La Culture de l’égoïsme
Auteure: Cornelius Castoriadis , Christopher Lasch
Nombre de pages: 106Postface de Jean-Claude Michéa Traduit de l’anglais par Myrto Gondicas
Postface de Jean-Claude Michéa Traduit de l’anglais par Myrto Gondicas
" En se proposant de décrire "l'homme psychologique de notre temps" - avec sa peur de vieillir et son immaturité si caractéristique -, cet essai ne donne pas seulement à comprendre les tourments et les contradictions de la vie quotidienne, mais aussi - et surtout - les conditions politiques et culturelles qui en commandent le sens. A savoir, la montée en puissance - et en visibilité médiatique - de ces nouvelles catégories sociales, qui sont liées à la modernisation du capitalisme et dont la fausse conscience libérale-libertaire a fini par devenir l'esprit du temps. Cet ouvrage de Lasch jette une lumière décisive sur le paradoxe politique le plus étonnant de ces trente dernières années : l'extension à toutes les sphères de la société - à commencer par les médias - d'un esprit de contestation permanente des "valeurs bourgeoises" dont chaque brillante intuition se révèle invariablement n'avoir été que la simple bande-annonce des figures suivantes de l'esprit capitaliste. "
Quel est le rôle de la famille en Occident ? En quoi sa fonction est-elle altérée, sinon réduite à néant, par le capitalisme ? Et quelles sont les conséquences sociétales, et même civilisationnelles, de sa fragilisation ? Soulignant l'emprise croissante des experts sur la famille depuis un siècle (professionnels de l'aide sociale, psychologues, école), Lasch montre que, loin de constituer un refuge dans le monde moderne, la famille est plus que jamais en proie au contrôle social. L'idéologie thérapeutique qui émerge au début du siècle dernier est portée par des " médecins au chevet de la société " désireux d'instaurer une moralité nouvelle : satisfaction immédiate et totale des désirs de l'enfant, évitement systématique du conflit, rapports parents-enfants envisagés sous une simple forme contractuelle, peur des émotions. Cette nouvelle religion interdit toute proximité des parents avec leur progéniture et les conduit à abdiquer toute autorité, renforçant par là-même leur dépendance vis-à-vis de l'expertise médicale, sociale, psychologique. Pour Lasch, les transformations à l'œuvre au sein de la famille éclairent, d'une façon plus...
Sommes-nous tous des narcissiques en puissance ? Il existe toutes sortes de personnalités narcissiques : le narcissisme positif est celui qui conduit à la créativité, à réaliser des œuvres littéraires, politiques, ou des découvertes scientifiques. Mais il y a aussi un narcissisme négatif, celui des personnalités narcissiques instables et dépressives, et enfin un narcissisme sombre et malveillant. Ce livre vous propose des solutions pour mieux vivre avec ces personnalités, ou s’en séparer sans dommage. Il permet aussi d’apprendre à se protéger du narcissisme machiavélique de ceux qui veulent à tout prix vous dominer. Il présente enfin une réflexion originale sur l’éducation positive pour apaiser la génération « moi je » et tempérer le choc des narcissismes culturels, largement présents dans la société d’aujourd’hui. Un livre pour aider et soigner ceux qui en ont besoin, afin de les réconcilier avec une bonne estime de soi, respectueuse des autres. Jean Cottraux est psychiatre honoraire des hôpitaux, habilité à la direction de recherche, ancien chargé de cours à l’université Lyon-I, et membre fondateur de l’Académie de thérapie...
Longtemps la distinction entre le bien et le mal, les vertus et les vices, s'est présentée comme absolue, tranchée par la volonté de Dieu, l'ordre de la Nature, le cours de l'Histoire ou encore l'essence de l'Homme. Aujourd'hui, le désenchantement du monde, l'évolution des techno-sciences, la libéralisation des mœurs et les horreurs historiques du dernier siècle semblent avoir irrésistiblement brouillé les notions mêmes du bien et du mal, la frontière entre elles devenant toute relative jusqu'au fond des consciences auxquelles on intime maintenant de « ne surtout pas juger ». Il est donc urgent de penser à nouveaux frais « les vices et les vertus », dans leur distinction et leur articulation, si l'on veut échapper aux violences de la décivilisation collective et de la démoralisation personnelle.
