L'Église en procès
Auteure: Jean Sévillia
Nombre de pages: 368Co-édition avec Le Figaro Magazine
Co-édition avec Le Figaro Magazine
L’Amérique latine d’aujourd’hui possède indiscutablement une unité ; elle est bien ce qu’on appelle une aire culturelle avec ses caractéristiques propres. Pourtant cette réalité s’accomode d’une diversité non moins évidente : le Brésil, bien sûr, est irréductible au reste du continent, mais les territoires de langue espagnole, à leur tour, présentent entre eux des différences qui sont parfois considérables. Les civilisations précolombiennes, puis les colonisations espagnole et portugaise ont fait place à une vingtaine de nations qui ont toutes une physionomie originale, même si on peut leur trouver un air de famille. C’est le processus de formation des identités nationales qui a retenu l’attention des chercheurs de l’Institut dans cet ouvrage. Qu’est-ce qu’une nation ? Comment accède-t-elle à l’existence historique ? Ce sont les questions auxquelles cet ouvrage de recherches tente de répondre dans le cas de l'Amérique latine.
La crise dite des Alcabalas, du nom de l'impôt dont la mise en recouvrement servit de détonateur, secoua Quito et sa région en 1592 et 1593. Souvent considérée comme un moment clé du devenir national, et devenue l'un des tout premiers mythes fondateurs de l'identité équatorienne, elle n'avait, pourtant, fait l'objet, jusqu'ici, d'aucune étude approfondie et conforme aux exigences de l'histoire moderne. Cette analyse s'attache à dénouer l'écheveau complexe des événements, que des témoignages, intéressés et contradictoires, presque toujours repris sans aucun critère, avaient embrouillé comme à plaisir. Pour cela, l'auteur dessine le panorama, et restitue la conjoncture régionale et andine qui marqua le pays au cours des dix années précédant la tourmente. L'affaire des Alcabalas se situe, en effet, de manière évidente, à la confluence d'une longue crise d'autorité des divers organes de l'appareil d'État à Quito, et d'un malaise beaucoup plus diffus, insidieux et profond. En effet, là comme ailleurs dans l'Empire, la vieille société, héritière de la Conquête, était peu à peu déplacée par des structures et des hommes représentatifs de...
Les études sur le métissage dans l'ancienne Amérique espagnole ont d'abord insisté sur les restrictions imposées par Tordre colonial triomphant. Marginalité, frustration et agressivité sociale furent donc le lot quotidien de presque tous les sang-mêlé. Cependant, les contradictions et les failles de l'édifice « pigmentocratique » n'ont pas tardé à apparaître. Fondements et constructions commencèrent à se lézarder de l'intérieur. Les règles anciennes désormais floues voire impraticables, les vieux équilibres firent place à d'autres plus conformes aux réalités nouvelles. Le métissage américain entra dans une dynamique multiforme. Les limites devenaient créatrices.
Bordeaux a toujours joué un rôle important dans les relations entre la France et l’Espagne. Il allait en être de même lors de la guerre civile espagnole, d’autant qu’une communauté espagnole nombreuse et politisée était intégrée à la population de la ville. Le présent ouvrage s’est attaché à étudier les moments où la ville s’est trouvée confrontée de très près à cette guerre : bataille d’Irun sur la frontière, menées des services secrets espagnols, recrutement des volontaires des Brigades internationales, vifs débats dans la presse, arrivée dans le port de l’aide soviétique, accueil des vagues successives de réfugiés. Le conflit eut aussi des conséquences très directes dans les années qui suivirent avec les difficultés d’intégration des Espagnols, la politique discriminatoire à leur égard de l’occupant et de Vichy, leur participation à la Résistance et à la Libération. Les sources utilisées sont celles de la presse bordelaise, de grande diffusion ou plus restreinte dans le cas des partis politiques, et surtout un travail systématique en archives à Bordeaux et dans la région mais aussi en Espagne.
