Le Proustographe
Auteure: Nicolas Ragonneau
Nombre de pages: 192Infographie de Nicolas Beaujouan
Infographie de Nicolas Beaujouan
La création romanesque de Proust, écrit l'auteur, s'appuie sur deux formes essentielles, le je et le Temps. La première unifie les perspectives du récit, soumet les héros à un point de vue central ; la seconde contrôle le déroulement du roman, l'histoire de la vocation du narrateur et la vie des personnages. Ce sont les deux formes de la sensibilité du romancier, son esthétique transcendantale.C'est ainsi que se succèdent, dans une composition savante qui n'est pas sans évoquer le roman proustien, le côté du je - des problèmes du narrateur à la peinture des personnages - et le côté du Temps - de l'étude du romanesque à celle des techniques du récit -, tandis qu'une analyse charnière concerne l'architecture de l'oeuvre, le je reconstruisant le Temps pour qu'il soit ainsi comme l'espace d'un mouvement, et qu'une analyse finale, «Du roman des lois au roman poétique», montre comment, de la phrase jusqu'au récit, une même figure, celle de la métaphore, confère à l'oeuvre une forme, la forme de sa forme, qui est aussi un rythme.
La liste exhaustive des ouvrages disponibles publiés en langue française dans le monde. La liste des éditeurs et la liste des collections de langue française.
A la croisée d'une sociologie de la traduction et des études de réception, cet ouvrage brosse un panorama des auteurs autrichiens du XXe siècle qui sont à ce jour traduits en français. Quels sont les écrivains autrichiens qui ont réussi à percer en France ? Quels sont ceux qui, traduits en français, sont néanmoins restés méconnus ? Quels sont enfin ceux pour qui aucun éditeur français, ou traducteur, n'a voulu se risquer ? L'ouvrage tente une analyse des conditions de transfert et de réception de la littérature autrichienne contemporaine en France, et des stratégies que déploient éditeurs, traducteurs et critiques pour rendre acceptables les textes qui porteront la mention « traduit de l'allemand (Autriche) ». La réflexion est étayée par ailleurs de comptes-rendus d'expérience personnelle.
« Toute l’œuvre proustienne est pleine de ces déplacements ; ils y tiennent une place au moins aussi importante que les souvenirs », écrivait Georges Poulet dans l’Espace proustien. Cet ouvrage se propose de faire des “mobiles”, les instruments du déplacement symptomatique, le point de départ d’une approche et d’une vision originales. Présenter une sorte de “revue” inédite, de “défilé” dans la rue - loin des salons - des personnages principaux de la Recherche... en calèche, Victoria, landau, chaise de poste, coupé, bicyclette, automobile... Se replacer, pour cela, dans le contexte de la Belle Epoque et de son atmosphère, poser par exemple sur Albertine, la cycliste de Balbec, le regard des polémistes, Sarah Bernhardt, Stéphane Mallarmé... Stigmatiser à travers ces métaphores sexuelles ou sociales toute une société en marche dans une double direction : l’homosexualité ou le déclassement, deux déclinaisons d’un renversement. Appréhender un art nouveau (autre forme de renversement) : celui d’une métamorphose continuelle engendrée, dans tous les domaines, par la fusion des genres, des images et des sons, prodigieusement créatrice,...
Cet essai veut montrer, pour la première fois, l'existence d'un genre littéraire autonome, le récit poétique, d'habitude rejeté par les manuels en fin de chapitre, parmi les inclassables. Il en relève les caractères, à travers des œuvres françaises du Xxe siècle, dont certaines sont très connues (Breton, Cocteau, Giraudoux, Gracq) et d'autres, méconnues (Limbour, Jouve, Supervielle). Donnant à lire, il veut aussi donner à aimer : suivant une méthode déjà appliquée à Proust et le roman, l'analyse épouse l'écriture des textes qu'elle commente, et fait de cet ensemble épars de quatre-vingt chefs-d'œuvre, un livre " unique, total, neuf, et comme incantatoire ".