Narcisses pathologiques mégalomanes, prêts à tout pour réussir, Narcisses vulnérables, hypersensibles à la critique, dissimulant leur désir de toute-puissance derrière une façade d'humilité, les Narcisses sont de tous les fronts et font recette. Pour s'en prémunir, il faut pouvoir les reconnaître : Marie-France Hirigoyen propose ici une grille de lecture explicite et salutaire. Dans un monde toujours plus compétitif, les Narcisse occupent des positions de pouvoir au sein des affaires ou des médias, voire à la tête des États. Certains observateurs, confondant narcissisme et confiance en soi, considèrent que le renforcer permettrait d'affronter les maux de l'époque. Pourtant, les " psys " dénoncent régulièrement le rôle désastreux du narcissisme ambiant sur leurs patients : solitude, souffrance au travail, désordres amoureux... Pour comprendre cette réalité paradoxale, Marie-France Hirigoyen propose une enquête détonante nourrie de sa clinique. Elle pointe la confusion entre le narcissisme sain, qui permet d'avoir suffisamment confiance en soi pour s'affirmer, et le narcissisme pathologique consistant à se mettre en avant aux dépens des autres. Elle...
Dans la pensée de Laplanche, «sexual » et narcissime correspondent à deux formes de la sexualité au sens psychanalytique du terme : le sexual en incarne la forme anarchique tandis que le narcissisme en présente l’aspect investi de façon plus ou moins stable dans le moi comme objet d’amour. Ils ont une origine commune, l’excitation autoérotique provenant de l’attaque pulsionnelle, mais des destins différents déterminés par les principes opposés de l’énergie qui les animent : principe de déliaison et principe de liaison. Cet ouvrage explore différents aspects du concept de narcissisme dans l’œuvre de Laplanche : sa position dans la métapsychologie, ses rapports avec la symbolisation, avec la subjectivation, avec les processus de liaison et leurs manifestations psychopathologiques. Il examine aussi l’incidence de cette notion dans le travail clinique et ses relations avec la tendresse et l’amour.
« S’aimer soi-même est le début d’une passion qui dure toute la vie », écrivait Oscar Wilde. Parce qu’il touche au rapport – pas toujours aisé – à soi-même, à « l’amour-propre », le narcissisme est une notion centrale pour comprendre les troubles ordinaires comme les pathologies plus sévères, mais aussi l’organisation même de la vie amoureuse et de la sexualité. Concept clé de la théorie psychanalytique, on le retrouve au cœur de la construction de la personnalité, du caractère et de l’identité. Il a fini par quitter le seul domaine de la psychanalyse pour être appliqué au champ social : les changements de la société d’aujourd’hui nous rendraient-ils tous narcissiques ? Cet ouvrage nous invite à l’exploration d’un espace qui va de la blessure narcissique à la rage ou à la dépression qu’elle déclenche, en passant par la pernicieuse perversion narcissique, et nous tend subrepticement un miroir. À lire également en Que sais-je ?... Les 100 mots de la psychanalyse, Jacques André Les états limites, Vincent Estellon
Avec les contributions de Jean-Baptiste Baronian, Renaud Beauchard, Jacques De Decker, Guy Delhasse, Luc Dellisse, Francis Delpérée, Renaud Denuit, Marcel Detiège, Thierry Galibert, Renaud Garcia, Christopher Gérard, Theodoros Koutroubas, Jean Lacroix, Alexandre Lansmans, Jacques de Loustal, Jean-Pol Masson, Louis Nisse, Emmanuel Pierrat, Jean-Marie Pierret, Gérald Purnelle, Frédéric Saenen, Joël Schmidt, Jean-Loup Seban, Pierre Simenon, Tanguy de Wilde d'Estmael, Murielle Wenger Hommage à André Goosse Aussitôt prononcé, le nom de Georges Simenon suscite le fantasme quantitatif («l'écrivain aux 400 romans, vendus à 600 millions d'exemplaires et traduits dans plus de 50 langues, et qui séduisit 10 000 femmes») ou l’association immédiate avec quelque image figée, à la limite du cliché (la silhouette massive de Maigret se présentant, pipe aux dents, devant un suspect; le quartier d’Outremeuse à Liège; Jean Gabin caressant, de la main, son chat dans le film éponyme ou, duregard, les jambes de Brigitte Bardot sur l’affiche d’En cas de malheur). Notre dossier, coordonné par Jean-Baptiste Baronian, nous met face à l’homme Simenon. Le père à la fois...