À la fin du XVe siècle, les Ibériques poursuivent la Reconquista en Europe et se lancent dans une expansion maritime qui les conduit à contourner le continent africain et à traverser l’Atlantique pour arriver en Amérique et jusqu’en Asie. Ils entrent en contact avec des sociétés dont ils ignorent presque tout et sont confrontés à des populations dont les mœurs, les croyances, l’organisation politique et sociale diffèrent radicalement des leurs. À ce temps des premiers contacts, succède celui des échanges croissants. L’or, l’argent, les épices – et bientôt les hommes – circulent de plus en plus. À ces circulations matérielles et quantifiables, s’ajoute un immatériel parfois insaisissable. Les représentations du monde, de soi et de l’autre sont bouleversées. Il faut alors trouver des mots et des explications pour comprendre et dire l’inconnu. Les Ibériques ont été des acteurs majeurs de cette première mondialisation, car ils ont contribué à établir des liens entre différentes parties du monde. Ce sont ces connexions et ces échanges qui sont au cœur de cet ouvrage. Construit selon une approche thématique, il aborde à la fois le...
Aux XVIe et XVIIe siècles, la monarchie espagnole rayonne dans l’Europe entière par la puissance de ses armées. Par l’étendue de ses possessions, de Manille à Barcelone, de Madrid à Mexico, elle atteint une dimension inégalée. Ses métaux précieux inondent le continent alors que ses chefs-d’oeuvre bouleversent la création artistique avec Don Juan, Don Quichotte ou le Cid. De Charles Quint au siècle d’Or, des Lumières au frémissement révolutionnaire, ce livre retrace l’histoire des royaumes espagnols entre 1516 et 1788. Cette nouvelle édition revue et augmentée analyse les permanences et les transformations ainsi que les pratiques politiques qui préfigurent l’Espagne des XIXe et XXe siècles. Complété par une série de documents, qui proposent méthodes de réflexion et de commentaire, et par des outils (glossaire, chronologie, bibliographie), cet ouvrage permettra à chacun d’acquérir les connaissances nécessaires pour s’orienter avec précision dans l’histoire de l’Espagne.
Ce numéro montre largement l'éclectisme de la Cause littéraire mais surtout sa profusion et son travail. Son vif travail du positif. Des plumes anonymes côtoient des noms désormais bien connus. Les textes retenus sont proposés avec une seule ligne éditoriale choisie ; celle d'abandonner le supposé trop connu.
Ce livre identifie les expériences vécues et partagées qui ont donné forme et sens aux douze récits de littérature orale quechua qui sont ici présentés et traduits. A travers ces textes se font jour les tensions propres à une organisation sociale, celle du monde rural de la région de Cuzco, en même temps que la personnalité et les préoccupations des conteurs.
Repenser le parcours d'un chercheur à partir de sa bibliothèque et de ses archives, c'est opérer une plongée dans les différentes dynamiques qui ont traversé les sciences sociales relatives à l'Amérique latine au cours du siècle passé. C'est aussi s'interroger sur la démarche d'un historien dans différents champs et terrains de recherche. Par la médiation de celui-ci, de ses livres, de ses archives et de ses papiers personnels, on découvre la logique des écoles et la façon dont se fait la recherche dans une période et dans un contexte donnés. Cet ouvrage novateur, fruit d'un travail d'équipe, se propose à partir des matériaux réunis par François Chevalier de mettre en valeur l'action de ce grand historien du Mexique et d'ouvrir des pistes pour la sauvegarde et le traitement des archives de chercheurs. Pour ce faire, trois axes ont été privilégiés : François Chevalier, archiviste et créateur de patrimoine ; L'œil et la plume : reconstitution d'un parcours ; François Chevalier, médiateur scientifique et culturel. Ils sont précédés d'une première partie, plus large, sur les fonds de chercheurs et les échanges scientifiques avec l'Amérique latine. ...
Pourquoi le soleil refuse-t-il la main de sa fille-étoile à l'homme qui l'a séduite ? Comment une jeune fille peut-elle ne pas s'apercevoir qu'elle est devenue l'épouse d'un condor ? Pourquoi un renard est-il à l'origine de l'agriculture ? Pourquoi Jésus-Christ est-il sauvé de ses ennemis par un renard, un chat et un puma ? Pourquoi le fils de l'ours perd-il ses forces et son appétit extraordinaires en tuant une âme damnée ? Pourquoi le fils de l'ânesse veut-il être curé ? Ce livre identifie les expériences vécues et partagées qui ont donné forme et sens aux douze récits de littérature orale quechua qui sont ici présentés et traduits. À travers ces textes se font jour les tensions propres à une organisation sociale, celle du monde rural de la région de Cuzco, en même temps que la personnalité et les préoccupations des conteurs. Bergers monolingues des prairies d'altitude ou migrants installés à Cuzco, ceux-ci font vivre, dans des récits pleins de fraîcheur et d'ironie, une tradition littéraire riche et méconnue.
