Charles Maurras, le chaos et l'ordre
Auteure: Stéphane Giocanti
Nombre de pages: 574L'édition originale de cet ouvrage contient un cahier photos hors-texte de 8 pages en couleurs, non repris dans la présente édition numérique.
L'édition originale de cet ouvrage contient un cahier photos hors-texte de 8 pages en couleurs, non repris dans la présente édition numérique.
Issu d'un colloque organisé avec le soutien de la Maison des Sciences de l'Homme Lorraine les 15 et 16 mai 2008 à l'Université Paul Verlaine - Metz, le présent volume s'inscrit dans le cadre d'une série de publications relatives à l'Action française et à sa réception. Les 16 contributions qu'il regroupe ont pour objet d'analyser et de confronter les réceptions extra-hexagonales du maurrassisme et de s'interroger, au-delà des références à Maurras qui peuvent être repérées chez des auteurs de différentes origines, sur l'existence de transferts du maurrassisme vers des aires culturelles européennes et extra-européennes. La question est d'autant plus d'actualité que l'Action française s'est toujours pensée comme un mouvement et une école destinés au service exclusif de la France, Maurras ayant refusé de jouer un quelconque rôle de maître à penser du nationalisme à l'échelle internationale, en particulier latine, même à l'époque de l'apogée de l'influence de l'Action française. L'ouvrage envisage la réception du maurrassisme en Belgique, en Suisse, au Canada français, en Roumanie, au Portugal, en Espagne, en Italie, en Amérique latine ainsi qu'en...
Charles Maurras. Un nom qui sent le soufre et dont l'évocation suscite des murmures désaprobateurs. Il faut dire que Maurras incarne parfaitement à travers ses écrits et la création de l'Action française (la ligue et le journal) la droite nationaliste, xénophobe et anti-républicaine. Monarchiste, il est aussi le fer de lance de l'antidreyfusisme et de la défense du maréchal Pétain.Dans cette biographie, l'auteur révèle, au-delà de la figure de l'homme et de l'oeuvre, tous les réseaux et les influences qui, en France ou à l'étranger, se rattachent au "maître de Martigues". Il montre, de manière définitive, que Maurras est bien ce "contemporain capital" dont le parcours est essentiel pour comprendre le premier XXe siècle.
Un essai d'une actualité incroyable. Ni le temps, ni les polémiques n'y peuvent quoi que ce soit.
Charles Maurras. Un nom qui sent le soufre et dont l’évocation suscite les murmures désapprobateurs. Maurrassien. L’adjectif a fini par englober la droite nationaliste, xénophobe et anti-républicaine. Monarchiste, fer de lance de l’antidreyfusisme et de la défense du maréchal Pétain, Maurras incarne une hostilité sans faille au régime républicain, à ses fondements philosophiques, ses institutions et ses élites. Homme de lettres façonné par ses références littéraires (de Frédéric Mistral à Anatole France et à Maurice Barrès), Maurras a su faire école, autour de lui et de l’Action française (à la fois journal et ligue). De profondes et durables amitiés se sont nouées (Jacques Bainville, Léon Daudet) jusqu’aux ruptures fracassantes avec des disciples devenus « dissidents » (de Georges Valois à Georges Bernanos). Dans cette première biographie historique jamais écrite, Olivier Dard révèle, au-delà de la figure de l’homme et de l’œuvre, tous les réseaux et les influences qui, en France ou à l’étranger, se rattachent au « maître de Martigues ». Il montre, de manière définitive, que Maurras est bien ce « contemporain capital...
Les idéologies qui marquèrent la première moitié du XXe siècle connaissent un regain de faveur. C’est l’occasion de porter un regard neuf sur cette période passionnante de l’histoire et la pensée politique française ; ce faisant, d’y puiser peut-être une réponse aux problèmes de notre temps. L’Action française a joué un rôle considérable pendant cinquante ans et la pensée de son inspirateur, Charles Maurras, a influencé de nombreux esprits. Pourtant historiens et sociologues parviennent mal à situer l’Action française parmi les doctrines totalitaires de l’entre-deux-guerres. Par-delà le contenu “manifeste” et rationalisé que se donnait l’Action française, l’analyse des contenus “latents” propres à son système de pensée permet de mettre à jour les parentés ou les correspondances, mais aussi la distance que le mouvement maurrassien entretient avec les autres nationalismes extrémistes dont il est contemporain. Du même coup, l’étude des archétypes qui fondent une telle pensée nous éclaire sur les motifs ou la nature des “désirs” qui appellent son retour : en réhabilitant, au détriment des valeurs, la référence aux...
Creusant les racines du genre épistolaire, ce recueil commenté de quelques quatre-vingt lettres adressées à Charles Maurras par ses amis : des figures tutélaires de l’Action française (Jacques Bainville, Léon de Montesquiou, Lucien Moreau, Henri Vaugeois), des hommes de confiance (Bernard de Vaulx, l’amiral Antoine Schwerer), des références intellectuelles (Robert Brasillach, Thierry Maulnier) ou des « bras armés » (Maurice Pujo, Georges Calzant, Lucien Lacour, Marius Plateau, Maxime Réal del Sarte), rend compte du comportement et des postures politiques de cohortes générationnelles unies. Marquées par les violences de guerre, imprégnée de valeurs royalistes, nationales, catholiques ou « anti-boches », elles expriment une adhésion sans partage aux idéologies maurrassiennes sous les mots de billets fiévreux ou de longues missives qui témoignent de l’urgente envie d’agir. Ces correspondances respectueuses autant qu’empathiques avec le « Cher Maître », choisies pour l’exploitation directe qu’elles autorisent sur l’intime de chacun et le lien privilégié entretenu avec Maurras, mettent au jour un corpus homogène par la place qu’il...