Le narcissisme s'impose aujourd'hui comme une composante répandue et socialement acceptée de nos traits de caractère. On y décèle même un certain charme, car celui qui s'aime beaucoup a de grandes chances de plaire aux autres : c'est là une évidence que chacun peut sentir. Mais cette caractéristique individuelle est cependant bien davantage qu'une simple coquetterie ou un signe distinctif : elle est la marque fondamentale d'une culture nouvelle et la réalité dominante des sociétés contemporaines. Narcissiques, nous le sommes tous à divers degrés. Ou plutôt, nous avons de très fortes injonctions à l'être, et malheur à celui qui s'en exclut par faiblesse ou modestie excessives. L'avènement de la consommation de masse qui appelle des individus soucieux d'eux-mêmes à s'adonner à leurs désirs, comme la crise concomitante de l'autorité, ont ainsi libéré un amour décomplexé et immodéré de soi-même. Signe des temps, cet attachement est aujourd'hui considéré comme vertueux, soutenu et valorisé en ses multiples manifestations : du culte de l'enfant-roi à la glorification des corps, de l'émancipation des couples à l'explosion des loisirs. Pourtant,...
Combattre l’utopie libérale et la société de classes renforcée qu’elle engendre inévitablement passe aujourd’hui par une rupture radicale avec l’imaginaire intellectuel de la gauche. Certes, l’idée d’une telle rupture pose à beaucoup de graves problèmes psychologiques, car la gauche, depuis le XIXe siècle, a surtout fonctionné comme une religion de remplacement (la religion du « Progrès ») ; et toutes les religions ont pour fonction première de conférer à leurs fidèles une identité, et de leur garantir la paix avec eux-mêmes. J’imagine même sans difficulté que de nombreux lecteurs tiendront cette manière d’opposer radicalement le projet philosophique du socialisme originel et les différents programmes de la gauche et de l’extrême-gauche existantes pour un paradoxe inutile, voire une provocation aberrante et dangereuse, de nature à faire le jeu de tous les ennemis du genre humain. J’estime, au contraire, que cette manière de voir est la seule qui donne un sens logique au cycle d’échecs historiques à répétition, qui a marqué le siècle écoulé et dont la compréhension demeure obscure pour beaucoup, dans l’étrange situation...