L'ensemble des publications consacrées à la vie et à l'oeuvre de Marcel Proust pourrait remplir une bibliothèque à l'intérieur de laquelle seul le spécialiste pourrait se déplacer. Fort de ce constat, Jean-Yves Tadié a souhaité offrir au grand public une synthèse de ses connaissances accumulées au fil des années. La première partie analyse les caractères de l'art de Proust en insistant sur la révolution qu'il a fait subir au genre romanesque. La deuxième concerne la composition et le contenu de chacune des oeuvres, des articles au grand roman. La troisième partie dresse un bilan de la critique proustienne. La dernière partie met à jour la biographie de Proust. Une bibliographie importante termine ce travail. Véritable clé d'entrée dans l'univers de cet auteur majeur, cet ouvrage indispensable fournit donc au public cultivé, comme aux étudiants, le dernier état de la critique proustienne.
Le XXe siècle aura vu s'épanouir cette littérature sur la littérature qu'est la critique littéraire. En dix chapitres, Jean-Yves Tadié explore les axes vivants de la critique moderne : le formalisme russe, les grandes synthèses allemandes, l'École de Genève et l'étude de la conscience, la critique de l'imaginaire, la psychanalyse, la sociologie, les rapports entre linguistique et littérature, la sémiotique, la génétique, la poétique. Mais chaque type de critique est aussi le fait d'un homme ou d'un groupe d'universitaires; il explique de façon limpide l'apport de chaque acteur dans cette aventure intellectuelle qu'est la recherche du secret de la création et du mystère de sa réception.
Graal proustien, les "soixante-quinze feuillets" de très grand format étaient devenus légendaires. La seule trace qui en existait était l’allusion qu’y faisait Bernard de Fallois, en 1954, dans la préface du Contre Sainte-Beuve. En 1962, ils n’avaient pas rejoint la Bibliothèque nationale avec le reste des manuscrits de l’auteur de Swann. Leur réapparition en 2018 à la mort de Bernard de Fallois, après plus d’un demi-siècle de vaines recherches, est un coup de tonnerre. Car les insaisissables "soixante-quinze feuillets" de 1908 sont une pièce essentielle du puzzle. Bien antérieurs au Contre Sainte-Beuve, ils ne font pas que nous livrer la plus ancienne version d’À la recherche du temps perdu. Par les clés de lecture que l’écrivain y a comme oubliées, ils donnent accès à la crypte proustienne primitive. "Un livre est un grand cimetière où sur la plupart des tombes on ne peut plus lire les noms effacés", lit-on dans Le Temps retrouvé : mais ici, le temps n’a pas encore effacé tous les noms.
Qui est philosophe ? Le philosophe de l’époque moderne (XVIe-XIIIe siècles) est une figure mouvante, dont l’activité s’oppose à celle de son prédécesseur, plus enclin à la contemplation de la vérité, ainsi qu’à celle de son descendant du XIXe siècle, professionnel de la philosophie. Le philosophe, tel que l’envisage cet ouvrage, est à la fois personnage fictif, incarnation reconnaissable d’un type ou d’une spécialité, et personnage réel, convoqué dans le récit au gré de l’argumentation. Il peut s’agir de l’auteur lui-même qui tente de se définir comme tel, comme les études sur Hobbes ou Diderot dans ce volume le soulignent. Il peut être question d’un philosophe appartenant au passé, grande figure qui traverse les siècles et les discours, à l’instar de Socrate ou de Montaigne. Il peut encore être question de figures génériques, comme celles que Hume place en face de lui dans ses Essais. La représentation du philosophe peut enfin prendre place dans une construction fictionnelle, philosophe naturel de l’académie de Lagado comme penseur chez Cyrano. S’interroger sur la figure du philosophe dans sa variété méthodologique plus ...
