Comment penser la sociabilité en Afrique aujourd’hui ? La formule toponymique choisie – côté jardin, côté cour – comme emblème thématique de ce Cahier fait explicitement référence au passage d’un roman de Tchicaya U Tam’Si. Cet extrait renvoie à la métaphore de la maison, lieu où l’on reste, lieu où l’on revient. Le côté jardin, c’est non seulement la science, mais aussi la civilisation occidentale importée avec la colonisation et la réalité apparente des hommes et des choses dans le monde visible des vivants, alors que le côté cour, c’est le fétiche, c’est-à-dire la magie, la sorcellerie et le monde invisible des esprits et des morts. Comment peut-on être à la fois magicien et magistrat, sorcier et président de la République dans une même peau humaine ?...
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
« Quatre-vingts ans de souvenirs, de rencontres, de voyages, d’initiatives, de résultats, de succès, de joies, de plein de petits plaisirs et de tout petits malheurs, de grands éblouissements. La paléoanthropologie et l’archéologie ont le devoir scientifique et philosophique de reconstituer l’histoire de l’homme ; elles ont démontré que nos racines étaient animales, prouvé notre cousinage avec les grands singes, déclaré notre origine unique, tropicale et africaine, montré la logique de notre déploiement progressif à travers le monde, et expliqué comment conscience et connaissance ont peu à peu donné à ce drôle de petit mammifère que nous sommes des traits comportementaux que l’on n’avait pas encore vus poindre le long des 4 milliards d’années d’histoire de la vie et qui sont le libre arbitre et la liberté, la responsabilité et la dignité. » Y. C. Au travers de ses propres Mémoires, et à la lumière des découvertes les plus fondamentales qui ont rythmé sa vie, ce sont, en quelque sorte, les Mémoires de l’humanité que nous restitue ici Yves Coppens, conjuguant le savoir du scientifique, son humanité et le talent de l’écrivain....
Allocation prononcee par M. l'abbe Laurent Monnier, ... a l'occasion du mariage de M. Georges Monnier, ... avec Mlle Louise Dutilleul, celebre a Tours, en l'eglise Saint-Julien, le 9 fevrier 1881 Date de l'edition originale: 1881 Sujet de l'ouvrage: Monnier, Georges Appartient a l'ensemble documentaire: Centre1 Ce livre est la reproduction fidele d'une oeuvre publiee avant 1920 et fait partie d'une collection de livres reimprimes a la demande editee par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliotheque nationale de France, offrant l'opportunite d'acceder a des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF. Les oeuvres faisant partie de cette collection ont ete numerisees par la BnF et sont presentes sur Gallica, sa bibliotheque numerique. En entreprenant de redonner vie a ces ouvrages au travers d'une collection de livres reimprimes a la demande, nous leur donnons la possibilite de rencontrer un public elargi et participons a la transmission de connaissances et de savoirs parfois difficilement accessibles. Nous avons cherche a concilier la reproduction fidele d'un livre ancien a partir de sa version numerisee avec le souci d'un confort...
"Comment, dans un contexte de crise économique et sociale durable, les citadins réinventent-ils les moyens de leur survie à Kinshasa ? C’est à cette question que cet ouvrage s’attache à répondre. On y trouve une description ethnographique minutieuse des dispositifs microsociaux qui permettent aux citadins-commerçants d’approvisionner la ville et aux citoyens ordinaires de continuer simplement à vivre. Le livre plonge ainsi le lecteur dans les multiples formes de la « débrouille » qui organisent l’univers du petit commerce dans les marchés de la ville de Kinshasa. La créativité de la débrouille kinoise ne cesse d’étonner. Elle révèle l’ingéniosité des solutions que les citadins inventent quotidiennement pour capter un revenu dans un contexte singulier de déliquescence institutionnelle et d’anomie. Mais, ses expressions et ses manifestations n’ont été le plus souvent décrites que dans leurs dimensions individuelles. L’originalité de ce travail est de les décrire en interaction et de les appréhender aussi dans leur dimension collective, comme des codes sociaux. Tout en suivant le fil conducteur du commerce de détail, l’analyse...
Le mode de production capitaliste, en étendant son marché, a réussi à imposer son Prince, l’Etat moderne... La construction d’un Etat et d’une unité nationale sont paradoxalement devenus, pour les uns, un instrument privilégié à la fois d’expansion et de domination capitaliste et, pour les autres, une lutte de libération anti-impérialiste. S’interroger sur les « Espaces du Prince », c’est dénoncer cette prétention à l’universalité et c’est affirmer le droit à l’existence de formes sociales différentes. Quelle est la raison d’être de l’Etat et des Etats, comment ceux-ci se révèlent ou s’achèvent-ils dans un système qui se veut de plus en plus planétaire et exclusif et quelles sont les possibilités de son dépassement ? En d’autres termes, peut-on dans les conditions actuelles de l’impérialisme se situer en dehors de la problématique du renforcement de l’Etat ou du moins douter de l’inéluctabilité de son dépérissement ?
