Aujourd'hui, il est de plus en plus difficile d'envisager une société partagée entre des minorités qui conçoivent et tous les autres, simples exécutants ; par exemple, entre les agronomes qui savent et les agriculteurs qui exécutent. Or, ces derniers sont aussi producteurs de connaissances, celles qui dirigent leurs façons d'agir. Les auteurs présentent des principes et des méthodes pour mettre en évidence les formes de connaissances des agriculteurs afin de les confronter à la connaissance agronomique. Leurs travaux originaux associent les conceptions d'agriculteurs sur des processus techniques à leurs recherches. Cet ouvrage s'adresse aux chercheurs et aux enseignants en sciences de l'agriculture, aux conseillers agricoles, et aussi à tous ceux que la crise du modèle de la division sociale du travail entre conception et exécution interroge. Dans un contexte où la société cherche une nouvelle relation avec le milieu agricole, où la gouvernance locale prend de plus en plus d'importance, ce livre peut être utile aux décideurs comme aux acteurs d'une démocratie participative.
L'objet de cet ouvrage s'est construit en particulier à partir de l'observation de relations au sein d'équipes d'employés ou de groupes d'agriculteurs voisins. Ces relations, qui sont trop souvent décrites sous les seuls aspects des conflits, sont conçues par Jean-Pierre Darré principalement sous l'aspect du mouvement des idées et de leur production. L'auteur montre ainsi que l'idée commune selon laquelle les gens intelligents sont peu nombreux et se libèrent de la pression obscurantiste de la masse, ne tient pas devant des études sérieuses. Il a expérimenté aussi des moyens pour aider les sans-grades à exercer leur intelligence collective.
La division de la société entre ceux qui pensent et ceux qui exécutent a été généralement associée, jusqu'à une période récente, à l'exploitation capitaliste. Elle en est aujourd'hui dissociée, ce qui ouvre un nouveau champ de réflexion, celui des rapports entre militants ou dirigeants d'organisations et leurs publics, où toute une tradition a établi ce paradoxe de gens visant le progrès d'émancipation d'un côté et entretenant une dépendance à l'égard de leur pensée et de leurs projets d'action de l'autre. C'est à cet aspect de la division du travail et de son dépérissement sous le nom d'émancipation qu'est consacré l'ouvrage de Jean-Pierre Darré. Son but n'est pas de dénoncer, au risque de décourager, mais de proposer, aux dominants involontaires comme à ceux que, pour le moment, ils dominent, des moyens d'agir autrement. A partir d'une réflexion nourrie d'observations et d'expériences avec des agriculteurs et des salariés, Jean-Pierre Darré décrit et démonte les façons de concevoir les choses qui font obstacle à la conduite de tels changements. et propose des alternatives.
À partir de l’étude du groupe professionnel des conseillers agricoles, ce livre propose de renouveler l’histoire sociale et politique de la modernisation de l’agriculture française durant les Trente Glorieuses. Il décrit les conditions d’émergence du métier de conseiller et examine les ressorts utilisés pour obtenir l’adhésion des agriculteurs aux politiques de modernisation. L’ouvrage montre que les conseillers agricoles sont les véritables chevilles ouvrières de ces politiques, qui entendent concilier l’intensification des modes de production avec le maintien, et même la promotion, des exploitations familiales. Il éclaire ainsi la spécificité de la séquence historique de l’après-guerre et la mise en crise de ce projet modernisateur, à partir des années 1970. L’ouvrage s’adresse non seulement aux spécialistes de sociologie et d’histoire rurale mais aussi à l’ensemble de celles et ceux qui souhaitent comprendre dans quelles dynamiques sociales et historiques s’inscrivent les transformations sans précédent du monde agricole au xxe siècle.
