Pour évoquer la richesse infinie des significations d'une oeuvre, Borges aime à rappeler Scot Erigène, qui les compare à la magique irisation des plumes du paon.J'aurais souhaité, Amour de lecteur, que ce livre ressemblât à ce plumage quasi fabuleux.Ton oeil exercé aurait pu y discerner la cruelle couleur du sang qui coule des plaies de Prévert, le rose de la pierre romaine qui dore les textes de Ponge, le vert de l'herbe qui jamais ne flétrit dans l'oeuvre de Jaccottet, le jaune substantiel qui colore les livres de Quignard ou encore l'éclat stellaire d'une peau qui sert de guide à Desnos égaré dans ses nuits, - sans compter toutes les couleurs que Kijno rassemble, et qui, pour la plupart, nous sont inconnues : elles n'existent que sur ses toiles.A cette image trop chatoyante des plumes de l'oiseau de Junon ou de l'écharpe d'Iris, je préfère pourtant celle plus prosaïque des diaprures que provoque l'essence répandue dans les flaques des caniveaux, et dont s'émerveille un gamin planté là sur le trottoir.Le voilà de nouveau, cet enfant, dont on me fait remarquer qu'il s'obstine à revenir dans ce livre, de chapitre en chapitre. Je n'avais pas prévu qu'il...
Dessin à regarder de traviole, le titre d'Artaud formule un étrange mode d'emploi, tout comme sa définition du lecteur de poésie - lire l'œuvre d'un poète c'est avant tout lire au travers - restitue à la lecture une étrange valeur d'usage. Ecrire, lire, dessiner, penser, regarder de traviole, au travers, là serait l'unique chance pour que le réel advienne, dans la décomposition et l'ouverture des formes, le renoncement à l'identité, la violence faite au langage, le refus de tout système fabricateur de réalité. A partir de la revue Documents qui fut dirigée par Georges Bataille, c'est l'exigence et le travail du réel que ce livre tente d'explorer. Ou comment la littérature, la peinture, la pensée critique, en fustigeant l'ancienne attitude esthétique qui n'aurait été qu'escamotage, mensonge et sérieux métaphysique, s'acharnent à déstabiliser les codes de perception et à faire voir le réel, inventent un tout autre réalisme.
Consacré aux Comiques, cet essai aménage une promenade dans les Lettres et les Arts, d’Alphonse Allais à Marcel Duchamp, en passant par Charlot - mais aussi du politique au poétique ou de l’incongruité au sublime. Car la veine comique s’entremêle à d’autres, qui l’exaltent. Tout en confrontant les principales théories du rire, l’ouvrage interroge la teneur d’un comique pur, cher à Baudelaire. Produisant le non-sens, la mystification et toutes sortes d’effets problématiques, l’humour « moderne » profane la composante sacrée de l’Art.
La Règle du jeu de Michel Leiris et les textes qui la prolongent témoignent, alors même que le mythe du sujet s'est effondré, d'une interminable " fin de partie ". Autobiographie intempestive, l'entreprise de Leiris permet de cerner ces deuils successifs dont la modernité garde la trace, tandis que l'autobiographe devient la figure d'un descendant à jamais endetté qui porte en lui de très exigeants fantômes.
On pourrait aisément imaginer un Traité du savoir penser comme il existe des Traités de savoir-vivre. L’auteur de ce livre a choisi d’explorer les mauvaises manières de la pensée que la littérature, généreusement, accueille : penser à des riens, penser sans produire de pensées, pensée qui s’affole de la multiplicité des possibles et qui bute sur des contradictions insurmontables, et même mauvaises pensées que l’écrivain s’acharne à penser cependant. Au philosophe qui enchaîne des idées claires en une démonstration efficace, ce livre substitue, entre rire et pathologie, un portrait de l’écrivain en monomaniaque titubant, hanté par l’incorrigible manie de penser.