L’étude des rapports entre sciences sociales et développement est un sujet d’intérêt croissant dans les travaux d’analyse sur l’aide. Le domaine reste cependant relativement sous-étudié, tant pour ce qui tient à l’observation des usages des savoirs confirmés que pour ce qui concerne la production stratégique d’ignorance, définie comme volonté maintenue de ne pas savoir dans des contextes où la pratique nécessite, pour être poursuivie, et comme l’a noté à plusieurs reprises Pierre Bourdieu pour d’autres terrains, un certain aveuglement à soi-même et aux autres. Si en anglais, la situation est un peu moins lacunaire, en français, on reste tributaire d’analyses éparses, construites sur la base de problématiques qui ne traitent pas principalement des rapports entre connaissance et système d’aide. L’ambition du présent Cahier est de remédier au moins partiellement à cette situation en offrant à quelques auteurs une occasion de présenter une réflexion structurée autour de cette thématique.
L'auteur situe d'abord l'origine et l'évolution de la crise politique et économique au Congo ex-Zaïre depuis 1980. Puis il montre ensuite comment cette crise de l'Etat a provoqué l'exil de Congolais notamment vers la Suisse où ils se sont progressivement constitués en une communauté relativement importante. Il analyse et évalue ensuite les principales relations que les exilés congolais en Suisse ont noué avec leur pays d'origine. La thèse démontre alors que ces exilés deviennent des acteurs de développement entre la Suisse et le Congo, même si ce rôle ne leur est pas encore reconnu clairement par les deux Etats.
In France, the post-World War II period corresponds to a second golden age of prehistory and protohistory, thanks to the development of the CNRS and the creation of the first university chairs. This volume presents the biographies of a wide selection of French archaeologists whose scientific work has particularly marked this period.
Longtemps qualifi ées de « science américaine », les relations internationales sont lun des secteurs les plus porteurs du marché universitaire mondial : offres de cours, programmes de recherche, intérêt des étudiants. Fruit de la collaboration entre une soixantaine de chercheurs, séniors et juniors, ce traité embrasse tous les aspects des relations internationales, y compris dans leurs développements les plus récents. Il croise différentes approches de ce champ scientifi que quil entend contribuer à renforcer et à dynamiser dans le monde francophone. Ce panorama complet se décline en quatre parties : lhistoire comparée des relations internationales en tant que discipline universitaire ; lanalyse des modalités par lesquelles les autres disciplines, des mathématiques à la philosophie, lappréhendent ; létat des savoirs dans les différentes branches du domaine ; et enfi n, rarement abordé, lexamen des canaux de diffusion des connaissances, de la pédagogie aux débats publics au sein de la Cité, sans oublier lexpertise et les nouveaux médias. Portant lambition de renouveler la tradition ancienne du traité, cette somme inédite en langue française se veut à ...
Beaucoup de religion ! Plus on en a, plus on la pratique, disent les habitants de Paranagua-mirim, un quartier de la ville de Joinville, dans la région Sud du Brésil. Et à Paranagua-mirim, on n'en manque pas : plus de soixante-dix lieux de culte, toutes doctrines religieuses confondues. D'où la richesse des parcours religieux des pratiquants. D'où aussi leur butinage religieux. Ainsi, comme une abeille, le pratiquant butine d'une dénomination religieuse à l'autre, recréant et fabriquant du sens, au "parfum" chaque fois spécifique et renouvelé. Le butinage religieux est production, processus, tentative plus que solution. Il informe plus qu'il ne forme. Il s'arrête là où les formations religieuses se cristallisent. Le religieux est expérience. Cet ouvrage est le fruit d'une étude minutieuse du "terrain", des styles d'architecture religieuse, des différentes formes de services qui y sont célébrées et des motivations des pratiquants. Le butinage religieux permet de comprendre le Brésil d'aujourd'hui, loin des stéréotypes convenus, et relance le débat contemporain sur le "renouveau religieux" en le replaçant dans le contexte des pratiques sociales.
De l’homme bifrons, la postérité n’a bien voulu retenir que le poète, Saint-John Perse (Éloges, Exil...), qui se doublait pourtant d’un grand diplomate, connu sous le nom d’Alexis Léger. Ce livre s’attache à nous représenter le portrait en pied de celui qui occupa, pendant les années qui précédèrent la Seconde Guerre mondiale, le poste-clé de secrétaire général au Quai d’Orsay. Parcourant ses souvenirs et ses documents, l’auteur nous introduit dans l’intimité d’une personnalité d’exception. S’il évoque au passage les “Grands” (de Staline à Hitler, de Mussolini à Chamberlain), qui ont décidé de l’histoire de l’Europe avant 1939, son propos est de cerner — au plus près — le rôle essentiel que joua Alexis Léger à la veille de la guerre. Avec élégance et respect, M. de Crouy-Chanel, fidèle à une devise chère à son modèle, a su ajouter à son témoignage personnel, la leçon qui lui donne une portée philosophique : “Le sage est celui qui sait le nom des choses”.
