Isidoro
Auteure: Audrey Lemieux
Nombre de pages: 143Tous les amoureux des Chants de Maldoror ont tenté d’en prolonger le mystère dans la trop brève vie d’Isidore Ducasse. François Caradec le premier en avait donné une fascinante biographie, Jean-Jacques Lefrère plus tard a complété le tableau bien au-delà de ce qu’on pensait accessible. Mais le mystère reste : celui d’une formidable invention poétique, portée à bout par un fantastique aussi visionnaire (cinétiques de la ville, la nuit) que cruel. Et tout se passe au Chant II, quand le premier dispositif, et ce qu’il porte d’encore romantique, laisse ses rênes à l’écriture même, à la fascination Baudelaire de Ducasse. Combien de fois j’ai fait le test avec des étudiants : Lautréamont, pas encore lu (pas grave, il n’y a pas d’âge pour s’y mettre, et c’est violent) – mais qu’on dise Beau comme la rencontre sur une table de dissection d’une machine à coudre et..., un bon tiers du groupe complètera tout de suite par le fameux parapluie, qui aura un tel écho chez les surréalistes. La littérature retournée comme un gant, dit Francis Ponge : et c’est dans ce Vieil océan que tout prend source. La première traversée : un enfant...