Que Barthes soit un moraliste relève d'une évidence. En suivant le continu moral du discontinu formel, en dessinant un cheminement dans la diversité formel, en dessinant un cheminement dans la diversité de l'œuvre, ce livre se propose de donner corps à une impression première. " Ethique ", terme moins compromis, en reste au plan des principes sans ouvrir forcément sur des préoccupations concrètes. " Morale " permet de placer au premier plan un " je ", sujet complexe et fluctuant, qui se demande à partir de sa propre expérience d'homme, de lecteur et d'écrivain " comment vivre ensemble " (titre du premier cours de Barthes au Collège de France). La question très pratique du " que faire ? " engage la responsabilité de l'individu à l'égard de l'autre au sein d'un espace relationnel dominé par le langage. En proposant à la fois une écriture de la morale, une morale de l'écriture et une morale par l'écriture, Barthes considère le rapport entre auteur et lecteur comme la métaphore et le champ d'expérimentation de toutes les relations humaines possibles. Règles de vie et règles d'écriture entrent dans une relation fondamentale qui ouvre sur une pensée de la...
" Il est bon de faire voir aux gens qu'il y a des critiques pour qui les lois de l'art n'existent pas ; qui ne jugent que d'après leur amour ou leur dégoût " écrit Valery Larbaud à Léon-Paul Fargue. L'aimable dilettante témoigne ainsi de son engagement: son retrait est une offensive. Affranchissons-nous, tel est le mot d'ordre, plus que jamais actuel, de cet amateur militant, que reprend Gérard Farasse dans son essai : Profi perdu. Les poêtes et romanciers du XXe siècle - Colette, Gombrowicz, Jaccottet, Larbaud, Michaux, Ponge, Saint-John Perse, Supervielle, Thomas - avec lesquels il dialogue, ne donnent-ils pas, chacun à sa façon, une leçon de liberté, en s'efforçant de ne pas écrir e à côté d'eux-mêmes ? Comme eux, le critique se doit de parler en son propre nom.
Alors que "L'Hérésiaque et Cie" était encore fortement marqué par de nombreuses allusions aux oeuvres de Maupassant, de Flaubert, de Marcel Schwob, plus rien de tel n'apparaît dans son second recueil de contes : "Le poète assassiné" : l'auteur "apollinarise".
Giono " philosophe " ... Appellation inattendue, qu'il faudrait d'ailleurs pouvoir orthographier au pluriel ! Car de Lao Tseu à Deleuze, en passant par Lucrèce, Spinoza et Nietzsche, nombreuses sont les affinités qui relient Giono à ces penseurs du hasard et de la joie tragique. Qu'il nous soit permis, au gré de notre fantaisie mais aussi d'une nécessité interne au sujet, de les inviter ici, à travers siècles et continents, au grand Banquet des esprits libres. Cet essai propose donc un éclairage différent sur ce très grand écrivain qui a l'audace de se doubler d'un penseur profond, échappant ainsi, une fois de plus, aux catégories dans lesquelles il était convenu de le classer. Nul esprit de système dans tout cela, nul dogmatisme non plus : l'écriture souveraine de Giono se joue avec désinvolture de la plupart de nos tentatives de dire vrai sur elle. Nous essayons simplement de souligner la puissance quasi thérapeutique de l'éthique gionienne, faite d'un savoir gourmand du réel dans son entier (noirceur et lumières confondues), et d'une jouissance communicative d'être soi, qui est la " générosité " selon Giono. Et dans cette science irriguant chacun des...
Qu’est-ce que le matérialisme en France au XVIIIe siècle ? Ne faudrait-il pas plutôt parler des matérialismes ? Au temps des Lumières, la notion ne recouvre pas une doctrine unifiée. Usant des canaux de diffusion des écrits clandestins, les matérialistes (re)composent à leur guise sources antiques et modernes. Une diversité dont témoignent les supports dans lesquels se diffuse cette « affreuse doctrine » : traités philosophiques, bien sûr, mais aussi fictions libertines, dialogues, poèmes didactiques, gravures… S’ils sont souvent ouvertement subversifs, les écrits matérialistes savent également revêtir les atours d’une orthodoxie feinte pour mieux en saper les fondements. Réunissant philosophes et spécialistes de la littérature, ce volume contribue à affiner les enjeux d’une pensée protéiforme qui a accompagné, en s’en nourrissant, le déclin des grandes charpentes métaphysiques.
