains, démontre de façon originale que le documentaire est une autre forme de l'essai. Arguant que le documentaire et l'essai appartiennent à une même dynamique artistique, Irène Assiba d'Almeida et Sonia Lee font dans ce livre une analyse probante des deux facettes d'un même genre. Elles démontrent que la démarche critique des essayistes et documentaristes s'articule autour du questionnement et de l'indignation, nouvelle forme de leur engagement. Elles nous font ainsi découvrir le dynamisme de la pensée des essayistes et l'acuité du regard des documentaristes africaines. Celles-ci, fortes de leur talent et de leur expérience, projettent une nouvelle vision de l'Afrique...
Que leurs écrits relèvent de la doctrine chrétienne, de l’idéologie coloniale et postcoloniale, de l’Histoire officielle ou encore des impératifs liés à l’écriture autobiographique, les écrivains aspirent à les déconstruire ou à cerner leurs limites afin de les dépasser.
Ces différentes réflexions passent en revue les possibilités de relecture, de restructuration et de sauvegarde du patrimoine oral africain, dans une perspective multi et interculturelle. Une attention particulière est accordée aux genres de la littérature orale africaine et aux exégèses y afférentes, aux jeux de langage, à la performance et aux rencontres entre l'oralité et l'écriture.
Dire, raconter, déclamer, jouer et conter l'horreur dans le texte africain, comment et pourquoi ? Ce livre analyse ainsi le mode opératoire du motif de l'horreur dans le discours romanesque, poétique, théâtral, oral (conte) africain. Il s'ensuit une polytonalité qui aide à saisir le motif horrifique dans sa multidimensionnalité littéraire et sa polysémie (valeurs et enjeux) à travers les analyses qui portent sur l'horreur de l'écriture et l'écriture de l'horreur dans le champ littéraire africain.
En 1998, on pouvait dénombrer 120 auteurs ivoiriens ayant écrit 220 oeuvres tous genres confondus, soit 79 romans, 25 recueils de nouvelles, 68 recueils de poésie et 48 pièces de théâtre. Au-delà du travail de recensement de cette création littéraire étalée dans le temps, ce livre dresse l'acte de naissance de la littérature ivoirienne moderne, dans une étude d'ensemble qui fait apparaître sa personnali té , son identité et son originalité.
En 2016, Alain Mabanckou a occupé la Chaire de création artistique du Collège de France. C’était la première fois qu’un écrivain africain était amené à y enseigner la littérature et la culture si souvent dédaignées du « continent noir ». Alain Mabanckou est l’héritier de l’histoire littéraire et intellectuelle de l’Afrique, qu’il retrace dans ces Huit leçons sur l’Afrique données au Collège de France. Croisant la stylistique et la vision politique, envisageant la littérature mais aussi le cinéma et la peinture, les Leçons d’Alain Mabanckou sont une nouvelle façon de visiter la francophonie, matière moins conventionnelle que son nom ne pourrait l’évoquer. La France n’est pas le seul centre de gravité de ce monde-langue. De « Y’a bon » à Aimé Césaire, la lutte a été longue pour passer « des ténèbres à la lumière », et c’est une vision apaisée des rapports de la culture africaine au monde que ces Huit leçons proposent. Loin d’être en concurrence avec la culture française, la culture noire, d’Afrique, de Haïti ou d’Amérique, l’enrichit. « La négritude n’est pas essentiellement une affaire de Noirs entre...
À la croisée de l’histoire des femmes et de celles des civilisations, des cultures, des idées, cet ouvrage unique et sans équivalent au monde recense plus de 10 000 femmes qui au cours de quarante siècles d’histoire, à travers tous les pays et dans tous les domaines de l’histoire humaine, des arts, de la culture, de la science, ont marqué leur temps et leur postérité, enrichi le monde de leurs inventions, créations, pensées, visions...
Faut-il le redire après d’autres ? Le conte, en Afrique. est l’art total par excellence. « Liboy Li Nkundung » en est un bel exemple, qui intègre à la fois le récit narratif, la poésie, le chant, la musique à laquelle l’œuvre doit son titre, la danse. Le mythe et le rite initiatique. Mais il y a aussi – et c’est peut-être là l’essentiel – la portée sociologique de l’œuvre. L’introduction à ce conte le souligne : les peuples africains sont aujourd’hui confrontés à une crise majeure. Comment leur sera-t-il donné de renaître à eux-mêmes ? Comment rythmer la prière pour que la pluie du ciel que nul touraco n’ose plus annoncer revienne féconder la terre famélique ? Faut-il tuer le « Crocodile sacr頻 ? « Liboy Li Nkundung » n’apporte pas de réponse miracle à ces problèmes angoissants ; mais ils sont formulés clairement en langage symbolique – notre manière à nous de les dire et bien dire -, avec pour seul objectif de contraindre l’esprit à s’interroger, à s’interroger encore et toujours, pour contraindre la lumière à jaillir enfin. Il n’y a pas aujourd’hui, pour l’Afrique, meilleure exigence.