L’ambition de cet ouvrage est de présenter un panorama non exhaustif de la vie intellectuelle française et de ses enjeux idéologiques à travers un certain nombre d’éléments de langage et de noms propres couramment utilisés par les hommes politiques, les journalistes et les citoyens. Il s’agit notamment de démontrer que moult personnalités de renom (écrivains, philosophes, personnages historiques...) auxquels nous faisons spontanément référence, loin d’exprimer ce que l’on veut leur faire dire, témoigneraient plutôt de l’inconsistance de l’idéologie à la fois lénifiante et contraignante du « vivre ensemble » à laquelle on nous exhorte. Au-delà de ce constat comment une société où l’idée de Vérité a disparu du champ philosophique et politique pourrait-elle absolutiser des valeurs, fussent-elles républicaines ? Et comment donner du sens à ce fameux « vivre ensemble » si ces « valeurs » fonctionnent sur un mode qui exclut du champ de la normalité ceux qui n’y adhèrent pas ? Tel est le paradoxe général que fait apparaître ce livre
Le mythe grec d'Érysichthon nous parle d'un roi qui s'autodévora parce que rien ne pouvait assouvir sa faim – punition divine pour un outrage fait à la nature. Cette anticipation d'une société vouée à une dynamique autodestructrice constitue le point de départ de La Société autophage. Anselm Jappe y poursuit l'enquête commencée dans ses livres précédents, où il montrait – en relisant les théories de Karl Marx au prisme de la " critique de la valeur " – que la société moderne est entièrement fondée sur le travail abstrait et l'argent, la marchandise et la valeur. Mais comment les individus vivent-ils la société marchande ? Quel type de subjectivité le capitalisme produit-il ? Pour le comprendre, il faut rouvrir le dialogue avec la tradition psychanalytique, de Freud à Erich Fromm ou Christopher Lasch. Et renoncer à l'idée, forgée par la Raison moderne, que le " sujet " est un individu libre et autonome. En réalité, ce dernier est le fruit de l'intériorisation des contraintes créées par le capitalisme, et aujourd'hui le réceptacle d'une combinaison létale entre narcissisme et fétichisme de la marchandise. Le sujet fétichiste-narcissique ne...
Chaque époque affronte, à un moment de son histoire, son seuil mélancolique. De même, chaque individu connaît cette phase d’épuisement et d’érosion de soi. Cette épreuve est celle de la fin du courage. Comment convertir le découragement en reconquête de l’avenir ? Notre époque est celle de l’instrumentalisation et de la disparition du courage. Mais ni les démocraties ni les individus ne peuvent en rester à ce constat d’impuissance. Nul ne résiste à cet avilissement moral et politique. Il s’agit de surmonter ce désarroi et de retrouver le ressort du courage, pour soi, pour nos dirigeants si souvent contre-exemplaires, pour nos sociétés livrées à une impitoyable guerre économique. Le plus sûr moyen de s’opposer à l’entropie démocratique reste l’éthique du courage et sa refondation comme vertu démocratique. Dans cet essai enlevé, Cynthia Fleury rappelle qu’il n’y a pas de courage politique sans courage moral et montre avec brio comment la philosophie permet de fonder une théorie du courage qui articule l’individuel et le collectif. Car si l’homme courageux est toujours solitaire, l’éthique collective du courage est seule...
Qu'est-ce qui nous pousse à nous aimer ? Explorant les causes et les effets du narcissisme, Freud bouleverse sa théorie des pulsions et annonce les thèses révolutionnaires de Au-delà du principe de plaisir.
Dan Ariely, Boris Cyrulnik, Antonio Damasio, Howard Gardner, Daniel Kahneman, Edgar Morin, Tobie Nathan et bien d'autres encore parlent de la connerie humaine. Un monde sans connards est possible ! En fait, non. Désolés. Mais ça n'empêche pas d'y réfléchir. La connerie, chacun la connaît : nous la supportons tous au quotidien. C'est un fardeau. Et pourtant les psychologues, spécialistes du comportement humain, n'ont jamais essayé de la définir. Mieux la comprendre pour mieux la combattre, tel est l'objectif de ce livre, même si nous sommes vaincus d'avance. Des psys de tous les pays, mais aussi des philosophes, sociologues et écrivains, nous livrent ici leur vision de la connerie humaine. C'est une première mondiale. Et peut-être une dernière, profitez-en !
Partant du constat que notre système d’allocation des ressources par le marché arrive à bout de souffle Paul Ariès propose un modèle alternatif fondé sur la gratuité. Ce manifeste croise les revendications mondiales en faveur d’un revenu universel mais va plus loin : la gratuité ne doit pas être considérée comme une mesure d’urgence mais représente le passage vers un nouveau modèle de société, voire une nouvelle conception de la vie. Pour étayer son propos, l’auteur fait le tour des différentes expériences et initiatives en matière de gratuité en France et à l’étranger (gratuité de l’eau, des transports en commun, de la restauration scolaire, des services funéraires, au service juridique, à la santé...), dénonce les idées reçues sur le sujet et fait des propositions pour mettre en œuvre concrètement ce projet.
