Les Iles, les Tropiques, la traite des Noirs, l’esclavage... Ces éléments ont créé en Haïti une nouvelle religion : le Vaudou. Religion vivante, religion dansée, religion orgiastique à possession. Un polythéisme africain enrobé de formules et de rites catholiques. Jean Kerboull a vécu des années parmi les paysans haïtiens - expérience unique, qui lui a permis de pénétrer à l’intérieur du phénomène et d’en découvrir l’architecture secrète. Un extraordinaire univers mystique enfin éclairé.
La question de la conception, de la réception et de la mise en œuvre de procédés magiques en milieu musulman n'a guère suscité de travaux systématiques jusqu'à ces dernières années. Seuls deux auteurs ont abordé le problème de façon approfondie : Edmond Doutté dans "Magie et religion dans l'Afrique du Nord", qui date de 1908 et Tawfic Fand dans sa thèse publiée sous le titre "La divination arabe", en 1965 (réédition en 1987). On peut y ajouter l'ouvrage récent (2004), édité par Emilie Savage-Smith, "Magic and Divination in early Islam", qui reproduit des articles de divers auteurs, parfois anciens. Nous avons voulu montrer et expliquer les bases de pratiques contemporaines dans ce domaine, tout en explorant les textes historiques (du Coran à al-Bûnî) auxquels se réfèrent ces pratiques et en interrogeant, au passage, les réactions et conceptions d'auteurs musulmans (al-Qurtubî, Ibn Khaldûn). Nous avons surtout mis l'accent sur l'utilisation de l'écrit dans ces actes de magie : écrits conçus et prescrits par un homme de religion en général et appliqués sur des supports divers ; l'ouvrage consacre des chapitres aux supports plus ou moins habituels...
Quelle que soit l’opinion sur l’origine complexe des populations qui sous le nom général de Berbères ont occupé et occupent encore tout le nord de l’Afrique septentrionale, de la Méditerranée au Soudan et de l’Atlantique à l’Égypte, elles forment une unité linguistique et c’est en se plaçant à ce point de vue qu’on peut essayer de reconstituer leur religion dans le passé. Mais, dès l’abord, nous nous trouvons en présence d’une difficulté presque insoluble. Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
La prolifération de la sorcellerie en Afrique inquiète plus d'un observateur du continent noir, parce qu'elle favorise, entre autres, la relation et la soumission de l'homme à des forces invisibles multiples reléguant par le fait même à un rang secondaire sa capacité naturelle de réaction face aux difficultés de la vie. Bien informés des implications socioculturelles, politiques et religieuses du phénomène de la sorcellerie, les penseurs du continent noir sont invités à l'aborder à partir de la réalité existentielle de l'homme, afin de faire de la modernité une réalité vivante dans la vie de l'Africain.
L'ouvrage présente, à travers une lecture critique des grands auteurs du domaine (de Frazer à Eliade), les différents champs de l'anthropologie religieuse (croyances, mythes, fêtes, rites, divination, possession...). Sur cette base, il donne les clés de compréhension du phénomène religieux en général, et de ses résurgences actuelles en particulier. Apports de la 2e édition : mise à jour approfondie ; nouveaux développements sur les sectes, le religieux à l’épreuve de la modernité, les nouvelles formes de croyance.
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Voici bien l'occasion de commencer par cette constatation d'Hegel : « La magie se rencontre chez tous les peuples et dans tous les temps ». Cependant que Michel Meslin remarque dans sa récenteEncyclopédie des Religions (Bayard 1997) que derrière tous ses oripeaux la magie pose en réalité le problème de la liberté de l'homme affronté à son destin. En effet, contrairement à la religion dont les rites s'évertuent à « concilier le divin avec l'ordre des choses du monde des hommes », la magie, intervenant également auprès des puissances supérieures, le manipule, les instrumentalise, et tente de les contraindre à satisfaire les désirs humains, n'hésitant pas à transgresser les règles sociales ou morales. René Mabille en son temps avait déjà établi cette distinction dans le champ commun du sacré. L'Europe (pour ne citer qu'elle) a connu une longue tradition où la magie se confondait avec les sciences ésotériques, largement héritées de l'Égypte et de la Kabbale juive. Et il faut reconnaître que durant le Moyen Âge, la magie se mélange à diverses sciences qui n'ont pas encore trouvé leur indépendance ni leurs méthodologie propre. Ainsi, la chimie,...
