La main de l'auteur et l'esprit de l'imprimeur. XVIe-XVIIIe siècle
Auteure: Roger Chartier
Nombre de pages: 416Première édition
Première édition
Notre monde devient chaque jour plus global et, pourtant, il n'est pas doté d'une langue universelle. Traduire est donc une nécessité pour que les destins partagés ne soient pas, en réalité, des histoires cloisonnées. L'étude des traductions permet de dissiper les illusions anachroniques qui oublient la très grande inégalité entre les langues qui sont traduites et celles qui traduisent. Elle met en lumière les translations des modèles esthétiques et des normes culturelles. Elle s'écrit dans la tension entre l'hospitalité langagière, qui accueille l'autre, et la violence qui le prive de ses propres mots. Or cette étude peut être menée à plusieurs échelles. Dans ce livre voué à la première modernité, entre XVIe et XVIIe siècle, est d'abord privilégiée celle qui s'attache aux mots : ainsi, les premiers vers du monologue d'Hamlet dans les traductions françaises et espagnoles du XVIIIe siècle, ou encore les différentes traductions du mot qu'emploie Aristote pour désigner les « preuves » qu'il tient pour essentielles dans l'art rhétorique. Cependant les processus de traduction ne se limitent pas au passage des textes d'une langue dans une autre. Ils...
Entre les auteurs et les lecteurs, entre l'écriture autographe et la page du livre, les formes matérielles de la publication sont une médiation obligée et décisive. A partir d'oeuvres poétiques, dramatiques, romanesques, où les objets et les usages de l'écrit sont devenus littérature, ce livre cherche à mieux comprendre la tension entre l'inscription et l'effacement, le durable et l'éphémère.
Alors que les historiens sont amenés à une remise en cause radicale de leurs certitudes, les uns trouvent refuge dans un retour à l'érudition et à l'archive, les autres sont tentés de renoncer à la dimension de connaissance inscrite au cœur de leur discipline. Roger Chartier, directeur d'études à l'EHESS, connu pour ses travaux d'histoire culturelle, n'a jamais cessé de s'interroger sur le statut du discours historique. Entre science et fiction, l'histoire chemine au bord de la falaise. Selon quels critères peut-elle être tenue pour une reconstruction valide de la réalité passée, sachant que le respect des règles traditionnelles n'est plus une garantie suffisante ? Convaincu que la fameuse "crise" de l'histoire constitue non pas une impasse, mais un appel pressant à la refondation, Roger Chartier éclaire, dans un dialogue constant avec les autres sciences humaines, et par sa relecture des œuvres de Michel de Certeau, Michel Foucault ou Louis Marin, l'intention de vérité qui traverse le propos des historiens. Au moment où la compréhension du passé est ressentie comme moins nécessaire, le présent semblant se suffire, l'histoire doit retrouver sa vigueur de ...
Découvrir les processus en oeuvre dans l'histoire du livre et, plus largement, dans les pratiques de l'écrit, repérer comment et pourquoi ils se transforment, telle est la tâche que s'est fixée Roger Chartier à travers des enquêtes qui ont renouvelé l'approche historique des pratiques culturelles. Roger Chartier, directeur d'études à l'EHESS, met en lumière les discontinuités d'un "ordre des livres" dans lequel est pris "l'ordre du discours" analysé par Michel Foucault : l'invention de l'auteur, les transformations matérielles qui gouvernent les transmissions des textes et des savoirs, les multiples scènes sur lesquelles jouent les protecteurs princiers, les auteurs, les éditeurs-libraires, mais aussi les lecteurs. Loin d'être un océan sans rivages, le monde de l'écrit a des bornes, des règles, des territoires, des techniques, qui changent au rythme des sociétés. Aujourd'hui, les mutations qui bouleversent l'univers de l'écrit obéissent à des lois souvent indéchiffrables. En conduisant son lecteur à voyager sur cinq siècles, Roger Chartier permet, de prendre une distance salutaire avec les débats actuels. Sa vision sans nostalgie ni utopisme plaide...
