Freud, les juifs, les Allemands
Auteure: Georges ZIMRA
Nombre de pages: 320Au siècle des Lumières, la sécularisation du judaïsme avait permis le réinvestissement de l'histoire et du politique. Devenu citoyen, et non plus étranger ou apatride, le juif fut plus allemand que les Allemands. Le mythe du juif errant avait vécu et l'Allemagne devenait la patrie de l'âme juive . Au XIX siècle la psychanalyse a bouleversé les conceptions de l'homme sur la sexualité, l'identité, la temporalité. Le passé n'est pas révolu, il hante le présent, et le corps est l'espace d'une mémoire archivée à travers les symptômes où s'écrit l'histoire du sujet. Pour Freud, le signifiant juif ne fut pas seulement, le signifiant de la révolte et de la résistance à l'antisémitisme, il fut aussi un signifiant éclaté, disséminé, excessif, quelque chose d'essentiel qui lui permit de s'extraire de la majorité compacte . Il refusa toujours de considérer la psychanalyse comme une science juive mais on ne peut ignorer que la judaïté de Freud regarde la psychanalyse. De la même manière, on ne peut méconnaître sa germanité, avec laquelle il entretenait des rapports ambivalents : Ma langue est allemande... mais je préfère me dire juif . L'assimilation...