Les prises de position sur la littérature ont tendance, on le sait, à s'organiser par couples d'opposition. Lecture interne et analyse externe de l'oeuvre littéraire sont conçues le plus souvent selon l'idée d'une antinomie indépassable qui, si elle a permis de structurer le champ scientifique, a aussi emprisonné la réflexion dans une série de faux dilemmes. L'objet de ce livre, né du colloque « Littérature en contexte » organisé à Zurich en mai 2004 pour la relève académique suisse en littératures française et italienne modernes, est de questionner, à travers une série de lectures et d'analyses, l'une de ces prétendues dichotomies qui divisent les esprits : celle entre texte et contexte. C'est la tension entre ces deux notions, et les multiples façons dont on peut penser non seulement leur opposition, mais aussi leur articulation, qui est au centre des 21 contributions à ce volume.
Tous les lecteurs de la correspondance et de la biographie de Marcel Proust le savent, la quantité de ses amis, leur diversité est considérable. Ce contempteur de l'amitié a su s'assurer l'affection, la fidélité d'hommes et de femmes appartenant à toutes les classes et à tous les milieux sociaux. Grâce à ce cercle, la renommée d'un Proust encore peu connu s'étendait de bouche à oreille. Grâce à lui, il était soutenu comme le leader d'une équipe du Tour de France par ses coéquipiers, qui se dévouaient jour et nuit pour lui. Tous ces visages méritent d'être ressuscités pour mieux comprendre Proust, sa vie, son œuvre, son temps. Certains ont beau être contre Sainte-Beuve : lorsqu'il avait recréé « Chateaubriand et son groupe littéraire », il ne s'était pas trompé.
Aujourd'hui, en littérature, tout est roman. Autobiographie, récit poétique, essai : le roman les englobe tous. S'il est aujourd'hui le genre dominant, c'est qu'au XXe siècle il a renouvelé entièrement son langage et ses formes, en empruntant des voies divergentes, allant de la synthèse encyclopédique à l'éclatement, de l'air pur des grands sommets aux secrets du laboratoire de recherche. C'est ce langage qui est examiné dans cet essai. En classant par grands concepts les différents aspects du roman, les oeuvres apparaissent comme l'illustration d'une description générale : une vision du monde. Loin de tout palmarès, sont présents ici moins des oeuvres ou des auteurs que des problèmes : la manière dont, de 1900 à nos jours, le roman met en question l'Histoire, la société mais aussi la tradition littéraire. Les manières de penser le roman comme les manières dont pensent les romanciers dans le roman. En mettant au jour les structures romanesques qui demeurent, d'hier à demain, s'écrit ici une histoire du futur.
L’allongement de la durée de vie, les progrès de l’imagerie et de l’anesthésie-réanimation, associés au désir légitime de vivre sans douleur et le plus autonome possible ont augmenté le nombre d’interventions portant sur la colonne vertébrale. En revanche, peu de mesures ont été mises en oeuvre pour en diminuer les complications alors que leur nombre est important et croissant. Ces complications vont de l’augmentation des douleurs aux dramatiques paralysies à type de tétraplégie ou de paraplégie, elles incluent très fréquemment des infections nosocomiales. Aussi, l’objectif de ce livre est de présenter les mesures simples à mettre en oeuvre qui permettraient de diminuer de moitié le nombre de ces accidents. Eclairant la description scientifique par des exemples de cas cliniques et s’appuyant sur l’expérience personnelle de l’auteur et les données de la littérature, cet ouvrage décrit l’étiologie de chacun des accidents afin de proposer des mesures de prévention efficaces. Chaque complication est abordée selon le schéma «description/étiologie/ prévention».
Réunit la somme des connaissances actuelles sur Proust et son oeuvre, en un millier d'articles consacrés aux personnes et aux lieux, fictifs ou réels, qui figurent autant dans les devoirs du lycéen que dans la " Recherche " ou dans les notes posthumes. Avec des synthèses sur l'homme et l'écrivain, ses prédécesseurs, ses contemporains, sa pensée, etc.
Cette histoire de la littérature française présente les acceptions différentes que ce mot reçut, du Moyen Age au XXe siècle. Elle entend montrer ce que fut la littérature, à chaque âge de l'histoire culturelle, politique et sociale française, pour les contemporains. Le second volume couvre la période s'étendant du XVIIIe au XXe siècle.