L'épopée est un genre littéraire majeur. souvent fondateur. comme cela a été le cas pour la littérature médiévale française. Mais, contrairement au domaine français, où l'épopée a disparu depuis longtemps, l'Afrique contemporaine comporte encore deux grandes zones où le genre épique est particulièrement vivace : l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale et orientale, avec une extension en Afrique du Sud. Ces deux grandes zones offrent une panoplie incomparable d'épopées royales, corporatives, religieuses ou mythologiques, qui, fixées par écrit, dévoilent une incroyable beauté formelle. Cet ouvrage propose au lecteur francophone un vaste panorama, qui, par la richesse des textes offerts en anthologie, et par la pertinence des analyses proposées, autorise une compréhension en profondeur, non seulement des épopées africaines, mais encore des formes et des objectifs du genre épique dans des aires géographiques et culturelles très variées.
La religion n'instaure pas un ordre et il est possible de décrire son insertion dans la routine de la vie quotidienne sans supposer qu'elle domine la vie des acteurs et sans nier, pour autant, la spécificité de sa présence. L'islam, dans le cas qui nous occupe, ne fonde ni une appartenance ni un engagement. Il ne construit pas un collectif. On peut, en effet, participer à un rite et penser à autre chose, s'identifier à une religion et ne pas en faire le coeur de son identité. Pourtant, les Européens travaillant sur l'islam semblent avoir confondu la domination publique d'une référence - l'islam - avec la capacité de cette référence à diriger l'ordre des choses. L'interprétation de l'islamisme en termes de retour du religieux fut la version contemporaine de cette erreur. On sait pourtant, au moins depuis que Geertz a comparé le Maroc et l'Indonésie, qu'il n'existe pas un islam mais autant d'islams que de sociétés musulmanes et, sans doute, autant d'islams que de systèmes d'action dans lesquels cette référence est engagée. Et il existe aussi des systèmes d'action, sans doute les plus nombreux, dans lesquels cette référence n'est jamais engagée, bien...
Les manuscrits proche-orientaux islamiques turcs, arabes et persans nous dévoilent depuis le XIe siècle une iconographie des cieux d'une richesse insoupçonnée où le ciel de l'astronome, le ciel de l'astrologue, celui du mystique et celui du sorcier rivalisent d'imagination, peuplant les sphères de créatures merveilleuses. Si les astronomes arabo-persans ont pérennisé l'iconographie des cieux au Xe siècle, dès le IXe siècle, les astrologues, magiciens et cosmographes, bravant les interdits polythéistes imposés par l'Islam, sauvèrent les divinités planétaires gréco-romaines ou proche-orientales en les métamorphosant en planètes au service d'Allah. L'élaboration de cette iconographie des cieux demeure complexe : héritière de multiples courants historiques, religieux et intellectuels, elle dépasse les horizons du Proche-Orient médiéval.
Cahier photos de 16 pages. Préface de Georges Balandier. Postface de Jean-Pierre Dozon. Les « nouvelles religions » nées au Japon après la Seconde Guerre mondiale se sont exportées en Occident avec plus ou moins de succès. Les plus connues relèvent du bouddhisme et les plus rares sont issues du shinto. Sukyo Mahikari est l’une d’entre elles. Né en 1959, ce prophétisme japonais s’exporta en France dès les années 1960 avant d’essaimer sur tous les continents, notamment dans les grandes villes d’Afrique de l’Ouest au début des années 1970. Bien qu’il se définisse lui-même comme un « art spirituel » et soit qualifié de « secte » par un rapport parlementaire français, Sukyo Mahikari partage la scène religieuse contemporaine à l’instar des religions historiques ou des Églises pentecôtistes. Cet ouvrage analyse les raisons de la réussite de l’implantation de Sukyo Mahikari en Afrique de l’Ouest et en Europe. Des fonctionnaires africains et français, peu sensibilisés à l’Extrême Orient, s’adonnent à un rituel de purification (okiyome) des corps et des âmes en transmettant la Lumière du Dieu Su par la paume de la main et adoptent...