Qu'il s'agisse des documents privés d'hommes célèbres ou des carnets de compte d'un artisan anonyme, les archives personnelles (lettres, journaux, autobiographies...) sont aujourd'hui mobilisées aussi bien par des sociologues que par des historiens ou des anthropologues. Ces archives personnelles, de la correspondance aux agendas, ont fait depuis quelques années une entrée remarquée dans les sciences humaines et sociales. Les auteurs se livrent à l'exploration de cette gamme d'écritures personnelles à partir d'exemples concrets en apportant un ensemble de réponses et de savoir-faire.
Au XVIIe siècle, Paris est le plus grand centre d’édition de l’Europe. Interprétation globale d’un phénomène touchant à la fois à l’économie, à la politique et à la vie intellectuelle et religieuse, ce livre se veut une explication du mouvement du siècle et de l’esprit classique. Il fait revivre dans ce but le petit monde du livre, mais aussi celui des auteurs et de leurs lecteurs. L’auteur montre comment la Contre-Réforme triomphante ouvre d’abord au livre un immense marché. Une crise de surproduction y succède. L’Etat réagit en contrôlant de plus en plus étroitement la presse. Tel est le climat dans lequel se développe la littérature classique qui, à l’image du système monarchique, prétend à la recherche idéale d’une forme de stabilité et de perfection. Mais il est impossible d’entraver la liberté de la presse, l’opposition au système monarchique se réfugie alors hors de France, en Hollande notamment. Et c’est là que se prépare l’avenir.
La littérature telle que nous l'entendons aujourd'hui date du Siècle des lumières. Auparavant, les constellations sociales où brillent les œuvres étaient tout autres ; on était loin, en particulier, d'une évidente autonomie, telle qu'elle apparaît constitutive de la sphère littéraire à partir de 1850. Comment alors concevoir la littérature quand elle n'est pas autonome ? Qu'est-ce que " la littérature d'avant la littérature " ? Selon quelles cristallisations historiques l'art des œuvres d'écriture s'est-il transformé ? Ce livre s'attache à montrer comment la littérature existe en fonction du passage, inégal et incertain, de société de mémoire à société de culture. Si l'émergence de la littérature est bien contemporaine de l'invention de la culture comme mode d'organisation ou de représentation de la société, c'est la tradition ou la mémoire qui ont d'abord permis aux hommes de se représenter à eux-mêmes la légitimité de leur communauté et de leurs façons de vivre ensemble. Historiens, critiques littéraires, sociologues et tous ceux qui souhaitent lire l'histoire de la littérature sous un angle différent découvriront quelques fragments du ...
Ce livre est écrit comme un droit d’inventaire. Alors qu’Internet a été à ses débuts perçu comme une technologie qui pourrait servir au développement de pratiques émancipatrices, il semble aujourd’hui être devenu un redoutable instrument des pouvoirs étatiques et économiques. Pour comprendre pourquoi le projet émancipateur longtemps associé à cette technologie a été tenu en échec, il faut replacer cette séquence dans une histoire longue : celle des conflits qui ont émergé chaque fois que de nouveaux moyens de communication ont été inventés. Depuis la naissance de l’imprimerie, les stratégies étatiques de censure, de surveillance, de propagande se sont sans cesse transformées et sont parvenues à domestiquer ce qui semblait les contester. Menacé par l’apparition d’Internet et ses appropriations subversives, l’État a su restaurer son emprise sous des formes inédites au gré d’alliances avec les seigneurs du capitalisme numérique tandis que les usages militants d’Internet faisaient l’objet d’une violente répression. Après dix années d’engagement en faveur des libertés sur Internet, Félix Tréguer analyse avec lucidité les...