Dans cet ouvrage, Christine Calonne, spécialisée depuis 26 ans dans l'aide aux victimes de pervers narcissiques, décrit la perversion narcissique et en retrace l'histoire. Elle dresse notamment les profils du pervers et de la victime, et propose de nombreuses pistes et réflexions : Quel traitement est possible pour la personnalité perverse et pour la victime ? Quelle prévention envisager pour s’en protéger ? Quelles sont les origines sociales de cette personnalité ? Pourquoi devient-elle un phénomène de société aussi important que la perversion narcissique ? Ce livre tente de répondre à ces questions et de proposer des pistes d’aide à la victime, à l’entourage comme aux intervenants sociaux.
Ces dernières années ont vu une augmentation très importante de comportements vite catalogués comme pervers. Or le mot seul de « perversion » éveille un mouvement spontané de projection massive, comme s'il contenait à lui seul toute la laideur du monde de laquelle il faudrait à tout prix se dissocier : Le pervers, c'est l'autre ! Ce déni, lui-même, ne serait-il pas, déjà, une forme de perversion ? À quels moments la perversion « normale » originelle de la pulsion peut-elle dévier et s'orienter vers une pathologie ? Quelles sont alors les nouvelles formes de pathologie ? Comment reconnaître les pervers qui gravitent autour de nous, tentent de nous tromper ou de nous manipuler ? Qu'est-ce qui les pousse à subvertir ainsi les relations humaines et à pirater les règles sociales ? Comment déjouer les pièges et les intrigues des différentes formes de déviance morale ou sexuelle ? Tenter de comprendre les multiples perversions de notre société..., tel est l’objectif de ce livre. Joyce Aïn, psychanalyste (Toulouse), membre de la Société Psychanalytique de Paris, présidente de l’association Carrefours & Médiations. Mise en vente le 28 septembre 2006
Tout pour se remettre des pervers narcissiques : Savoir les reconnaître et prendre conscience de la relation,Reconnaître les traumatismes,Mettre des limites,Se libérer et se reconstruire.Le + : toutes les ressources et clés pour aider les personnes victimes de pervers narcissiques.
Au carrefour de la philosophie politique et de l'histoire des idées, la théorie politique est une sous-discipline centrale de la science politique, qui a pour objet l'étude des doctrines et idéologies contemporaines. Cet ouvrage dresse un panorama complet des théories politiques actuelles, en les regroupant par grands thèmes : en partant du libéralisme, qui constitue la doctrine dominante, il identifie ensuite plusieurs "familles" de théories qui se sont construites en critique des théories libérales (critiques morales, politiques, économiques, écologistes et féministes). Illustré de nombreux encadrés thématiques (le transhumanisme, le conservatisme de gauche, les accommodements raisonnables, le populisme de gauche, le socialisme libéral, le revenu universel, la cause animale, le féminisme cyborg), ce manuel sans équivalent sur le marché permettra également aux étudiants de mieux comprendre les phénomènes politiques actuels et d'en mesurer la portée.
Kohut (1913-1981) est encore mal connu en France malgré l'influence de son école, la Psychologie du self. Si le narcissisme a toujours été l'obstacle à la cure de certains patients, il devient moteur lorsque Kohut découvre l'existence de transferts narcissiques analysables. « Copyright Electre »
La psychologie existentielle est une discipline scientifique dont les théories et méthodes visent à comprendre l’existence humaine et les choix de vie, à saisir notre rapport à tout ce qui fait la vie et la condition humaine, avec comme objectif d’aider au développement des personnes. Elle propose des méthodes et pratiques qui permettent, in fine, d’aider à réaliser une vie authentique et pleine de sens. Son cadre théorique cohérent, ses liens avec d’autres disciplines dont la philosophie, la sociologie, l’esthétique, la médecine, etc., ses applications pratiques utiles pour la formation des conseiller(e)s, des psychologues, des managers ou des psychothérapeutes, en constituent des éléments encourageants pour le développement d’un courant académique et professionnel. Cet ouvrage approfondit les grands concepts de cette discipline, comme la filiation philosophique de la psychologie existentielle, ses repères théoriques (les crises de l’existence, l’angoisse, la spiritualité, le sens de la vie, le cadre existentiel des entreprises...), ses méthodes (les outils psychométriques et la pratique de l’entretien) et toutes ses applications. Il en...