Aujourd'hui, il est de plus en plus difficile d'envisager une société partagée entre ceux qui conçoivent (ici, agronomes, zootechniciens) et ceux qui exécutent (ici, agriculteurs, éleveurs). Ces derniers sont aussi producteurs de connaissances, souvent mieux adaptées aux exigences de l'action. Les auteurs, un socio-anthropologue et des agronomes et zootechniciens du Département SAD de l'Inra, présentent des principes et des méthodes pour mettre en évidence les formes de connaissances des agriculteurs, cela dans le but de les confronter à la connaissance agronomique. Des travaux originaux associent des recherches sur les conceptions d'agriculteurs aux modélisations des conduites de processus techniques en agriculture. Cet ouvrage s'adresse aux chercheurs et aux enseignants en sciences de l'agriculture, aux conseillers agricoles et aux décideurs.
Qu’est-ce que l’agroécologie ? Pourquoi la pratique-t-on ? Pour répondre à ces questions, nous allons identifier les bases scientifiques et historiques de cette nouvelle forme d'agriculture biologique. Nous verrons quelles stratégies économiques elle privilégie, quelle modèle de société elle entend soutenir. Ses principes et ses conceptions spécifiques du travail agricole seront expliqués. Les considérations d'ordre psychologique, de même que les initiations spirituelles qu’elle pourrait permettre, seront mises en lumière. Enfin, ses implications philosophiques seront rendues explicites et sa place parmi les autres formes d’agriculture sera précisée. Nous conclurons par un scénario de l'agriculture en France à l'horizon 2050. Ce cours théorique, exhaustif dans ses perspectives, est rédigé à l’attention des personnes qui souhaitent démarrer une petite activité agricole, ou un grand jardin, en alliant productivité, respect de la Nature et épanouissement humain. Il est une alternative aux présentations officielles de l’agroécologie par le ministère de l’agriculture et les syndicats agricoles : il s’agit d’affirmer les bases et de tracer...
Savoir faire ne veut pas dire pouvoir transmettre : informels, non codifiés, les savoir-faire ne se dérobent-ils pas sans cesse à toute transmission organisée, à toute politique d’apprentissage ? N’en vient-on pas parfois à douter de la possibilité même de leur transmission ? Si l’inventaire des installations, des sites et des techniques, la description fine des chaînes opératoires, l’identification des détenteurs de savoir-faire sont les démarches préalables à toute analyse des faits techniques, il faut aussi préserver le potentiel adaptatif et créatif de ces savoirs et techniques car ils sont utiles au maintien d’un patrimoine culturel et au développement économique local. Protéger, dans ce cas, c’est avant tout transmettre; il convient donc de prendre en compte les modalités psychologiques, sociales et culturelles de cette transmission. Comprendre de tels processus imposait de croiser des méthodes, confronter des résultats de recherches. Psychologues, ergonomes, cogniticiens, anthropologues, sociologues se sont penchés ensemble, une fois n’est pas coutume, sur ces savoirs professionnels et de métiers si difficiles à décrire et à...
Bien que se voulant une alternative aux démarches de vulgarisation agricole fondées sur la diffusion de techniques d'intensification, les approches participatives, mises en œuvre plus récemment, ont eu tendance à conserver des relations asymétriques entre agents de développement et paysans. Elles aboutissent trop souvent à des diagnostics biaisés, reproduisant autant le point de vue de l'animateur que celui des paysans concernés. La démarche présentée ici, la recherche coactive de solutions, tente de lever les ambiguïtés de ces démarches participatives. Elle est le fruit d'un travail mené par le Gerdal depuis une vingtaine d'années en France et ailleurs. L'auteur part de la pertinence des savoirs pratiques des paysans. Ces savoirs sont partagés au sein de réseaux de producteurs ayant de fréquentes occasions de dialogue et ils renvoient à des normes portées par le groupe. C'est donc au niveau des groupes d'agriculteurs que peut se travailler la recherche de solutions, à condition qu'une " aide méthodologique " permette aux agriculteurs d'élaborer leurs propres réponses à ce qui leur pose problèmes. Il s'agit pour le technicien de sortir de ce que sa...