Pour fixer la trace interroge des écrits qui, au XIXe siècle, partagent un objet commun, non-littéraire, la photographie. Cette dernière inaugure un type de représentation apparemment opposé à celui que propose la littérature. Des textes d'écrivains, d'historiens, de critiques contribuent directement ou indirectement à questionner cette rencontre problématique. Autour de Maxime Du Camp et de son Egypte, Nubie, Palestine et Syrie - le premier livre français illustré de photographies -, se constitue un champ intellectuel qui mérite d'être cerné. Creuset d'une réflexion " littéraire " sur la photographie, il impose un éclairage nouveau sur des œuvres littéraires connues. La situation de Maxime Du Camp dans le monde littéraire et éditorial, ses prises de position théoriques sur les arts et la littérature permettent de comprendre la place de la photographie dans l'histoire culturelle du XIXe siècle. De la confrontation de grands textes de fiction, de récits de voyages, de travaux d'histoire, de commentaires d'épreuves photographiques se dégage une sensibilité commune, de l'ordre d'un modèle culturel, que la photographie structure de manière spécifique....
Au XVIIe siècle, Paris est le plus grand centre d’édition de l’Europe. Interprétation globale d’un phénomène touchant à la fois à l’économie, à la politique et à la vie intellectuelle et religieuse, ce livre se veut une explication du mouvement du siècle et de l’esprit classique. Il fait revivre dans ce but le petit monde du livre, mais aussi celui des auteurs et de leurs lecteurs. L’auteur montre comment la Contre-Réforme triomphante ouvre d’abord au livre un immense marché. Une crise de surproduction y succède. L’Etat réagit en contrôlant de plus en plus étroitement la presse. Tel est le climat dans lequel se développe la littérature classique qui, à l’image du système monarchique, prétend à la recherche idéale d’une forme de stabilité et de perfection. Mais il est impossible d’entraver la liberté de la presse, l’opposition au système monarchique se réfugie alors hors de France, en Hollande notamment. Et c’est là que se prépare l’avenir.
Dans la France d'entre XVIe et XVIIIe siècle, les normes et les pratiques culturelles changent en profondeur. L'œuvre de christianisation des pensées et des conduites, la diffusion de nouvelles règles de comportement, d'abord élaborées à la Cour, puis imposées à l'entière société, le déplacement des frontières et contrastes culturels transforment les manières de vivre et de mourir, les façons d'être en société. L'imprimé, en toutes ses formes, tient une place centrale dans cette mutation, parce qu'il propose à des lecteurs plus nombreux des modèles inédits, parce qu'il s'inscrit au cœur de rituels et d'apprentissages qui longtemps n'étaient que gestes et paroles, parce qu'il permet des usages multiples et des appropriations plurielles. C'est son rôle que ce livre examine, en portant attention à certains genres essentiels (les traités de civilité, les préparations à la mort, les livres des Bibliothèques bleues) et en tentant de nouer deux histoires : celle des manières de lire et celle des objets lus. Roger Chartier, né à Lyon en 1945, est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et professeur au Collège de France....
Comment Norbert Elias, qui fut exclu de tous les systèmes universitaires européens, est-il devenu l'un des plus grands sociologues du XXe siècle ? Comment ce juif allemand contraint tôt à l’exil et considéré comme quantité négligeable en Grande-Bretagne, où il a vécu, a-t-il fini par intégrer le canon de la sociologie européenne ? C’est cette énigme, posée par la vie de Norbert Elias et par la réception de son œuvre, que Marc Joly tente de résoudre dans ce livre magistral, fondé sur des archives souvent inédites conservées en Allemagne et au Royaume-Uni. Il propose non seulement une biographie et une lecture très vivantes et informées d’Elias, mais aussi, à partir de ce cas emblématique, une histoire de la sociologie en Europe au XXe siècle. Il s’intéresse notamment à la réception de cette œuvre en France et livre un éclairage passionnant sur la vie des idées et les mécanismes qui la font évoluer.