Peut-on faire une « histoire de l'illusion » qui ne se confonde pas avec une litanie de dénonciations ? C'est le pari de ce livre qui propose une quinzaine de plongées ponctuelles dans différentes formes d'illusions - allant d'un tableau de Jérôme Bosch au jeu vidéo Eternal Darkness, de l'aménagement des jardins des Lumières au marketing d'Apple, des fantasmagories scientifiques du xixe siècle aux modélisations de l'économie néolibérale, de l'effet placebo à l'art contemporain, des premiers rayons X aux derniers drones, en passant par Lucrèce, Descartes, Diderot, Lessing, Freud, Hitchcock, Winnicott et Baudrillard. Cette réflexion collective est placée sous les auspices d'un article célèbre de l'anthropologue britannique Alfred Gell, « La technologie de l'enchantement et l'enchantement de la technologie », traduit ici pour la première fois en français. Des proues de canoë mélanésiennes à une sculpture de Picasso, prouesses techniques et créations artistiques semblent relever d'un même enchantement, par lequel les humains élèvent leurs cultures en s'illusionnant sur ce qu'ils sont capables de faire. Au carrefour des imaginaires scientifiques et des...
La visibilité est un terme qui revient aujourd'hui de façon récurrente dans le débat public. Pas une réunion en entreprise, privée ou publique, à l'université ou dans les organismes sociaux qui ne se préoccupe désormais de rendre visible l'action menée ou ne se montre consciente de la nécessité de se rendre visible, de façon à capter l'attention. Pas un parti politique, un responsable qui ne s'en soucie de manière lancinante et continue. L'ensemble des pratiques sociales connaissent à présent les tyrannies de la médiatisation permanente. Pourquoi et comment l'exigence de visibilité a-t-elle pris une telle ampleur aujourd'hui dans notre société ? Quelles en sont les manifestations et les conséquences à différents niveaux, celui de la société dans son ensemble, celui du travail, de la vie politique, de la façon de communiquer, celui du rapport à soi et du vécu individuel de chacun ? Nicole Aubert est professeur à ESCP Europe et membre du Laboratoire de changement social de l'université Paris 7. Claudine Haroche est directeur de recherches au CNRS
On ne peut plus y échapper ! Livres, magazines, télé, radio : partout on nous exhorte à être nous-mêmes, à nous aimer, à nous raconter. Mais, loin d’être libératrice, cette mise en avant toujours plus prononcée du Moi renforce nos dépendances et en crée de nouvelles. Gagnés par ce narcissisme inédit nous sommes à la fois acteurs et victimes de la dictature de l’ego. Ce livre dresse le portrait du Narcisse contemporain - Parce qu’il le vaut bien ! - et montre comment le succès du développement personnel favorise sa diffusion. Pour résister aux pseudos promesses d’émancipation et poser un regard alternatif sur les difficultés de l’existence, l’auteur esquisse des pistes philosophiques pour nous libérer de la prison du Moi. Mathias Roux est normalien et agrégé de philosophie. Il enseigne dans le secondaire et le supérieur. Il est auteur de quatre ouvrages dont Socrate en crampons, une introduction sportive à la philosophie chez Flammarion pour lequel il a reçu le Prix de l’Essai décerné par la rédaction de L’Express.
Nos perceptions, nos représentations et notre savoir transitent dorénavant par des écrans. A travers ces vecteurs de communication et d’échange, nous intervenons et agissons en images, en textes, en sons et en équations. En un mot, l’écran détermine qui nous sommes et qui nous croyons être, l’étendue et la profondeur de notre terrain de jeu.