Fêtée autant que controversée du vivant de son auteur à proportion de son illisibilité, l'oeuvre de Maurice Barrès reste close depuis sa mort sur l'énigme dont M. Proust s'émerveillait, énigme de ses attenances et du "développement géminé" sans précédent qui lui fit porter ses fruits "sur les branches de l'action" comme sur celles de "l'art". Le présent ouvrage répond au voeu d'ouvrir cette oeuvre longtemps dédaignée à la lecture questionnante et persévérante qu'elle appelle.
S'offre ici au lecteur un Chateaubriand désoeuvré, dépossédé, aliéné à sa propre mort. Un Chateaubriand qui n'en fini pas de finir, et jouit, malgré qu'il en ait, de l'effeuillage de la mort.
Dans un premier temps, l'auteur précise les contours de la signature pongienne, en s'appuyant sur les pensées derridienne et lacanienne. Loin des clichés, elle dégage ensuite une série de motifs pongiens centraux - le sabbat et l'hostie, la poétique de l'habitat, le refus de la croyance, l'imaginaire du spectre et du bouffon -, mais généralement éludés faute d'un concept suffisamment fort pour les organiser.
L'analyse de la création de Philippe Jaccottet présentée dans cette étude a pour originalité de suivre chronologiquement la production du poète et de tenter une analyse recueil après recueil afin d'en suivre les modulations qui la parcourent. Par là c'est à une critique de type existentiel que nous avons à faire. De L'Effraie à Pensées sous les nuages se lisent successivement l'élaboration et l'épanouissement d'une rêverie réparatrice (L'Effraie, L'Ignorant, Airs) compensant la conscience cruelle du temps qui tue, la subversion de cette rêverie par la mystique dans Paysages avec figures absentes, et un pur affrontement de la négativité qui fait le fond des derniers recueils ici étudiés: A la lumière d'hiver et Pensées sous les nuages.Après L'Effraie et ses notations où s'inscrit une sensualité - notations riches de potentialités de rêveries - L'Ignorant, livre de sagesse, s'exerce à la dépossession. Le poète, veilleur, passeur, s'efforce de tourner avec la lumière, de persévérer avec les eaux et de passer avec les oiseaux. Eléments d'un songe donne les clefs de l'inspiration des poèmes et proses qui suivent (Airs, Paysages avec figures...
Analyse: Toute parole collective est une fiction, en ce sens qu'il n'existe pas de Sujet collectif susceptible d'en soutenir réellement l'énonciation.
Prenons pour une date symbolique ce 4 octobre 1926, où André Breton, optant pour ce qu'il appelle le "comportement lyrique" décida d'incorporer à la ficion de l'être féminin qu'il cultivait depuis son adolescence une passante de la rue Lafayette qui répondait au nom de Nadja. N'est-il pas vrai que, par cette décision, il inventait ou réinventait pour son propre compte la poésie, c'est-à-dire la vie poétique, cette utopie qu'entretenaient aussi certains de ses amis, et qu'avait illustrée déjà Louis Aragon sous le nom du Paysan de Paris?La poésie, la vie poétique, ne saurait se confondre avec le métier d'écrivain. Elle fait, en revanche, une place de choix à la métaphysique et, plus encore, à l'amour. On ne s'étonnera donc pas que la figure féminine soit constamment au centre des préoccupations du poète surréaliste. Une figure qui n'appartient pas davantage au réel qu'à l'imaginaire, et mérite, de ce fait, la qualification de magique-criconstancielle. Une figure qui, de surcroît, se dérobe autant qu'elle s'offre, objet d'une jouissance mélancolique et répondant à la condition de cette beauté érotique-voilée qu'on reconnait aisément dans la...
D'abord ville del'individualisme triomphant, de la réclusion orgueilleuse et de l'édification de soi, Venise devient progressivement, dans l'oeuvre de Barrès, la ville des miasmes, du pourrissement et de la volupté morbide. Mélange de fascination et de répulsion, de désir et de rejet, le rapport de Barrès à Venise révèle celui qu'il entretient avec l'écriture.
Cette première monographie consacrée à l'oeuvre de l'écrivain Claude Louis-Combet se donne pour but d'interroger et de situer une écriture porteuse de toutes les ambitions de la littérature contemporaine en même temps que soucieuse de se rattacher à la pérennité des mythes et de la culture religieuse.