Philippe Ariès (1914-1984), l'auteur des classiques Histoire des populations françaises (1948), l'Enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime (1960 et 1973) et l'Homme devant la mort (1977) est une figure emblématique de la Nouvelle histoire aux côtés de G. Duby, J. Le Goff, E. Le Roy Ladurie ou M. Vovelle. Mais ce directeur d'études à l'EHESS fut pendant longtemps un solitaire, un historien franc-tireur, qui a bâti son œuvre en dehors de l'université, bref un « historien du dimanche ». Philippe Ariès, formé à l'école de l'Action française dans les années trente, épouse la plupart des combats du mouvement de Charles Maurras jusqu'à Pierre Boutang, puis se détache du militantisme tout en restant fidèle à sa culture traditionaliste. La biographie de ce pionnier de l'histoire des mentalités permet de comprendre la notoriété nationale et internationale de l'œuvre de Philippe Ariès dans des milieux aussi divers que ceux de la sociologie, de la psychologie, de l'éducation ou de la médecine. Elle livre enfin une explication sur la longue traversée du désert que connut Philippe Ariès et qui révoltait tant Michel Foucault.
Ce livre a été élaboré dans la continuité d'une table ronde, intitulée « Les outils de la pensée. Étude comparative de textes et de leurs fonctions sociales », qui s'est tenue le 29 mai 2007 à la Fondation Maison des sciences de l'homme, à Paris. Par une convention signée le 8 décembre 2004, cette institution française et le Musée national d’ethnologie au Japon avaient envisagé la possibilité d’inviter des chercheurs et d’organiser des recherches en commun. Cette table ronde est le premier projet réalisé par les deux institutions dans ce cadre. Elle est aussi l’un des aboutissements du travail collectif que les coordinateurs de ce livre ont mené depuis 2004 au Musée national d’ethnologie sous le titre « Textologie. Étude interdisciplinaire des relations entre l’homme et le texte dans une perspective historique et comparative ».
Ce livre-enquête brosse un panorama du renouveau intellectuel en France. François Dosse y propose une analyse systématique de la " recherche de pointe " en sciences humaines, nourrie de nombreux entretiens originaux avec ses acteurs. Il montre ainsi de façon très accessible, que les travaux engagés depuis plus de quinze ans dans diverses disciplines, après la fin des grands paradigmes unifiants, débouchent aujourd'hui sur des propositions novatrices, permettant de penser autrement le social et le politique. De nouveaux concepts, de nouvelles théories voient le jour, rétablissant les ponts entre les différents champs de la recherche, replaçant l'homme et le sujet au cœur des réflexions. Par-delà la diversité de ces travaux, François Dosse y voit l'effet décalé de la génération marquée par Mai 68. Cette génération semble avoir enfin trouvé les mots pour poursuivre sa quête de sens sans téléologie et son goût de l'agir sans activisme, afin de repenser le lien social dans la Cité moderne.
L'acte de lire n'est pas simple et il a évolué, du codex de papyrus au volume de parchemin et à l'électronique. On n'a pas toujours lu de la même manière un texte ou plusieurs, un manuscrit ou un livre, rapidement ou attentivement, à voix haute ou en silence, seul ou en public, pour s'instruire ou se distraire... C'est une sorte de parcours historique des méthodes de lecture et des habitudes de lecteurs que propose ce livre, dans des lieux et à des moments exemplaires, de la Grèce antique à la veille de nouvelles formes de communication écrite.
Les temps modernes marquent l’émergence de la littérature criminelle en France. Les canards, livrets bon marché remplis d’histoires merveilleuses et sanglantes, offrent des récits fondés sur le quotidien, établissant ainsi un lien avec l’univers des lecteurs. Comme les histoires tragiques, ils privilégient les narrations de crimes, où les actions féminines sont mises en relief. Associée aux peurs du temps, la femme y incarne les figures de l’infanticide, de la parricide, de l’adultère et de la sorcière, attaquant l’ordre masculin du monde. Produits et moteurs de la moralisation grandissante du royaume, surtout au début du XVIIe siècle – moment de plein essor de la Réforme catholique –, ces pièces avertissent des dangers représentés par les femmes insoumises. Considérant la littérature des rues comme source privilégiée pour l’histoire culturelle, ce travail cherche à l’appréhender en tant que puissant système de diffusion de modèles de comportement vers un large public.
