
Poems.
Entre poème et roman, au lieu d'un alliage, Alain Jouffroy a-t-il trouvé (ou cherché, ou choisi) un autre terme ? Je le croirais, pour ma part. Il s'agit, on le verra, d'une correspondance sans réponses. Un homme écrit à une femme aimée. Que veulent-elles de nous, ces lettres ? Elles relatent une tragédie, le mot pris dans son acception classique. Tous les personnages de la tragédie sont là. Le confident d'abord : l'auteur des lettres. Le choeur, ensuite : les mondains, qui acclament le héros, puis le jettent aux enfers. Ce sont les indemnes. Voici les autres, les victimes : l'amant, la femme, le mari. Enfin, les manifestations de l'irrémédiable. La folie prend ici sa forme quasi constante : celle de l'amour. Le destin : dès les premières pages, le héros sait qu'il vit " en état d'immanence ", quelque chose va arriver, inchangeable dans son cours. Un homme averti en vaut deux, mais le destin est mille. Il y aura, naturellement, mort d'homme - et plus encore : mort d'un espoir, mort d'un salut entrevu. Le livre pourtant n'aurait pas ce ton singulier si le témoin ne témoignait que d'une tragédie. Or, il témoigne pour accuser. Et il accuse - honneur lui soit...
L’œuvre poétique d’André Velter (*1945) est pour la première fois présentée depuis ses débuts (1963) jusqu’à l’extrême contemporain (2013). Elle expose une « poésie vécue » comme poésie vivable et se fonde sur un principe dialogique qui implique aussi bien l’espace que l’autre en tant que partenaires égalitaires du dialogue lyrique. Poète et voyageur, Velter s’inspire des cultures, spiritualités et paysages qu’il traverse. Une expérience nomade de l’espace émerge en Afghanistan, puis au Ladakh-Himalaya. Elle informe les styles du 'lyrisme aride' et du 'lyrisme fauve' et trouve son apogée dans le lyrisme amoureux. La présente étude analyse l’œuvre poétique à la lumière des approches méthodiques de la géopoétique, de la pensée-paysage et de la poéthique. Elle situe la poésie de Velter parmi la tradition de la poésie française, le panorama de la poésie contemporaine et la littérature mondiale.
Grand peintre du surréalisme, Victor Brauner aura marqué son oeuvre par son indépendance hors des chapelles et par une liberté d'expression picturale provocatrice.
Avoir écrit, écrire, manifester l'être, Toujours naître et renaître - Le moi qui parle n'est pas moi. Cinquante ans de parole invisible Et ce défaut : être mortel, Quand on vit, chaque seconde, Dans l'éternité mer-soleil. Extravagance, éblouissance, Sans reconnaissance ? Non : tous les jets, tous les jeux De la vérité pratique. Oui, poésie absolue, politique, physique, Seule chance de transformer la vie. C'est partout ici n'est-ce pas ? A.J.
" Nietzsche replie son journal et, apercevant Jésus-Christ, lui dit en confidence : - Qui siete ? Qui êtes-vous ? Who are you ? Le jeune homme plie alors le genou devant Nietzsche et, l'air de s'excuser et de tout expliquer en même temps, lui dit : - On me dit, le diable peut-être me dit, que je suis le fils de Dieu. Pardonnez cette vantardise qui a l'air pour le moins extravagante, mais c'est en vérité " la " vérité. - Le fils de Dieu, dit N. en le regardant très sérieusement... Et vous prenez ça pour vrai ? - Eh bien non, à vrai dire, per dire tutto in pocco parole, mais on me pousse à y croire... "
Regroupe quatre textes : La liberté libre, Rimbaud a écrit jusqu'au bout, L'univers sans image et Petite introduction à un manifeste d'Aden. L'enjeu de ces textes est de voir en quoi la lecture des poèmes de Rimbaud re-pose les questions qu'il ne cesse d'adresser à un poète d'aujourd'hui.
Rimbaud, le monde entier le connaît. Au Japon bien sûr, ce que j'avais très vite appris lors de repas avec des enseignants japonais de français, parmi Sartre, Camus, Proust...
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