Les cultes afro-brésiliens sont souvent analysés comme étant des entités figées, indépendantes les unes des autres. Stefania Capone propose ici une interprétation originale du champ religieux afro-brésilien révélant l'existence d'un continuum qui, de l'umbanda au candomblé nagô, fait ressortir le jeu complexe des adaptations rituelles et politiques au sein du mouvement de réafricanisation. L'Afrique, terre mythique et référence de légitimation, fait l'objet d'une ré-appropriation constante, incarnée à tour de rôle par les maisons de culte bahianaises, considérées comme les seules dépositaires de la tradition au Brésil. Quels sont les mécanismes qui président à la construction d'un modèle de tradition ? Quel rôle les chercheurs, et les anthropologues en particulier, ont-ils joué dans l'émergence et la légitimation de cette Afrique réinventée ? Quelles sont les sources de la prédominance actuelle du candomblé nagô ? Quels enjeux politiques sous-tendent le mouvement de réafricanisation au Brésil ? Voilà quelques-unes des questions abordées dans cet ouvrage qui s'appuie sur une analyse subtile et soigneusement documentée. Exu, le trickster...
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Marcel Mauss a enseigné de 1926 à 1939 à l'Institut d'Ethnologie de l'Université de Paris-I-Sorbonne. Il n'a malheureusement pas pu rédiger ses Instructions d'ethnographie descriptive, mais la sténotypie du "cours de Mauss " nous en restitue toute la richesse d'informations, la rigueur dans l'analyse des faits, la force intellectuelle. Des techniques du corps à l'étude des phénomènes religieux, c'est toute la vie sociale qui est ainsi présentée grâce aux exceptionnelles compétences et connaissances que réunissait Marcel Mauss, l'un des maîtres des sciences sociales en France avec Emile Durkheim.
Dans les cours écrasées de soleil des villages kabyles, les femmes se tiennent de stupéfiants propos : les références magiques se mêlent aux rancœurs multiples tissant des silhouettes féminines inquiétantes. Pour atteindre l’idéal féminin, chaque femme, qui doit en franchir les étapes constitutives depuis le mariage, la pérennité de son couple et la prise en main du destin de ses enfants, convoque la magie, science incontestée des femmes. Aussi les pouvoirs de la magicienne renvoient-ils aux valeurs secrètes de jeunes filles en quête de prétendant, d’épouses cherchant à dominer leur mari et de rivales luttant avec opiniâtreté. Les obstacles magiques, placés sur le parcours de chacune par d’autres femmes, s ourdissent au sein des réseaux de relations familiales ou villageoises exacerbant la compétition féminine, et conduisant notamment à l’explosion de conflits mettant en scène la belle-mère et sa belle-fille ou les brus entre elles. L’amour n’est que prétexte à des stratégies destructrices, un vocable de convention où l’homme n’existe que comme victime. Sur ce champ de bataille où ensorcellements et désensorcellements constituent...
Dans la société berbère, contrairement à ce que l'on croit trop souvent, les femmes se sentent parfaitement libres dans leur condition de femme, qui leur confère sur le groupe familial un privilège sans égal. Universitaire impliquée dans la recherche sur l'histoire des femmes et kabyle déterminée à inscrire la culture berbère dans la cosmogonie et les valeurs léguées par une des plus anciennes civilisations, Makilam s'attache à démontrer comment les pratiques magiques, symboles graphiques et rites de passage, qui ne se transmettent que par les femmes, autorisent d'autres interprétations de l'identité culturelle de la femme berbère que celles qui, entre silence et isolement, lui sont généralement attribuées par l'observateur occidental. Après avoir été initiée à l'écriture ésotérique des femmes telles qu'elle s'exprime notamment sur les poteries, tissages, tatouages et peintures murales, Makilam propose donc, aux sources de la pensée kabyle, une vision totalement renouvelée de la grammaire symbolique des "décors" caractéristiques de la culture matérielle des Berbères et de la dimension magique qui préside à chacune des activités quotidiennes...
