Le glaive et les bourreaux : la Kriegsmarine
Auteure: Christian Bernadac
Nombre de pages: 531Deux hommes — et seulement deux — vont assumer le destin de la Kriegsmarine tout au long de la Seconde Guerre mondiale : Erich Raeder, qui croit aux cuirassés, et Karl Dönitz, qui croit aux sous-marins. Deux hommes qui ont cependant la même attitude, face à Hitler, en cette fin d’été 1939 : « Si nous entrions en guerre avec la Grande-Bretagne, nous ne pourrions que nous battre avec honneur et mourir. » Le rapport des forces préparé par le Haut État-Major est significatif : aux 22 grands navires de combat anglais et français, la Kriegsmarine ne peut opposer que deux cuirassés récents et trois de 10 000 tonnes (la construction des deux géants Bismarck et Tirpitz n’est pas achevée) ; aux 22 croiseurs lourds 2. La disproportion est encore plus flagrante pour les croiseurs légers : 61 contre 6 ; les destroyers ou torpilleurs, 255 contre 34 ; les porte-avions, 7 contre 1 en chantier, le Graf Zepelin, qui sera très rapidement désarmé, car la Luftwaffe de Gœring n’a pas jugé utile de mettre au point un appareil embarqué. Quant aux sous-marins, Dönitz n’en possède que 23, sur les 57 de sa flotte, capables d’opérer dans l’Atlantique. Et cependant,...