A partir d’archives et de témoignages oraux, cet ouvrage retrace l’histoire du département Sad – Systèmes agraires et développement – de l’Inra (devenu INRAE). A la croisée de l’histoire et de la philosophie des sciences, l’auteur met en avant les individus – techniciens, ingénieurs, scientifiques et enseignants – qui ont apporté une contribution profondément originale à la matrice intellectuelle de la recherche agronomique française et internationale.
Des multiples légitimités de la recherche-action. Conservation et gestion de biens communs: comparaison de trois pratiques de recherche-action. Constrution d'une problématique commune à trois opérations de recherche participative en elévage et aménagement rural. Une recherche-action entre prodution d'eau minérale et agriculture. Institutionalisation d'une recherche-action en santé animale: l'expérience du Centre d'Ecopathology Animale. Pertinence de la recherche-action dans le domine des sciences de l'education. Eléments pour un débat autour des pratiques de recherche-action. Action research in natural resource management. Enviroment problems: post-normal science and extended peer communities. Une condition de la recherche-action: la coopération sur la problématique et son évolution. La validation des connaissances au cours de la recherche-action. Toute recherche est action. Liste des auteurs.
Synthèse originale, dans le domaine de l'agronomie, des recherches concernant tant l'effet des opérations techniques, sur le couvert végétal que leurs réalisations effectives au sein de l'exploitation agricole.
Présente le métier de berger aujourd'hui, l'avenir de cette profession ainsi que la formation des jeunes bergers. Aborde ce métier et le pastoralisme en général sous l'angle économique, environnemental, anthropologique et pédagogique.
Dans certaines régions en France, il existe un feu maîtrisé par des hommes qui joue un rôle économique, social et écologique : le feu pastoral. C'est dans le sud de la Lozère que l'auteur a choisi d'étudier les pratiques et les savoirs du feu des éleveurs cévenols, qui représentent un outil indispensable pour entretenir les pâturages.L'originalité de ce travail tient à l'approche interdisciplinaire centrée sur l'ethnoécologie, d'une thématique, l'utilisation du feu par des éleveurs en France, pour lesquels il existe peu de références en sciences sociales. Un tel ouvrage est particulièrement d'actualité : il s'intéresse tout d'abord à la question de la reconnaissance des savoirs locaux et à leur rôle dans la gestion de la biodiversité dans un espace protégé français. Il étudie également la relation entre les éleveurs et les autres acteurs locaux autour d'une pratique, le feu pastoral. Enfin, il apporte une réflexion et des pistes sur l'utilité d'une telle pratique dans le domaine de la défense de la forêt contre les incendies et de la gestion d'un espace protégé. Cet ouvrage s'adresse à un public spécialisé (chercheurs, éleveurs,...
Introduire et faire adopter des nouveautés est une préoccupation permanente des organismes de recherche et de développement agricole dans les pays du Sud. Pour exprimer cet objectif, le terme d’innovation s’est tardivement substitué à celui de vulgarisation et, dès lors, son usage s’est généralisé dans la recherche ruraliste francophone. Simple question de vocabulaire, ou conception vraiment nouvelle du développement ? Cet ouvrage restitue les réflexions d’un groupe de chercheurs en agronomie et en sciences humaines qui confrontent leurs analyses des dynamiques agraires au paradigme de l’innovation. Les auteurs posent ce concept comme une « entrée » pour mieux comprendre les transformations des agricultures et des sociétés rurales. Le recours à la notion d’innovation permet de préciser des hypothèses dans le domaine des dynamiques agraires. Inversement, ce champ de recherches participe à une clarification du concept d’innovation. Dès lors, des échanges deviennent possibles entre spécialistes de l’innovation et spécialistes des études agraires dans les pays en voie de développement, par exemple autour du constat du caractère “...