Les techniques et les stratégies commerciales sont au coeur de l'ouvrage ; celui-ci évoque aussi l'aventure qu'est le commerce, par la prospection d'espaces marchands nouveaux (Europe du Nord, Amérique, Chine). Les Antilles sont privilégiées, pour le peuplement, les esclaves, les exportations. Une trentaine d'études.
Référence à un autre lieu géographique ou projection d’un imaginaire différent, artifice littéraire ou objet d’investissement symbolique, l’Ailleurs reste essentiellement un espace flou, dont les insaisissables contours font émerger des représentations plurielles. Cet ouvrage tente de montrer comment le Théâtre s’empare de cet espace et, selon des modalités qui lui sont propres, fait émerger les figurations spécifiques de cet espace Autre, fantasmé ou réel, imaginaire ou symbolique. Les divers articles analysent les représentations de l’Ailleurs au théâtre, pour en proposer les contours, la fonction et la portée dans les dramaturgies de la comedia et des créations modernes et post-modernes. Les travaux présentent différentes perspectives envisagées mais aucune n’est exclusive de l’autre. Cet espace différent, qui peut être à la fois géographique, imaginaire et linguistique, incite sans cesse à se projeter dans un Au-delà de la scène. C’est cet Au-delà, pluriel, multiple, fragmentaire et parfois indéfinissable qui a fait l’objet de notre attention.
Les contributions bilingues de ce volume (français-espagnol) sont regroupées autour de quatres axes : poésie, roman, immigration/exil et figures antinomiques dans la littérature argentine. Elles sont précédées d'une préface d'Alain Milhou, qui éclaire d'un jour nouveau, produit d'une appréhension très moderne de l'histoire, les rapports qu'entretiennent discours historique et discours fictionnel ; elles sont suivies d'une postface, bâtie autour du thème de la bohémienne chez Cervantès et Hugo, en guise d'hommage à l'universalité de l'hispanisme et à l'intertextualité à travers les époques.
Deux mille ans d'histoire, plus de deux milliards et demi de croyants, une vitalité toujours intacte... Le christianisme n'en finit pas de surprendre.Une histoire sociale et économique du christianisme. Ce livre dévoile une histoire méconnue : elle commence, dit-on, avec un juif nommé Jésus, qui ambitionnait de réformer le judaïsme. Elle se prolonge dans l'affrontement du dogme et des " hérésies ", jusqu'au triomphe d'une idée qui va bouleverser les sociétés, se diffuser dans un premier temps d'Irlande jusqu'en Chine... Puis le christianisme reflue d'Asie et d'Afrique du Nord, où il était majoritaire. Il bascule, il devient européen. C'est en Occident qu'il règne en maître. Entre cathédrales et excommunications, le pouvoir spirituel l'emporte sur le matériel. Un temps, cette Chrétienté s'en prend à l'Islam, envoyant ses chevaliers en croisades. Notre histoire louvoie aussi dans les méandres des divisions, entre catholiques, orthodoxes, protestants, chrétiens d'Orient et d'Occident. Elle s'écrit parfois dans le sang et les larmes, quand s'élève la voix de Martin Luther. Elle s'inscrit aussi dans l'idée d'entreprise, quand les ordres organisent...
Napoléon a-t-il été empoisonné ? Jeanne d’Arc a-t-elle été trahie par le Roi ? Raspoutine a-t-il précipité la fin des tsars ? Qui était le vrai Casanova ?... Avec son inégalable talent de conteur, Stéphane Bern nous entraîne au cœur des grands mystères de l’Histoire qui ont fait date et continuent de nous fasciner. Reprenant les intrigues qu’il a développées dans ses émissions sur France 2, il raconte la vie de célèbres personnages à travers des visites des lieux où ils ont vécu, des véritables scènes de reconstitutions, des interviews d’historiens et des extraits de films... Plongez dans le passé de Charlotte Corday, de Sissi ou de Gilles de Rai, et entrez dans l’Histoire par la grande porte !