Le livre testament de Zygmunt Bauman, l'un des plus penseurs les plus importants de notre modernité. Une alerte nécessaire sur la tentative de repli et d'idéalisation du passé qui caractérise notre époque. À la mort de Zygmunt Bauman, en janvier 2017, Roger Pol- Droit soulignait dans le Monde que le lire, c'est toujours " rencontrer une éthique contemporaine sans dogme ni concession ". Philosophe et sociologue aussi érudit qu'inclassable, né en Pologne mais ayant vécu l'essentiel de son existence en Grande-Bretagne, cet intellectuel européen par excellence éclaire notre temps à l'instar d'un Norbert Elias ou d'un Georg Simmel. Rétrotopie, publié à titre posthume quelques mois après sa disparition, peut être considéré comme une manière de testament – et comme une mise en garde de poids. C'est que Bauman, avant de disparaître, constatait partout un refus général de se confronter véritablement aux grands défis de ce xxie siècle naissant – et, notamment, aux questions soulevées par des flux migratoires. Partout, on observe l'avènement d'une forme d'aspiration rétrograde, la volonté d'en revenir à un passé plus ou moins mythifié : soit le meilleur ...
En retraçant le parcours intellectuel de l'historien, moraliste et critique américain Christopher Lasch, ce mémoire vise à mettre en exergue la pertinence et les subtilités de sa pensée politique. Sur la base d'une analyse de ses principaux textes, nous démontrerons, qu'au-delà du pessimisme et du catastrophisme qui lui sont généralement attribués, Lasch porte un regard fécond sur la singularité de l'époque contemporaine. Nous soutiendrons que ses critiques acerbes sur la société et l'individu sont faites, avant tout, dans le but de remédier aux carences morales et sociétales qui auraient engendré un certain idéal libéral progressiste. Selon Lasch, le déploiement continu et illimité de cet idéal est en dissonance avec le caractère essentiellement contingent et conflictuel de la condition humaine. Parallèlement, nous présenterons les incidences psychiques qui se traduisent par une « culture du narcissisme » suscitée notamment par diverses composantes de la société contemporaine. À travers une relecture de la condition humaine, Lasch préconise un correctif idéologique qui est axé sur les notions de limites et d'espoir et qui se trouve au sein de...
Une brillante plongée aux sources du discours anti-68, long travail de sape qui a présidé aux grands bouleversements des années 1980 et à la " restauration " intellectuelle et politique en cours. La haine de Mai 68 est devenue un thème à la mode. Le slogan de Nicolas Sarkozy, lors de la campagne présidentielle de 2007, sur l'indispensable liquidation du legs de 68, ne doit donc pas être réduit à un propos de campagne. Il s'appuie en réalité sur un travail idéologique qui a commencé dès les lendemains des événements et qui s'est poursuivi de commémoration en commémoration, jusqu'à devenir une vulgate à la fin des années 1990. Faut-il voir, dans cette fièvre anti-68, une simple " rhétorique réactionnaire " ? Quelles en sont les origines ? Quarante après, Mai 68 méritait-il de tels réquisitoires ? Pour répondre à ces questions, ce livre reconstitue la généalogie intellectuelle de ce discours. L'auteur montre ainsi comment Mai 68 n'a cessé d'être attaqué depuis des bords politiques opposés, de la droite extrême à la gauche communiste. Il souligne aussi que ce long procès s'est accompagné de profondes mutations dans le monde intellectuel,...
Je selfie donc je suis. Au bout de ma perche, au bord d'une falaise, devant la Joconde ou les chutes du Niagara, auprès de mon acteur préféré... Et sur les clichés que je poste aussitôt sur le net, c'est : moi, et moi, et moi... Crise de narcissisme aigu ? Symptôme d'un égoïsme surdimensionné ? Jeu quelque peu névrotique avec son image ? L'auteur, en philosophe et en psychanalyste, y voit l'indice d'une modification radicale de notre perception du temps et de l'espace. Et surtout de notre rapport à la pensée et au langage au profit de la toute-puissance du virtuel et de l'image. Dans une société totalement bouleversée par le numérique, le selfie est le signe d'une crise d'identité. Que va-t-il ressortir de ce « stade du selfie » qui exprime les doutes existentiels d'un sujet en mal-être ? L'auteur nous incite à nous poser la question et, plus particulièrement, celle de notre rapport au virtuel.