Tout serait tellement plus simple si Balzac pouvait être enfermé dans des territoires fussent-ils variés, dans des définitions fussent-elles contradictoires. Il ne serait pas nécessaire alors de le chercher dans son maillon qui paraît le plus faible, celui qui entraîne les considérations les plus affligées, jadis et aujourd’hui encore, son style ou plutôt ses styles. Si l’on accepte le temps d’un doute et la durée d’une observation, si l’on approche au plus près le lieu où les rhétoriques se figent et se brisent qui est aussi le lieu même de leur absence, on découvrira qu’est renvoyée dans la langue si étrange diffraction de couleurs qu’il semble qu’elles aient traversé les parcelles d’un merveilleux vitrail. Pluralité, éclatements, éclaboussements. Une grenade soudain dans la littérature. Ou bien un bouquet, un de ceux si magnifiques et improbables que composait Félix de Vandenesse qui se confond avec ceux de Balzac en l’infinité de ses incarnations, en même temps manifeste de son art poétique.
Si Joë Bouquet entend bien revendiquer, de manière stoïcienne, l'événement qui a fait de lui le paraplégique de la littérature française, cet événement apparaît pourtant infiniment problématique dès lors qu'on s'intéresse aux textes dans lesquels il y est fait explicitement allusion. Et si cette blessure n'était qu'une fable ? Question déroutante, que toute l'oeuvre de Bousquet, page après page, nous oblige à reposer. Hypocrisies de Joë Bousquet, à seize reprises, s'emploie à relancer ce paradoxe d'une blessure constamment réaffirmée et constamment niée tout à la fois.
De la guillotine on ne retient jamais que l'effet de rupture, l'effondrement d'un monde auquel la Terreur met un terme, définitivement. C'est oublier que la guillotine s'inscrit dans la mémoire, qu'elle découpe alors un nouvel espace de représentation auquel la peinture, la photographie, le cinématographe, musées de cire et salons de coiffure, se trouvent assujettis...Visages plus purs exaltés par la lunette, visions figitives -"un éclair...puis la nuit!"- qui obéissent à la logique de l'instantané: le fil de la guillotine commande l'exposition romanesque du visage. L'échafaud fonde une scène nouvelle, suscite une constellation d'images et de textes. Singulière machine, -appareil funèbre,- vrai objet de désir. La littérature romanesque du XIXe siècle se renouvelle, s'édifie, s'échafaude à partir de la guillotine, avec vue sur la Grève.
Une " biographie " qui fait l'économie de toute relation historique et événementielle, et d'autant plus fausse qu'elle repose sur le témoignage d'un être qui se définissait lui-même comme monomane. Ce terme, toutefois, n'autorisait nullement une étude psychologique. Il exigeait, au contraire la définition et la description d'une forme d'intelligence à la fois rivale et complice de ce que nous appelons l'intellect. Klossowski, cas singulier dans le monde de l'Esprit et, comme tel, apôtre et initiateur de notre modernité.
Poète au nom flamboyant, Blaise Cendrars a longtemps été dévoré par ses propres images. Celui qu'on a surnommé l'errant des bibliothèques, le pirate du Lac Léman ou l'Homère du Transsibérien s'est parfois pris au piège de ses légendes et le personnage a pris alors le pas sur une oeuvre distraitement reconnue. Derrière l'époustouflant bricoleur de légendes, s'est pourtant masqué le constructeur d'un mythe où tout - corps, nom, monde - tend à se refondre dans la Vita Nova. Sous le signe de Nerval, son guide dans l'impossible, il en a confié le dessein lucide à l'écriture, par une expérience unique comme sa main de manchot.
Faire, tout est là ? " Je n'ai pas fait la guerre ", dit Claude Simon. L'Histoire, alors Seulement si faire veut dire aussi refaire, veut dire aussi défaire. Faire la guerre à l'Histoire ? Telle est du moins l'hypothèse qui est à l'origine de ce livre.