Décryptez Allah n'est pas obligé d'Ahmadou Kourouma avec l'analyse du PetitLittéraire.fr ! Que faut-il retenir d'Allah n'est pas obligé, ce monument de la littérature africaine ? Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette œuvre dans une fiche de lecture complète et détaillée. Vous trouverez notamment dans cette fiche : • Un résumé complet • Une présentation des personnages principaux tels que Birahima et Yacouba • Une analyse des spécificités de l'œuvre : le contexte historique, la prise de position politique de l'auteur, la thématique des enfants-soldats, la dichotomie entre magie et religion et le style narratif en adéquation avec la quête identitaire Une analyse de référence pour comprendre rapidement le sens de l'œuvre. LE MOT DE L’ÉDITEUR : « Dans cette fiche de lecture sur Allah n'est pas obligé (2016), avec Daphné Troniseck, nous fournissons des pistes pour décoder ce monument de la littérature africaine. Notre analyse permet de faire rapidement le tour de l’œuvre et d'aller au-delà des clichés. » Laure Delacroix À propos de la collection LePetitLittéraire.fr : Plébiscité tant par les passionnés de littérature que par...
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Comme pour les catholiques chez qui la pratique religieuse est minime, la pérennité des croyances chez les juifs ne s'exprime plus uniquement par la pratique religieuse mais aussi par des croyances et des pratiques magiques. Ce livre d'analyse et d'explication qui traite de la mort dans le judaïsme comprend trois parties: La première partie traite de la mort à partir des textes bibliques, talmudiques et kabbalistiques. La deuxième partie a pour tâche d'envisager les principes et les croyances magiques que sont les démons, Satan, les anges et toutes les pratiques rituelles et symboliques. Enfin, la troisième partie aborde les nouvelles pratiques et usages de notre époque que sont le suicide , l'autopsie, l'euthanasie, la crémation, le don d'organe et le testament.
Ce premier volume (en deux tomes) de la collection Le Pouvoir symbolique en Occident (1300-1640), publiée conjointement par les Publications de la Sorbonne et l’École française de Rome, contient les actes des deux premiers colloques internationaux du cycle Les vecteurs de l’idéelqui ont été organisés à Rome en 2010 et 2011 avec la collaboration de l’École française de Rome dans le cadre du programme SAS (Signs and States), un advanced programdu European Research Council. La collection regroupe l’ensemble des rencontres organisées dans le cadre de ce programme.
La sociologie comme la politologie des sociétés musulmanes ont généralement confondu la domination publique d’une référence – l’islam, ses rites et ses règles – avec la détermination, par cette référence, des systèmes d’action dans lesquels les hommes se trouvent engagés. Mais comment expliquer, d’un même point de vue, la simultanéité, à l’intérieur d’un seul espace social, de l’islam et de l’autonomie des systèmes d’action des personnes vis-à-vis de la religion ? Comment envisager l’islam sous cet angle et ne plus l’appréhender comme le terme central de toute explication ni considérer ses acteurs comme de simples marionnettes de la religion ou, s’ils s’en écartent, comme de purs marginaux ? Dans une Égypte contemporaine agitée de débats religieux, de scandales, de faits divers et de controverses portant sur la moralité, l’auteur entend montrer qu’une référence peut apparaître dominante sans dominer la vie des gens et, surtout, que les systèmes d’action les plus communs – ceux qui tissent la vie quotidienne – peuvent défaire l’omnipotence d’une référence ou d’une norme, sans pour autant la nier.