L’expérience de la musique est omniprésente - on pourrait presque dire banale - dans nos sociétés contemporaines. Cette familiarité masque en réalité de profondes mutations : rapport individuel et collectif à la musique remanié, pratiques anciennes remodelées, traditions réinventées. Or ces transformations affectent peut-être au premier chef les musiciens eux-mêmes. C’est à analyser les réagencements de la pratique musicienne que s’attache cet ouvrage. L’auteur s’appuie particulièrement sur l’expérience singulière des musiciens de bars et des musiciens d’ambiance. Parce qu’ils doivent jouer un répertoire déjà constitué, et si possible connu de tous, ces musiciens ont en effet une pratique qui se situe au croisement des cultures musicales populaires et des cultures musicales médiatiques. Cet entre-deux fournit l’occasion d’étudier les interactions musiciennes, saisies par l’auteur à plusieurs moments de l’expérience musicale - que le musicien soit seul avec son instrument, en répétition, en concert ou en studio. L’enquête sociologique permet alors de saisir les contours d’un imaginaire contemporain en mutation : celui de la...
La vie en couple connaît une période particulière et contrasté de son histoire, depuis le XXe siècle et s’observe par différents points de ruptures, par un grand nombre de questions. Aujourd’hui et plus qu’hier, quel regard portons-nous au couple, au nôtre et aux autres ? Mérite-t-il une attention particulière, dans tous les maux actuels de la société ? Conduit-il à un véritable projet de vie ? Permet-il une société meilleure et plus humaniste ? Doit-on en faire sa doxa, ou au contraire laisser chaque individu à son sort ? L’avenir du couple aujourd’hui, doit-il passer par des réformes (politiques et économiques) pour sa survie ? Se porte-t-il mieux que jadis ? Pourquoi va-t-il mal ? À quoi sert-il dans la société présente ? Permet-il encore (presque) toutes les certitudes ou incertitudes ? Participe-t-il encore aux différentes théories des évolutions de l’homme ? Rend-il heureux et pour longtemps ? Autant de questions parcourant nombre de personnes aujourd’hui, dans leurs quêtes et attentes, aussi déceptions et fantasmes qu’il représente. Pour d’autres non, car leur expérience s’avère aboutie sur tous les points essentiels. Car...
Analyse le statut ontologique de la corporéité, à travers l'étude de la culture du corps dans les sociétés postmodernes.
Fatigue, inhibition, insomnie, anxiété, indécision : la plupart des difficultés rencontrées dans la vie quotidienne sont aujourd'hui assimilées à de la dépression. Pourquoi ce "succès" de la dépression ? Croisant l'histoire de la psychiatrie et celle des modes de vie, Alain Ehrenberg suggère que cette "maladie" est inhérente à une société où la norme n'est plus fondée sur la culpabilité et la discipline, mais sur la responsabilité et l'initiative ; elle est la contrepartie de l'énergie que chacun doit mobiliser pour devenir soi-même. Et si la dépression était surtout le révélateur des mutations de l'individu ? Sociologue, Alain Ehrenberg dirige le groupement de recherche "Psychotropes, Politique, Société" du CNRS. La Fatigue d'être soi est le troisième volet d'une recherche qui, après Le Culte de la performance (1991) et L'Individu incertain (1995), s'attache à dessiner les figures de l'individu contemporain.
Beaucoup de choses sont dites sur le couple et bien des idées reçues apparaissent comme des évidences. Mais quel sens cela a-t-il d'être en couple aujourd'hui ?
Si la preuve des liens entre santé mentale et société n’est plus à faire, le contexte sociohistorique contemporain nous oblige à repenser la nature de ces liens. Que nous disent les troubles mentaux – leur forme et leur régulation – sur le social? Quels enjeux les liens entre santé mentale et société suscitent-ils? Les auteurs de cet ouvrage analysent la santé mentale comme objet social dans toute sa complexité.