La présence des hommes sur notre continent remonte à 1,8 million d’années. De site en site, de la Géorgie à l’Italie et à l’Espagne, de la France méridionale à celle du Nord, voici une invitation à marcher sur les traces des premiers Européens. Jusqu’en Angleterre et dans les plaines de l’Europe centrale et orientale. À chaque pas, c’est une étape de l’évolution que l’on découvre : le développement des outils et de la pensée, l’invention de la chasse et, enfin, l’avènement du feu, annonciateur de l’art et de la culture. Les centaines de milliers d’années qui ont fait de nous des hommes. Henry de Lumley est directeur de l’Institut de paléontologie humaine. Il est l’auteur de L’Homme premier, qui a été un immense succès. Il a ouvert des sites de fouilles en France (Tautavel, la Vallée des merveilles, etc.), en Afrique de l’Est et en Géorgie.
D’un côté, tout doit circuler : les marchandises, les capitaux, les informations. De l’autre, il faudrait que rien ne bouge, que chacun reste chez soi, que les identités collectives se maintiennent, que les frontières anciennes se reconstituent. Double mouvement contradictoire qui agite le monde, accroît la richesse des uns et la précarité de l’existence des autres, fabrique de nouvelles manières de vivre et d’autres raisons de mourir. A partir du concept d'anti-société, ce Cahier s'interroge sur la double dérive qui guette aussi bien la mondialisation que les replis identitaires, par laquelle des groupements humains substituent les rencontres avec l'autre en privilégiant le virtuel comme lieu de communication social...
Le nouvel ordre économique néolibéral modifie la division internationale du travail, ce qui entraîne un accroissement des populations migrantes de travailleurs et de travailleuses. Actuellement, une personne sur dix dans les régions développées est migrante, et les femmes représentent la moitié de ce nombre. Longtemps, pourtant, la figure du migrant a été représentée comme masculine, en raison des représentations stéréotypées ou erronées du rôle et de la place des femmes et des hommes dans les sociétés, et les recherches ou programmes relatifs aux migrants ont ignoré la composante féminine des migrations. Or, les femmes migrent bien, elles aussi. Une grande partie des femmes migrantes – même qualifiées – travaillent dans le secteur des soins ou des emplois domestiques. Le transfert international des soins et de l’attention aux autres (care) – sorte de nouvelle matière première extraite des pays du Sud pour être consommée dans les pays riches – est un nouvel échange inégal. Les espaces où se réalise le travail des migrantes restent souvent invisibles, lieus de peu de droits. Si les discriminations et les abus sont à dénoncer, l’image...
« Après vingt-cinq années de stabilité « mobutiste », après six années de transition en trompe-l’œil, l’ Congo –Zaïre a sombré dans la violence et le chaos. Un scénario que son ancien président-fondateur s’était complu à prophétiser. L’ « odyssée Kabila», cette promenade militaire à travers un pays détruit, paraît avoir dessiné une trajectoire que dominent des acteurs d’un genre nouveau. Qu’il s’agisse de « commandants » affublés d’étranges noms de guerre ou d’aventuriers spécialisés dans des prédations rapportant des gains immédiats, l’ « Afrique des comptoirs » et des « seigneurs de guerres » est peut-être moins loin qu’on ne l’a imaginé jusqu’ici. En tout cas, depuis septembre 1996, le « nouveau Congo» a connu le sinistre cortège de crimes contre l’humanité dont les coupables devront un jour être nommés. L’avenir est assombri par des perspectives de dépeçage d’un État en débris, mis à l’encan dans un climat de haine ethniques et d’indifférence. A moins qu’à supposer que, derrière le chaos et les violences, se profilent des mutations de sens et des recompositions géopolitiques...
Littéraire, fictionnel, documentaire, poétique, politique, court, long, en couleurs, en noir et blanc, le cinéma d’Agnès Varda est de ceux qui incitent aux adjectifs, aux qualificatifs, par amour du mot ou du jeu mais surtout en raison de sa multiplicité et de sa complexité. Depuis 1954, avec près de quarante films, la cinéaste manifeste une liberté créatrice témoignant d’une démarche toujours innovante, d’une volonté d’explorer le cinéma dans toute sa richesse et de lui donner un prolongement par ses récentes installations. Ainsi, dès le début, si La Pointe Courte fut une tentative pré-Nouvelle Vague d’aller à la rencontre de la vie telle qu’elle est, cette intrusion dans le monde réel n’a jamais constitué une fin en soi pour Varda. L’originalité et l’imagination de la cinéaste l’inciteront toujours à dépasser les apparences pour leur préférer sa vérité. Ses films et installations font alors la part belle aux sentiments des protagonistes à travers lesquels elle nous convie à appréhender des univers divers et variés, quels qu’en soient les difficultés ou les drames : celui de Cléo comme en suspens durant une heure et demie...