"Art happens, a déclaré Whistler, mais l'idée que nous n'en finirons jamais de déchiffrer le mystère esthétique ne s'oppose pas à l'examen des faits qui l'ont rendu possible." Parmi ces "faits" évoqués par Borges, les relations nouées entre les créations esthétiques et la culture écrite de leur temps constituent l'un des plus essentiels. Mieux que d'autres, les auteurs avec lesquels ce livre chemine ont fait de la matérialité de l'écriture un objet littéraire. Pour plaire, amuser, faire rêver ou penser, Baudri de Bourgueil, Cervantès, Ben Jonson, Cyrano de Bergerac, Goldoni et Diderot ont introduit dans leurs textes, avec réalisme ou à titre de métaphores, les tablettes de cire, les presses à imprimer, les écrits à la main, les écritures brodées et tissées. En ne séparant pas les discours des formes matérielles qui assurent leur publication, ils rappellent que les pratiques des copistes ou les tâches dans l'atelier typographique donnent aux oeuvres non seulement leur corps, mais aussi une part de leur âme. Entre les auteurs et les lecteurs, entre l'écriture autographe et la page du livre, elles sont une médiation obligée et décisive. En...
Dans un entrelacs entre l'histoire classique des idées, l'histoire de la philosophie, l'histoire des mentalités et l'histoire culturelle, ce livre s'efforce d'ouvrir un espace de recherche, celui d'une histoire intellectuelle, dont François Dosse a déjà entrepris l'exploration dans ses travaux antérieurs. (Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 2003.) Les médias scrutent avec une passion grandissante les moindres paroles des intellectuels ainsi que leurs silences. On décrit leurs réseaux et on en dresse la généalogie. Tour à tour accusés ou dénoncés comme accusateurs, les intellectuels en seraient pour certains au stade terminal lorsque d'autres les stigmatisent comme " terroristes ". Dans ce livre ambitieux, François Dosse tente de restituer la pluralité des figures de l'intellectuel à partir de celle apparue en France lors de l'affaire Dreyfus. Dans un entrelacs entre l'histoire classique des idées, l'histoire de la philosophie, l'histoire des mentalités et l'histoire culturelle, ce livre explore un espace de recherche, celui d'une histoire intellectuelle, que François Dosse a déjà défriché dans ses travaux...
Internet fait renaître le rêve d’universalité où l’entière humanité participe à l’échange des idées. Mais suscite aussi l’angoisse de voir disparaître la culture du livre. Quel est l’avenir du livre ? Que nous apprend son passé ? Roger Chartier nous rappelle que bien des révolutions, dont celle de Gutenberg, vécues comme des menaces, ont au contraire créé opportunités et ouvertures. Il démontre pourquoi l’histoire du livre est inséparable des gestes violents qui le répriment, des autodafés à la censure ; mais aussi comment la force de l’écrit a rendu tragiquement dérisoire cette noire volonté. Ainsi, la négation de l’auteur a finalement conduit à la reconnaissance de ses droits qui sont aujourd’hui à nouveau mis en question par l’immatérialité du texte électronique. Dans cette évocation du jeu de rôles entre auteur, lecteur, éditeur et supports technique de l’écrit, Roger Chartier nous préserve de la nostalgie conservatrice comme de l’utopie naïve. Car réfléchir sur les révolutions du livre, c’est en définitive, interroger la tension fondamentale qui traverse le monde contemporain, déchiré entre l’affirmation...