La poésie de Cocteau est le résultat d’une apparition, mieux, d’une annonciation où la parole coïncide avec une insémination phénoménologique. L’ange de cette annonciation est issu d’un univers parallèle, d’un au-delà de la conscience, des sens, du temps et de l’espace. Le poète est tantôt le provocateur, tantôt la victime, d’une sorte de transgression des limites sensorielles. Imaginaire de la perception psychique et cosmique : une invisible lutte avec la menace ou la tentation de sa visibilité possible, un ange s’égare hors de l’imperceptible, hors de l’inconscient. Cocteau configure à l’aide d’images empruntées à la science la répartition entre les mondes humains et angéliques et les variations de leur accessibilité réciproque. Il s’inspire dans le désordre des recherches sur la lumière, la relativité, la quatrième dimension, les ultrasons, la Chronophotographie, l’atome... L’ange est le paradigme d’un phénomène happé ou séduit par un dispositif, rendu perceptible par machine. Mais il s’invente un visage de monstruosité, de « montrabilité », opération qui seule le fait exister dans le mensonge, le langage, le...
Il était une fois une petite chenille qui passait ses journées à manger, en attendant le jour fleuri où elle deviendrait papillon. Le cœur léger et la tête emplie de rêves, elle décida un beau matin de grimper jusqu’à la cime d’un arbre pour découvrir qu’elle avait... le vertige! Horreur! Mais comment allait-elle bien pouvoir un jour voler?
Dans le prolongement des précédents, ce troisième Interlignes propose des lectures de textes de Racine, Baudelaire, Hugo, Rimbaud, Jouve, Sartre, Camus et Leiris. Le dernier chapitre, en évoquant un récit de Barbey d'Aurevilly, revient sur "le travail inconscient de la lecture" (grâce à l'auto-transfert), mais chacune des études engage déjà une réflexion sur tel ou tel aspect particulier de la critique textanalytique.
Les vignettistes du XVIIIe siècle ont pour héritiers les illustrateurs qui se multiplient à partir de 1830, alors que se renouvellent le monde de l'édition et les arts de la gravure. Au XIXe siècle, presque tous les artistes ont travaillé pour la librairie. L'illustration, véritable journalisme du crayon selon Théophile Gautier, devient pour beaucoup un lieu de passage, un tremplin pour la notoriété et le plus souvent un lieu de relégation. Car l'illustration, jugée populaire, industrielle et mercantile, a mauvaise presse. L'illustrateur, quant à lui, se voit souvent accusé de trahir la pensée de l'écrivain, tandis qu'il souffre à son tour d'être trahi par les graveurs de reproduction. Rodolphe Topffer (1799-1846), peintre frustré, professeur, romancier et critique d'art, doit sa renommée à la fortune inattendue de ses histoires en estampes, rebaptisées "bandes dessinées". C'est l'exemple typique de l'écrivain tenant la plume et le crayon, le modèle de cette double vocation si fréquente à l'âge de la fraternité des arts. L'illustration de ses œuvres par lui-même pose en des termes exemplaires la question centrale de l'autographie par rapport à la...
Pour fixer la trace interroge des écrits qui, au XIXe siècle, partagent un objet commun, non-littéraire, la photographie. Cette dernière inaugure un type de représentation apparemment opposé à celui que propose la littérature. Des textes d'écrivains, d'historiens, de critiques contribuent directement ou indirectement à questionner cette rencontre problématique. Autour de Maxime Du Camp et de son Egypte, Nubie, Palestine et Syrie - le premier livre français illustré de photographies -, se constitue un champ intellectuel qui mérite d'être cerné. Creuset d'une réflexion " littéraire " sur la photographie, il impose un éclairage nouveau sur des œuvres littéraires connues. La situation de Maxime Du Camp dans le monde littéraire et éditorial, ses prises de position théoriques sur les arts et la littérature permettent de comprendre la place de la photographie dans l'histoire culturelle du XIXe siècle. De la confrontation de grands textes de fiction, de récits de voyages, de travaux d'histoire, de commentaires d'épreuves photographiques se dégage une sensibilité commune, de l'ordre d'un modèle culturel, que la photographie structure de manière spécifique....
