La Nouvelle Revue Française N° 364
Auteure: Collectifs
Nombre de pages: 192Mai 1983
Mai 1983
Mars 1984
Juin 1992
Janvier 1983
Novembre 1982
" Tu ferais mieux d'aller rue des Rigoles, il y a des Pompes beaucoup moins chères ! " Tel est le conseil donné à l'auteur par un copain, alors qu'il se met en devoir de préparer les obsèques de sa mère. Et c'est ainsi, entre le chagrin et l'éclat de rire, que les souvenirs surgissent. Des souvenirs qui ramènent Gérard Mordillat à l'après-guerre, dans ce Paris populaire du XXe arrondissement où il grandit entre un père employé à la SNCF et une mère venue d'outre-Atlantique, professeur d'anglais à l'école Berlitz. Un Paris où survit le souvenir des Communards, où, dans les trente cinémas de quartier qui se trouvent entre Belleville et Ménilmontant, les premiers baisers dans la pénombre se confondent avec l'éveil d'une passion pour le 7e art. Truculent, gouailleur, tendre, mélancolique, Gérard Mordillat compose un hymne à son enfance, qui ravira tous ceux qui ont aimé Robert Sabatier ou le Truffaut des Quatre cents coups.
Ils sont onze : Kowalski, dit Kol, né en colère, Betty, au chômage, Dylan, prof d'anglais et poète, les jumelles Dorith et Muriel, pour qui la vie est une fête permanente, L'Enfant-Loup, coureur et bagarreur, Suzana, infirmière en psychiatrie, Rousseau, prof d'économie, Hurel, industriel, lecteur de Marx, Isaac, distributeur de films, et Victoria, que personne n'attendait. Constitués en "Brigade du rire", ils kidnappent Pierre Ramut, l'éditorialiste vedette de Valeurs françaises, et le forcent à travailler selon ses préceptes : semaine de 48 heures, salaire de 20% inférieur au SMIC, productivité maximum, travail le dimanche. Il saura désormais de quoi il parle...
Devant un film de Jean Cocteau ou de Pasolini, devant un scénario de Jacques Prévert ; devant les photos de Georges Azenstarck, celles des prêtres-ouvriers par Joël Peyroux, celles des albums de familles en banlieue ; devant les toiles de Patrice Giorda ou d'Ernest Pignon-Ernest mais aussi devant une page des Cantos d'Ezra Pound ou d'un texte d'Antonin Artaud, qui ne s'est posé la question : qu'est-ce qu'on y voit ? Et plus interrogateur encore : qu'est-ce qu'on y lit ? Les sources d'inspiration, d'enthousiasmes ou de fureur de Gérard Mordillat sont nombreuses. Et c'est bien l'oeil qui toujours a nourri sa littérature. Ce recueil prend les ouvres à bras-le-corps, les dissèque, les malmène, pour en livrer toute la profondeur. Homme de lettres et homme d'images, Gérard Mordillat nous livre ici son regard de critique, au sens le plus noble du terme, avec la force et la fougue que l'on trouve dans ses romans. Au regard de textes écrits séparément mais tous gouvernés par cette même question : le mot et l'image seraient-ils frères de sang de l'écriture ? Gérard Mordillat interroge les ouvres picturales, photographiques, littéraires ou cinématographiques qui, depuis...
Interviews with Peter Ackroyd, Victor-Lévy Beaulieu, François Bon, Francis Bott, Gerard Mace, Michèle Magny, Jay Parini, Jerome Prieur, Jean-Benoît Puech and Geoffrey Wall.