La 4e de couverture indique : « Quelle place tient actuellement le cinéma dans le renouvellement des réflexions contemporaines sur l'écriture et le statut de vérité de l'histoire ? Loin de constituer un simple catalogue d'informations sur ce qui s'est passé, le récit cinématographique construit avec ses spectateurs une relation esthétique et historique, nous aidant à mieux comprendre la corrélation entre l'intériorité de notre mémoire et le processus de notre socialisation. Il porte au langage une expérience sensible du monde, en même temps qu'il développe des idées dont les formes permettent d'appréhender des registres complexes de temporalité et de révéler les héritages qui balisent le parcours des communautés et des individus. Ce livre rassemble des contributions venant d'historiens et de philosophes dont les périodes et les spécialités sont très différentes, mais dont les préoccupations épistémologiques se croisent, autour du cinéma, dans une série d'interrogations communes. »
Etudie à travers la figure de Valentin Conrart, officier du roi et secrétaire de l'Académie française, les relations entre le pouvoir et le monde des lettres au XVIIe siècle en France.
La collection Ad usum Delphini, entreprise d'édition de textes anciens à l'attention du Dauphin (39 volumes), a fait l'objet d'une enquête étendue et sérieuse dont cet ouvrage offre la synthèse. La 1re partie étudie la conception, le financement, la direction de l'entreprise, le choix des auteurs anciens et celui des éditeurs. La 2e partie analyse en détails les méthodes, la censure ...
Les plus grands spécialistes francophones sont réunis dans ce sixième volume. Ils éclairent les grandes questions que posent le monde global et éclaté d’aujourd’hui, l’avenir de l’Europe, les arts et la culture, la croyance et les convictions, et tout ce qui contribue à l’esprit de notre temps. Contributions de Cengiz Aktar, Michka Assayas, Marc Augé, Bertrand Badie, Henri Bacry, Laurence Benaïm, Claude Birman, Yves Bonnefoy, René Bonnell, Jean-Philippe Bouchaud, Dominique Bourg, Daniel Buren, Roger Chartier, Anne Cheng, Jean-Louis Cohen, Daniel Cohn-Bendit, Antoine Compagnon, Louis Dandrel, Marie Darrieussecq, Michel Deguy, Mireille Delmas-Marty, Jean Delumeau, Jean-Luc Domenach, Paul Dumouchel, Gilbert Durand, Pascal Engel, Roberto Esposito, Mathias Fink, Élisabeth de Fontenay, Marc Fumaroli, Marcel Gauchet, Gérard Genette, Andreï Gratchev, Xavier Greffe, Serge Guilbaut, Claude Habib, Danielle Hervieu-Léger, Eric J. Hobsbawm, Mahmoud Hussein, François Jullien, Pierre Kipré, Renée Koering-Joulin, Jacques Laskar, Mark Levene, Claude Makovski, Patrick Mauriès, Elikia M’Bokolo, Pierre Milza, Jean-Pierre Mohen, Sami Naïr, Tobie Nathan, André Orléan,...
Peut-on imaginer une manifestation sans chansons ? Qu'il s'agisse d'entonner à pleins poumons des hymnes au fort pouvoir identifiant, ou de détourner des airs connus... tout rassemblement politique connait son intermède chantant. Cette habitude a son histoire. Depuis les mazarinades et la Révolution française, elle accompagne l'irruption de la foule dans la vie de la cité. Au 19e siècle elle prend cependant une nouvelle ampleur. Sous l'influence de Béranger et de ses nombreux imitateurs, les chansons commentant l'actualité deviennent de plus en plus nombreuses et circulent de plus en plus facilement. Les développements de l'imprimé, des sociabilités, des populations migrantes expliquent ces évolutions. La parole chansonnière, perçue comme une « voix du peuple », devient alors un enjeu politique de première importance. Comment se forme cette culture qui ne tarde pas à revendiquer une certaine autonomie ? Que dit-elle ? Comment se diffuse-t-elle ? Comment les autorités et les élites peuvent-elles essayer de la domestiquer ? Ce livre propose une réflexion sur toutes ces questions. Il permet ainsi de participer au débat sur la politisation des populations dans...