La Première Guerre mondiale a marqué le XXe siècle ainsi que ce début de XXIe siècle. Cet ouvrage collectif nous le prouve en rassemblant quinze articles portant tantôt sur les productions de jeunesse contemporaines des événements, tantôt sur les œuvres de fiction qui ont suivi ces années de guerre, pour des publics de 7 à 77 ans. La diversité des points de vue (historique, littéraire, linguistique, artistique) adoptés pour l'étude de ces productions pour la jeunesse et pour adultes garantit une grande cohérence à l’ensemble de ces contributions. Quant aux lecteurs d’aujourd’hui, ils retrouveront dans ce volume les supports de lecture qu’ils affectionnent (récit de vie, bande dessinée, roman, presse illustrée, photographie, album pour enfants) et ils apprécieront leur grande richesse de signification. Ont contribué à cet ouvrage : Laurence van Ypersele, Anne Guibert-Lassalle, Laurent Bozard, Benoît Glaude, Stéphanie Delneste, Éric Baratay, Laurence Grove, Florie Steyaert, Laurent Déom, Alain Demarco, Jean-Matthieu Méon, Philippe Delisle, Sabrina Messing, Pierre Marlet et Jean-Louis Tilleuil.
Cette étude montre que le terme de catastrophe fut au XVIIIe siècle une invention à plusieurs titres : langagier, scientifique et philosophique (réflexions des savants sur le devenir de l'humanité), politique et médiatique (dernières épidémies, prévention des désastres), artistique (représentations et modes de représentation des catastrophes).
Trente-deux études pour trente-deux pièces d'ébène et d'ivoire sont consacrées aux poètes Eliot, Borges, Roubaud, à des auteurs de théâtre, Yeats, de bandes dessinées, Hergé, et à des romanciers d'expression française, Segalen, Roussel, Beckett, Gracq, Caillois ... La très riche thématique échiquéenne au cinéma n'est pas oubliée.
Lunettes, stimulateurs cardiaques, prothèses dentaires, audioprothèses, implants mammaires, bras mécatroniques, etc. : notre monde nous plonge de plus en plus dans un univers de prothèses (l'âge venant, peu d'entre nous y échappent). Cette hybridation passe presque inaperçue alors même qu'elle change nos vies et notre quotidien. Elle concerne des aspects à la fois variés et essentiels : les gestes moteurs, les perceptions, l'expression de soi, l'esthétique, l'identité, l'interface et la connexion avec le monde. Les prothèses peuvent compenser une capacité défaillant. Elles peuvent aussi apporter des capacités modifiées voire inédites. Elles transforment la relation que nous entretenons avec le monde, avec autrui et avec nous-mêmes. Certaines prothèses ne relèvent plus de la compensation mais de l'augmentation ou de la modification d'une capacité ordinaire. Il semble ainsi bienvenu d'étudier l'abondante source de réflexions prothétiques qu'apporte la science-fiction sous toutes ses formes (roman, film, bande dessinée, design, jeu vidéo, art...) Les contributeurs et contributrices de cet ouvrage révèlent la richesse et la profondeur des explorations que...
Profondément ancrés à Clermont-Ferrand, toujours à l'affût des nouveaux projets et des nouvelles tendances, nos auteurs passent chaque année au banc d'essai les adresses-clés de la vie locale dans tous les domaines. Restaurants, sorties, commerces, loisirs, hébergements et bons plans, rien ne leur échappe ! Que vous soyez habitant de Clermont-Ferrand de longue date, nouvel arrivant ou visiteur occasionnel, ce City Guide vous facilitera la vie !
Profondément ancrés à Clermont-Ferrand, toujours à l'affût des nouveaux projets et des nouvelles tendances, nos auteurs passent chaque année au banc d'essai les adresses-clés de la vie locale dans tous les domaines. Restaurants, sorties, commerces, loisirs, hébergements et bons plans, rien ne leur échappe ! Que vous soyez habitant de Clermont-Ferrand de longue date, nouvel arrivant ou visiteur occasionnel, ce City Guide vous facilitera la vie !
Ce dictionnaire déjà traduit dans une dizaine de langues présente les grandes questions de dramaturgie, d'esthétique, de sémiologie et d'anthropologie théâtrale. Il constitue une somme sur l'histoire, la théorie et la pratique des arts de la scène et un outil particulièrement précieux pour l'étudiant tout au long de son parcours en études théâtrales ou au conservatoire. Les notions clés de l'analyse textuelle et scénique y sont définies et explicitées à travers des exemples pris à la fois dans la dramaturgie classique et dans les mises en scène contemporaines. En traitant également des expériences interculturelles et interartistiques, ce dictionnaire encyclopédique permet une approche actuelle et plurielle des textes dramatiques et des représentations. 4e édition entièrement revue et fortement augmentée.