Pour son n° 10, Long Cours propose des récits exclusifs de Leïla Slimani, sur la ville de Paraty au Brésil ; Caryl Férey en Colombie ; Julien Blanc-Gras avec les vierges du Swaziland ; David Vann et les chants sacrés des Aborigènes ; les coulisses d’un voyage présidentiel en Inde, par J.-C. Perrier ; mais aussi un grand entretien avec Jean-Paul Kauffmann et des aquarelles des voyages d’Hugo Pratt. La revue consacre son grand dossier aux smart cities, ces villes « intelligentes » de l’avenir : énergies renouvelables, pôles numériques, recyclage optimisé... Pour mieux comprendre ces enjeux, les reporters de Long Cours sont allés à la rencontre des architectes, urbanistes et créateurs de start-ups partout dans le monde... Sans oublier les rubriques : « Portrait » : Antoine de Maximy, l’homme qui dort chez vous ; « Regard d’ailleurs » : La vie à Malte ; « Reportage » : La Touchétie, par Hubert Prolongeau ; « Portfolio » : hommage au photographe Gérard Rondeau ; « Pionnier » : un texte peu connu de Maupassant en Algérie...
Un gardien fidèle, une jeune fille charmante, un scientifique jaloux... Ce recueil de nouvelles est un cocktail d'émotions et de rebondissements. Les lecteurs voyageront d'un univers à l'autre, parfois envoûtés, souvent déroutés, mais toujours captivés ! Ils finiront bien par se rendre à l'évidence car les apparences sont trompeuses !
Alors que s’avancent en Europe les concepts qui bâtiront le monde contemporain, l’imprimeur libraire et le marchand de livres jouent un rôle essentiel pour la diffusion des idées nouvelles. Exercer une activité aussi sensible, à une époque où les revers de fortune et les disgrâces politiques sont fréquents, est à la fois une formidable aventure commerciale et un dangereux pari culturel. Car dominée par l’Église et surveillée par l’Inquisition, la société espagnole du XVIIIe siècle reste encore réfractaire à la nouveauté. La production et le commerce du livre sont au cœur des luttes d’influence qui traversent l’Espagne au XVIIIe siècle. Séville, tournée vers l’Amérique, concurrencée par Cadix et Madrid, est alors à un moment clé de son histoire. Par l’entremise du livre imprimé et de sa diffusion, Clara Palmiste nous plonge au cœur de la cité andalouse et de ses grandes familles, dans une thèse remarquable par son érudition et la finesse de son analyse. Elle nous permet ainsi de comprendre les vecteurs essentiels qui ont précipité la Grande Espagne vers son déclin.
Dans le sillage des conquistadores, dominicains, franciscains et augustins furent au début du XVIe siècle les premiers hommes d'Eglise à poser le pied au Nouveau Monde, en Amérique centrale, avec pour mission d'évangéliser les peuples conquis. Durant trois siècles, leur histoire fut celle des espoirs, des combats et des doutes que l'organisation du monde colonial américain suscita en Espagne. Ils apprirent à se familiariser avec les mentalités des Indiens et à parler leurs langues, jusqu'à s'en faire les porte-parole. C'est en leur nom qu'ils plaidèrent leur cause auprès de la Couronne et combattirent les principes esclavagistes des colons. Sous la poussée de l'arrivée massive des jésuites au XVIIe siècle, ils durent se lancer sur de nouveaux chemins d'évangélisation. La Compagnie de Jésus elle-même multiplia les missions aux marches reculées de l'empire, au Chili, en Argentine et au Paraguay. Son expulsion brutale à la fin du XVIIIe siècle devait toutefois marquer pour les ordres religieux le temps des ruptures et pour l'Amérique espagnole celui des guerres d'Indépendance (1810-1824).
Quelle force naturelle pouvait, mieux que le volcan, devenir la métaphore vive de l'enthousiasme poétique ? Auteur du paysage qu'il remodèle après l'avoir détruit, sculpteur de laves autant qu'objet pittoresque, le volcan est dans la littérature un actant essentiel, un relais de l'auteur, comme le montre ce voyage dans la mémoire des représentations volcaniques.