Les partis qui ont le plus violemment combattu la politique de Pie X recommencent contre Benoît XV. On verra ailleurs ce que cette hostilité éternelle à la papauté couvre d'hostilité foncière au bien moral et matériel du genre humain; ces violences systématiques exercées contre le seul îlot de pure humanité que puisse montrer la planète nous arrivent aujourd'hui couvertes du masque du patriotisme blessé. On voit facilement ce qu'il faut en penser, du point de vue de l'Homme. Leur prétexte hypocrite ne doit pas moins nous indigner comme Français. À supposer en effet qu'il se fût élevé un malentendu entre le centre romain et les Français catholiques, l'épiscopat a fait spontanément, avec une promptitude remarquable, tout ce qu'il fallait pour donner leur véritable signification à des termes qui n'étaient pas le moins du monde douteux. Successivement les félicitations du cardinal de Cabrières au cardinal Mercier, l'adresse des évèques de la province de Lyon à la tète de desquels marchait le cardinal Sevin, le document signé par tous les cardinaux français et finalement la traduction donnée par le cardinal Amette, en termes si clairs et si forts, de...
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Trait singulier de l'intelligence et du sentiment de ce pays-ci une conscience française se réveille dans les moments de colère et de deuil. Oui, certes, nos diversités sont inhérentes à la forme de notre sol et de notre esprit, mais il faut bien aussi qu'il y ait « une » France. Oui, notre unité fut un chef-d'oeuvre d'art historique, mais cette unité-là dut avoir ses raisons, elle dut correspondre à des réalités tangibles, pour avoir résisté à tant de destructeurs ! Une civilisation, un esprit, une langue, un goût, une société, une politesse, des moeurs, ces expressions d'intérèts profonds ou sublimes, ces hauts produits de notre combinaison séculaire ne peuvent donc se renoncer aussi facilement que l'espèrent nos ennemis. Menacés, ils se développent et la sensibilité patriote qui se manifeste par la force de la douleur peut changer, par sa réaction, bien des choses à notre destin. Mais, surtout, ne supposons pas qu'elle doive jamais devenir assez claire pour commander et régner seule. Le sort de l'Assemblée de 1871 avertit que nous ne sommes pas un pays d'opinion gouvernante. Pure, droite, patriotique, l'opinion française livrée à ses éléments ...
L'Action française a le devoir de répéter qu'elle n'a jamais fait appel à un parti. Vous sentez-vous Français ? Traitons des affaires de France au point de vue des seuls intérèts du pays. Voilà le seul langage que nous ayons tenu. Ce sera notre langage de tous les jours. Il ne s'agit pas de mettre en avant nos préférences personnelles, nos goûts ou nos dégoûts, nos penchants ou nos volontés. Nous prenons ce qu'il y a de commun entre nous -- la patrie, la race historique -- et nous demandons au lecteur de se placer au mème point de vue fraternel. Ni les rangs sociaux, ni la nuance politique ne nous importent. La vérité se doit d'avancer dans tous les milieux. Nous savons qu'il y a partout du patriotisme et que la raison peut se faire entendre partout. Quelles que soient les différences des moeurs ou des idées, il existe des principes supérieurs et des communautés de sentiment plus profondes là disparaît l'idée de la lutte des classes ou de la lutte des partis. Toutes nos conclusions politiques dérivent de ce principe fondamental il faut que notre France vive, et de cette question posée non point par nous mais par les circonstances comment la préserver de...
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.
Fondee en 1899 sous l egide intellectuelle de Maurice Barres, avant de tomber sous l emprise du royaliste Charles Maurras un an plus tard, l Action francaise est assurement le mouvement d extreme droite le plus influent de la premiere moitie du XXe siecle en France. Pourtant, il n existait aucune etude approfondie consacree aux conditions de son emergence, dans le contexte particulier de l affaire Dreyfus.Apparait alors une extreme droite d un genre nouveau, reactionnaire mais volontiers athee, ultra-nationaliste et farouchement antisemite. Henri Vaugeois, fondateur de l AF, en appelle a un dictateur regenerant la nation par la mise au ban des ideaux republicains. Charles Maurras encense, dans la presse royaliste, l action antijuive de Jules Guerin. Quant a Barres, compromis dans la tentative de coup d Etat de Deroulede en fevrier 1899, il reconsidere son nationalisme (le mot a ete invente par lui en 1892) a la lueur du racisme crepusculaire de Jules Soury, qui le fascine. Tous se retrouvent autour de l Action francaise, qui s institue -laboratoire de nationalisme-.Le petit groupe d AF fait ainsi le lien entre l extreme droite du XIXe siecle, principalement royaliste et clericale, ...