De Georges Bidault, un journaliste américain a pu écrire: " Si son histoire était enfermée dans la couverture d'un roman à sensation, on refermerait le livre comme invraisemblable. " Résistant avant la lettre, Georges Bidault est le seul, en septembre 1938, à dénoncer les accords de Munich. Successeur de Jean Moulin à la tête du Conseil national de la Résistance, il accueille le chef de la France libre dans la capitale libérée et descend les Champs-Élysées à ses côtés. Fondateur du Mouvement républicain populaire (MRP), il est ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement du général de Gaulle en septembre 1944. Chef de l'Etat, plusieurs fois, chef d'un gouvernement aux prises avec les dramatiques problèmes de l'après-guerre, Georges Bidault est, surtout pendant cinq ans, le prestigieux ministre des Affaires étrangères d'une France exsangue, mais ardente à retrouver son rang de grande puissance dans un monde dominé par la guerre froide. En 1958, Georges Bidault est de ceux qui approuvent le retour aux affaires du général de Gaulle. Pourtant, son opposition farouche à la politique algérienne du nouveau chef de l'Etat va bientôt le mener sur...
La politique étrangère de la France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale fut dominée par la figure du Général de Gaulle. A ses côtés prenait place, en tant que ministre des Affaires étrangères, un démocrate chrétien : Georges Bidault, proche collaborateur et successeur de Jean Moulin à la tête du Conseil national de la Résistance. Demeuré à son poste après la démission du général en janvier 1946, Bidault incarna alors la politique étrangère des débuts de la IVème République, jusqu'en juillet 1948. Comment le Quai d'Orsay et son chef, sous de Gaulle, perçurent-ils le "domaine réservé" que le général s'était attribué en matière diplomatique? Après le départ du général, l'héritage de celui-ci fut-il un atout ou un handicap pour son ministre transporté en première ligne? Comment Bidault dut-il assumer un certain nombre de révisions amenant le pays sur la voie de la construction européenne et de la réconciliation avec l'Allemagne? Le but de cet ouvrage est de présenter ce que furent, questions coloniales exclues, les grands enjeux de la politique étrangères de la France de l'après-guerre et des débuts de la guerre froide, à travers ...
« Le juge partial ne saurait bien juger », a pu dire Ronsard. Juge souvent partial, mon ami Ott n’aurait-il pas bien jugé ? Ne l’oublions pas, le cœur, juge souverain, supplée sans peine aux rigueurs de l’impartialité.
La politique étrangère de la France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale fut dominée par la figure du Général de Gaulle. A ses côtés prenait place, en tant que ministre des Affaires étrangères, un démocrate chrétien : Georges Bidault, proche collaborateur et successeur de Jean Moulin à la tête du Conseil national de la Résistance. Demeuré à son poste après la démission du général en janvier 1946, Bidault incarna alors la politique étrangère des débuts de la IVème République, jusqu'en juillet 1948. Comment le Quai d'Orsay et son chef, sous de Gaulle, perçurent-ils le "domaine réservé" que le général s'était attribué en matière diplomatique? Après le départ du général, l'héritage de celui-ci fut-il un atout ou un handicap pour son ministre transporté en première ligne? Comment Bidault dut-il assumer un certain nombre de révisions amenant le pays sur la voie de la construction européenne et de la réconciliation avec l'Allemagne? Le but de cet ouvrage est de présenter ce que furent, questions coloniales exclues, les grands enjeux de la politique étrangères de la France de l'après-guerre et des débuts de la guerre froide, à travers ...
Premier démocrate-chrétien à avoir occupé le quai d'Orsay (septembre 1944-juillet 1948), Georges Bidault (1899-1983) mena une politique étrangère davantage fondée sur la grandeur nationale que sur les principes spécifiques de son courant d'origine. Ayant commencé sous le général De Gaulle par une politique de rigueur à l'encontre de l'Allemagne et d'équilibre entre l'Est et l'Ouest, il dut progressivement s'aligner sur les positions anglo-saxonnes. Toutefois, les éléments d'une politique personnelle peuvent lui être attribués : sa modération l'opposant à De Gaulle en 1945 sur la question du Levant, sa volonté d'ouverture vis-à-vis de l'Italie, sa conviction européenne l'amenant à orienter à partir de l'été 1947 la politique étrangère de la France vers une construction européenne perçue comme une solution au problème allemand, tout en renforçant les liens avec les Etats-Unis.
Premier démocrate-chrétien a avoir occupé le Quai d'Orsay (septembre 1944-juillet 1948), Georges Bidault (1899-1983) mena une politique étrangère davantage fondée sur la grandeur nationale que sur les principes spécifiques de son courant d'origine. Ayant commencé sous le général de Gaulle par une politique de rigueur à l'encontre de l'Allemagne et d'équilibre entre l'est et l'ouest, il dut progressivement s'aligner sur les positions anglo-saxonnes. Toutefois, les éléments d'une politique personnelle peuvent lui être attribués : sa modération l'opposant à de Gaulle en 1945 sur la question du Levant, sa volonté d'ouverture vis-à-vis de l'Italie, sa conviction européenne l'amenant à orienter à partir de l'été 1947 la politique étrangère de la France vers une construction européenne perçue comme une solution au problème allemand, tout en renforçant les liens avec les Etats-Unis.