Charles Dickens
Auteure: Nathalie Jaëck
Nombre de pages: 192
Et si les romans de Dickens, cet auteur victorien canonique dont l'œuvre a déjà été largement commentée par la critique, étaient foncièrement doubles, volontairement duplices ? Et s'il y avait, au cœur de cette écriture institutionnelle qui crée le réalisme à l'anglaise, une subversion intrinsèque, un désir d'introduire, au sein même du système de représentation très cohérent qu'elle construit, une mise en échec, une alternative formelle, une sorte de virus ?. Situé à la croisée des chemins littéraires, au moment crucial où le réalisme se voit confronté à ses limites, et où le modernisme ne s'est pas encore érigé en système, le texte dickensien s'installe dans cet espace de transition : il construit très méthodiquement une machine littéraire réaliste efficace, en même temps qu'il expérimente les moyens formels de gripper le bel ouvrage. De la même manière que l'époque victorienne triomphante laisse deviner l'envers de son décor, ce texte flamboyant, prototype du texte réaliste à l'anglaise, se transforme en laboratoire formel un peu clandestin, et n'est peut-être pas tout à fait celui que l'on croit. Fidèle à la vocation des titres...